Introduction aux finances publiques Cours 2008-2009 version29.09.2008 4
Ce cours d’introduction aux finances publiques est consacré à l’analyse économique des
activités de l’État. D’une part, il expose l’origine, les moyens, les conséquences, ainsi que les
limites de l’activité économique du secteur public. D’autre part, il développe les principaux
outils d’analyse économique nécessaires à cette compréhension.
Il s’inscrit en droite ligne dans la tradition d’enseignement de l’économie politique et sociale à
Fribourg, puisque la Faculté agit sous le titre de “Gouvernement d’entreprise, gouvernance
publique : responsabilité sociale, responsabilité individuelle ». Quant au département
d’économie politique, il a choisi de mettre l’accent sur les rôles de « l’État régulateur, l’État
acteur, l’État producteur » en s’orientant vers les domaines appliqués de politique
économique et sociale.
Il est articulé en quatre parties.
1 La première est consacrée à la définition du secteur public et à son importance dans
l’économie de marché. Il s’agit ici avant tout de définir et de circonscrire le rôle de l’État
producteur de services collectifs.
2 La deuxième partie de ce cours concerne le financement du secteur public et,
principalement, les impôts. Les impôts ont, bien sûr, pour rôle de financer les budgets
publics, donc de donner les moyens des dépenses publiques. Mais cela n’est pas leur seule
fonction : en choisissant telle ou telle forme d’impôt, le secteur public veut obtenir des effets
redistributifs – lesquels, et sont-ils liés aux politiques sociales ? En admettant une
régionalisation, une cantonalisation des impôts, on facilite la concurrence fiscale : bien ou
mal ? Le cours veut non pas donner des réponses en prenant position sur ces thèmes, mais
donner à l’étudiant(e) la capacité d’analyse (méthode et outils) permettant de se forger sa
propre opinion au travers de grilles de lecture cohérentes et ordonnées.
3 La troisième partie du cours est consacrée au redevances d’utilisation : de plus en plus de
tâches du secteur public doivent être autofinancées – c’est-à-dire que l’utilisateur d’un
service particulier, et non pas le contribuable, doit en payer le coût. Mais à quelles
conditions, comment, pourquoi ? Quelles sont les conséquences sociales de cette démarche :
acceptable pour l’eau potable, ou l’enlèvement des déchets, l’est-elle aussi lorsqu’il s’agit des
crèches, des homes ou, bientôt, des hôpitaux ?
4 La dernière partie du cours aborde la question des déficits et de la dette publique. Que
sont les « freins aux dépenses » et autres plafonds de l’endettement ? Cela a-t-il un sens
économique, ou simplement politique ? Un frein est-il efficace – et à quel coût pour les
dépenses ?
Que l’étudiant(e) choisisse la voie de l’économie politique ou de la gestion d’entreprise, ces
questions l’intéresseront parce qu’elles touchent directement à l’actualité politique et
économique de notre pays. Que cela plaise ou non, pratiquement 40 pour cent de chaque
franc gagné est “détourné“ par le secteur public par le biais des impôts, taxes et redevances
d’utilisation. Demain, comme consommateur, entrepreneur, ou industriel, l’étudiant(e) aura
face à lui l’État. Comprendre comment il fonctionne est un atout. Ce cours tente de donner
les clés de cette compréhension.