APPRENTISSAGE COGNITION MOTIVATION LOIS POUR APPRENDRE Source : http://webu2.upmfgrenoble.fr/sciedu/pdessus/cours/sitesetudiants/psychoens09/dcouverte__lapprentissage.html Apprentissage Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Pour les articles homonymes, voir Apprentissage (homonymie). Cet article ou cette section est sujet à caution car il ne cite pas suffisamment ses sources. (juillet 2008) Pour rendre l'article vérifiable, signalez les passages sans source avec {{Référence nécessaire}} et liez les informations aux sources avec les notes de bas de page. (modifier l'article) L’apprentissage est l'acquisition de savoir-faire, c'est-à-dire le Psychologie processus d’acquisition de pratiques, de connaissances, compétences, d'attitudes ou de valeurs culturelles, par l'observation, l'imitation, l'essai, la répétition, la présentation. Il s'oppose, tout en le complétant, à l'enseignement dont le but est surtout l'acquisition de savoirs ou de connaissances au moyen d'études, d'exercices et de contrôles des connaissances. Pour la psychologie inspirée du béhaviorisme, l’apprentissage est vu comme la mise en relation entre un événement provoqué par l'extérieur (stimulus) et une réaction adéquate du sujet, qui cause un changement de comportement qui est persistant, mesurable, et spécifique ou permet à l’individu de formuler une nouvelle construction mentale ou réviser une construction mentale préalable. L’historien Philippe Ariès dans son ouvrage L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Paris (Seuil) 1975, insiste sur l’importance qu’il convient d’attribuer à l’apprentissage. Il force les enfants à vivre au milieu des adultes, qui leur communiquent ainsi le savoir-faire et le savoir-vivre. Le mélange des âges qu’il entraîne lui paraît un des traits dominants de notre société, du milieu du Moyen-Âge au XVIIIe siècle.[1] La leçon difficile (Peinture néoclassique de William Bouguereau - Sommaire XIXe siècle) Approches et courants Psychodynamique • Humanisme • Béhaviorisme • Cognitivisme • Neuropsychologie • Psychanalyse Méthodes Psychologie expérimentale • Psychologie clinique • Psychométrie • Psychologie différentielle Branches d'études Psychologie sociale • Psychologie cognitive • Psychopathologie • Psychologie du développement Concepts majeurs intelligence • attitudes • cognition • Identité • comportement • souffrance • motivation • émotion • relation humaine • Apprentissage • maladie mentale Auteurs Sigmund Freud • Carl Gustav Jung • Abraham Maslow • Carl Rogers • Jean Piaget • Françoise Dolto • Daniel Widlöcher • Jacques Lacan • Serge Lebovici • Ivan Pavlov • Burrhus F. Skinner • Kurt Lewin • Stanley Milgram • Daniel Kahneman • Herbert Simon Champs d'application psychologie scolaire • psychologie du conseil • Pédagogie • psychologie du travail • psychothérapie • Voir aussi Portail • Catégorie Cette boîte : voir • disc. • mod. 1 Définition de l'apprentissage 1.1 Apprentissage, acquis et inné 1.2 Apprentissage, pédagogie et neuroscience 2 Méthodes d'apprentissage 2.1 Apprentissage par imitation 2.2 Apprentissage par association 2.3 Apprentissage par essais et erreurs 2.4 Apprentissage par explication 2.5 Apprentissage par répétition 2.6 Apprentissage combiné 2.7 Apprentissage par immersion 3 Enquête sur les acquis fondamentaux 4 Recherches, applications et usages 5 Autres dimensions de l'apprentissage 6 Notes et références 7 Voir aussi 7.1 Bibliographie 7.1.1 Ouvrages 7.1.2 Articles 7.2 Articles connexes o o o o o o o o o o o Définition de l'apprentissage L'apprentissage consiste à acquérir ou à modifier une représentation d'un environnement de façon à permettre avec celui-ci des interactions efficaces ou de plus en plus efficaces. On distingue généralement les conditionnements « classique » (type pavlovien) et « opérant » tel celui mis en place 20 ans après les expériences de Pavlov par le psychologue Skinner quand il apprenait à des rats à appuyer sur un levier pour accéder à leur nourriture. Apprentissage, acquis et inné La plupart des organismes pluricellulaires sont capables d'apprendre et de se souvenir, par des processus émergents. Certains unicellulaires montrent aussi une certaine capacité d'apprentissage. L'aspect fonctionnel en a d'abord été théorisé par Pavlov, fait intervenir des concepts déjà étudiés par Bayes et Laplace. L'aspect structurel est encore étudié par les neurosciences (voir par exemple Jean-Pierre Changeux). On est dans ce cas encore loin de comprendre des modèles aussi complexes que le cerveau humain. On commence (2008) à modéliser des systèmes perceptifs très simplifiés (voir réseau de neurones) que l'on « éduque » par des méthodes encore assez empiriques et à identifier des gènes directement impliqués dans le processus d'apprentissage et de la mémoire. On a d'abord cru qu'un groupe identifié de gènes contrôlait à la fois le conditionnement passif (pavlovien) et le conditionnement opérant. Des expériences faites sur des drosophiles génétiquement modifiées testées pour leurs capacités d'apprentissage dans un simulateur de vol laissent maintenant penser que les deux formes d'apprentissage dépendent de groupes différents de gènes et que l'apprentissage comportemental dépend de gènes qui n'étaient pas connus comme impliqués dans l'apprentissage. De plus dans ce cas les processus pavloviens inhibaient l'apprentissage comportemental. Des gènes qu'on pourrait qualifier de liés aux comportements répétitifs qui entrent en jeux dans l'apprentissage pourrait être aussi liés à des phénomènes de dépendance[2],[3]. l'apprentissage peut être individuel et/ou collectif (ex : technique particulières de chasse en groupe chez certains carnivores et réponses groupées de proies, ou apprentissage collaboratif chez l'Homme) Chacun d'entre nous étant le produit de son hérédité et de son milieu, on peut parler d'intrication personnelle et collective entre inné et acquis, celle-ci constituant ce que nous nommons l'expérience individuelle et de groupe. Apprentissage, pédagogie et neuroscience Certains phénomènes très aléatoires, se prêtent mal à l'apprentissage : ce que l'on croit savoir est alors une illusion, mais le sujet ne s'en rend pas compte. Ce « faux savoir » peut être très structurant pour l'environnement, notamment si les générations futures ont été conditionnées pour s'en imprégner. L'apprentissage peut être un phénomène spatiotemporel individuel ou collectif (c'est une population qui apprend, éventuellement sur plusieurs générations chez l'Homme notamment ; c'est une part de la culture commune et partagée). La distinction entre l'individuel et le collectif dépend d'aussi de l'échelle utilisée : un neurobiologiste, considère métaphoriquement l'apprentissage individuel chez l'homme ou tout autre être vivant comme un apprentissage collectif effectué par sa population de neurones. Des recherches récentes utilisant la caméra à positons indiquent que les mêmes zones cérébrales s'activent lors de l'observation d'une chose et de sa pratique (voir neurones miroirs). Outre l'éclairage que donne cette découverte sur le Mimétisme comportemental des vulgarisateurs comme Robert Winston en infèrent qu'observer serait déjà "un peu" pratiquer. L'expérience consistant à mettre deux chatons à deux bouts d'un tourniquet (l'un ayant l'usage de ses pattes pour rendre l'ensemble mobile et l'autre non) montre cependant[4] qu'à expérience visuelle égale la psychomotricité ne s'acquiert que là où la vue est directement liée à l'action motrice. Méthodes d'apprentissage Apprentissage par imitation Le plus courant: il suppose de la part de l'enfant la valorisation d'un modèle et la volonté de le posséder, de le prendre. C'est par l'imitation que se font tous les apprentissages "spontanés" de la petite enfance: parole, gestes, mimiques, etc.., ainsi que ceux de la dimension esthétique des activités: ton, grâce, style, manière, etc. Le rôle du pédagogue est de montrer l'exemple ou de proposer des modèles, sans devoir faire appel à la rationalité expérimentale et à sa systématisation. Abandonné par la pédagogie scolaire, il reste utilisé pour l'enseignement de tous les arts:, qu'il s'agisse de l'équitation, du violon, de la cuisine, du dessin ou de la danse. Apprentissage par association On associe un stimulus nouveau à un mécanisme déjà appris, pour créer un nouveau savoir (exemple : si une réaction à une odeur est déjà apprise, on peut faire apprendre la même réaction à un son en faisant systématiquement précéder l'odeur par le son). Apprentissage par essais et erreurs Le sujet est mis en situation, on ne lui donne aucun mode d'emploi (parfois même pas la condition de succès ou d'élimination). Pour fonctionner correctement, il faut que la solution soit assez facile à trouver, compte tenu de ce que le sujet sait déjà. Pour apprendre des choses complexes, il faut donc s'appuyer sur l'apprentissage par association pour enchaîner des situations de difficulté croissante et permettant de nombreuses répétitions. Cela rend cet apprentissage coûteux. Mais c'est le seul qui fonctionne encore quand la solution doit être découverte, on parle alors de démarche heuristique. On peut distinguer une variante mentale : le sujet ne fait pas vraiment certains essais, mais utilise seulement des résultats virtuels, imaginaires, pour trier les essais qui valent la peine d'être faits : les expériences de pensée sont utilisées pour raisonner sur des phénomènes que nous ne pouvons expérimenter dans la réalité (cf. Einstein se demandant ce qu'il verrait s'il se déplaçait à la vitesse de la lumière). Cette construction imaginaire peut aller très loin, jusqu'à constituer un cadre théorique complet : beaucoup de mathématiciens depuis la plus haute antiquité imaginent ainsi "se déplacer" dans un univers de concepts mathématiques qui existerait indépendamment des humains (conception dite "platonicienne", dont Alain Connes est un des représentants célèbres). On peut également distinguer deux stratégies : la suppression des causes d'échec (détecter les événements conduisant à l'élimination) et la recherche des facteurs de succès (détecter les événements caractéristiques du succès). Dans le premier cas, il faut être capable de supporter l'échec pour frôler la limite ; cela permet de bien délimiter le domaine, et le sujet est plus à même de transposer à d'autres situations similaires mais différentes ; mais le risque est, par association, de faire l'apprentissage de l'échec plutôt que de la réussite... À noter : une variante