Ménopause et hormonothérapie 2010-06-02 par Kimberly Ridgeway Étude de WHI 1) Risque de coronaropathie ou thrombo-embolie veineuse (TEV) Coronaropathie : seule donnée d’augmentation de risque statistiquement significative pour les hormones combinées données chez les femmes entre 70-79 ans. RR 0.68 (32% protection) si hormonothérapie débutée avant 60 ans L’estrogène représente un risque modéré de TEV si oral seulement (passage hépatique) en augmentant les facteurs de coagulation. Le traitement transdermique aurait un effet protecteur, théoriquement; ne représente pas d’effet néfaste sur le risque de TEV. 2) Cancer du sein ↑ 2/1000 femmes pendant 5 ans; ↑ 6/1000 pendant 10 ans; ↑ 12/1000 pendant 15 ans Facteurs bien plus importants encore qui augmentent le risque de cancer du sein : IMC > 40, excès d’alcool, manque d’exercice, densité mammaire élevée. Recommandations : Selon la SOGC, la NAMS et l’IMS, l’hormonothérapie est une option sécuritaire et efficace pour le traitement des symptômes modérés ou graves de ménopause et devrait être offerte à ces femmes. La limite de 5 ans a été soulevée. Dans la ménopause précoce (moins de 40 ans, parfois extrapolé à moins de 50 ans), il faut donner d’emblée une hormonothérapie même en l’absence de symptômes. Le dosage de la FSH n’a pas sa place pour confirmer la ménopause (pas de chiffre absolu). Seule l’aménorrhée pour une période de 12 mois est diagnostique. Certains bienfaits encore méconnus des progestatifs : 1) Medroxyprogesterone acetate (Provera) : Ancienne molécule; à éviter 2) Drosperinone (Angeliq) : diminue la densité des seins, la tension artérielle et l’effet diabétogénique du gras; donc bénéfique pour les femmes atteintes du syndrome métabolique. 3) Progestérone micronisée (Prométrium) : favorise l’apoptose des cellules mammaires cancéreuse ou pré-cancéreuses si on le donne tous les jours (augmente l’activité mitotique si donné de façon cyclique), aide avec l’insomnie, les sautes d’humeur, l’anxiété, les troubles de mémoire et la concentration. Offre probablement une protection contre la démence, l’alzheimer, le parkinson et la sclérose en plaques en favorisant la réparation des nerfs endommagés par les maladies neurodégénératives. Diminue la prise de poids abdominale, possède un effet anti-diabétogénique et régularise l’hypertension artérielle sans causer d’hypotension. * Le prométrium contient de l’huile d’arachides. En cas d’allergie, demander le générique (huile d’arachides substituée pour huile de canola) 1 Tableau sommaire sur l’hormonothérapie Ce tableau illustre les molécules discutées durant la présentation et ne se veut pas exhaustif des médicaments disponibles sur le marché. Nom Estrogène Estradot (timbre) Estrogel (topique) Prémarin (CEE) (oral) Progestérone Prométrium (oral) (micronisée) Provéra (oral) (medroxyprogestérone) Crème magistrale* (topique) Vaginal (estrogène) Concentration basse 25, 37.5, 50 mcg 1 -2 push 0.3 mg, 0.625 mg Moyenne-élevée 100 mg, 200 mg 300 mg, 400 mg 2.5mg, 5 mg 7.5 mg, 10 mg 75 mcg, 100 mcg 3-4 push 0.9 mg, 1.25 mg Prémarin crème 2%, 6%, 12% (equivalent à 100 mg prométrium); 1/8 à ¼ c.à thé le soir avec les symptômes. 0.5g 3x par sem. Vagifem Estring 1 capsule intravag 2-3x par semaine Anneau vaginal, à changer q 3 mois Notes: L’estrogène vaginal n’a pas besoin d’être opposé par un progestatif. Accompagner le traitement systémique d’un traitement vaginal car les doses sont trops basses pour atteindre le vagin. Si le vagin est très sec, toujours commencer par la crème. La crème vaginale est sécuritaire chez les femmes souffrant d’un cancer du sein car absence d’absorption systémique. Les timbres combinés entraînent souvent des saignements vaginaux. * Pour les femmes souffrant de symptômes de pré-ménopause (similaires au syndrome pré-menstruel), la crème de progestérone magistrale est sécuritaire et appaisante. Utiliser durant la période pré-menstruelle, de plus en plus tôt dans le cycle au besoin. À l’apparation des chaleurs, débuter l’estrogène. 2