1. Une classe pharmacologique majeure

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Pharmacologie – Pr Andréjak.
PSYCHOTROPES
I. Introduction
1. Une classe pharmacologique majeure
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Médicaments du SNC.
Mécanismes souvent complexes pas toujours parfaitement connus.
Utilisées pour des pathologies dont les mécanismes physiopathologiques ne sont eux même pas
toujours clairs.
Psychotropes à l’origine d’une meilleure connaissance des pathologies du SNC.
Interactions avec la transmission synaptique de neuromédiateurs et les récepteurs concernés.
2. Grands types de psychotropes
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La classification de Delay et Deniker reste la référence :
o Psycho-analeptiques ou « stimulants psychiques. Noo-analeptiques ou stimulants de
l’éveil (exemple caféine), amphétamines, modafinil (Modiaodal®, Concerta®
médicaments de la narcolepsie) autres exemple antidépresseurs.
o Psycholeptiques « dépresseurs psychiques :
o Neuroleptiques (« tranquilisants majeurs ») maintenant appelés
antipsychotiques.
o Anxyolytiques : sédatifs de l’angoisse.
o Hypnotiques
o Psychodysleptiques modificateurs de l’activité psychique (hallucinogène, stupéfiants,
etc.).
o Thymorégulateurs régulateur de l’humeur (exemple : lithium) (notamment pour le
traitement des troubles bipolaires).
II. Antidépresseurs
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La dépression est caractérisée par :
o Une diminution de l’humeur (tristesse, douleur morale, etc.).
o Une inhibition psychique (ralentissement de l’activité).
o Une autodépréciation d’où une tendance suicidaire.
Implication de neuromédiateurs (déficit en monoamines, sérotonine et noradrénaline). Théorie
monoaminergique de la dépression (n’explique peut être pas tout, mais à l’origine de tous les
médicaments efficaces dans la dépression).
Autre utilisation des antidépresseurs : TOC (troubles obsessionnels compulsifs), phobies,
douleurs neuropathiques (notamment retrouvées dans le diaète).
1. Mécanismes d’action : renforcement de l’activité mono-aminergique
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Inhibition du métabolisme des mono-amines :
o IMAO d’abord non sélectifs et non réversibles difficiles à manier.
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o
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Puis sélectifs et réversibles IMAO-A NA et 5-HT.
A : adrénaline
NA : noradrénaline
5-HT : sérotonine
o Toloxatone Humoryl®.
o Moclobémide Moclamine®.
Inhibition de la recapture des mono-amines :
o Antidépresseurs tricycliques (imipraminiques) généralement non sélectifs.
o Sérotoninergiques (ISRS et non sélectifs).
Autres :
o Viloxazine (Vivalan®) effet β.
o Miansérine (α2bloquant) Athymil®.
o Mirtazapine (α2- et 5HT2-) Norset®.
2. Antidépresseurs tricycliques
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Dénomination consacrée par l’usage (la maprotiline à 4cycles).
Chez de fil imipramine (Tofranil®) d’où tricycliques également appelés imipraminiques.
Longue liste.
Effet au bout de 2 à 3 semaines.
Toxicité cardiaque importante, risque des intoxications aigues volontaires (prise massive pour
tentative de suicide).
Effets pharmacologiques associés :
o α-bloquants : hypotension orthostatique.
o Anticholinergiques.
Classification en deux groupes selon le profil d’action :
o Psychotoniques stimulants de l’humeur, désinhibiteurs et stimulants de la vigilance si
ralentissement au premier plan :
o Clomipramine Anafranil®.
o Désipramine Pertofran®.
o Imipramine Tofranil®.
o Sédatifs si dépression anxieuse :
o Amitriptyline (Laroxyl®).
o Amoxapine (Défanyl®).
o Maprotiline (Ludiomil®).
o Trimipramine (Surmontil®).
Pharmacocinétique :
o Bonne absorption digestive (liposoluble).
o Métabolisme hépatique importante, effet de premier passage hépatique. Variations
génétiques interindividuelles (CYP450), interactions médicamenteuses (induction
inhibition enzymatiques).
Utilisé essentiellement per os.
Perfusion intraveineuse en milieu hospitalier pour certaines formes sévères (dépressions sévères
avec idées suicidaires).
Mécanisme d’action : inhibition de la recapture de monoamines surtout noradrénaline et
sérotonine.