où, au lieu d'un seul individu faisant quantité d'essais, c'est un grand nombre d'individus qui font chacun un essai seulement. C'est l'apprentissage par sélection (ou criblage) qui est la méthode des populations vivantes pour apprendre à vivre (processus de sélection naturelle). Apprentissage par explication On explique au sujet, oralement ou par écrit, ce qu'il doit savoir (exemple : un manuel de secourisme). C'est le principe des cours magistraux. Apprentissage par répétition On fait faire au sujet ce qu'il doit apprendre, d'abord passivement, puis de plus en plus activement, jusqu'à ce qu'il puisse faire et refaire seul les opérations. Apprentissage combiné C'est le plus efficace, et il très utilisé en matière d'enseignement de savoir-faire professionnel, car il combine les modalités précédentes : le sujet est mis en situation (en commençant par les plus simples), on lui montre quelques fois les bons gestes en lui expliquant les principes d'action ; on le laisse ensuite se perfectionner par une répétition de moins en moins supervisée. Apprentissage par immersion Les langues s'apprennent mieux en situation d'immersion totale. Par exemple, lorsque les cours ne sont donnés que dans la langue à apprendre et que le professeur ne parle avec les élèves que dans leur langue d'immersion. À défaut, il est conseillé de passer une année ou deux dans un pays parlant la langue souhaitée afin de mieux saisir les différences d'expressions orales et écrites. De plus, en se débrouillant seul, on apprend plus facilement à comprendre la langue, les coutumes et la culture d'un pays Enquête sur les acquis fondamentaux En 2004, les résultats d'une étude de l'OCDE menée dans quarante pays ont montré que les jeunes français étaient dans la moyenne en mathématiques. Cette enquête du Programme international pour le suivi des acquis (P.I.S.A.), cherchait à évaluer les compétences en mathématiques des élèves de 15 ans : la France arrivait en seizième position avec 511 points, c'est-à-dire onze points au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE. L'enquête portait sur environ 4 500 élèves par pays. En 2001, une enquête similaire révélait que la France se trouvait en milieu de classement pour la maîtrise de l'écrit et de la lecture : 4,2 % des jeunes français ne savaient pas lire correctement, contre 6,3 % en 2004. Recherches, applications et usages L'éthologie étudie les comportements d'apprentissage : le rôle de l'intelligence, les comportements d'adaptation et de survie concernent beaucoup d'espèces animales. L'Éducation Nationale (En France) dispose d'un vaste réseau de recherche sur la pédagogie. Les comportements d’apprentissage caractéristiques - auto-verbalisation systématique, questionnement répétitif – semblent difficiles à mettre en oeuvre dans les classes de l’école primaire. Il y a un renouvellement de la réflexion sur l’apprentissage grâce aux réflexions des chercheurs sur la transmission de connaissances aux robots : dans un système expert, l’expert doit acquérir de nouvelles connaissances, enrichir son expérience, enregistrer les diagnostics qui ne marchent pas. L’enseignement à distance et l’usage de didacticiels ont obligé à formaliser les conditions d’un apprentissage de bonne qualité : possibilité de réaction immédiate, répétabilité, capacité de retraitement de l’information. Autres dimensions de l'apprentissage L'apprentissage est considéré dans les conceptions modernes d'ingénierie des connaissances, comme l'une des composantes clés de la performance collective des organisations, dans des communautés de pratique. Quelques théories et sous-catégories d'apprentissage : Apprentissage automatique, Apprentissage en ligne, Apprentissage collaboratif Apprentissage moteur, outil, technique Cognition, apprenance, Apprentissage supervisé, le tutorat, Contrat d'apprentissage Enseignement des langues étrangères, Lecture Méthode scientifique Phases de l'apprentissage Constructivisme (psychologie), Psychologie génétique, Psychologie cognitive, Sociologie cognitive, Sociologie de l'éducation Debugging Notes et références 1. ↑ René Dinkel, « L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation - Doctrines - Techniques - Pratiques)», Notice Apprentissage p.391 et Chapitre VIIII Les mécanismes assurant la qualité des travaux pp. 225 à 243, Paris (éditions Les Encyclopédies du patrimoine), septembre 1997 (ISBN 2-911200-00-4) 2. ↑ Vidéo (en anglais) du Prof. Brems expliquant le protocole expérimental des expériences d'apprentissages de drosophiles génétiquement modifiées 3. ↑ Communiqué de presse du 2008 07 28 (Freie Universität Berlin) et article "Wie Fliegen Erfahrungen speichern", du Tagesspiegel 2008 08 29 4. ↑ Encyclopédie Time-Life Le Monde des sciences Voir aussi Bibliographie Ouvrages Jean-Pierre Astolfi, L’école pour apprendre, Col. Pédagogies E.S.F., Paris Bernadette Aumont, Pierre-Marie Mesnier, L’acte d’apprendre, P.U.F., Paris Nadine Bednarz, Catherine Garnier, Construction des savoirs (Obstacles et conflits), Agence d’Arc, 1989 Benjamin S. Bloom, Caractéristiques individuelles et apprentissages scolaires, Nathan, Paris, 1979, Blandine Bril, Apprentissage et contexte, Revue Intellectica n°35 : 251-268, 2002 F. Büchel et J.-L. Paour, Assessments of learning and development potential : theory and practices, Journal européen de psychologie de l’éducation, N° 5 (Numéro spécial), juin 1990 Denis Chevallier, Savoir faire et pouvoir transmettre, Édition de la MSH, Paris, 1990 Bernard Charlot, Du rapport au savoir (Éléments pour une théorie), Col. Anthropos, Économica, Paris, 1986 Stéphane Ehrlich, Apprentissage et mémoire chez l’homme, P.U.F., 1975, Robert M.Gagné, Les principes fondamentaux de l’apprentissage, Holt, Rinehart & Winston, Montréal, 1976 André Giordan, Gérard de Vecchi, L’origine des savoirs, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel/Paris, 1987 Charles Hadji, Penser et agir l’éducation (De l’intelligence du développement au développement des intelligences), E.S.F., Paris Michel Hurtig, Étude expérimentale des possibilités d’apprentissage intellectuel d’enfants débiles et d’enfants normaux, Enfance, N° 4-5, 1960. Pages 371-383 Michel Huteau, Style cognitif et personnalité, Presses Universitaires de Lille, 1987 Bärbel Inhelder, Développement, régulation et apprentissage- Dans : Psychologie et épistémologie génétique (Thèmes piagétiens), Dunod, Paris, 1966. Tome 1 - Chapitre 3 : Facteurs et régulations des développements Bärbel Inhelder, M. Bovet, H. Sinclair, Apprentissage et structures de la connaissance - Col. Psychologie d’aujourd’hui, P.U.F., Paris, 1974 Bruno Martinelli, Sous le regard de l’apprenti (Burkina Faso), Revue Techniques et culture, 58 : 9-47, 1996 Philippe Meirieu et Michel Develay, Le transfert des connaissances, C.R.D.P. de Lyon, Lyon, eds, 1996 Olivier Reboul, Qu’est-ce qu’apprendre ? (Pour une philosophie de l’enseignement), Col. L’Éducateur, N° 75, P.U.F., Paris, 1980 N. F. Talyzina, De l’enseignement programmé à la programmation de la connaissance, Presses Universitaires de Lille, Lille, 1980 Articles Gérard Lenclud, « Apprentissage culturel et nature humaine », Terrain, n° 40 - Enfant et apprentissage (mars 2003). [lire en ligne] Articles connexes Sur les autres projets Wikimedia : Apprentissage, sur Wiktionary (dictionnaire universel) Comment apprendre, sur Wikibooks (livres pédagogiques) Apprenti, Apprentissage collaboratif Connaissance, Connaissance technique Jean Piaget Compagnonnage Pédagogie, Formateur, Autoformation, Formation continue Conditionnement, conditionnement opérant Classement thématique des neurosciences École, université, grande école Travail Portail de la psychologie Portail de l’éducation Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage ». Cet article est régi pour les droits associés par la licenceLicence de documentation libre GNU. Utilise du matériel provenant dearticle"Apprentissage". Cognition Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. La cognition est le terme scientifique pour désigner les mécanismes de la pensée. Historiquement, la cognition désignait la capacité de l'esprit humain à manipuler des concepts. Mais plus récemment, en sciences cognitives, le mot cognition est utilisé pour désigner non seulement les processus de traitement de l'information dits « de haut niveau » tels que le raisonnement, la mémoire, la prise de décision et les fonctions exécutives en général mais aussi des processus plus élémentaires comme la perception, la motricité ainsi que les émotions alors même que traditionnellement, affectivité et intellect ont longtemps été vus comme des mécanismes opposés. Cette définition est souvent étendue au-delà du seul cadre de la cognition humaine pour inclure tous les processus « intelligents » y compris chez les animaux non-humains ou implémentés au sein de systèmes artificiels, comme les ordinateurs. Les sciences cognitives rassemblent l'ensemble des domaines scientifiques consacrés à l'étude de la cognition notamment, les neurosciences, la psychologie, l'intelligence artificielle, les mathématiques appliquées à la modélisation des fonctions mentales, l'anthropologie, ou la philosophie de l'esprit. Cette recherche transdisciplinaire est souvent fédérée par des hypothèses relatives à la nature de la cognition, conçue comme simulation, comme manipulation formelle de symboles ou encore comme une propriété émergeant des systèmes complexes. La définition exacte de la cognition et des relations entre activités mentales et cérébrales (le "mind-body problem") reste l'objet de nombreux débats dans les sciences contemporaines (psychologie, intelligence artificielle, philosophie, etc.). À la suite de la Révolution cognitiviste, la perspective dominante depuis le milieu du XXe siècle regroupe sous le terme de cognition les fonctions dont est doté l'esprit humain et par lesquelles nous construisons une représentation opératoire de la réalité à partir de nos perceptions, susceptible en particulier de nourrir nos raisonnements et guider nos actions. D'autres courants de recherche critiquent cette perspective représentationnaliste et caractérise au contraire la cognition comme un phénomène essentiellement dynamique et émergent. Sommaire 1 Cognition froide vs. cognition chaude 2 Cognition artificielle 3 Cognition située et incarnée 4 Des sciences cognitives à la science de la cognition 5 Voir aussi o 5.1 Articles connexes o 5.2 Liens externes 6 Bibliographie 7 Notes et références Cognition froide vs. cognition chaude Fondée sur la vision propre à la philosophie classique de l'être humain cogitans puis inspirée par la métaphore du cerveau-ordinateur issue de l'intelligence artificielle, l'étude de la cognition humaine s'est d'abord intéressée aux grandes fonctions de l'esprit humain, comme le raisonnement, la mémoire, le langage, la conscience... laissant de côté l'affect, l'instinct ou l'éthique. Toutefois, bien que nées de ce cadre conceptuel, les sciences cognitives ont assez rapidement brisé ce découpage en montrant les multiples interactions qu'il pouvait y avoir entre, par exemple, l'affect et la mémoire, l'éthique et le raisonnement, etc. Le titre du célèbre livre d'Antonio Damasio, L'Erreur de Descartes illustre parfaitement cette évolution : contre Descartes (et une vision du raisonnement comme proprement humaine et détachée des autres composantes de l'homme), le neurologue oppose une approche dans laquelle émotions et raisonnement interagissent. Pour exemple, la mémorisation et l'apprentissage sont plus efficaces s'ils s'accompagnent d'un stimuli émotionnel[1]. La distinction émotion/abstraction repose néanmoins sur une base neurologique. Ainsi, en neuropsychologie, les patients souffrant d'une lésion cérébrale dans le cortex préfrontal sont incapables de réagir correctement à une situation émotionnelle tout en étant parfaitement capable de raisonner dans l'abstrait. L'influence des émotions sur les décisions intéresse l'économie expérimentale, qui a montré que les individus peuvent agir irrationnellement là où les théories économiques classiques postulent la rationalité des agents. Le terme cognition inclut donc aujourd'hui un ensemble très vaste de processus mentaux. Par ailleurs, les progrès effectués dans l'étude du comportement animal par l'éthologie cognitive ont aussi contesté cette conception d'une cognition humaine en montrant que les animaux étaient aussi capables de raisonnement, de mémoire... À l'inverse, cette discipline a permis de mieux cerner les facultés cognitives propres à l'homme. Aujourd'hui, ces travaux s'inscrivent dans une perspective évolutionniste qui cherche à mieux comprendre comment sont apparues et ont évolué les différentes facultés cognitives. Cognition artificielle Article détaillé : Intelligence artificielle. Les progrès effectués dans l'étude de la cognition humaine et animale ont rapidement fait l'objet de transpositions partielles dans certains systèmes d'information et dans des applications de gestion des connaissances. La métaphore souvent utilisée est celle du traitement de l'information. Avec une entrée (input), une évaluation (traitement, avec différentes étapes), une réponse ou sortie (output). Le « traitement de l'information » est lié à au moins trois variables : les événements cognitifs : les pensées accessibles facilement à la conscience ; les perceptions de la réalité ; les schémas cognitifs : inconscients, croyances profondes, expériences, et représentations du monde. Cognition située et incarnée Référence : Andy Clark, 1997, Being There - Putting Brain, Body, and World Together Again, The MIT Press. Pour développer cette notion, on peut entre autres se référer aux travaux du neurobiologiste Francisco Varela et sa théorie de l'énaction [1]. Lire à ce sujet : L’inscription corporelle de l’Esprit, Sciences cognitives et expérience humaine, Seuil 1993, coll. La couleur des idées. Des sciences cognitives à la science de la cognition L'une des conséquences de ces interactions pluridisciplinaire au sein de ce qu'on appelle la cognition est de changer de façon importante la façon dont s'organisent les thématiques de recherche en sciences cognitives. Celles-ci ne se structurent donc non plus seulement par rapport aux différents objets d'étude traditionnels des disciplines constitutives de ce domaine de recherche (les neurones et le cerveau pour les neurosciences, les processus mentaux pour la psychologie, le comportement animal pour l'éthologie, l'algorithmique et la modélisation pour l'informatique, etc.) mais aussi souvent autour des fonctions cognitives que l'on cherche à isoler les unes des autres. Des chercheurs de plusieurs disciplines s'intéresseront collectivement, par exemple, à la mémoire ou au langage. Cette mutation se manifeste dans l'émergence du vocable : science de la cognition qui traduit, ou revendique, le fait que ce domaine pluridisciplinaire est en passe de se constituer comme une science, unifiée et à part entière. Article détaillé : sciences cognitives. Voir aussi Articles connexes Entendement | Perception | Mémoire Sciences cognitives, Modèle cognitif Cognition sociale biais cognitif | Intuition intelligence animale | intelligence | Combinatoire sémantique Cerveau artificiel Liens externes Laboratoire Dynamique cérébrale et cognition de Lyon (Ce laboratoire étudie la dynamique des réseaux d'aires cérébrales en jeu dans des fonctions mentales, sensorielles et cognitives du cerveau humain (analyse de scènes auditives, visuelles, ou multi-sensorielles, lecture, mémoire, apprentissage et cognition sociale). Il étudie aussi les dysfonctionnement du cerveau de patients en neurologie et psychiatrie ; avec approches pluridisciplinaires associant neurosciences cognitives, neuroimagerie fonctionnelle et neurosciences cliniques . Bibliographie Revue Labyrinthe n°20 « La cognition » (2005). Notes et références 1. ↑ L'émotion au service de la logique journal du CNRS Motivation Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. La motivation est, dans un organisme vivant, la composante ou le processus qui règle son engagement pour une activité précise. Elle en détermine le déclenchement dans une certaine direction avec l'intensité souhaitée et en assure la prolongation jusqu'à l'aboutissement ou l'interruption. Cette notion se distingue du dynamisme, de l'énergie ou du fait d'être actif. La motivation concerne certaines actions ou expériences, mais pas pour toutes. Se manifestant habituellement par le déploiement d'une énergie (sous divers aspects telle que l'enthousiasme, l'assiduité, la persévérance), la motivation est trivialement assimilée à une « réserve d'énergie ». Mais plus qu'une forme « d'énergie potentielle », la motivation est une instance d'intégration et de régulation d'une multitude de paramètres relatifs aux opportunités d'un environnement et aux sollicitations d'une situation. Aussi le rôle de la motivation est-il proportionné aux degrés d'ambiguïté et ambivalence d'une situation : elle doit dissiper la complexité voire la confusion des données et leur conférer différentes valeurs avant d'en tirer une conclusion en termes de comportement : le choix et l'investissement dans la direction préférée. « Rien n'est plus insondable que le système de motivations derrière nos actions.[1] » L'interrogation portant sur la motivation, émerge principalement dans les situations où son rôle de délibération interne est requis prioritairement ; c'est-à-dire avant tout quand l'organisme est face à une dimension quelconque de concurrence, une priorité ou hiérarchie devant émerger pour permettre l'action. De ce point de vue, bien que les problématiques ne soient pas équivalentes, deux types de concurrence sont identifiables : la « concurrence psychologique » des attentes individuelles, par exemple, choisir entre l'action et le repos ; les situations collectives où — face aux mêmes exigences — les motivations individuelles sont le facteur de différenciation des conduites : apprentissage, compétitions, activités collectives, etc. Sommaire o o o o o 1 Histoire du concept 2 Problématique de la motivation 3 Les modèles de motivation 4 Les théories de la motivation humaine 4.1 La théorie de la hiérarchie des besoins d'Abraham Maslow (1954) 4.2 La théorie des deux facteurs d'Herzberg (1959) 4.3 La théorie du besoin de réalisation de McClelland (1961) 4.4 La théorie des caractéristiques de la tâche (1968) 4.5 Les théories béhavioristes o o o o o o o o o o o o o o 4.6 La théorie V.I.E de Vroom (1964) 4.7 La théorie de l'équité d'Adams (1963, 1965) 4.8 La théorie du renversement (1982) 5 La motivation entre nature et culture 6 Bases biologiques impliquées dans la motivation 6.1 Hormones et motivation 6.2 Hypothalamus et motivation 6.3 Système hédonique et motivation 7 Sources de motivation 7.1 Besoins 7.1.1 Besoins physiologiques 7.1.2 Autres motivations biologiques 7.1.3 Buts secondaires 7.1.4 Autres types de besoins 7.2 Émotions 7.3 Cognitions 7.3.1 Autocontrôle 7.4 Sources externes 7.4.1 Coercition 8 Motivation de contrôle 8.1 Organisation 9 Notes 10 Voir aussi 10.1 Articles connexes 10.2 Bibliographie 10.3 Liens externes Histoire du concept Buste de Platon L'idée de motivation est déjà présente dans la division tripartite de l'âme chez Platon. L’epithumia est à l'origine du désir de manger ou de se reproduire. Siège des besoins physiques, ce ventre doit être maîtrisé par le thumos, l'élément moyen, au service de la raison (noos). Cette fonction appétitive ou conative s'oppose donc à la cognition. En utilisant le vocabulaire psychologique moderne, le thumos peut s'interpréter comme l'émotion, à la charnière entre le désir et la raison. Le point de vue général de la philosophie antique, exprimé particulièrement par l'eudémonisme, considère que la recherche du bonheur est l'exigence impérative à la base de la motivation ; les autres attentes n'en étant que des objectifs partiels et isolément insuffisants. Il est difficile de retracer l'histoire du concept général de motivation, du fait qu'il n'a pas vraiment été étudié entre l'antiquité et le XXe siècle. Cependant, on peut faire un parallèle avec l'histoire de l'organisation du travail, qui utilise (pas toujours de façon directe) le concept restreint de motivation au travail. Au Moyen Âge comme aujourd'hui, le type d'organisation est en relation avec le type de métier considéré. Ainsi, on peut prendre l'exemple de l'artisan. Le savoir-faire artisanal, lui donnait la possibilité d'organiser son travail comme il le souhaitait. On peut penser que la motivation était donc relativement importante, de par le fait que l'artisan menait son œuvre du début à la fin, et cela à son rythme (motivation intrinsèque). Plus tard, à la fin du Moyen Âge, on assiste à la création d'ateliers et de grandes entreprises, ce qui coïncide au passage à l'époque moderne. Dès lors, le mode d'organisation change, et ainsi on peut concevoir que la motivation des salariés diminue en conséquence. À partir de ce moment, l'art