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Le 8 janvier 2004, la Société canadienne du cancer rendait publique sa recommandation à
propos de l’hormonothérapie substitutive combinée: «En raison de l’accroissement du
risque de cancer, les femmes devraient éviter de recourir à l’hormonothérapie de
remplacement combinée sauf pour traiter les symptômes graves de la ménopause
qu’aucun autre traitement n’a pu soulager».
Les éléments suivants sont donc à prendre en considération pour chaque patiente:
les antécédents personnels et familiaux de cancer du sein et des ovaires, de
maladies cardiovasculaires, d’ostéoporose et de démence;
la gravité des symptômes de ménopause;
la durée de l’hormonothérapie substitutive.
L’information véhiculée aux femmes
Les sociétés pharmaceutiques utilisent plusieurs méthodes dans le but de promouvoir
l'hormonothérapie substitutive auprès des femmes d'âge mûr en bonne santé.
Depuis plus d'une décennie, les praticiens et les agences de consultation médicale
conseillent aux femmes en bonne santé de recourir au HTR à la ménopause comme
moyen de prévention des maladies du cœur et de l'ostéoporose. (L’étude WHI a constaté
une diminution des fractures de la hanche suite à un traitement d’oestrogènes associés à
des progestatifs si le traitement est continu pendant plus de sept ans. L’efficacité réelle
des traitements hormonaux contre les risque de fractures serait de 3% à 5%).
Certains dépliants et annonces publicitaires, au contenu des plus douteux, accordent
même à cette thérapie des bienfaits sensationnels, amenant les femmes à croire qu'elle
réduirait les signes de la vieillesse, guérirait la dépression et l'incontinence, et
préviendrait la maladie d'Alzheimer, pour ne nommer que ceux-là. On souhaite la vendre
comme mesure de prévention à long terme (et non simplement comme moyen de
soulager temporairement les effets de la ménopause tels que les bouffées de chaleur).
Dans les médias, certains reportages ont minimisé l'importance des risques relatifs en
citant le nombre exact de femmes exposées à un risque élevé, chiffre qui semble en effet
peu élevé dans chacun des cas. Selon l'étude de la WHI, seulement 8 femmes de plus sur
10 000 souffriront de cancer du sein en raison d'un recours prolongé au HTR; le nombre
est de 7 dans le cas des crises cardiaques, de 8 dans celui des accidents vasculaires
cérébraux et de 18 en ce qui concerne la formation de caillots. Toutefois, lorsqu'on tient
compte des millions de femmes qui suivent actuellement cette thérapie en Amérique du
Nord, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui sont exposées à ces risques.
Depuis cette sortie controversée dans les médias, la réponse médicale à cette étude a été
de réajuster les dosages de l’HTR plutôt que d’éviter son utilisation ou de proposer aux
femmes des solutions de rechange.
NON APPLICATION DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION