3) La dérivation parasynthétique
- On ajoute simultanément préfixe+base+suffixe. (Cf. Riegel, Pellat,
Rioul, pp.542 et 545) Ex : en-col-ure, dé-bout-er, ….
4) La dérivation impropre ou conversion
- C’est le passage d’une classe grammaticale à une autre sans
modification formelle (nom dérivé d’adjectif, verbe dérivé de nom…) Lorsqu’un terme
change de catégorie grammaticale, on parle de recatégorisation grammaticale.
Ex : sourire> le sourire, réel> le réel, une orange> orange…
- On parle parfois de dérivation inverse ou régressive quand un nom est
dérivé d’un verbe car on l’obtient après disparition de la marque de l’infinitif qui n’est pas
considérée comme un suffixe (N appelés alors déverbaux : ce sont des N qui prennent la
forme du radical du verbe). D’un point de vue diachronique le verbe est premier :
Ex : galoper> galop crier> cri visiter> visite travailler> travail
- D’un point de vue diachronique, un verbe peut être formé à partir
d’un nom : critique> critiquer (même si en synchronie, on observe une forme de dérivation
nominal à partir d’un verbe, c’est à dire un déverbal.)
B. Les procédés de composition
Les deux morphèmes d’un mot composé (pomme de terre) peuvent exister à l’état
libre (pomme et terre) : ce son donc des mots, qui peuvent aussi servir de bases à des
dérivés. Mais lorsqu’ils forment un mot composé, ils sont inséparable et de place fixe
(critères de cohésion).
Ils peuvent être reliés par :
juxtaposition/ soudure : portefeuille
trait d’union : porte-monnaie
préposition : chemin de fer
intervalle typographique (ou blanc)
Ces mots ayant une existence autonome peuvent être :
des noms : chou-fleur (N+N), amour propre (N +Adj.) …
des adjectifs : aigre- doux (adj. +adj.), bienveillant (adv. + participe)
des verbes : prendre feu, prendre la fuite, s’en aller…
Le sens d’un mot composé n’est pas l’addition des deux sens des mots qui le
constituent : c’est un sens nouveau.
Mais les deux morphèmes peuvent être également issus de langues mortes. Ils
forment alors des composés savants : c’est ce qu’on appelle parfois l’interfixation (il y a
deux bases, il ne s’agit donc pas de dérivation car aucun morphème n’est un préfixe ; mais
ces deux morphèmes ne sont plus autonome en français moderne) (cf. RPR. P550)
grec : démocratie, misanthrope, anthropophage, anthropologue…