de l'organisation et du management deviendra rapidement une nécessité. Au XVIIIe siècle, Jeremy Bentham conçoit l'individu comme répondant à l'utilitarisme, en particulier en se livrant à une subtile arithmétique des plaisirs. Kant exprime deux origines de la motivation. La première étant le devoir, tandis que la seconde est la satisfaction du désir ou motivation sensible[2]. Dans son journal, Maine de Biran semble considérer la liberté intérieure comme la caractéristique d'une motivation fondamentale ; motivation sans objet particulier mais avec laquelle toutes les autres devraient entretenir des rapports de dépendance ou de conciliation. Il écrit : « Il est vrai qu'il y a en nous une force propre qui se donne à elle-même sa direction et ne la reçoit qu'autant qu'elle le veut », de nombreuses pages après avoir utilisé une métaphore de circonstance : « L'homme vertueux porte en lui-même une monarchie où toutes les forces sont soumises à une seule ; où tout fléchit devant la liberté intérieure ». Cette « force propre » et en quelque sorte « royale » n'est autre que l'âme ; celle-ci ayant pour vassales les différentes puissances de l'être et ses motivations. Dans sa conception de rivalité des motifs d'action, Arthur Schopenhauer qualifie le motif vainqueur comme celui qui répond le mieux au vouloir vivre de la personne. Au début du XXe siècle, le taylorisme, et un peu plus tard le fordisme, ont mis en place l'OST (organisation scientifique du travail). Pour Taylor, la motivation est la conséquence du salaire, et il ne tient pas compte des motivations intrinsèques du salarié, ce qui déshumanise le travail. « Les conséquences du taylorisme sévissent encore maintenant dans nos entreprises[3] », bien que l'on sache aujourd'hui que le salaire n'est pas un facteur de motivation du salarié, mais un facteur de satisfaction, et que la parcellisation de la tâche implique une « exécution passive du travail, sans implication personnelle. [3] » Au milieu du XXe siècle, la motivation a été étudiée en France par la « psychologie des tendances » ou « inclinations » : « tendances primitives » voisines de l'instinct, « tendances sociales », « tendances idéales », etc. Problématique de la motivation La motivation se manifeste habituellement par un déploiement d'énergie S'interroger sur la motivation d'un comportement est une démarche inductive : le constat objectif étant insatisfaisant, on suppute l'existence d'une composante subjective ; composante dont la connaissance aurait une vertu explicative en rapport avec ledit constat. Considérant par exemple deux individus, par ailleurs fort différents, mais exprimant la même ambition apparente (telle une candidature à un même poste) ; le réflexe sera de chercher à découvrir chez l'un et chez l'autre une composante particulière qui expliquera une convergence de leurs comportements que leurs singularités auraient du empêcher. Chez l'un, d'une manière ou d'une autre on identifiera un goût du pouvoir, et chez l'autre par exemple un opportunisme... La démarche inductive, à laquelle incite le questionnement quant à la motivation, est absolument la même que celle que la science psychologique a généralement à l'égard de la personne : « Mais comment fonctionne cet animal singulier pour se manifester avec si peu de cohérence ? Ou tant de variété ? » Cela revient à dire qu'on ne peut parler pratiquement de « motivation » sans se situer plus ou moins explicitement dans un cadre conceptuel ou théorique du sujet. Mettre en avant la notion de « motivation » engage, dans une forme ou une autre, la causalité ; pousse à vérifier un certain « mécanisme ». Cela ne signifie pas que parler de motivation soit nécessairement une forme de réductionnisme, mais assurément « autant d'écoles psychologiques, autant de motivations ! ». Maintenant reconnaître la motivation comme tributaire ou emblématique d'une théorie donnée questionne la pertinence de ce concept : 1. La motivation a-t-elle un contenu valide dans toute théorie du sujet ? Ou existe-t-il au moins une théorie incompatible avec tout usage de cette notion ? Et pourquoi ? 2. Peut-on élire la motivation comme objet théorique assez général pour favoriser la synergie des différentes écoles ? Sans que l'une impose son modèle aux autres... 3. Question qui — dans une approche plus épistémologique — peut prendre une autre forme : malgré ou à cause de son ambiguïté conceptuelle, la motivation ne pourrait-elle permettre une connaissance réunifiée du sujet, au-delà des approches partielles ? Pour être crédible, l'hypothèse de cette dernière question doit résister à une dramatisation de l'ensemble de ces interrogations. Ainsi en réduisant provisoirement chaque théorie à un système causal, on peut facilement préjuger qu'à maintes reprises, telle motivation sera vue comme cause dans un système en même temps qu'effet dans un autre, la « vraie » motivation étant plus en amont ; cette divergence essentielle interdisant toute conciliation sauf à entreprendre des réformes. Ces questions explicitées, une exploitation rationnelle du concept « motivation » passe par une approche systémique, chaque sujet considéré comme le cadre d'une certaine dynamique énergétique (« système individuel ») ; dynamique elle-même analysée au sein de tel ou tel « système » de psychologie dans tel et tel milieu. Les modèles de motivation Selon la complexité de l'organisme étudié, les éléments théoriques peuvent plus ou moins se simplifier en modèles adaptés aux objectifs. On peut par exemple concevoir la motivation comme déterminée par la recherche d’expériences positives et par l’évitement des expériences négatives ; une personne pouvant être conduite à l’automutilation ou à la violence parce que son cerveau est disposé à créer une réponse positive à ces actions. Selon une autre optique, les intérêts subjectifs existeraient avant l'entrée en scène de la motivation, celle-ci ayant pour seul rôle de mobiliser l'individu entre ces préférences et les buts proposés : la motivation ne gère plus l'orientation du comportement, mais uniquement ses aspects dynamiques. L'intérêt des modèles diverge selon qu'ils se préoccupent de « concurrence » entre individus ou de « concurrence » entre intérêts individuels : Les simplifications théoriques et les modèles permettent de faire des hypothèses sur les raisons de la diversité des comportements et c'est dans cette perspective que les modèles de motivation sont élaborés et validés. Dans certains secteurs, en particulier l'enseignement, ces modèles servent euxmêmes de base à des échelles de motivation ; Les modèles peuvent au contraire faire obstacle aux efforts d'élucidation des processus profonds en cause ; par nature, tout modèle de motivation est inapte à rendre compte du processus de délibération lui-même. Demeurant toujours en deçà de l'intégration des divers paramètres intéressants l'individu, un irréductible facteur d'autodétermination (idiosyncrasie, libre-arbitre,...) borne la portée du modèle ainsi que son intérêt prédictif. « À chaque personne, sa motivation ! » Les théories de la motivation humaine Article détaillé : Théories des besoins et des motivations. On parle de « théorie de la motivation » pour désigner les préconceptions qui ont présidé généralement à l'élaboration d'un modèle de motivation. On recense ainsi un grand nombre de « théories » : théorie de l'attribution ; théorie de l'autodétermination ; théorie de l'autorégulation ; théorie de l'efficacité personnelle ; théorie de l'expectation ; théorie du comportement planifié. À chaque époque, ses conceptions de l'homme et ses théories de la motivation (Little 1999, McAdams 1999). Les bases classiques des théories sont : les pulsions et la réduction de la tension (plaisir) ; les exigences de croissance et d'actualisation de soi ; les bénéfices de la stabilité et de prévisibilité ; les gratifications de la réussite (théorie des buts). La théorie de la hiérarchie des besoins d'Abraham Maslow (1954) Article détaillé : Pyramide des besoins de Maslow. Accomplissement personnel Estime de soi Estime des autres Amour, appartenance Sécurité Physiologique Pyramide des besoins Cette théorie[4] hiérarchise les besoins, et dit que plus on « monte » de niveau, et plus la motivation est importante. Mais on ne peut atteindre les niveaux supérieurs, que si les besoins plus primaires sont satisfaits. Cette théorie précise également que « ces besoins ont une structure multidimensionnelle » [5], c'est-à-dire que d'un sujet à un autre, le « niveau de satisfaction des besoins »[5] n'est pas le même. Cette théorie est très critiquée aujourd'hui, car énormément de données montrent que plus on assouvit un besoin, plus on cherche à le satisfaire. La théorie des deux facteurs d'Herzberg (1959) Le grand apport de cette théorie, « parmi les travaux les plus classiques » [6], est qu'elle montre que la motivation peut être influencée par des facteurs externes, appelés extrinsèques. Pour Herzberg[7], la motivation varie selon des facteurs internes, mais la démotivation influe selon les facteurs externes, qu'il appelle facteurs d'hygiènes. Ainsi, la motivation n'est possible que si les facteurs d'hygiènes sont hauts. Mais il n'y a motivation pure Ces deux concepts (motivation et démotivation) sont donc parallèles, et ne relèvent pas d'un continuum. La somme de commentaires et de critiques suscités par les travaux d'Herzberg est importante. La méthode utilisée pour le recueil des données est souvent critiquée car source de biais. En effet, la méthode des incidents critiques consistait à recueillir les moments où les salariés se sont sentis heureux et les moments où ils se sont sentis mécontents. Procédant ainsi, les conclusions établissent que seuls les facteurs intrinsèques (accomplissement de soi, travail en lui-même, responsabilités) contribuent à la satisfaction, leur absence menant à des états neutres. Les facteurs extrinsèques (rémunération, qualités du hiérarchique...) diminueraient l'insatisfaction, mais n'influenceraient pas ou peu la satisfaction. La répartition entre facteurs internes et externes peut être interrogée. On peut en effet se demander si les responsabilités confiées sont un facteur interne ou externe. Plus globalement, ce modèle confond allègrement deux notions aujourd'hui clairement distinctes : motivation et satisfaction. Cette critique est portée par des auteurs comme Claude Levy-Leboyer ou Robert Francès[8]. L'intérêt de ce modèle est d'avoir engendré le mouvement dit de