VIH Le Virus de l'Immunodéficience Humaine est un virus spécifique à l'espèce humaine, de la famille des rétrovirus. On a actuellement découvert deux souches virales, le VIH1 et le VIH2, toutes deux évoluant sur plusieurs années et aboutissant au stade du SIDA (Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise). Aucun traitement actuel n'arrive à bout de ce virus, dont l'issue est systématiquement fatale (mais on ne meurt pas du SIDA, mais d'une maladie opportuniste). I - Généralités Les rétrovirus se divisent en 3 sous familles, les oncovirus (qui ont un pouvoir oncogène), les spumavirus (pas de pathologie exprimée) et les lentivirus (VIH 1&2, ainsi que SIV, l'équivalent du VIH pour les singes (s pour Simien). Fig.1: structure du VIH Le VIH est un virus à ARN, c'est à dire qu'il contient son patrimoine génétique sous forme d'une séquence d'AcideRinoNucléique, qui est le "négatif" de l'ADN, se répliquant à l'aide d'une enzyme, la transcriptase inverse. Ils se reproduisent, comme tous virus, via une cellule hôte, la population lymphocytaire CD4 (encore connus sous le nom de lymphocytes "Helper") et toutes autres cellules exprimant sur sa surface membranaire, le CD4, à savoir les monocytes et macrophages, et quelques cellules nerveuses. La principale caractéristique de ce virus est sa capacité de varier génétiquement, échappant ainsi aux attaques ciblées du système immunitaire et d'être particulièrement virulent. Ses modes de contamination sont principalement la voie sexuelle, le sang. Bien que des traces du VIH sont retrouvées dans les larmes, les urines et la salive, ces modes de contamination sont infimes, voire nuls. Historique: Découvert en 1983 par l'équipe du Pr. Montagnier pour le VIH1 et en 1985 pour le VIIH2, la maladie elle même était connue dès 1979, où sont apparus les premiers cas de Kaposi dans la communauté homosexuelle ouest américaine. Une origine africaine est même évoquée. Initialement, le VIH était la maladie de la communauté homosexuelle, certains l'interprétaient même comme une colère et une punition de Dieu. (NDLR: nous vous conseillons le film "Philadelphia", avec Tom Hanks, qui, bien que n'apportant que très peu au niveau "scientifique", permet de mieux cerner cette homophobie liée au SIDA qui a eu lieu, et qui se voit encore de nos jours.) Epidémiologie: En 1997, on estimait à 30 millions , la population mondiale touchée, avec une large part pour l'Afrique (20 millions) et l'Asie (5 millions), puis viennent les pays d'Amérique latine, l'Amérique du Nord, et l'Europe. On remarquera cette disparité Pays industrialisés/ Pays en voie de développement, mettant en évidence les conséquences d'un manque d'éducation face à la maladie, mais surtout, un manque alarmant de moyens de prévention. II - La maladie I - l'infection: A - Porte d'entrée et clinique: Elle se fait essentiellement par voie sexuelle, majorée par certaines conditions ou pratiques, tels un rapport traumatisant, la sodomie, une position "réceptive" (3,5 fois plus de risque que pour le partenaire actif). La contamination par voie sanguine, ensuite, par transfusion ou greffe (cf. l'affaire du sang contaminé), mais surtout par échange de seringues entre toxicomanes, ou les accidents d'exposition au sang (chez les professionnels de santé.) Une fois entré dans l'organisme, le virus réalise sa primo-infection. Celui-ci est attiré par les cellules présentant à leur surface la protéine CD4. Le virus s'induit alors dans la cellule et commence son lent travail de réplication. C'est ainsi qu'a été institué le système de classification de la maladie. En effet, celui-ci s'exprime selon de nombre de CD4. La primo-infection peut-être asymptomatique dans 15 à 55% des cas. Généralement, elle donne des signes cliniques communs à toute infection virale: Fièvre et myalgies Splénomégalie, adénopathies multiples parfois anomalie de la NF B - Diagnostic: Il se fait sur la sérologie, le dosage de l'antigène P24 et la charge virale (cf. tableau des analyses biologiques). Il faut tenir compte d'une période de latence, où le sujet peut être contaminé sans exprimer aucun signe clinique ou biologique. C - Traitement: Il vise la diminution ou l'arrêt de la multiplication virale, via une trithérapie (antiprotéase et analogues nucléosidiques) pour une durée variable selon les équipes. Cette thérapie peut également être donnée à titre préventif chez une personne présentant un risque (accident d'exposition au sang d'un sujet séropositif ou suspecté de l'être, rapport sexuel non protégé avec une personne séropositive (viol), etc...). II - Les stades 1 - Stade A: Ce stade correspond à la période allant de l'apparition d'une charge virale positive aux premiers signes de l'altération du système immunitaire. Il n'y a pas toujours corrélation entre le taux de CD4 et l'état clinique, certains patients ayant un taux très bas ne présentent aucuns signes, tandis que d'autres ayant des taux normaux peuvent déclarer des maladies opportunistes. La durée du stade A est variable, allant de quelques mois à plusieurs années. 2 - Stade B: Le patient commence à présenter des signes cliniques d'une altération du système immunitaire, généralement des candidoses, une altération de l'état général, une salpingite, zona... avec un taux de CD4 compris entre 500 et 200/mm3 3 - Stade C: Le stade C correspond au Syndrome d'immunodéficience acquise, et se définit quand une ou plusieurs des pathologies suivantes apparaît, et ou un taux de CD4< 200/mm3: Syndrome cachectique toxoplasmose cérébrale candidose bronchique, trachéale, pulmonaire ou oesophagienne Encéphalopathie Sarcome de Kaposi Lymphomes de Burkitt, immunoblastique ou cérébral primaire Pneumopathie bactérienne récurrente Septicémie à salmonelle non typhi récurrente Voir aussi: Anatomophysiologie du système immunitaire Les infections opportunistes du sidéen Législation et VIH