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Effets sur l’état psychique :
o D’abord prédominance d’effets sédatifs + aggravation de l’anxiété et désinhibition
(risque de suicide par passage à l’acte).
o Après 2 à 3 semaines, inversion de l’humeur.
L’effet d’un antidépresseur tricycliques ne peut être jugé qu’après d’un délai pouvant varier de 1
à 4 semaines.
Traitement à poursuivre 3 à 6mois.
Effets indésirables
o Anticholinergiques : bouche sèche, trouble de l’accommodation, poussées de glaucome,
troubles urinaires, constipation (voire iléus paralytique : urgence), tachycardie.
o Cardiovasculaire : tachycardie, hypotension artérielle (effet α), trouble de conduction et
du rythme.
o Neurologiques : tremblements, dysarthrie, baisse du seuil épileptogène (risque de crise
d’épilepsie).
o Psychiques : insomnie, somnolence, réactivations anxieuses, hallucinations, délire,
confusion, accès maniaque levée de l’inhibition (suicide).
o Autres : prise de poids, nausées, sueurs, rare hépatotoxicité, myélotoxicité.
Contre-indications :
o Glaucome par fermeture de l’angle.
o Hypertrophie prostatique.
o Insuffisance cardiaque.
o Antécédent d’infarctus, trouble du rythme, insuffisance coronaire.
Interactions médicamenteuses :
o Associé à IMAO : risque de poussée hypertensive.
o Associé à parasympatholytiques : addition d’effets atropiniques.
o Associé à sympathomimétiques : risque de poussée hypertensive.
3. IRS (Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine)
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Ou ISRS : Inhibiteurs Spécifiques de Recapture de Sérotonine.
Correspond aux développements des antidépresseurs les plus récents n’ayant pas les
inconvénients d’accidents cardiaques des tricycliques et de IMA et sans effet anti-cholinergique.
Nombreuses molécules :
o Fluvoxamine Floxyfral®.
o Fluoxétine Prozac®.
o Paroxétine Déroxat®.
o Citalopram Séropram®.
o Sertraline Zoloft®.
Autres nouveaux antidépresseurs mixtes 5HT et NA : ventalafaxine (Efflexor®), milnacipran (ixel®)
duloxétine (Cymabalta) sans effet α- et/ou cholinergique (comme avec les ISRS et contrairement
aux ATD).
a. Respect des schémas posologiques pour les antidépresseurs.
Dose initiale à respecter en fonction de l’indication.
Puis augmentation ultérieur possible en fonction de l’indication et de la réponse individuelle +++.
L’effet antidépresseur n’est pas atteint avant 2 à 4 semaines (effet maximum 4 – 6 semaines).
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Réduire les posologies chez les patients âgés et insuffisants hépatiques.
Durée ? Minimum de 6 mois après rémission du premier épisode dépressif voire 9 à 12.
Problèmes particuliers de l’enfant et de l’adolescent.
b. Effets indésirables
Pratiquement pas d’effet indésirable ni de toxicité cardiaque.
Troubles digestifs : gastralgies, nausées, diarrhées.
Baisse de la vigilance ou à l’opposé insomnie.
Hypersudation.
Dyskinésies aigues rares, en début de traitement.
Hyponatrémies par SIADH (Syndrome Inapproprié de sécrétion d’ADH).
Risque majoré initialement de suicide.
Hémorragies (rôle 5HT dans l’agrégation) attention si traitement anticoagulant.
Syndrome de sevrage : ne jamais arrêter brutalement le traitement.
Syndrome sérotoninergique :
o Apparition (éventuellement brutale) simultanée ou séquentielle d’un ensemble de
symptômes pouvant nécessiter l’hospitalisation, voire entrainer le décès.
o Ces symptômes peuvent être d’ordre :
o Psychique (agitation, confusion, hypomanie, voire coma).
o Végétatif (hypo ou hypertension, tachycardie, frissons, hyperthermie, sueurs).
o Moteur (myoclonies, tremblements, hyperréflexie, rigidité, hyperactivité).
o Digestif (diarrhée).
o En l’absence de traitement neuroleptique.
o Associations à risque de syndrome sérotoninergique :
o Contre-indiquées : IMAO non sélectifs (+ respect d’un intervalle de 14jours car ils
sont également non réversibles).
o Déconseillées et/ou à prendre en compte :
o IMAO sélectifs et réversibles (moclobémide et sélégiline).
o Autres médicaments ayant une activité sérotoninergique. Exemple :
tramadol, triptans.
c. Arrêt du traitement
Informer systématiquement le patient du risque de survenu de symptômes au sevrage
notamment avec la paroxétine et la venlafaxine.