l'enrichissement au travail. La théorie du besoin de réalisation de McClelland (1961) Cette théorie est construite à partir de la mesure des besoins, à l'aide du TAT. David McClelland fait ressortir trois types de besoins faisant motivation au travail : 1. Les besoins de réalisation : ceci renvoie à l'envie de réussir (Accomplissement) ; 2. Les besoins de pouvoir : ceci renvoie à vouloir avoir de l'influence sur autrui ; 3. Les besoins d'affiliation : ceci renvoie au besoin de relations sociales satisfaisantes. Ainsi, ces trois facteurs semblent avoir comme objectif de montrer que « la volonté de réussir est une automotivation puissante »[9]. La théorie des caractéristiques de la tâche (1968) Cette théorie a eu, pour effet historique, un enrichissement du travail, par le fait de la nature de la tâche proposée par l'auteur. Pour Hackman, le chercheur à son origine, on trouve cinq facteurs influençant la motivation : 1. La variété des tâches (V) ; 2. Les tâches pouvant être réalisées entièrement (I pour identité) ; 3. La signification des tâches (S) ; 4. L'Autonomie individuelle (A) ; 5. Un retour sur ses activités (F pour feedback). Hackman et Oldham proposent une formule afin de calculer un score de motivation : Score = Plus tard, en 1976[10], ces deux auteurs ajoutèrent plusieurs facteurs dont un important, le désir de reconnaissance, qui affecterait les cinq autres. Les théories béhavioristes Le béhaviorisme tenant par principe pour négligeables les caractéristiques individuelles internes, la motivation résulte toujours en premier lieu de facteurs liés plus ou moins étroitement au conditionnement et plus précisément des différents renforcements extrinsèques exercés sur les comportements considérés comme positifs. [11]. La théorie V.I.E de Vroom (1964) Cette théorie[12] cognitiviste, appelée aussi « la théorie du résultat escompté »[13], repose sur trois concepts : 1. La « valence » (V) : C'est la valeur, positive ou négative, que l'on attribue au résultat de ses actions ou de sa performance. C'est répondre à la question : ce que j'obtiens en retour pour ma performance accomplie, c'est important ou pas pour moi ? Dans le cadre du travail, par exemple, l'important pour certains peut être le niveau du salaire, pour d'autres d'avoir du temps libre. Ces préférences sont mesurables sur une échelle de -10 à +10 ; 2. L'« instrumentalité » (I) : Est-ce que la performance est corrélée avec le résultat ? C'est la probabilité perçue du lien entre la performance à atteindre et ce que j'escompte en retour. C'est répondre à la question, si je fais ceci, alors est-ce que j'obtiendrai cela en retour ? Mesurable sur une échelle de 0 à 1; 3. L'« attente » (E) : Est-ce que l'effort aboutit à une performance ? c'est répondre à la question, si je me mobilise pour faire cela, est-ce que j'arriverai à cette performance ? Mesurable sur une échelle de 0 à 1. On trouvera une description de ce modèle de motivation en français dans le traité de psychologie du travail de C. Levy-Leboyer et JC. Spérandio paru au PUF en 1987 ou plus récemment dans Legrain H. Motivation à apprendre : mythe ou réalité ? L'Harmattan, 2003, page 42 à 51. L'intérêt de ce modèle est que des recherches quantitatives ont pu montrer un lien entre la motivation, ainsi mesurée, et les efforts déployés dans un travail ou un apprentissage. Vroom propose une formule calculant la force de la motivation (F) : La théorie de l'équité d'Adams (1963, 1965) Selon cette théorie (1963[14], 1965[15]), l'individu calculerait un « score » pour lui même, et un score pour autrui, afin de déterminer s'il y a de la « justice sociale ». La motivation viendrait donc des représentations mentales (théorie cognitiviste). Sachant que R correspond aux Résultats (ex. : salaire), et A à l'Apport (ex. : effort donné). Si le score du sujet est égal à celui d'autrui, alors il y a équité, et donc il sera motivé ; Si les scores sont inégaux, alors il n'y a pas équité, et la motivation baisse. Même dans le cas où le sujet serait surestimé, il va perdre de sa motivation, non pas par un changement de comportement, mais par un changement de perceptions. La théorie du renversement (1982) Article détaillé : théorie du renversement. Présentée par Michael Apter en 1982[16], la théorie du renversement se préoccupe moins des déterminants biologiques ou environnementaux de la motivation que de sa dynamique dans une approche cybernétique par renversement entre des états relativement stables, dits états métamotivationnels. Elle prétend ainsi rendre compte aussi bien des variations inter-individuelles avec des états préférés que des variations intra- individuelles comme le passage (à environnement constant) de l'ennui à l'euphorie ou de la relaxation à l'anxiété. Avec la notion d’état métamotivationnel, l'individu apparaît comme moins foncièrement dépendant de pulsions ou besoins vitaux puisque leur satisfaction est l'occasion d'un jeu ou d'une mise en concurrence renouvelée (multistabilité) ; à chaque moment, un point d'équilibre et une forme d'engagement dans l'action sont en définitive toujours prioritaires sur les résultats pratiques de ce comportement. Quelques paires d'états métamotivationnels ont été dégagées et ont fait l'objet d'essais de validation. La plus connue et la plus importante est la paire état télique/paratélique ; très proche d'ailleurs de la distinction motivation extrinsèque/intrinsèque, le but (telos) au cœur de l'état télique étant la quintessence de la motivation extrinsèque. La motivation entre nature et culture Le système hédonique est activé par le chocolat, pour ceux qui l'aiment par nature Engagé dans une situation donnée, l'individu exprime une certaine motivation ; simplement dit de l'« entrain » (ou enthousiasme). En pédagogie, l'on parle de « motivation situationnelle ». L'entrain est lui-même fonction d'une motivation plus individuelle correspondant aux attraits personnels de la situation ; par exemple, l'entrain d'un étudiant dans l'étude d'un ouvrage particulier sera en partie dépendant de son goût pour la lecture. On peut parler à ce niveau d'une « motivation habituelle » ; motivation apte à engager l'individu plus ou moins dans toutes les situations favorables à son expression. La motivation habituelle est prioritairement déterminée par les intérêts profonds de l'individu ou « motivations intimes » et accessoirement par des éléments liés à son histoire, à son développement. Le plaisir (cf. Système hédonique) est le critère central de ce niveau de motivation puisqu'il signale l'adéquation des intérêts avec une forme d'expression possible. En pédagogie, l'on parle de « motivation contextuelle » : c'est par une motivation contextuelle d'ordre esthétique qu'un élève assistera avec ravissement à un opéra alors qu'à la piscine, c'est le pur plaisir de nager qui l'enthousiasmera. Ces degrés de motivation entre l'intime et le vécu des expériences successives suffirait à décrire un individu isolé, sans relation, puisqu'il lui suffirait de se laisser dériver au grée des opportunités qui se présenteraient sans avoir aucun compte à rendre. Mais nous savons avec Sartre que « l'individu est une abstraction », et que la culture est présente au cœur de l'homme, via la communication, l'éducation, les associations. Si la nature participe par le plaisir à la motivation, la culture (contrariant en partie la spontanéité) implique le renforcement dans la motivation du critère de l'autonomie. Très tôt l'enfant complète les plaisirs du « manger » ou du « regarder » par la satisfaction de manger ou de regarder ce qu'il entend manger et regarder ; très tôt l'autonomie s'impose à lui comme un instinct essentiel, instinct qui sera diversement reconnu par ses parents. Réagissant aux interférences d'ordre culturel avec ses désirs, le besoin d'autonomie pousse l'individu à rester le maître de ses choix. La motivation quand elle est déterminée par le plaisir et le sentiment d'autonomie est dite « intrinsèque ». Pour intime qu'il soit, le besoin d'autonomie n'est pas uniquement une posture défensive, il peut s'exprimer en particulier par le besoin de réussite (Atkinson (1983)). Mais une réussite qui ne répondrait qu'à une nécessité sociale, à une injonction éducative, sera dite « motivée extrinsèquement ». Alors que certaines personnes issues d’une certaine culture y voient une motivante nourriture, d’autres n’y pensent même pas En résumé : « Une activité qui est pratiquée pour elle-même, pour son contenu est dite intrinsèquement motivée, tandis qu’une activité qui est pratiquée pour ses effets - pour l’obtention d’une conséquence positive ou pour l’évitement d’une conséquence négative - est dite extrinsèquement motivée.[17] » Finalement, privée de satisfaction ou de conviction, une personne motivée extrinsèquement n'est pas essentiellement intéressée par l'activité en soi. Dans l'enseignement, cette motivation s'attachera à l'obtention d'une note, d'une appréciation positive du professeur, d'un diplôme. L'estimation d'un degré de motivation extrinsèque ne doit pas masquer la complexité à la base de la motivation et faire tomber dans un schématisme dans lequel motivations ou individus d'un type ou d'un autre seraient distingués sans grande prudence. Des échelles de motivation basées sur ce modèle essayent d'encadrer cette discrimination. Cette polarité « intrinsèque/extrinsèque » a été développée comme un continuum dans la théorie de l'autodétermination (Deci & Ryan, 1985, 1991). Ces auteurs définissent plusieurs degrés d'autonomie (ou perte d'autonomie) en fonction de l'intensité de l'assimilation des contraintes culturelles, depuis la simple prise en compte (« régulation identifiée ») jusqu'à l'« oubli » des aspirations initiales (« régulation externe », opportunisme), le degré intermédiaire étant une intériorisation des contraintes (« régulation introjectée »). Cependant, cette gradation appliquée à l'apprentissage ne réduit pas le paradoxe du « vouloir l'autonomie » de l'apprenant et l'effet de double contrainte qui en résulte au détriment de l'autonomie ; à ce titre « Ne pas faire obstacle à l'autodétermination ! » est un mot d'ordre de première importance. La théorie de l’autodétermination parle de « motivation autodéterminée » quand le besoin d'autonomie joue un rôle prioritaire ; elle y ajoute le besoin de compétence et le besoin d’appartenance sociale ; trois besoins psychologiques formant selon elle la base de la motivation humaine. Bases biologiques impliquées dans la motivation Les