
STD/NA(2001)24
toute une palette d’instruments budgétaires pour réglementer l’activité sociale et économique dans l’espace
territorial national. Il a en charge l’administration du système juridique national et du système fiscal
national et a un rôle international dans la réglementation de l’accès aux frontières du territoire.
17. L’Etat peut lever des recettes via la fiscalité. Au travers d’un cadre juridique, l’Etat peut obliger
les citoyens et les entreprises opérant sur le territoire national à lui effectuer certains paiements. Ces
paiements ne donnent lieu en général à aucune contrepartie ; il n’y a aucun paiement direct pour les
services correspondants rendus. Il peut s’agir de transferts sans contrepartie qui permettent au
gouvernement de mettre en œuvre des politiques de défense nationale, de redistribution des revenus et de
progrès social et économique et de fournir ou financer des services publics.
18. L’existence de frontières territoriales matérialise les limites dans lesquelles le gouvernement fait
respecter son cadre réglementaire. Les recettes prélevées par l’Etat prennent principalement la forme
d’impôts. Certains de ces impôts correspondront à l’octroi d’une autorisation, au titre d’une
réglementation, pour l’exercice d’une activité sur le territoire. Par exemple, une personne ou une entreprise
peut verser à l’Etat de l’argent pour être autorisée à exploiter un véhicule sur les routes publiques. L’octroi
d’un permis matérialise généralement ce genre d’autorisation. Si les montants perçus au titre de cette
autorisation sont beaucoup plus élevés que les coûts administratifs de collecte et de contrôle, les paiements
versés au titre des permis sont considérés comme des impôts.
19. La faculté de collecter de l’argent grâce à un système d’autorisation pourrait conduire à penser
que les permis attribués représentant l'autorisation sont des actifs incorporels – des créations de la société
se traduisant par la création d’un actif de valeur. Ces autorisations pour des activités réglementées peuvent-
elles être considérées comme des actifs économiques ?
20. Peter Hill a écrit dans un numéro récent de SNA News and Notes un article sur le traitement des
brevets régissant les inventions scientifiques. Voici un extrait de cet article :
21. « Un objet d’art original est considéré comme une immobilisation incorporelle dans le SCN 1993
et est enregistré dans le poste AN.112 dans la nomenclature des actifs. Par définition, donc, l’acquisition
d’un original est comptabilisée dans la formation brute de capital fixe. Notons que le droit d’auteur
n’apparaît pas dans la nomenclature des actifs, parce que le droit d’auteur n’est pas lui-même un actif: il
n’est qu’un instrument juridique fournissant des preuves de propriété sur un actif (c’est nous qui
soulignons). Tout paiement reçu par le propriétaire de l’actif, c’est-à-dire le titulaire du droit d’auteur,
d’autres unités qui sont autorisées à utiliser l’actif est équivalent d’un point de vue conceptuel à des
loyers reçus par les propriétaires d’actifs corporels qui les louent ».
22. Ce raisonnement souligne que la création d’un instrument juridique régissant l’utilisation d’un
actif n’implique pas que l’instrument lui-même doive être considéré comme un actif distinct. La valeur
réside dans l’actif sous-jacent, et l’instrument juridique détermine l’identité du « propriétaire » d’un point
de vue pratique. Si l’instrument juridique transfère à tous égards la propriété de l’actif à une deuxième
unité économique, on se trouve de facto devant une vente de l’actif sous-jacent de la première unité
économique à la deuxième unité. Autre cas de figure, l’instrument juridique peut ne régir que l’utilisation
de l’actif sous-jacent par la deuxième unité, dans des conditions qui font clairement apparaître que la
première unité reste propriétaire de l’actif en pratique et en droit. Dans ce cas, les paiements pour
l’utilisation de l’actif constituent un loyer s’il s’agit d’un actif produit, et une rente s’il s’agit d’un actif non
produit.
23. Considérons le cas d’un permis qui accorde un accès exclusif à une partie ou à la totalité d’un
espace territorial. Si nous acceptons que le permis soit un actif économique, quelles en sont les
conséquences ? Le volume des services en capital fournis par le permis ne diminue pas avec le temps. En