Diminuer progressivement les doses sur un mois minimum, mais sur plusieurs mois si traitement
insaturé depuis plusieurs années.
En cas de réaction de sevrage sévère, réinstaurer le traitement et le diminuer encore plus
lentement.
III. Thymo-régulateurs
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Ou normo thymiques ou régulateurs de l’humeur.
Prévention des rechutes d’accès bipolaires.
Traitement de fon des troubles cycliques qui caractérisent la PMD (psychose maniacodépressive).
L’ensemble est réuni dans le concept de maladie bipolaire.
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Médicaments :
o Sels de lithium.
o La carbamazépine (Tégrétol®).
o En rapprocher le divalproate de sodium : dépakote® indiqué dans les épisode maniaques
chez les patients bipolaires en cas de contre-indications ou intolérance au lithium.
Lithium
1. Pharmacocinétique
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Le lithium est un méta alcalin n’existant pas normalement dans l’organisme.
Contrairement à la plupart des autres agents psychotropes, il ne se lie pas aux protéines et son
Vd correspond au compartiment hydrique.
Sa résorption se fait dans l’estomac et le premier tiers de l’intestin grêle.
Son excrétion se fait à 97% dans les urines et le reste dans la salive, la sueur et le lait maternel
(demi-vie 22h).
Concentration efficace (suivi thérapeutique obligatoire +++) 0,5 à 0,8 mmol/L (zone
thérapeutique étroite).
2. Effets indésirables
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Tremblements des mains qui peuvent devenir très gênants.
Faiblesse musculaires.
Augmentation de poids.
Polyurie entrainant une polydipsie (inhibition de la réponse du rein à l’hormone antidiurétique).
Hypothyroïdie.
Hyperleucocytose, réversible à l’arrêt du traitement.
Troubles neurologiques qui s’observent essentiellement lors des surdosages et des intoxications :
ataxie, confusion mentale, délire, hallucinations, nystagmus, convulsions.
Les symptômes annonçant une intoxication sont des contractions musculaires, des difficultés à
écrire, une démarche difficile, une apathie et une dysarthrie.
Le maintient de la lithiémie dans la zone thérapeutique permet d’éviter l’apparition de ces effets
indésirables.
3. Interactions médicamenteuses
Risque de surdosage (hyper-réabsorption si augmentation de la réabsorption proximale de
sodium) :
o AINS.
o Diurétique.
o IEC et antagonistes de l’angiotensine II.
o Idem régime désodé +++.
Autres (risques de neurotoxicité) :
o Carbamazépine.
o Neuroleptiques à fortes doses.
4. Surveillance du traitement
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Clinique (régulation de l’humeur).
Veiller à la stabilité des apports sodés.
Lithiémies (hebdomadaires puis mensuelles).
Bilan thyroïdien (une fois par an) : TSH au moindre doute.
Bilan rénal : créatinémie, protéinurie (une fois par an).
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5. Modalités d’absorption
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Le lithium est pris par voie orale, en deux ou trois prises quotidiennes au cours des repas, avec
souvent une posologie plus élevée le soir que dans la journée. La forme retard (LP) est prise en
une seule fois le soir.
Posologie initiale : 10-20mmol/jour.
La posologie de lithium est établie en fonction du résultat des mesures de sa concentration
plasmatique, mesurée le matin avant la première prise.
Carbonate de lithium :
o Téralithe® : Cp 250mg (6,8mmol).
o Téralithe LP® : Cp 400mg (10,8mmol).
Gluconate de lithium :
o Neurolithium ® : solution buvale.
o Ampoule buvable 5mL = 5mmol.
o Ampoule buvable 10mL = 10mmol.
IV. Antipsychotiques (ancien neuroleptiques)
1. Classification
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Critères de classification classiques :
o Action psycholeptiques sans effet hypotonique (pas d’effet sur l’attention).
o Action inhibitrice de l’excitation, de l’agitation, de l’agressivité.
o Action réductrice des états maniaques, des psychoses aigues et chroniques.
o Effets neurologiques et neurovégétatifs importants.
o Action principalement sous-corticale.
Les neuroleptiques de nouvelle génération ou neuroleptiques atypiques ne correspondent plus à
cette définition du fait de la réduction significative des effets neurologiques.
2. Mécanismes d’action
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Antagonistes dopaminergiques D2 (effets antipsychotiques, mais aussi effets extrapyramidaux et
endocriniens).