neurosciences ont mis, ces dernières années, en lumière les différentes bases biologiques impliquées dans la motivation. Elles se composent d'hormones, et de différentes parties du système nerveux central. Ces dernières serviront d'éclairages, afin de mieux comprendre certains types de motivation, expliqués ci après. Hormones et motivation Une motivation, servant à l'accomplissement d'assouvissement primaire tels que les comportements agressifs et sexuels, peut être expliqué par l'augmentation de certaines hormones. Il est bien connu, en effet, que lors de l'adolescence par exemple, le taux d'hormone est corrélé positivement, et significativement aux comportements agressifs et tournés vers le sexe. Mais il est bien évident, que ces décharges hormonales, ne sauraient être l'explication unique de comportements plus évolués. Hypothalamus et motivation Indication de l'hypothalamus L'hypothalamus peut être également associé à la motivation de comportement assouvissant certains besoins physiologiques tels que la soif et la faim. Cet « expert » du système végétatif, est le « commandeur » de ces comportements. En effet, « l'hypothalamus peut être considéré comme un véritable ordinateur de la vie végétative qui programme les composantes physiologiques de la faim, de la soif, de la sexualité, de l'ovulation, les rythmes de base du sommeil, etc. »[18]. De plus, ce deuxième facteur explicatif de la motivation est directement relié au système limbique, qui est au centre des émotions humaines, et ainsi, permet de déclencher, ou inhiber, des comportements agressifs. Par exemple, la stimulation de l'hypothalamus médian ventral entraîne le déclenchement de la lutte, alors qu'au niveau dorsal, il déclenche la fuite. L'hypothalamus latéral, stimulé cholinergiquement, déclenche soit la soif, soit l'agressivité. Système hédonique et motivation Le système hédonique, ou les réseaux déterminant dans la sensation de plaisir, participe évidemment au déclenchement de cette force qu'est la motivation. Skinner a illustré cela avec sa boîte, où des rats étaient directement stimulés au niveau de ces centres nerveux. Ceux ci préféraient mourir de faim, ou passer par dessus un grillage électrifié, plutôt que d'arrêter de se stimuler. Sources de motivation Besoins Article détaillé : besoin. Besoins physiologiques Ce genre de motivations, est vu comme telle, par la théorie de la pulsion de Hull (1943, 1952)[19]. Les plus faciles à analyser, au moins superficiellement, sont celles basés sur des besoins physiologiques évidents. Cela inclut la faim, la soif et le désir d’échapper à la douleur. L’analyse des processus qui sous-tendent de telles motivations peut utiliser les recherches sur les animaux, en éthologie, en psychologie comparative et en psychologie physiologique, et celle des processus hormonaux et du cerveau dans ce qui semble commun au moins pour tous les mammifères et probablement tous les vertébrés. Cependant : chez les humains, ces motivations de bases sont modifiées et transformées par des influences sociales et culturelles de plusieurs genres : par exemple, aucune analyse de la faim chez les humains ne peut ignorer le problème des troubles de l’appétit comme l’anorexie et l’obésité, pour lesquels les parallèles chez les autres animaux est peu clair ; même chez les animaux, il est clair que les modèles antérieurs homéostase « manqueapprovisionnement » ne sont plus adéquats car de nombreux animaux se nourrissent par précaution plutôt que sur la base de réactions, le cas le plus évident étant celui de la préparation à l’hibernation. Ainsi, l'activation de l'hypothalamus, qui déclenche des comportements innés, ne peut se faire que par la présence de stimuli intérieurs, couplés à des stimuli environnementaux. Cependant, ces derniers peuvent prendre des formes très complexes (culture...), ce qui démontre que la motivation même des comportements innés n'est pas si simple qu'on pourrait le croire au premier abord. Autres motivations biologiques À un autre niveau, on trouve d'autres motivations ayant une base biologique évidente mais qui ne sont pas nécessaires pour autant à la survie immédiate de l’organisme. Cela inclut les motivations puissantes pour le sexe, le soin parental et l’agression : là encore, les bases physiologiques sont similaires chez les humains et les autres animaux, mais les complexités sociales sont plus grandes chez les humains (ou peut-être comprenons-nous mieux ceux de notre propre espèce). Dans ces domaines, des analyses à partir de l’écologie comportementale et de la sociobiologie ont offert de nouvelles approches dans les dernières décennies du XXe siècle, mais restent controversées. Peut-être similaire, mais à un autre niveau, est la motivation pour rechercher une stimulation nouvelle — appelée exploration, curiosité ou recherche d’une excitation. Un problème crucial dans l’analyse de telles motivations se pose quand elles ont un composant homéostatique, qui peut augmenter avec le temps s’il n’est pas déchargé ; cette idée fut un composant clé des analyses du début du XXe siècle comme, par exemple, chez Freud et Konrad Lorenz, et elle est un facteur important de la psychologie populaire de la motivation. « La perspective psychodynamique cherche à découvrir les motifs et les influences inconscientes qui s'organisent autour des pulsions sexuelles et agressives pour orienter le comportement (Freud 1915) »[20]. Les décennies ultérieures, mieux informées au niveau biologique cependant, impliquent que de telles motivations sont situationnelles et apparaissent quand elles sont (ou semblent être) nécessaires pour assurer la bonne forme de l’animal ; elles se résorbent sans conséquence quand leur occasion passe. Buts secondaires Les besoins biologiques secondaires importants tendent à engendrer des émotions plus puissantes et donc des motivations plus importantes que d'autres besoins. L'une des études les plus connues est celle d'Abraham Maslow avec sa célèbre pyramide des besoins. Une distinction peut être faite entre motivation directe et indirecte. C’est par exemple le cas entre un cadre de travail agréable et la rémunération liée à cette activité. Autres types de besoins Outre les besoins physiologiques, d'autres types de besoins peuvent intervenir en tant que source de motivation. Les besoins psychologiques tels que les besoins d'estime de soi, d'accomplissement, de pouvoir, d'intimité, etc. sont une source importante, ainsi que les besoins sociaux tels le besoin d'avoir des relations interpersonnelles. Émotions Les émotions, telles que l'amour, la peur, etc. sont également d'importantes sources de motivations. Cognitions Certaines sources de motivation font appel à la cognition, comme par exemple, les buts que nous nous fixons et les valeurs auxquelles nous adhérons. Autocontrôle L’autocontrôle de la motivation est de plus en plus compris comme un sous-ensemble de l’intelligence émotionnelle. Une personne peut être très intelligente selon une définition conservatrice (mesurée par de nombreux tests d’intelligence), mais non motivée pour dédier son intelligence à l'accomplissement de certaines tâches. La théorie de l'expectation (ou des attentes, ou encore de l'espérance) de Victor Vroom fournit une valeur (la valence — cf. théorie de Vroom) qui montre cette idée d’autocontrôle, c'est-à-dire cette envie de poursuivre un but particulier. L’autocontrôle est souvent en contraste avec le processus automatique de stimulus-réponse, comme dans le paradigme du comportement de B.F. Skinner. Sources externes Certaines sources externes à l'organisme peuvent nous motiver ou influencer notre comportement et éventuellement devenir des motivations internes. Par exemple, le renforcement positif ou l'apprentissage par observation sont deux formes de sources externes qui à la longue peuvent recruter de l'intérêt. Coercition La plus évidente forme de motivation externe est la coercition, quand l’évitement de la douleur ou d’autres conséquences négatives a un effet immédiat. Quand une telle coercition est permanente, elle est considérée comme un esclavage. Bien que la coercition soit considérée du point de vue éthique comme répréhensible par beaucoup de philosophies, elle est largement pratiquée sur les prisonniers et aussi sous la forme de la conscription. Les critiques du capitalisme moderne déclarent que sans réseaux de protection sociale, l’esclavage des salariés serait inévitable. Motivation de contrôle Le contrôle de la motivation n’est compris que d’une manière partielle. Il y a de nombreuses approches de l’« entraînement à la motivation », mais beaucoup sont considérées comme de la pseudoscience par les critiques. Pour comprendre comment contrôler la motivation il est d’abord nécessaire de comprendre pourquoi tant de gens manquent de motivation. Dans les années récentes, des activités non rémunérées comme le surf sur l’Internet sont devenues des préoccupations croissantes pour les employeurs, notamment ceux des nations dites riches. Certaines entreprises ont utilisé des tactiques contraignantes pour contrer ce qui est perçu comme une menace, d’autres essayent de définir certaines limites et la plupart appliquent des représailles dans les cas extrêmes. Même pour les utilisateurs « à domicile », la dépendance à Internet, aux jeux vidéo ou à la télévision pose un problème de désir. Leur utilisation peut être expliquée par une boucle de renforcement positif rapide par fourniture d’endorphine, une famille ersatz et l'alimentation de la curiosité. On sait que les connexions neuronales sont augmentées par la répétition de l’activité, ce qui signifie qu’il est plus facile de recommencer une action (l’habitude) que de faire quelque chose de nouveau. La question clé pour la motivation est alors : quelles activités engendrent une réponse émotionnelle positive, et lesquelles ne le font pas ? Les réponses à cette question sont explorées de plus en plus par la neuropsychologie. « [Parmi] les principaux thèmes des neurosciences cognitives [on trouve la] neurobiologie des états de vigilance et de motivation mis en jeu par les comportements orientés vers un but. [21] » On sait que pour la plupart des gens, les activités qui comprennent de fortes impressions audiovisuelles ont un effet émotionnel plus important. Des informations seulement issues d'un texte, à l’inverse, sont habituellement peu motivantes. Cela semble intuitif vu que lire est une capacité entraînée à un haut niveau cortical alors que de grandes parties du cerveau