IntroductionLe
don d’organes et la greffe en France
La greffe est devenue aujourd’hui une thérapeutique courante, efficace et reconnue. Pour le
grand public, la prouesse médicale revêt toujours un aspect exceptionnel et inégalé car elle
relève de pratiques chirurgicales sophistiquées qui permettent de sauver des malades dont
beaucoup sont condamnés. Mais le don d’organes, condition sine qua non de la greffe, ne fait
pas encore pleinement partie des sujets de réflexion citoyens que chacun doit un jour aborder.
La situation française s’est améliorée mais peut l’être davantage.
Chaque année, plus de 9 500 personnes ont besoin d’une greffe d’organe. En 2001, seulement
3 325 ont pu être greffées tandis que 239 malades sont décédés faute de greffons.
L’Etablissement français des Greffes a, en 2001, recensé 2 238 personnes en état de mort
encéphalique sur 350 000 décès dans les établissements de santé. Cet état de mort, qui seul
permet le prélèvement, est très rare. La moyenne d’âge des personnes en état de mort
encéphalique est de 42,5 ans en 2001.
Sur ces 2 238 personnes décédées, seules 1 066 ont pu être prélevées, les autres ne pouvant
l’être soit pour des raisons médicales, soit par opposition exprimée par la famille ou par le
défunt lui-même de son vivant. La part de l’opposition au prélèvement chez les sujets en état
de mort encéphalique est en moyenne de 32% sur les 5 dernières années (elle a atteint 35%
en 2001).
Aujourd’hui, le taux de donneurs prélevés en France est de 17,8 donneurs par million
d’habitants. Il était à 15 en 1997. L’objectif est d’atteindre 20 donneurs par million d’habitants
en 2003.
Dans le cadre du plan greffe qui est l’expression d’une véritable politique de santé publique, le
renforcement des moyens humains dédiés au prélèvement et le développement de la
formation des personnels en charge de l’accueil des familles sont en train de se mettre en
place. Le nombre d’hôpitaux ayant demandé une autorisation de prélèvement a augmenté,
exprimant une nouvelle dynamique hospitalière.
I) Le don d’organe
Le don est un acte volontaire, bénévole et anonyme.
La loi Bioéthique votée le 29/07/1994 précise que tout citoyen est donneur d'organes potentiel à moins qu'il
n'ait exprimé son opposition de son vivant. Si le médecin n'a pas directement connaissance de la volonté du
défunt, il doit recueillir le témoignage de la famille. Pour les mineurs, l'autorisation de leurs 2 parents ou du
tuteur légal est obligatoire.
Comment exprimer sa volonté ?
Tout simplement en en faisant part à ses proches.
Pour s'exprimer en faveur du don, il suffit de remplir la carte de donneur et de la porter sur soi. On peut se
procurer cette carte auprès des ADOTS ou bien de l'Etablissement Français des Greffes (E.F.G.)
Etablissement public national qui a pour mission de gérer et d'attribuer les organes à greffer,en fonction de
sa liste d'attente des malades et des urgences.
Les personnes qui souhaiterons exprimer officiellement leur opposition au prélèvement peuvent le faire en
s'inscrivant sur le registre national automatisé géré par l'E.F.G.
Quels organes et quels tissus ?
Organes : Coeur, poumons, foie, pancréas, reins, intestin grêle.
Tissus : Cornée, osselets auditifs, os, valves cardiaques, vaisseaux, peau, moelle osseuse, sang.
Cette énumération montre qu'un seul donneur peut, par son geste, sauver plusieurs vies.
Dans quelles circonstances peut-on prélever les organes ?
Suite à un accident très grave, après l'échec de la réanimation, le fonctionnement des organes est maintenu
artificiellement. Le prélèvement des organes n'est entendu possible qu'après la constatation du décès, par
mort encéphalique (mort du cerveau, celui-ci étant irrémédiablement détruit). Un sujet en état de mort
encéphalique ne peut pas vivre.