Avec des propriétés antagonistes sérotoninergiques (effets psychotiques).
Antihistaminiques (sédation, prise de poids) anticholinergiques (effet tropiniques) et α-bloquants
(hypotension orthostatique).
3. Principaux neuroleptiques antipsychotiques
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Phénothiazines (produits anciens maintenant moins utilisés) :
o Chlorpromazine : Largactil®.
o Lévopromazine : Nozinan®.
o Cyéamémazine : Tercian®.
o Alimémazine : Théralène®.
o Pipothiazine : Piportil®.
Particularités : plutôt sédatifs, risque d’hypotension artérielle orthostatique,
photosensibilisation.
Pipérazines : fluphénazine :
o Moditen®.
o Forme retard (Moditen retard® et Modécarte®) : désinhibiteurs/polyvalents.
Thioxanthènes (--QE) :
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o Flupentixol (Fluanxol®), Fluanxol® LP.
o Zuclopentixol (Clopixol®) : désinhibiteurs / polyvalents.
Butyrophénones :
o Halopéridol : Haldol® polyvalent.
o Dropéridol : Droleptan® sédatif.
o Pipampérone : Dipipéron® sédatif.
o Penfluridol : Semap® un par semaine.
Autres :
o Pimozide : Orap®.
o Loxapine : Loxapac® sédatif.
o Rispéridon : Risperdal®.
Benamides :
o Sulpiride : Dogmatil ® désinhibiteur.
o Amisulpiride : Solial® polyvalent.
o Tiapride : Tiapridal® sédatif.
4. Effets recherchés en thérapeutique
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Effet sédatif : prise en charge des états d’excitation et d’agitation psychomotrice.
Effet antipsychotique à proprement parler : « anti-productif ».
o Effet sur les symptômes délirants et/ou hallucinatoires.
o Meilleure intégration dans la réalité (insertion).
o Différent de l’effet sédatif.
Effet anti-déficitaire (désinhibiteurs) :
o Lutte contre le repli, l’apragmatisme.
o Parfois qualifié de psychostimulant ou anti-autistique.
5. Voies d’administration et pharmacocinétique
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L’administration des neuroleptiques s’effectue par voie orale ou intramusculaire (dans les
situations d’urgence ou pour les formes à action prolongée (effet retard)).
La résorption digestive est variable, les produits sont très lipophiles et subissent un métabolisme
hépatique avec un effet de premier passage important.
Les métabolites sont nombreux, certains majorent les effets de la molécule mère
(phénothiazines). Ils sont éliminés par voie urinaire et biliaire.
Les neuroleptiques d’action prolongée se libèrent lentement par hydrolyse et agissent pendant
plusieurs semaines.
6. Indications thérapeutiques
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Traitement des psychoses aigues et chroniques.
Des états d’agitations.
Association aux antidépresseurs dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs.
Indication non psychiatriques (neuroleptiques cachés) :
o Nausées et vomissement.
o Le syndrome de Gilles de la Tourette.
o Les tics et la chorée.
o Le hoquet rebelle.
o Les douleurs chroniques (neuropathies périphériques).
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7. Antipsychotiques surveillance
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Réalisation préalable d’un ECG (mesure de l’intervalle QT corrigé pour vérifier l’absence de QT
long avant d’instaurer le traitement).
La surveillance d’un traitement neuroleptique est clinique, biologique.
Il est nécessaire de surveiller l’apparition de singes extrapyramidaux (si ils apparaissent on met
en place un traitement par les antiparkinsoniens anticholinergiques).
D’une agranulocytose (notamment avec la clozapine), qui impose l’arrêt immédiat du
neuroleptique.
Le dosage plasmatique n’est pas réalisé en routine (intérêt limité à l’observance, la résistance
aux traitements, les surdosages, les interactions médicamenteuses).
8. Effets indésirables
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Ils sont nombreux.
Somnolence, syndrome dépressif, confusion.
Symptômes extrapyramidaux précoces (dyskinésies aigues, dystonie aigue, akathisie, tasikinésie).
Ou tardifs lors de traitements au long cours (dyskinésies tardives).
Effets atropiniques, hypotension orthostatique, troubles du rythme, constipation (attention aux
risques d’occlusion).
Hyperprolactinémie, dysménorrhée (conséquence de l’absence blocage dopaminergique sur la
prolactine).
Hépatopathies.
Prise de poids.
Troubles de la libido.
