L’essentiel des questions étudiées durant l’antiquité se rapporte à des problèmes de calcul
d’aire, de volume et de longueur. Archimède établit par exemple, que l’aire du domaine situé
entre l’arc de parabole ABC et le segment [AC] est égale aux 4/3 de l’aire du triangle ABC.
Les mathématiciens des siècles passés ont consacré beaucoup d’efforts à calculer les aires de
domaines de plus en plus compliqués. Le développement du calcul intégral a permis des
avancées dans ce domaine à partir de la fin du XVIIème siècle.
I. Notion de primitives d’une fonction
A. Définition : On appelle primitive d’une fonction f sur un intervalle I de toute
fonction F dérivable sur I et dont la fonction dérivée est f sur I.
Ainsi
B. Propriétés : Si f admet une primitive F sur I, l’ensemble des primitives de f sur I est
l’ensemble des fonctions définies sur I par : x
F(x) + k, k étant une
constante réelle arbitraire.
Si f admet une primitive F sur I, alors f admet une primitive et une seule,
sur I, prenant une valeur donnée y0 en un point donné x0 de I.
On énonce encore cette propriété en disant que deux primitives d’une même fonction
diffèrent d’une constante.
Soit
P
l’ensemble des primitives de f sur I. Il s’agit de montrer que :
P
= {x
F(x) + k}.
Les fonctions : x
F(x) + k, sommes de F, primitive de f sur I par hypothèse, et d’une
fonction constante, sont définies et dérivables sur I et de dérivées F’(x) + 0 = f(x) sur I.
Donc ce sont toutes des primitives de f sur I. En conclusion,
LE CALCUL INTEGRAL
A
B
C
Le mathématicien et
philosophe allemand
Gottfried Wihlem
Leibniz (Leipzig
1646 Hanovre
1716) invente le
calcul différentiel
(1676).
Le mathématicien et
astronome
britannique Simpson
(1710-1761)
imagine des
formules pour
approcher l’aire
sous une courbe.
Le mathématicien
allemand Riemann
(1826-1866) élabore
des théories et des
méthodes de calcul
encore utilisées
aujourd’hui.
Le mathématicien
français Lebesgue
(1875-1941) élargit
la notion d’intégrale
et ouvre un champ
très vaste
d’applications.
{x
F(x) + k}
P
.
Soit G une primitive de f sur I, donc un élément de
P
. Par définition, G est définie et
dérivable sur I et G’ = f sur I. Donc la fonction (G – F) est définie et dérivable sur I et
(G F)’ = G’ – F’ = la fonction nulle.
On en déduit que (G F) est une fonction constante sur I, c’est-à-dire qu’il existe un réel k
tel que, pour tout x de I, G(-x) = F(x) + k. Autrement dit,
P
{x
F(x) + k}.
D’où l’égalité.
D’après la seconde propriété, il existe une infinité de primitives de f sur I dès lors que f en
admet une. Soit H(x) = F(x) + k, où F désigne une primitive de f sur I et k désigne une
constante réelle arbitraire. Alors H(x0) = y0
F(x0) + k = y0, d’où l’existence et l’unicité du
réel k.
Exercice 1 : Soit les fonctions f et g définies sur ]0, + [ par :
f(x) = lnx et g(x) = xlnx x.
a) Démontrer que g est une primitive de f.
b) Trouver la primitive de f qui s’annule pour x = 1.
II. Calculs de primitives
A. Tableau de primitives de fonctions usuelles
f est définie sur un intervalle I de
par f(x) = …..
Une primitive de f sur I est la fonction
F définie sur I par F(x) = …..
0
k, k constante réelle arbitraire
a, a
ax
xn, où n - {- 1}
1 n
x1n
x
1
lnx
x
1
x2
ex
ex
sinx
- cosx
cosx
sinx
1 + tan2x =
xcos
12
tanx
Dans un premier temps, on admettra que toute fonction continue sur un intervalle I de
admet des primitives sur I , propriété qui sera démontrée dans le paragraphe IV.
B. Primitives et opérations sur les fonctions
Remarque : Pour obtenir une primitive de : x
xxsincos nm
, lorsque m ou bien n est impair,
on se ramène à des formes du type u’up, grâce à la relation cos2x + sin2x = 1.
Par exemple,
cos5x = cosx cos4x = cosx(1 - sin2x)2 = cosx(1 - 2sin2x + sin4x)
sin2xcos3x = cosxsin2x(1 - sin2x) = cosxsin2x - cosxsin4x.
Lorsque n et m sont pairs tous les deux, la méthode générale consiste à linéariser
l’expression. Pour cela on utilise les formules d’Euler :
cos() =
2
ii ee
et sin() =
iee ii
2
désigne un nombre réel.
Exercice 2 : Montrer, en utilisant les formules d’Euler ou les formules trigonométriques, que,
pour tout x réel, sin6x =
 
