CONFERENCE KHALIFA D4 – 2009 - 2010
DOSSIER N°1
Enoncé
Vous recevez en consultation Mme F., 71 ans, couturière retraitée, qui vient vous voir
accompagnée de son fils. Il est inquiet car il a constaté que la mémoire de sa mère est moins
bonne depuis un an, date du décès de son mari. Elle égare souvent des objets, et oublie des
rendez-vous importants. Depuis quelques mois, elle délaisse ses activités de loisir et fréquente
de moins en moins ses amies. Elle se met à pleurer quand vous évoquez le décès de son mari
et vous dit que sa vie est brisée, qu’elle ne pourra jamais s’en remettre.
Vous retenez dans ses antécédents une hypertension artérielle et une dyslipidémie. Elle prend
pour seul traitement du Lexomil depuis plusieurs mois en raison d’une insomnie
d’endormissement et de réveils nocturnes.
L’examen physique est normal.
Sur le plan neuropsychologique, vous constatez un trouble de la mémoire épisodique
antérograde, avec des difficultés pour le rappel immédiat d’une liste de mots. Le rappel
différé spontané est également altéré. La patiente arrive cependant à retrouver les mots si on
lui donne la catégorie à laquelle chacun d’eux appartient. Elle ne cite pas de mots qui
n’appartiennent pas à la liste.
Vous notez également qu’elle a des difficultés à bien suivre vos consignes (notamment pour
le calcul mental au MMS), mais quand elle fait un effort de concentration elle parvient à les
exécuter correctement.
Mme F. présente enfin une diminution modérée de la flexibilité mentale, et quelques
difficultés pour la conceptualisation et l’élaboration de stratégies.
L’imitation de gestes est normale, tout comme l’examen du langage et la reconnaissance de
visages célèbres.
Le MMS est à 26/30.
L’IRM cérébrale demandée par le médecin traitant montre une leucopathie modérée d’allure
vasculaire.
Q1/ Interprétez les résultats de votre bilan neuropsychologique.
- Efficience globale dans les limites de la normale au MMS
- Trouble de l’attention
- Syndrome dysexécutif (diminution de la flexibilité mentale, difficultés de
conceptualisation, et d’élaboration de stratégies)
- Altération de la mémoire épisodique verbale antérograde, concernant les
étapes d’encodage et de récupération
Pas d’argument pour une atteinte du stockage : pas d’intrusions et
amélioration par l’indiçage
Ce profil mnésique est donc plutôt de type dysexécutif, et non hippocampique
- Absence de signes d’atteinte des fonctions instrumentales (pas de syndrome
aphaso-apraxo-agnosique