facteurs sociaux ou de design sont perçus comme de qualité. La forme physique d'un produit ou
d'un lieu commercial est le premier contact que le consommateur expérimente, elle définit le niveau
des attentes du client et intervient dans sa perception de la qualité [Parasuraman, 1985, 1988].
La forme est stimulation cognitive [Grossbart & al. 1975] : l'aménagement, la couleur, la lumière,
l'organisation spatiale constituent des stimulations sensorielles. Le consommateur apprend tout en
percevant et ce qu'il apprend influence ses perceptions. L'espace commercial crée des attentes à
travers la stimulation [Markin & al. 1976]. Les aspects physiques d'une situation sont perçus et
évalués par un individu [Spies & al. 1997]. L'attractivité des stimuli environnementaux est fonction
de leur complexité [Berlyne 1971].
Il existe une corrélation positive entre la présence d'une signalétique et le sentiment de faire ses
achats de façon commode [Grossbart & al. 1981, Wener 1985]. De même, la couleur aide à
l'orientation spatiale des individus [Evans & al. 1980]. Une expérience a permis de démontrer que le
design d'un emballage active, par l'imagerie visuelle, le processus d'imagerie mentale chez de jeunes
enfants, surtout quand la concurrence rend plus difficile la différenciation formelle [Félix 1994].
La forme-design est un moyen de communiquer de l'information au consommateur. Les produits
quand ils sont vus, donnent deux types d'informations : de l'information sur leur fonction ou
information essentielle et de l'information laissée à la discrétion du fabricant souvent d'ordre
esthétique. Une stratégie de design efficace gère ces deux types d'informations [Nussbaum 1993].
Les études publicitaires montrent que les individus différent dans leur manière de traiter l'information.
Leur potentiel d'imagerie mentale sera plus ou moins clair et maîtrisé. Ils auront tendance à s'orienter
vers un processus verbal ou visuel de traitement de l'information. L'imagerie mentale a donc une double
facette : visuelle/imagée et verbale/discursive. L'individu à tendance imagée opte pour un traitement
holistique de l'information alors que l'individu à tendance discursive s'oriente vers un traitement plus
analytique, ce qui est fondamental pour l'analyse d'une forme-design. L'image mentale est une sorte de
modèle interne et individuel. Le consommateur peut attester de cette image par une réponse explicite,
verbale, ou graphique [Childers & al. 1985].
La forme-design est catégorisée. La référence individuelle à des représentations mentales suppose
qu'existent stockées des formes ou objets qui servent de référents ou de « prototypes ». Le design
entraîne une réponse cognitive par rapport à la forme du produit [Loken et Ward 1990, Sujan Dekleva
1987, Bloch 1995]. La forme du produit permet les mécanismes d'imagerie mentale et de catégorisation
des objets. Le consommateur relie une forme avec une catégorie de produit et procède à des
comparaisons entre un élément nouveau et un ensemble de connaissances catégorielles déjà organisées
en mémoire [Changeur 1995]. Ces routines visuelles sont le cheminement cognitif de l'individu.
La « typicalité » d'une forme est le degré de perception d'un objet comme représentatif de sa catégorie.
On peut mesurer la typicalité par le degré de similarité des attributs de deux objets. Elle est fonction de
leurs attributs communs diminués de leurs attributs distinctifs. La typicalité est reliée à l'attitude du
consommateur dans son évaluation d'un objet. Les objets les plus typiques ont plus de valeur souvent
parce que leurs attributs semblent mieux satisfaire les objectifs du produit. La typicalité est reliée aux
préférences du consommateur [Loken &Ward 1990].
L'importance de la familiarité (nombre d'expériences liées au produit) et de l'expertise (capacité à
accomplir avec succès les tâches liées au produit) dans le traitement des informations créent des
frontières entre les catégories de produits perçus différemment selon les consommateurs. Plutôt que de
laisser ce processus se faire au hasard, la recherche avec des prototypes auprès de consommateurs cibles
peut déterminer si la catégorisation voulue est en train de se passer avec succès. Si le produit est très
nouveau, la catégorisation peut se révéler difficile et frustrante [Cox & Locander 1987]. Les
consommateur préfèrent les marchandises qui ont une différence modérée par rapport aux produits