Diabète.
Allongement du QT avec risque de torsade de pointes (tachycardie ventriculaire particulière).
Le syndrome malin est un accident rare (incidence : 0,5%) mais grave, avec mise en jeu du
pronostic vital (20% de décès sans traitement). Il associe :
o Une hyperthermie sévère avec pâleur, collapsus, sueurs profuses, rigidité
extrapyramidale, hypotension, tachycardie, coma.
o Les examens biologiques montrent une élévation de la CPK, de l’ALAT, une
hyperleucocytose.
o Le traitement, non codifié, passe par des mesures de réanimation.
o De ce fait, toute hyperthermie non expliquée impose l’arrêt immédiat d’un traitement
neuroleptique +++.
9. Contre-indications absolues
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Il n’existe pas de contre-indications absolues aux neuroleptiques.
En dehors du phéochromocytome (benzamides).
Du glaucome à angle fermé (neuroleptiques anticholinergiques).
Du risque de rétention aigue d’urine (neuroleptiques anticholinergiques).
D’une hypersensibilité à la molécule.
D’un antécédent d’agranulocytose toxique (phénothiazines, clozapine).
D’une porphyrie (phénothiazines).
D’un allongement de l’espace QT (butyrophénones, pimozides).
Et d’une hypokaliémie (si risque QT).
10. Contre indications relatives
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Epilepsie.
Insuffisance de cardiaque.
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Arythmie.
Angine de poitrine.
Hypotension orthostatique.
Maladie de parkinson.
Insuffisance hépatique.
Insuffisance respiratoire.
Grossesse et allaitement.
Diabète.
Sevrage à l’alcool, aux barbituriques et aux benzodiazépines.
11. Neuroleptiques cachés
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Antiémétiques et stimulants de la motricité gastro-intestinale :
o Dompéridone (Motilium®).
o Métoclopramide (Primpéran®).
o Métopimazine (Vogalène®).
o Alizapide (Plitican®).
12. Neuroleptiques atypiques
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Clozopine, Leponex®.
Risperidone, Risperdal®, f retard Risperdal Constal LP®.
Olonzapine Zyprexa® :
o Anti-productifs.
o Anti-deficitaires.
o Non sedatifs.
o Peu d’effets extrapyramidaux.
o Troubles de la glycorégulation.
o Effets sur les systèmes dopaminergiques par l’intermédiaire des systèmes
sérotoninergiques (nati5HT2 et antiD2).
V. ANXIOLYTIQUES HYPNOTIQUES
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Classes thérapeutique :
o Largement dominée par les benzodiazepine.
o Définies par leurs effets sur les symptômes associés à l’anxiété et sur les troubles du
sommeil.
o Et leur interaction pour les principaux d’entre-eux, les benzodiaézépines et médiateurs
apparentés avec le système GABA, neuromédiateur inhibiteur neuronal.
Substances agissant sur le complexe GABA, potentialisateur du GABA (comme les hypnotiques) :
o Benzodiazépine.
o Barbiturique.
o Progestérone.
o Alcool.
o Ftomidate.
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Effets de la modulation du récepteur-canal GABAA
Ouverture : entrée de chlore
Fermeture : inhibition d’entée de chlore
Anxiolytique
Anxiogène
Sédatif hypnotique
Stimulant
Anticonsulsivant
Proconvulsivant
Amnésiant
Promnésiant
Myorelaxant
1. Benzodiazépine
a. Propriétés pharmacologiques communes
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Anticonvulsivantes.
Sédatives (surtout hypnotique mais aussi pour pré-anesthésie).
Myorelaxant.
Anxiolytiques.
b. Propriétés pharmacocinétiques générales
Médicaments très lipophiles.
Vitesse de résorption variable (20min à 4h) soit rapide (hypnotiques) soit plus lente
(anxiolytiques), influencée par la forme galénique.
Biodisponibilité presque toujours complète.
Utilisation rectale possible (lavements pour convulsions chez l’enfant).
Voie intraveineuse : concentrations rapidement élevées dans le SNC.
Forte fixation aux protéines plasmatiques mais faible affinité p(as de risque d’interaction par
défixation).
Volume de distribution augmenté chez le patient âgé (risque d’accumulation et donc risque de
chute (dangereux chez personne âgée)).
Elimination par métabolisme hépatique +++. Cas particulier de pro-médicaments hydrolysés dans
le tube digestif, exemple : clorazépate (Tranxène®) et prazépam (Lysanxia®).
