L’évolution de nos compréhensions des mécanismes de
l’addiction fait que notre intérêt se constitue autour de la question
du jeu pathologique et des troubles des conduites alimentaires.
3 – De la clinique au thérapeutique :
Dans une compréhension paradoxale, il nous parait que l’entité
addiction est valide et qu’autour d’une identité prothèse, la
nomination d’être toxicomane, alcoolique, joueur, boulimique,
anorexique, doit être reconnue en tant que telle.
Pris en compte comme temps nécessaire, d’une éventuelle
démarche de soins et que c’est à partir de cette reconnaissance qu’un
travail pourrait éventuellement se faire sur le sens de ce
comportement.
La difficulté de la demande est aussi une évidence. Les
personnes addictes ont du fait de leur histoire, des capacités
élaboratives souvent fragiles et peu existantes. La souffrance se
traduit souvent par la mise en acte. Il s’agit donc de susciter cette
demande, et d’aller vers, et de ne pas attendre au chaud dans nos
institutions, un souhait souvent très ambivalent de prise en charge.
Nous avons donc conceptualisé un travail de liaison, et d’implantation
sur les lieux sociaux ou médicaux, où nos futurs patients sont en
susceptibilité d’être rencontrés.
Qu’il s’agit également autour de cette question de réaliser que
les produits, le comportement sont une forme certes inadaptée mais
existante de recherche auto-thérapeutique, moyen de ne plus
penser, de gérer les tensions, que le déni souvent évoqué n’est pas
uniquement un déni autour de la consommation mais aussi un déni du
psychisme, qui a souvent éclaboussé même les équipes soignantes.
Enfin, que les pathologies présentées par nos patients ne sont
pas une pathologie du conflit au sens oedipien du terme, mais une
pathologie du lien.