Cours n°1 : infectieux 29/10/2009
Infection par le VIH
Historique
1981, USA : Début de l’épidémie de SIDA (Syndrome d’Immunodéficience humaine
Acquise) 1ers malades tous homosexuels puis toxicomanes IV, hémophiles:
transmission sexuelle et sanguine.
1982: 1ers cas identifiés en France
1984: Découverte du virus responsable du SIDA
1985: 1ers tests de dépistage
1987: 1ers traitements: AZT
1995: Trithérapies
2007: 45 millions de personnes séropositives
Epidémiologie
France
o ~130 000 séropositifs pour le VIH
o 6500 nouvelles contaminations/an :
38% homosexuels
2% usagers de drogues IV
60% d’hétérosexuels (58% de femmes. 46% originaires d’ASS)
Inégalités régionales : + fréquent dans DOM-TOM> IDF> PACA
o Au total:
1/3 femmes
Age moyen au diagnostic: 38 ans
23,6% de la population a + 50 ans
12 à 14% des homosexuels sont VIH+ (20% à Paris)
Monde
o 45 millions, 95% PVD
o 2,3 M+ d’enfants
o Incidence: 4,9 millions/an
o Mortalité: 3,1 M+/an; 20 M+ depuis le début de l’épidémie
o Expansion massive en Afrique et en Asie du Sud-est:
25M+ (70%) Afrique subsaharienne: la prévalence dans certains pays est de 20% de la
population
Asie: 7,4M+ séropositifs ; 1,1 M+ nouveaux cas/an. Chine??
Europe, Amérique du nord, Australie: 1,5 millions de VIH+
o Incidence stable,
o Nb VIH+ augmente (traitements),
o Nb MST augmente (relâchement de la prévention)
o Accessibilité aux traitements
Antilles, Caraïbes: 350 000 VIH+ (2%)
Afrique du Nord, Moyen-Orient
o 10 millions de MST,
o Contexte politico-culturel
Modes de transmission et Prévention
Transmission interhumaine
3 modes de contamination :
les rapports sexuels non protégés, hétérosexuels ou homosexuels
Sanguine: le contact avec du matériel contaminé chez les toxicomanes par injections,
les transfusés, le personnel de santé ou en cas de mauvaise décontamination du
matériel (développement du matériel à usage unique)
la transmission mère-enfant (TME) durant la grossesse, pendant l'accouchement et lors
de l'allaitement.
Pas de vaccin efficace
Transmission Sexuelle
- Les rapports sexuels non protégés représentent la part la plus importante de contamination
(>90% à l’échelle mondiale)
- Voie muqueuse (rectale, buccale, vaginale) même si pas de traumatisme. Les rapports
orogénitaux sont exceptionnellement contaminants.
- Certains facteurs locaux majorent le risque en cas de rapports non protégés :
- rapport anal réceptif (0.5 - 3 %) versus 0,01 à 0,18% si insertif et 0,1% si rapport
vaginal
- existence de lésions génitales (MST: HSV…)
- saignement (règles)
- rapports violents (viol) et/ou répétés
- Facteurs de risque de transmission
- Rapports non protégés++
- Multi partenariat
- Partenaire séropositif/ statut inconnu
- Chez les sujets traités, le risque de transmission sexuelle est réduit mais persiste même si
l’ARN-VIH plasmatique est indétectable
Prévention de la transmission sexuelle:
Dépistage du statut VIH proposé par le médecin devant chaque «situation à risque » ;
ou réalisé dans un centre d’information et de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).
Utilisation du préservatif (masculin ou féminin) à chaque rapport sexuel
Possibilité de prophylaxie ARV en cas d’accident à haut risque de transmission
(rapport non protégé avec un sujet séropositif pour le VIH notamment)
Transmission sanguine
3 modes principaux:
-Toxicomanie intraveineuse
- Transfusion
- Matériel (de soin) souillé
Toxicomanie IV :
- Seringues ou produits partagés,
- Impact du nb de partenaires, nb d’injections par jour, ordre…
- Exclusion sociale, co-infections, dissémination (prostitution)
Prévention :
Politique de réduction des risques :
- sevrage
- substitution
- accès aux seringues à usage unique
Matériel souillé :
Sondes de Fibroscopie, aiguilles, instruments de chirurgie…
AES+++
- percutané (0,32%): profondeur de blessure, type d’aiguille, stade du patient source
- Cutanéo-muqueux, peau lésée (sang sur muqueuse: 0,03%)
Prévention :
- Promotion du matériel à usage unique ou d’une stérilisation adaptée
- Précautions universelles vis-à-vis du risque d’AES et aux liquides biologiques (Gants,
dispositifs adaptés…)
- Prophylaxie ARV débutée dans les 48-72h en cas d’accident à haut risque (piqûre avec
aiguille creuse contenant du sang VIH ou inconnu)
Transfusion :
Hémophiles avant 1985++
Prévention :
- Dépistage systématique des dons de sang et d’organe
- Inactivation des dérivés sanguins
En France, l’ensemble des dons du sang est testé depuis août 1985 : risque résiduel ~
1/3000.000 unités de sang. Depuis Juillet 2001, la détection du génome viral réduit encore ce
risque.
