C’est aussi un indice de la mondialisation : à Moscou, à Pékin, à New York ou à Paris les critères diagnostiques de trouble dépressif et des autres troubles psychiques ainsi que les moyens thérapeutiques sont les mêmes. Pour autant la complexité des maladies de l’humeur demeure, tant les déterminants, les formes cliniques, les modalités évolutives sont divers, appelant une attention clinique soutenue à chaque étape. Les progrès des connaissances sur les désordres neurobiologiques concomitants du trouble dépressif sont évidents : cependant la physiopathologie de l’accès dépressif reste à découvrir. On sait désormais que les symptômes thymiques résultent à la fois de facteurs individuels de vulnérabilité portés par le sujet et d’évènements de vie révélateurs de cette vulnérabilité. De même les thérapeutiques sont aussi bien biologiques que psychologiques. Les participants à la réunion de travail soutenue par Lilly France et rapportée dans ce numéro spécial ont tout à la fois souligné la diversité des situations cliniques et notre nécessaire humilité dans l’évaluation de nos actions thérapeutiques. Beaucoup de chemin reste à parcourir pour vaincre définitivement les maladies dépressives. Jean-Pierre Olié L’Encéphale, 33 : 2007, Septembre, Cahier 2 S637 La dépression : des pratiques aux théories 9 Éditorial