sont affectées au traitement de l’audiovisuel. Comme les humains sont des animaux sociaux, il apparaît aussi naturel que les connexions sociales jouent un rôle crucial dans la motivation. On connaît peu de choses sur la manière dont le cerveau humain traite de telles relations, mais on peut assurer qu’elles sont puissantes. Comme des raisons personnelles peuvent gêner les programmes de contrôle des motivations, on essaye d’apprendre aux enseignants et dirigeants à trouver des relations pour leurs sentiments personnels ailleurs qu’avec leurs étudiants et employés. Organisation À côté des approches directes à la motivation, commençant tôt dans la vie, il est des solutions qui sont plus abstraites mais peut-être néanmoins plus pratiques pour l’automotivation. Dans la pratique, chaque livre-guide de motivation inclut au moins un chapitre sur la bonne organisation des tâches et buts de chacun. On indique par exemple qu’il est indispensable de maintenir la liste de ce qui est fait et de ce qui reste à faire et d’éviter que la routine ne fasse baisser l’attention. Beaucoup d’organiseurs de poche qui gèrent ces listes ne font que supprimer ce qui est fait au lieu de le garder dans une liste séparée. Il existe des programmes plus sophistiqués qui montrent l’évolution du réseau. Un aspect intéressant et relativement négligé par la sociologie est la nature d’assuétude des jeux de rôle qui utilisent un système de points d’expérience et des « niveaux » pour motiver le joueur et l'inciter à continuer ; quand il a gagné suffisamment de points, il peut progresser au niveau suivant, et obtenir ainsi de nouvelles facultés et un statut supérieur dans la communauté, s’il y en a une. Bien que de nombreux systèmes électroniques aient un concept de base des priorités, peu explorent cette possibilité de manière communautaire. Notes 1. ↑ Georg Christoph Lichtenberg, Le Miroir de l'âme, Corti, 1997 (ISBN 2714306101). 2. ↑ Ludovic Robberechts, Essai sur la philosophie réflexive, J. Duculot, 1971, p. 45 (ISBN 2870370504). 3. ↑ a et b Roger Moyson, Le Coaching — Développer le potentiel de ses collaborateurs, De Boeck Université, deuxième tirage 2004, p. 58. 4. ↑ (en) Maslow, Motivation and personality, Harper, New York, 1954. 5. ↑ a et b Paul Pellemans, Le Marketing qualitatif — Perspective psychoscopique, De Boeck Université, p. 41 (ISBN 2804115895). 6. ↑ Gustave-Nicolas Fischer et Jacqueline Vischer, L'Évaluation des environnements de travail — la Méthode diagnostique, De Boeck Université, p. 23, (ISBN 2804126110). 7. ↑ Frédérick Herzberg et Charles Voraz, Le Travail et la Nature de l'homme, Entreprise moderne d'édition, Paris. 8. ↑ Robert Francès, Motivation et efficience au travail, Mardaga, 1995; 9. ↑ Sylviane Fritz, Moi et le management — Être l'acteur de son développement personnel, De Boeck Université, p. 67 (ISBN 2804126722). 10. ↑ (en) J. R. Hackman et G. R. Oldham, « Motivation through the design of work: Test of a theory », in Organizational Behavior and Human Performance no 16, p. 250. 11. ↑ Voir notamment l'ouvrage de Burrhus F. Skinner, Pour une science du comportement : le béhaviorisme, Delachaux et Niestlé, Paris, 1979 (traduction de la version anglaise de 1974). 12. ↑ (en) Vroom, Work and motivation, New York: Wiley, 1964. 13. ↑ Michel Amiel, Francis Bonnet et Joseph Jacobs, Management de l'administration, De Boeck Université, p. 66 , ISBN 2804126153). 14. ↑ (en) J. S. Adams, « Toward an understanding ok inequity », in Journal of abnormal and social psychology, vol. 67, no 5, p. 422. 15. ↑ (en) J. S. Adams, « Inequity in social exchange », in L. Berkowitz, Advances in experimental social psychology, Academic press, New York, vol. 2, p. 267. 16. ↑ (en) Michale Apter, The Experience of Motivation, 1982. 17. ↑ Sylvie Piché, Précurseurs motivationnels des performances sportive et scolaire, Université Laval, 2003. 18. ↑ Alain Lieury, Psychologie générale, cours et exercices, Dunod, Paris, 2000, p 220 (ISBN 2-10-005273-X). 19. ↑ (en) Hull, Behavior system, Yale U. Press, New Heaven, 1952. 20. ↑ Carol Tavris et Carole Wade, Introduction à la psychologie — Les Grandes Perspectives, De Boeck Université, p. 267 (ISBN 2804132846). 21. ↑ Jean Delacour, Une introduction aux neurosciences cognitives, De Boeck Université, p. 14 (ISBN 2804128180). Voir aussi Articles connexes Préférence ; Pédagogie ; Boîte de Skinner ; Nootropique. Bibliographie Jean Louis Muller, Olivier Carré, Nathalie Esnault : "Motiver aujourd'hui, c'est possible" éditions ESF 2007 (1ère édition 2003) (ISBN 2228884456). Carol Tavris, Carole Wade, Introduction à la psychologie — Les Grandes Perspectives, Boeck Université (ISBN 2804132846) ; Gaston Cuendet, François Nakobogo, Yves Émery, Motiver aujourd'hui — Facteur clé de succès en période de mutation, Les Éditions d'Organisation, col. « Pocket Business », Paris, 1986 2708107011) (ISBN ; Alain Lieury, Psychologie générale, Dunod, Paris, 2000 (ISBN 210005273X) ; (en) J. Nuttin, Motivation, Planning and Action — A Relational Theory of Behaviour Dynamics, Leuven University Press (ISBN 9061861543) ; Paul Diel, Psychologie de la motivation, Petite Bibliothèque Payot, 1991 (1re éd. 1969) (ISBN 2228884456). Liens externes (fr) Un article sur les liens entre motivation et autodétermination : L'entretien motivationnel et la théorie de l'autodétermination. (fr) CARPEDIEM (Coordination d'Actions en Réseau pour l'Étude, le Développement et l'Intégration de l'Entretien Motivationnel) . (fr) La motivation au travail — Actupsy ; Un dossier sur la motivation à l'école [1] (fr)[pdf] Sur les théories de Maslow et Herzberg (université de Lille) ; (fr) Site complet sur la théorie du renversement ; (fr) AFDEM (Association Francophone de Diffusion de l'Entretien Motivationnel). La version du 15 mars 2006 de cet article a été reconnue comme « article de qualité » (comparer avec la version actuelle). Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu. La version du 15 mars 2006 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration. Portail de la psychologie Portail de la sociologie Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Motivation ». Cet article est régi pour les droits associés par la licenceLicence de documentation libre GNU. Utilise du matériel provenant dearticle"Motivation". Approfondissement : les lois de l'Apprentissage Intérêt Les enseignants sont amenés à faire usage d'agents renforçateurs afin de permettre aux élèves d'acquérir des connaissances. Cette technique utilisée de manière plus ou moins intuitive par les enseignants ou les parents se réfère aux théories de l'apprentissage. Une meilleure connaissance de ses lois sur l'apprentissage permet d'augmenter l'étendue des possibilités d'intervention. Objectifs Connaitre l'une des principales lois de l'apprentissage : le conditionnement opérant. Savoir reconnaitre les différentes procédures afin d'appréhender de manière plus complète le comportement d'un élève. Volet connaissances Le comportement : Le comportement peut être défini comme la partie de l’activité d’un organisme qui se manifeste à un observateur. Il s'agit donc d'une réponse observable et mesurable d'un individu. Ainsi si nous voulons parler de la violence d'un élève, nous essayerons de la traduire en comportement. Ces comportements pourraient donc être : donner des coups, crier. Une loi de l'apprentissage : le conditionnement opérant Le principe de base de ce type d'apprentissage est énoncé par la loi de l'effet de Thorndike (1874-1949) qui stipule que le comportement d'un individu est fonction de ses conséquences. En effet selon cet auteur "un comportement s'élabore et se maintient, ou au contraire s'élimine, selon la nature récompensante ou punitive de ses conséquences". Un autre théoricien important dans ce domaine est Skinner. L'apport de ce dernier réside dans une systématisation des recherches sur le conditionnement opérant. Il a notamment défini la notion de renforcement comme un événement qui, lorsqu'il se produit en conséquence d'un comportement, en augmente la probabilité d'apparition. Pour exemple, si un élève travaille sur un exercice et que l'enseignant le félicite pour son action alors le comportement de féliciation de l'enseignant et un renforçateur du comportement de l'élève. Skinner a distingué différentes procédures du conditionnement opérant : - la procédure de renforcement positif : correspond à l'augmentation de la probabilité d’apparition du comportement lors de la présentation d'un stimulus appétitif (agréable). Ainsi, on fait suivre le comportement par un renforçateur appétitif. ex : on donne un bon point à l’élève après qu’il ait récité correctement sa poésie. - La procédure de renforcement négatif : correspond à l'augmentation de la probabilité d'apparition d'un comportement lors du retrait d'un stimulus aversif (désagréable). Ainsi le sujet est dans une situation aversive à laquelle il peut mettre fin par un comportement. ex : L’enfant est puni, s'il se calme, il pourra ne plus être la risée de ses camarades. - La procédure de punition négative : correspond à la diminution de la probabilité d'apparition du comportement lors de la présentation d'un stimulus aversif. Ainsi, on fait suivre le comportement par la présentation d’un stimulus aversif. ex : l’enfant se chamaille, on le réprimande. - Procédure de punition positive : correspond à la diminution de la probabilité d'apparition d'un comportement lors du retrait d'un stimulus appétitif. Ainsi, le sujet est dans une situation agréable et lorsqu’il émet un certain comportement cette dernière prend fin. ex : L’enfant est retiré du jeu si il se chamaille Un petit détour par le document ci-dessous, si vous désirez connaitre une autre loi de l'apprentissage : le conditionnement classique. LE CONDITIONNEMENT I. Introduction La psychologie est l'étude des comportements. Dans la mesure où l'on conçoit que le comportement résulte d'un apprentissage, on comprend l'intérêt qu'à pu avoir la notion de reflex conditionné pour les psychologues du début du siècle : Intérêt théorique mais aussi méthodologique car Pavlov a proposé une méthode permettant d'étudier l'apprentissage dans des situations controlées. II. La notion de conditionnement : Pavlov et le reflex conditionné Définition : Le conditionnement est une forme simple d'apprentissage que l'on appelle apprentissage associatif, association entre une stimulation et une réponse. Au départ, on a un stimulus qui ne suscite aucune situation puis il acquiert la capacité