Les récentes réflexions sur les risques psychosociaux nous éclairent sur cette
question notamment le rapport d’octobre 2009 de la DARES
sur les indicateurs
provisoires de facteurs de risques psychosociaux au travail.
La littérature épidémiologique fournit des éléments convaincants sur les effets des
facteurs de risque psychosociaux au travail sur la santé. Les mécanismes
étiologiques susceptibles d’expliquer l’association entre les facteurs psychosociaux
et des indicateurs de santé notamment cardiovasculaire relèvent des effets des
stresseurs de type psychosocial. Ceux-ci conduisent à l’augmentation de la sécrétion
de certaines hormones, ou encore à l’augmentation de la tension artérielle
(mécanismes directs), et aussi éventuellement à des modifications de certains
comportements dits à risque comme les consommations de tabac ou d’alcool
(mécanismes indirects). Cette littérature a notamment souligné leurs effets
importants sur les maladies cardiovasculaires, les problèmes de santé mentale et les
troubles musculo-squelettiques. Les études ont montré un accroissement du risque
de ces pathologies pouvant atteindre 50 à 100 % en cas d’exposition aux facteurs
psychosociaux au travail. Or ces trois domaines de santé constituent des enjeux
majeurs en termes de santé publique.
Dans ce même rapport on peut trouver les six indicateurs retenus à ce jour pour
tenter de montrer les effets des facteurs de risques psychosociaux sur la santé. Il est
a noté que ces facteurs psychosociaux viennent modifier certains comportements
dits à risques comme les consommations d’alcool ou de tabac.
Le collège d’expertise a retenu à titre provisoire six dimensions de risques à
caractère psychosocial : les exigences du travail, la charge émotionnelle, l’autonomie
et les marges de manoeuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits
de valeur et l’insécurité socio-économique. Chacune de ces six dimensions fait ci-
dessous l’objet d’un examen plus détaillé.
Certaines personnes présentent une dépendance à une ou plusieurs substances.
Cette dépendance est liée à l’environnement, un produit et l’individu. En effet si on se
réfère au modèle bio-psycho-social élaboré par Engel puis au triangle multifactoriel
décrit par Claude Olivenstein qui permet d’appréhender la consommation de produit
à la fois de l’individu qui consomme et de ses caractéristiques personnelles, de la
nature du produit et enfin du contexte dans lequel cette consommation a lieu.
L’analyse circulaire de ces facteurs permet de mieux comprendre le consommateur.
Ce triangle permet de déterminer si le consommateur est un consommateur à risque
ou pas. Il aide également à définir le sens que peut avoir la consommation. Le
consommateur est-il plutôt dans une consommation expérimentale, auto
thérapeutique, festive ou toxicomaniaque ?
Il sera repris ensuite par Marc Valleur & Jean Claude Matysiak
. Elle permet de se
repérer par rapport à un phénomène complexe à la fois multiaxial et multivarié.
Multiaxial parce que chacun des trois pôles et l’interaction entre eux donne lieu à des
approches théoriques particulières chaque angle et chaque ligne correspondent à
Michel GOLLAC, Rapport DARES, Indicateurs Provisoires de facteurs de risques psychosociaux au travail.
2009
Marc VALEUR & J.C. MATYSIAK. Les addictions. Panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et
prise en charge. Paris : Armand Colin. 2008.