10 -15cos2x 6cos4x -cos6x
32
1
-
.
En déduire une primitive F, sur IR, de la fonction f définie par :
f : x
(1 + cosx)4(1 + cosx)3.
Fonction f
Une primitive F
u’, où
u
u’ + v’
u + v
u’un, où n - {- 1}
u
1
u
u'
lnu
u
u'
2
u
u’eu
eu
x
f(ax + b), où a * et b
x
a
1
F(ax + b)
x
cos(ax + b), où a * et b
x
a
1
sin(ax + b)
x
sin(ax + b), où a * et b
x
a
1
-
cos(ax + b)
x
eax + b , où a * et b
x
a
1
eax + b
Exercice 3
Soit la fonction f de la variable réelle x définie par : f(x) =
.
1) -(x x
2
2
Ecrire f(x) sous la forme a +
.
1) -(x c
1 -x
b
2
Déterminer une primitive de f .
III. Intégrale d’une fonction sur un intervalle
A. Définition Soit f une fonction définie, continue et positive sur un intervalle I de , I
contenant deux réels a et b tels que a < b. C est sa courbe représentative
dans un repère orthogonal
 
j , i O;
.
L’unité d’aire étant l’aire du rectangle de côtés
i
et
j
, on appelle
intégrale de f entre a et b l’aire de la surface délimitée par la courbe C ,
l’axe des abscisses et les deux droites d’équations respectives x=a et x=b.
Cette aire est parfois appelée « aire sous la courbe représentative de f ».
Cette intégrale se note
b
a f(x)dx
, et se lit « intégrale de a à b de f ».
Les réels a et b sont appelés les bornes de l’intégrale.
Cette partie du plan est encore décrite comme étant l’ensemble des points M du plan de
coordonnées (x, y) telles que :
f(x) y 0 b x a
.
Remarques : Le symbole
a été introduit par Leibniz au XVIIème siècle mais la notation
b
a
est dûe à Fourier au XIXème siècle.
La variable x peut être remplacée par une tout autre variable :
b
a
b
a f(t)dt f(x)dx
.
i
j
O
a
b
C
On dit que cette variable est muette.
Conventions : Si f est négative sur I, l’intégrale de a à b de f est l’opposée de l’aire
définie ci-dessus.
On dit parfois que
b
a f(x)dx
est l’aire algébrique du domaine compris entre la courbe C,
l’axe des abscisses et les droites d’équations respectives x = a et x = b pour indiquer qu’elle
est positive si f est positive, négative si f est négative.
Pour une fonction continue et de signe quelconque sur l’intervalle I, on
convient que l’intégrale de a à b de f est la somme des aires algébriques des domaines définis
à partir des intervalles sur lesquels f garde un signe constant.
Exercice 4 : f est la fonction définie sur [- 3, 3] par : f(x) =
3] 2, [- x six 2] - 3, [- x si 6 -2x -
.
Tracer la courbe C représentant f dans un repère orthonormal et calculer I =
3
3 - f(x)dx
.
Exercice 5 : f est la fonction définie sur par f(x) = - (x 1)2.
a) Dans un repère orthonormal
 
j , i O;
, tracer les courbes :
C g représentant la fonction g définie sur par g(x) = x2 ;
C f représentant la fonction f à partir de C g en précisant les transformations utilisées.
b) Sachant que
3
1
dx x
1
0
2
, en déduire la valeur de l’intégrale
2
1 f(x)dx
.
Exercice 6 : Déterminer le signe de l’intégrale M =
2
0 3dx
1 x 8 -x
.
B. Définition Pour toute fonction définie et continue sur un segment [a, b] de , la
valeur moyenne de f sur [a, b] est le réel m tel que :
m =
b
a f(x)dx
a - b1
.
Si f(x) > 0, on s’intéresse au rectangle de largeur (b a) dont l’aire est égale à l’aire de la
surface hachurée : c’est la longueur m de ce rectangle que l’on appelle la valeur moyenne de
f sur [a, b].
Si f est une fonction constante sur [a, b], sa valeur moyenne sur [a, b] est égale à cette
constante.
Exercice 7 : (Série ES Pondichéry Avril 2007)
On considère la fonction f définie sur l’intervalle ]0 ; + [ par : f(x) =
3
x
ln(x)
5
.
On note C f sa courbe représentative dans u repère orthogonal du plan.
1. a. Déterminer la limite de f en 0 ; en donner une interprétation graphique.
b. Déterminer la limite de f en + ; en donner une interprétation graphique.
2. a. Calculer f ’(x) où f ’ est la fonction dérivée de f, puis étudier son signe.
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