Comment et par qui est constatée la mort encéphalique ?
La mort encéphalique est constatée par des médecins indépendants de l'équipe de transplantation.
L'absence des fonctions du cerveau est établie par des tests neurologiques répétés et des examens
spécifiques. C'est à l'issue de ces tests que l'état de mort encéphalique est constaté et que le prélèvement
devient possible en cas de non opposition du défunt ou des proches.
Que devient le corps après le prélèvement ?
Après le prélèvement d'organes, le corps a un aspect normal, excepté la cicatrise opératoire. La famille
pourra pratiquer les rites funéraires désirés.
A qui le greffon est-il attribué ?
Le greffon prélevé est attribué à un malade dans le respect des règles de répartition homologuées par le
Ministre de la Santé et appliquées par l'E.F.G.
Qui peut donner?
Toute personne en état de mort encéphalique est un donneur potentiel, à condition qu'il n'ait
pas fait connaître son refus d'un tel don de son vivant. Il n'y a pas de limite d’âge légal mais
l'état physiologique et les circonstances de la mort sont évidemment déterminants.
Donner de son vivant
Les organes et tissus que l'on peut prélever du vivant du donneur sont ceux qui se
régénèrent ou dont l'absence ne met pas en danger l'état du donneur. Ce sont donc le rein
(quand le receveur est un membre de la famille au premier degré), un lobe hépatique, la
peau, la moelle osseuse et le sang.
Le prélèvement de moelle osseuse se fait sous anesthésie générale dans l'os iliaque, c'est-
à-dire le bassin. Cette greffe guérit les malades dont la moelle ne fonctionne plus ou ceux
qui ont une leucémie, ce qui entraîne anémie, infections ou hémorragie.
Donner après la mort
Le prélèvement d'organes après la mort ne peut se faire que si celle-ci a eu lieu à la suite
d'un accident.
Avant ce prélèvement, on s'assure de l'état de mort encéphalique (ou cérébrale) de la
personne. La circulation sanguine et la ventilation sont alors assurées par des machines
afin de conserver les organes et leur permettre de recevoir l'oxygène Indispensable à leur
fonctionnement.
Gratuité
Ni le receveur ni la famille du donneur ne paient les interventions chirurgicales nécessaires
à la greffe. Les frais de prélèvement sont pris en charge par l'hôpital greffeur.
Vente d’un organe
Le don d'organes ne peut faire l'objet d'aucune rémunération en France. On ne peut pas
vendre ses organes. La loi bioéthique prévoit d'ailleurs de lourdes sanctions si cette règle
n'est pas respectée : 7 ans d'emprisonnement et 70 000 FF d'amendes.
"Que dit la loi ?"
La loi de bioéthique de juillet 1994 adopte le principe du consentement présumé. Toute personne est considérée
consentante au don d'éléments de son corps après sa mort, en vue de greffe, si elle n'a pas manifesté son opposition de
son vivant. Si, en cas de décès, le médecin ne connaît pas la décision du défunt, il devra s'efforcer de recueillir le
témoignage de sa volonté auprès de sa famille.
II) Les greffes
Une greffe est tout simplement l'installation d'un organe ou d'un tissu provenant, en général, d'une autre personne. Cet
acte chirurgical fut durant des siècles tenté, mais à chaque fois, les patients décédaient pendant l'opération ou dans
l'heure postopératoire. La transplantation d'organe est aujourd'hui bien maîtrisée car 80% des greffés sont vivants un an
après.
Les futurs greffés sont en général atteints de maladies incurables : seules les greffes peuvent leur rendre une vie
normale. Par exemple, un enfant atteint de la mucoviscidose risque de mourir prématurément si on ne lui greffe pas un
cœur et des poumons sains. Mais ce n'est qu'un exemple et des millions de malades attendent maintenant avec
impatience une greffe.