Anecdotiques
Nosocomiales entre patients,
Sports violents, bagarres.
Aiguilles souillées (tatouages, acupuncture)
Morsures avec saignement
Soignant vers soigné: 6 par un dentiste, 1 par chirurgien ortho, 1 par IDE.
Transmission Mère- Enfant (TME)
Sans traitement et avec un accouchement naturel le taux de TME varie, selon les
études, entre 10 et 40 %.
C'est durant l'accouchement que les risques d'infections sont les plus élevés (65 % de
tous les cas de TME).
Prévention
Traitement antirétroviral de la mère pendant la grossesse
Traitement antirétroviral de la mère et de l’enfant à l’accouchement
Césarienne selon la charge virale
Contre-indication à l’allaitement
Ces mesures peuvent faire baisser le risque de TME à 1 %
Physiopathologie
Structure
Le VIH est un rétrovirus
Aspect globalement sphérique. Diamètre de 90 à 120 nm
1 enveloppe recouverte de deux types de glycoprotéines :
o la gp41 qui traverse la membrane et
o La gp120 qui sort de la membrane et se lie fortement au récepteur des
marqueurs CD4 présent à la surface des cellules CD4+ du système
immunitaire.
A l'intérieur de l'enveloppe se trouve une matrice protéique et la capside composée de
protéines p24
P24, gp41 et gp120 sont utilisés dans les tests VIH western blot
Mode d’action
1 Adhésion et Fusion de l'enveloppe virale avec la membrane du lymphocyte CD4
2 - Rétrotranscription de l’ARN viral en ADN viral par la transcriptase inverse
3 - Intégration de l’ADN proviral dans l’ADN cellulaire à l’aide de l'intégrase virale
4/5/6 - Transcription de l’ADN en ARN "messager" puis traduction de l’ARN en protéines.
Cela permet de synthétiser de nouveaux virus (synthèse des protéines d'enveloppe, de la
capside et des enzymes virales)
7 - Maturation des virus
8 - Bourgeonnement du virus
9 - Libération du nouveau virus qui est prêt à infecter de nouvelles cellules
Histoire Naturelle
L'infection par le VIH évolue en plusieurs phases pouvant se succéder dans le temps :
la primo-infection avec (50 à 75 % des cas) ou sans symptômes ; c'est la phase de
séroconversion qui suit la contamination.
une phase de latence, parfois accompagnée d'un état de lymphadénopathie généralisée,
une phase à symptômes mineurs de l'infection à virus de l'immunodéficience humaine,
la phase d'immunodépression profonde ou stade de Sida généralement symptomatique.
Primo-Infection (PI) VIH:
2 à 6 semaines après contamination, symptomatique chez 50% des patients.
Signes cliniques:
Signes généraux: fièvre, céphalées, amaigrissement.
Signes cutanéo-muqueux:pharyngite / angine, éruption maculo-papuleuse,
ulcérations buccales ou génitales,
Adénopathies (peuvent persister); Splénomégalie
Signes digestifs: diarrhée/ dl abdominale, candidose orale.
Signes neurologiques: méningites, méningo-encéphalites, névrites (paralysie
faciale).
Signes Biologiques
- NFS: Thrombopénie, Leuco-neutropénie, Augmentation relative des lymphocytes T8
par rapport à T4.
- BHC: Inflammation du foie (hépatite aigue)
Persistance qqs jours à qqs semaines
Phase de latence:
- Pas de manifestations cliniques pendant plusieurs années pdt lesquelles, les lymphocytes T
CD4+ se renouvellent malgré leur destruction par le virus, jusqu’à ce que l'épuisement des
organes lymphoïdes centraux (thymus) ne permette plus leur régénération.
- En moyenne le taux de lymphocytes CD4 diminue de 30-100/mm3/an, conduisant au
stade SIDA après une durée médiane de 10 ans en l’absence de traitement.
- La plupart des infections opportunistes qui caractérisent le SIDA surviennent quand
les lymphocytes CD4 sont < 200/mm3.
On classe l’infection par le VIH en 3 stades:
- Stade A :
* Asymptomatique;
* Ganglions généralisés;
* Primo-infection.
Ce stade correspond à la période allant de l'apparition d'une CV positive aux premiers signes
de l'altération du système immunitaire
- Stade B :
Le patient commence à présenter des signes cliniques d'une altération du système
immunitaire, généralement des candidoses, une altération de l'état général, une salpingite,
zona... Taux de CD4 compris entre 500 et 200/mm3
Candidoses (oro-pharyngées, vaginales persistantes)
Carcinome in situ du col utérin;
Fièvre ou diarrhée > 1mois
Zona récurrent ou > 1dermatome
- Stade C = SIDA
Le stade C correspond au Syndrome d'immunodéficience acquise, et se définit quand au
moins une des pathologies suivantes apparaît et/ou CD4< 200/mm3:
* Candidose profonde (bronchique, pulmonaire, œsophagienne…);
* Infections à CMV;
* Herpès>1mois;
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