Faut il un entretien non directif ? Introduction (4min) Nous avons

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Faut il un entretien non directif ?
INTRODUCTION (4MIN)
Nous avons, dans le cadre de notre étude sur le populaire et le politique, pris la décision de
réaliser un entretien, avec la personne de notre choix, parce que c’est la méthode la plus
efficace et le plus économique pour obtenir l’information désirée.
La question est comment le réaliser ? le problème ou plutôt la spécificité d’un entretien est
qu’il est à chaque fois différent, dépend de l’enquêté et de l’enquêteur.
Quoi qu’il arrive, l’entretien aboutit toujours à une relation sociale qui conditionne les
résultats de l’entretien. Il y a forcément une relation de dominant- dominé.
« c’est l’enquêteur qui engage le jeu et institue la règle du jeu : c’est lui qui
Dans la pratique :
Entretiens réalisés : ceux où s’est établit une réelle confiance entre les deux personnes. Trop
de questions tuent l’entretien
Le contenu est orienté. Il ne faut pas trop manifester sa sollicitude. Quand on fait ça, on tire
l’entretien dans un sens donné
notre but est alors, dans le cas de notre étude où le problème peut se poser, de minimiser les
chances d’échec de l’entretien. Mais que comment faire ? quel méthode choisir ? la question
de la directivité se pose forcément
il y a trois grands types d’entretien : directif, semi directif et non directif.
-directif. Collecte d’informations sous forme d’entretien selon une démarche très structurée,
pour laquelle le répondant a connaissance de l’ensemble du questionnaire, alors que
l’enquêteur est chargé de noter ses réponses au fur et à mesure, en veillant à ce qu’aucune
omission ou erreur ne survienne. Illustration : le questionnaire
Questionnaire : l’enquêteur détient le monopole de l’exploration et de l’inquisition.
-semi directif : Collecte d’informations reposant sur le principe de l’entretien directif, mais
agrémentée de la possibilité éventuelle pour le répondant de détailler tel ou tel point lui
semblant important. Illustration : la plupart des entretiens, interviews.
Entretien non directif :
non directif :.« permettre à un individu la libre expression de sa communication dans
l’entretien, sans l’influencer par des interrogations, sans privilégier soi-même un mode
d’approche particulier, sans en accentuer les contenus à l’aide de critiques extérieures »
Nicole Berthier
« mieux vaut écouter qu’interroger, surtout dans le cas assez fréquent où une différence dans
le dialecte ou dans le langage habituel rend difficile, des deux côtés l’intelligence des
demandes et des réponses ». F. le Play en 1862
I- COMPRENDRE L’ENTRETIEN NON DIRECTIF
A- POURQUOI CHOISIR L’ENTRETIEN NON-DIRECTIF ?
« son apport nous paraît essentiel chaque fois que l’on cherche à appréhender et à rendre
compte des systèmes de valeurs, de normes, de représentations, de symboles propres à une
culture ou à une sous culture » Michelat
Quel est notre but ? il est de comprendre le fonctionnement des catégories populaires et de…
Notre but est de reconstituer le ou les modèles cultures sous jacents.
Chaque individu est porteur de sa culture et de sa sous culture. Culture= ensemble des
représentations et des valorisations effectives, des habitudes, des règles sociales, des codes
symboliques.
« l’homme est acteur et vecteur de sa culture ». Stoetzel.
Ces modèles sont intériorisés donc ils peuvent jouer un rôle explicatif des comportements
sociaux . but de l’entretien : provoquer des productions verbales des ind de telle façon
qu’elles puissent constituer autant d’informations symptomatiques. Celles ci sont révélatrices
de la culture et des sous cultures propres à chaque individu et de certains mécanismes qui
président à leur constitution..
Chaque individu a une appartenance actuelle à un certain nombre de groupes sociaux qui ont
une sous-culture propre et qui n’ont pas de rapports identiques avec la culture globale.
Chaque individu a appartenu à d’autres groupes auxquels il n’appartient plus mais qui ont
laissé chez lui des traces plus ou moins importantes.
Le recours à l’entretien non-directif repose également sur l’hypothèse que l’information la
plus facilement accessible celle que l’on atteint par questionnaire est la plus superficielle, la
plus stéréotypée et la plus rationalisée. L’information atteinte par l’entretien non directif est
considérée comme correspondant à des niveaux plus profonds ceci parce qu’il semble bien
qu’il existe une relation entre le degré de liberté laissé à l’enquêté et le niveau de profondeur
des informations qu’il peut fournir.
Autre hypothèse : ce qui est affectif est plus profond de ce qui est intellectualisé. Ce qui n’a
pas été pris en charge affectivement par la personnalité n’a qu’une signification faible et une
relation réduite avec les comportements de l’individu. L’END permet l’émergence de ce
contenu sociologique profond.
« L’entretien non-directif est un des instruments les plus efficaces pour franchir les obstacles
épistémologiques, mettre en œuvre une opérationnalisation et rendre possible une
interprétation. » Jacques Maître
Alors qu’on a vu pourquoi choisir un entretien non directif et mis en lumière sa spécificité,
Morgan va s’attarder sur un paradoxe qui el caractérise dans le sens où il nécessite une grande
préparation.
II- l’entretien non directif : victime de sa spécificité
A- PENDANT L’ENTRETIEN : ETABLISSEMENT D’UN RAPPORT PARTICULIER ENTRE
L’ENQUETEUR ET L’ENQUETE
1-problème de la violence symbolique
2- problème de l’interprétation des deux personnes
3- technique manipulatrice
4- technique de la psycologisation
5- problème de la neutralité
introduction du A : la forte influence de la méthode psychothérapeutique sur cette technique
d’entretien accentue le rapport particulier qui s’établi entre l’enquêteur et l’enquêté.