Demi-vie variable intérêt :
o D’une demi-vie courte pour les hypnotiques (récupération d’une vigilance satisfaisante
après un temps plus court).
o D’une demi-vie longue pour les anxiolytiques.
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c. Effets indésirables
A craindre surtout chez les patients âgés.
Effet sédatif non recherché (risques chez les patients âgés) : somnolence diurne, asthénie,
sensations vertigineuses surtout en début de traitement, potentialisé par autres sédatifs.
Effet amnésiant (amnésie antérograde).
Effet désinhibiteur (bénéfique chez l’anxieux) MAIS risque de passage à l’acte si comportement
impulsif et risque d’effet paradoxal+++ (troubles psycho-comportementaux, soumission
chimique).
Effet désinhibiteur : on fait ce qu’on n’osait pas faire. Exemple : drogue du violeur.
Dépression respiratoire (surdosage ou terrain à risque).
Phénomène de dépendance qui peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage en cas d’arrêt
non progressif. La dépendance est essentiellement physique.
d. Phénomène de dépendance : syndrome de sevrage
Pouvant rendre difficile le sevrage.
Rebond de l’anxiété et signes cliniques nouveaux :
o Asthénie marquée.
o Céphalées, vertiges, tremblements.
o Sudation.
o Crises convulsives.
Le syndrome de sevrage peut être éviter par l’arrêt progressif et par des durées de traitement
limitées ++ :
o 4 semaines pour les benzodiazépines hypnotiques.
o 12 semaines pour les benzodiazépines anxiolytiques.
e. Contre-indications
Myasthénie (car benzodiazépine myorelaxant).
Prudence +++ si insuffisance respiratoire chronique (contre-indication si insuffisance respiratoire
sévère).
Syndrome d’apnée du sommeil.
Insuffisance hépatique sévère.
Hypersensibilité.
f. Principales benzodizépine
Ne figurent que les spécialités princeps (nombreux gnériques) :
o Diazepam(*) Vialium® demi-vie : 30-90h.
o Prazepam Lysanxia® demi-vie : 30-90h.
o Nordazepam Nordaz® demi-vie : 70h.
o Chloroepate(*) Tranxène® demi-vie : 70h.
o Oxazepam Seresta® demi-vie : 8h.
o Alprazolam xanax® demi-vie : 8-20h.
o Lorazepam Temesta® demi-vie : 8-20h.
o Bromazepam Lexomil® demi-vie : 20h.
o Clobazam Urbanyl® demi-vie : 10-30h.
o Triazolam Halcion® (**).
o Loprazolam havlane®.
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o Nitrazépam Mogadon®.
o Noctamide®.
o Normison®.
o Nuctalon®.
o Rohypnol (**) (***)
(*) : actif par lui-même et métabolisés en nordazépam (ou desmethyl-diazépam).
(**) : max : 14jours.
(***) : délivrance maximale : 7jours.
g. Autres indications thérapeutiques
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Antiépileptiques :
o Clonazépam (Rivotril®) dans les épilepsies généralisées ou partielles.
o Diazepam (Valium®) injectable ou voie rectale (si état de mal épileptique ou chez
l’enfant).
En anesthésique (prémédication, induction, sédation avant geste invasif ou en réanimation.
o Midazolam (Hypnovel®) demi-vie moyenne 2h.
Myorelaxant :
o Valium® intraveineux dès les contractures.
o Tétrazépam (Myolastan®, Panos®) par voie oral (peut entrainer des athropathies).
2. Hypnotiques non benzodiazépines
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Mécanisme en fait relativement proche (renforce activité du GABA) :
o Zopiclone (Imovane®).
o Zolpidem (Stilnox®) : 10mg (dose max) : possibilité de troubles du comportement.
3. Anxiolytiques non benzodiazépines
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N’interfèrent pas avec le GABA.
Buspirone Buspar® : action parl e biais de récepteurs sérotoninergiques (agoniste 5HT1A).
Hydroxyzine (Atarax®) : effet « sédatif » de la tension émotionnelle de mécanismes, mal connu
également employé en prémédication anesthésique et comme antiallergique (rhinite allergique,
conjonctivite, urticaire) grâce à des effets anti-H1.
Méprobamate (Equanil®) risque important des intoxications aigues : fait partie des carbamates
(également effet myorelaxant.
Venlafaxine et paroxétine ont des indications dans le traitement de l’anxiété généralisée qui dure
depuis plus de 6 mois.
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