Lorsqu'une personne est dans un coma profond, il arrive qu'elle soit en mort cérébrale , c'est à dire que son cerveau ne
fonctionne plus, elle est cliniquement morte mais son corps survit grâce à des appareils complexes : c'est un état
irréversible. Il est alors possible de lui prélever ses organes, s'ils sont sains, afin de les transplanter pour sauver d'autres
vies. Avant cette intervention chirurgicale, la famille du défunt doit donner son accord ou la personne décédée doit
porter une carte de donneur signifiant qu'elle accepte de donner ses organes pour être transplantés.
Malheureusement, nombre d'accidents de la route sont mortels et on peut recenser beaucoup de traumatismes crâniens
graves : c'est la cause principale de mort cérébrale. La seconde est la rupture d'un vaisseau sanguin au niveau du
cerveau.
Le prélèvement des organes est entièrement gratuit et volontaire. Différentes équipes se rendent à l'endroit où la
personne est en mort cérébrale. L'équipe cardiaque/pulmonaire est la première à prélever, la seconde est l'équipe
digestive, la troisième est l'équipe rénale. On prélèvera, selon les besoins et les autorisations, les cornées, des lambeaux
de peau,... Le corps du décédé est alors rendu à la famille pour les funérailles.
Le receveur est sélectionné à partir d'une liste d'attente sous le contrôle de l'instance nationale qui tient en compte les
critères médicaux ( groupes sanguins , compatibilité tissulaire, groupe HLA , état de santé du patient,...).
Le nom de la famille du donneur ne devra en aucun cas être communiqué à la famille du receveur et vis-versa, afin
d'éviter que des conflits ne se mettent en place entre les familles ou bien qu'une rémunération ne soit versée ou
demandée.
On rencontre différents types de greffes : Organes, tissus, cellules, greffes de membres
Evolution du nombre de sujets en état de mort encéphalique recensés (source : Etablissement français des Greffes) :
1994
1995
1996
1997
1998
Prélevés
876
889
889
881
993
Non prélevés
686
717
713
786
858
TOTAL
1562
1606
1602
1667
1851
Evolution du nombre de transplantations par type d'organe (source : Etablissement français des Greffes) :
1995
1996
1998
Coeur
408
397
369
Poumons
81
69
88
Foie
646(10)
626(11)
693(28)
Rein
1644(66)
1638(57)
1885(73)
Pancréas
55
48
47
Intestin
1
2
9
TOTAL
2835(76)
2780(68)
3091(101)
Evolution de l’âge des sujets en état de mort encéphalique prélevés entre 1997 et 2001
Les chiffres du prélèvement - 2001 - France
1. Prélèvement
Evolution du nombre de sujets en état de mort encéphalique recensés à partir de 1991 ou
prélevés entre 1982 et 2001
L’évolution de l’activité de prélèvement a été marquée par un point culminant en 1989 puis
par un déclin de 1989 à 1994, d’autant plus critique qu’il s’accompagnait d’une augmentation
du nombre de patients en attente de greffe. Depuis 1995, la tendance s’est lentement
inversée, avec une amélioration, amorcée dès 1998, de l’activité de prélèvement qui, en 2001,
se rapproche du niveau de 1989.
Au cours des sept dernières années, le recensement des personnes en état de mort
encéphalique a progressé de 43 %. En 2001, la hausse du recensement avoisine 11% avec
2.237 personnes identifiées contre 2.016 en 2000. L’augmentation du prélèvement ne
progresse cependant pas aussi fortement que celle du recensement en raison d’une part
importante de donneurs potentiels âgés non prélevés et du taux d’opposition au prélèvement
qui reste important, aux alentours de 30%.
Evolution du taux de donneurs prélevés par million d’habitants, dans chaque inter-région.
Comparaison à la moyenne nationale entre 1996 et 2001.
Devenir des sujets en état de mort encéphalique recensés en 2001
Evolution de la part de l’opposition au prélèvement chez les sujets en état de mort
encéphalique entre 1996 et 2001
Evolution des causes de décès des sujets en état de mort encéphalique prélevés entre 1996 et
2001
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