écart entre la signification du chercheur et l’interprétation des enquêtés. Les réponses n’ont
pas forcément la dimension qui auraient eu une signification pour le chercheur.
Les personnes ne répondent pas au hasard mais suivant un stimulus : est-il le plus adapté et le
plus facilement interprétable par rapport à l’objectif fixé et est il le meilleur indicateur
disponible ?
problème de la neutralité
Relation d’enquête est une relation sociale donc tensions entre agents.
Neutralité illusoire. L’entretien est une situation artificielle et inégalitaire.
Quelle attitude l’enquêteur doit-il adopter ?
(Si l’enquêteur met en confiance il va s’aligner sur la position de l’enquêté. SI trop proche,
gene car risque d’imposition du jugement. )
1-Cette violence symbolique est redoublée par une « dissymétrie sociale chaque fois que
l’enquêteur occupe une position supérieure à l’enquêté dans la hiérarchie des différentes
espèces de capital, du capital culturel notamment ». Bourdieu p 905
L étude de l’effet enquêteur, surtout aux USA( étude des influences de l’enquêteur sur les
réponses ou plus largement sur le discours recueilli) a brisé le mythe de la non-directivité et
mis en cause la fiabilité de ce type d’entretien.
Tout dans l’apparence et attitude, tt ce qu’il fait ou ne fait pas INFLUENCE le discours de
l’enquêté.
L. Kandel, P.Bourdieu, font de l’END une technique manipulatrice, productrice d’artefacts
verbaux, facteur de privatisation des rapports sociaux et de psychologisation de l’explication
Liliane Kandel alors que n’en a pas l’air
-visées manipulatrices
-inégalité de l’échange :
-pas de partage de la maîtrise de l’interrogation.
-inégalité dans la division sociale du travail d’interrogation
-pose la question de la forme : futurs enquêteurs ne doivent pas dire qu’ils font entretien non
directif. Trop difficile, extraordinaire de s’exprimer sur sujet qu’on ne connaît pas donc
possibilité de refus ou focalisation sur conditions d’entretien plutôt que contenu.
4-Paradoxe de l’entretien non directif : on leur demande de parler d’une chose précise, mais
ce qui nous intéresse est de passer par ce qu’il y a de plu psychologique, de plus individuel
pur atteindre ce qui est sociologique et culturel. Cela demande un double effort de l’enquêteur
qui va devoir essayer de faire adopter une transition à l’enquêté.
On retrouve dans la phase de l’analyse de l’entretien des ressemblances avec l’attention
flottante du psychanalyste.
«La manière dont, selon Freud, l’analyste doit écouter l’analysé : il ne doit privilégier a
priori aucun élément du discours de celui-ci, ce qui implique qu’il laisse fonctionner le plus
librement possible sa propre activité inconsciente et suspend les motivations qui dirigent
habituellement l’attention » Laplanche, Pontalis
tout ne s’arrête pas à la fin de l’entretien, au contraire, même si une grande attention est
nécessaire durant l’entretien, il y a tout un travail d’interprétation, qui a notre niveau, paraît
plus qu’ambitieux.
III- COMMENT REMEDIER AUX PROBLEMES QUE POSE L’ENTRETIEN NON DIRECTIF ?
L’entretien selon Bourdieu
Misère du monde : nouvelle manière de faire des entretiens, transgressant systématiquement
les règles de méthode habituellement admises en sciences sociales telles que la construction
préalable de l’objet et des hypothèses, la neutralité de l’enquêteur ou la nécessité d’une
analyse de contenu.
Type d’entretien : Bourdieu préconise une formule qui ne préconise ni au « pur laissez faire
de l’entretien non directif » ni au « dirigisme du questionnaire » mais entre ces deux pôles de
nombreuses variétés de l’entretien semi directif sont possibles, selon le degré de formalisation
de la consigne de départ, du guide d’entretien, de le stratégie de relance.
L’entretien comme conversation ordinaire
Bourdieu demande un engagement actif de l’enquêteur avec une réelle capacité de se mettre à
sa place, d’empathie. Il veut des interventions, des questions, des commentaires, des relances
au cours d’un échange que Bourdieu appelle « conversation ».
« cette participation par laquelle on s’engage dans la conversation, engageant ainsi son
interlocuteur à s’y engager, étant ce qui distingue le lus clairement la conversation ordinaire,
ou l’entretien tel que nous l’avons pratiqué, de l’entretien dans lequel l’enquêteur, par souci
de neutralité, s’interdit tout engagement personnel ».
La violence symbolique n’est donc plus là. On est dans un cas où l’entretien fournit à
l’interviewé une occasion inespérée de s’interroger sur lui même et de témoigner.
Il faut cependant remplir deux conditions :
Plan éthique :
« L’entretien est élevé au niveau d’une forme d’exercice spirituel, visant à obtenir, par
l’oubli de soi, une véritable conversion du regard que nous portons sur les autres dans les
circonstances ordinaires de la vie ».
plan cognitif :
le succés de l’entretien dépend du sociologue, de sa connaissance sur le sujet et sur son regard
critique. Le succès de l’entretien requiert un immense savoir et expérience au cours des
entretiens réalisés plus tôt.
Bourdieu élève une critique intéressante, et donne une possible solution pour améliorer
l’entretien ND, savoir faire de l’enquêteur, la solution s(y trouve, parce qu’il remplacerai
l’empathie par le « se mettre à la place de… » l’enquêté, définitions, se projeter au lieu exact
que l’enquêté occupe dans la société. C'est-à-dire révéler les conditions sociales dont il est
le produit.
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