à la provoquer. Les psychologues proposent que toutes nos conduites seraient une somme de reflex conditionnels. L'historique : Cette notion de reflex conditionnel, on la doit à Pavlov (1849-1936). Au départ, c'était un physiologiste et un médecin russe, ses premiers travaux concernaient l'étude des glandes digestives chez l'animal. Il étudiait les sécrétions salivaires chez le chien et il avait remarqué que les chiens commençaient à saliver lorsqu'ils entendaient les pas du garçon de laboratoire qui amenait la nourriture. Il a appelé cette sécrétion gastrique anticipée, la sécrétion psychique, véritable objet d'étude sur ses travaux sur le reflex conditionnel. Lorsqu'on parle de reflex ce n'est pas un automatisme, c'est ce que nous appelons une réaction, c'est-à-dire la réponse d'un organisme à une stimulation du milieu. Conditionnel signifie que la réaction n'est pas le fruit d'un montage inné mais c'est quelque chose de changeant simplement parce que le milieu change, l'individu s'adapte aux exigences du milieu. La réaction est quelque chose d'appris en fonction de certaines régularités provenant du milieu. L'adaptation correspond à l'évolution des espèces ; quand Darwin parle d'adaptation, il parle d'une espèce entière (adaptation phytogénétique). On insiste donc sur le caractère maléable de l'individu qui modifie son comportement en fonction du milieu dans lequel il vit, cela soulève la question de l'inné et de l'acquis. Pour les théories innéistes, nos comportements seraient déterminés de façon biologique ; pour les théories empiristes, elles insistent sur la plasticité des individus pour lesquels nos comportements résulteraient des expériences passées avec le monde. III. Le conditionnement classique I on présente de la nourriture à un chien affamé, à tous les coups il se produit une réaction de salivation qui n'intervient qu'avec certains stimuli. Cependant, on sait qu'il est possible de faire en sorte que la présentation du stimuli provoque la réaction de salivation. Il suffit de présenter au chien la sonnette juste avant de lui donner la nourriture, au bout d'un certain temps, après un nombre suffisant de présentation sonnette-nourriture, on va constater que le chien salive dès la présentation du premier stimulus. C'est ce phénomène que Pavlov a appelé le réflex conditionnel. On parle de conditionnement parce qu'un processus qui ne provoquait pas systématiquement de réaction acquiert la capacité à provoquer cette réaction, aspect de l'environnement qui devient un déterminant comportemental, il s'est établi une sorte de connection entre le stimulus et la réponse. Les différentes composantes d'un conditionnement : - La réaction inconditionnelle : C'est la réponse d'un organisme à une situation venant du milieu, cette réponse est déclanchée de façon absolue par le stimulus approprié (ex : La salivation en réponse à la nourriture). - Le stimulus inconditionnel : C'est l'événement du milieu qui déclanche la réaction inconditionnelle (ex : La nourriture). C'est indispensable pour établir un conditionnement, on appelle cela un renforcement. - Le stimulus neutre : C'est l'élément du milieu qui ne déclenche pas la réaction inconsciente à laquelle on s'intéresse (ex : La sonnette). - Le stimulus conditionnel : C'est le stimulus neutre qui change de statut au cours de l'expéreince, après qu'il ait été présenté suffisamment de fois, la sonnette déclenche la salivation. C'est son rôle physiologique qui s'est transformé puisqu'il est maintenant capable de provoquer une réponse. - Réponse conditionnelle : Réponse de l'organisme à la stimulation conditionnelle (salivation lors de la sonnette). On parle de stimulus conditionnel car il va provoquer des réactions sous certaines conditions, il faut que le stimulus conditionnel précède le stimulus inconditionnel et que la présentation en conjonction de ces deux stimuli aient eu lieu suffisamment de fois. La différence entre la réaction inconditionnelle et la réaction conditionnelle, pour certains théoriciens ce principe serait une substitution c'est-à-dire que le stimulus inconditionnel est devenu inutil, mais si on supprime le stimulus inconditionnel l'extinction va se produire c'est-à-dire que la sonnette ne peut plus déclencher la salivation. Un certain nombre d'auteurs considèrent que le conditionnement ne se fait pas dans un stimulus de substitution mais de signalisation, le stimulus conditionnel devient un signal biologique. Notion de renforcement secondaire ou conditionnement d'ordre supérieur : Le stimulus inconditionnel se déclenche naturellement sans apprentissage et c'est sur cette réaction naturelle au départ que va jouer le stimulus conditionnel. L'organisme a intégré un nouvel apprentissage dans son répertoire d'adaptation au milieu. Ce nouveau reflex conditionné va pouvoir servir de base à l'acquisition d'autres conditionnements. Prenons l'exemple d'un chien qui salive à l'apparition de la lumière, si on fait sonner une cloche avant ou en même temps que la lumière s'allume sans présenter de viande il apprendra à saliver au seul son de la cloche, tout se passe donc comme si la lumière était un stimulus inconditionnel et la cloche un nouveau stimulus conditionnel. IV. Le conditionnement classique : Acquisition d'une réponse conditionnelle Exemples classique de réactions conditionnelles : Réactions sanitaires, palpebrale (fermeture de paupière), électrodermale. - Réaction palpebrale : Consiste à fermer les paupières lorsqu'un stimulus physique risque de rentrer dans l'oeil, jet d'air envoyé dans la paupière, après conditionnement on s'aperçoit qu'un simple bruit peut entrainer la fermeture de la paupière. - Réaction électrodermale : La peau a la capacité de conduire le courant électrique, cette mesure est liée à l'état émotif du sujet, par exemple on sait que la résistance de la peau augmente si on fait entendre un bruit fort, qui fait peur (stimulus inconditionnel), avant ce bruit on peut présenter un flash lumineux qui devient un stimulus conditionnel. Les relations entre stimulus conditionnel et stimulus inconditionnel : Pour produire une réponse conditionnelle la nature du stimulus est important. Garcia et Koelling, phénomène d'inversion conditionné. Expérience pour montrer que certains stimuli conditionnels sont mieux amènes que d'autres. Expérience avec des rats, on va les entraîner à boire de l'eau salée ou sucrée donc elle a un certain goût. En même temps que l'animal boit, on lui présente un stimulus extérieur qui représente une lumière ou un bruit. On utilise des stimuli composés de deux choses, un goût associé à une caractéristique audio-visuelle. Pendant l'acquisition on va chercher à rendre désagréable ces stimuli composés. Pour cela, deux solutions, on apparie le stimulus composé soit à un agent émétique (-> Trouble digestif) soit à un agent douloureux (-> Choc électrique). Pour vérifier l'apprentissage on va mesurer le taux de lapement d'un tube qui contient de l'eau, soit eau avec un goût particulier (stimulus gustatif) soit de l'eau sans goût associée à un stimulus extérieur, la lumière ou le bruit (stimulus audio-visuel). Lorsque le stimulus conditionnel est gustatif, l'apprentissage est plus efficace avec un agent émétique, avec une caractéristique audiovisuelle l'apprentissage est plus efficace avec un agent douloureux. Il y a une relation entre le renforcement et le stimulus conditionnel, l'apprentissage est d'autant plus efficace que la nature du stimulus conditonnel peut être associé à la nature du renforcement. La nature du stimulus conditionnel est important sur la production d'une réponse conditionnelle. Ceci est utilisé dans certaines thérapies comportementales lorsque l'on veut éliminer certaines conduites. Le principe est de présenter de façon systématique un stimulus aversif lors de l'apparition de la conduite que l'on cherche à faire disparaître (alcoolisme, tabagisme...). Les conditions dans lesquelles il est possible d'établir une réponse conditionnelle : Il faut qu'il y ait préalablement une réponse inconditionnelle. Il faut que le stimulus neutre soit présenté suffisamment de fois associé au stimulus inconditionnel. La principale condition est celle d'une conjonction dans le temps entre le stimulus neutre et le stimulus inconditionnel. Il faut toujours que le début du stimulus neutre précède le début du stimulus inconditionnel. Il doit toujours avoir une continuité dans le temps qui va toujours dans le même sens. Pour établir une réaction conditionnelle la règle est qu'il y ait une conjonction dans le temps entre le stimulus neutre et le stimulus inconditionnel, cela pose un problème car cela veut dire que toutes les stimulations qui interviennent dans le stimulus inconditionnel sont susceptibles de devenir conditionnelles. Donc, un simple bruit provenant de la salle d'expérimentation peut ainsi supprimer une réponse conditionnelle ou en allonger la latence, phénomène d'inhibition externe qui va impliquer d'isoler le sujet pour mener à bien un apprentissage. La force de réaction conditionnelle et extinction : Pour rendre compte de la force d'une réaction conditionnelle il importe de préciser les caractéristiques des réactions en fonction de trois paramètres : La fréquence, l'amplitude et la latence. La fréquence : Après un certain nombre de présentations du stimulus neutre et du stimulus inconditionnel on voit apparaître le stimulus conditionnel, réaction stabilisée, elle va apparaître de façon constante avec une fréquence de 100%. A chaque fois que l'animal salive la fréquence s'accroît en fonction du nombre de renforcements. L'amplitude : Paramètre qui rend compte de la quantité de réponses. L'amplitude s'accroît en fonction du nombre de renforcements jusqu'à devenir stable. La latence : Délai entre la présentation du stimulus conditionnel et la réaction conditionnelle. La latence diminue en fonction du nombre de renforcements. A partir de la première réaction conditionnelle les facteurs qui jouent sur la force de la réponse sont au nombre de deux, le nombre de répétitions de la conjonction entre le stimulus conditionnel et le stimulus inconditionnel, c'est-à-dire avant la première réponse conditionnelle, on va pas encore parler de renforcement, avant chaque présentation de la conjonction entre ces deux stimulations va augmenter un potentiel exitatif nul au départ. Mais il faut que ce potentiel exitatif atteigne un certain seuil pour traduire une exitation visible. Deuxième paramètre, l'intensité du stimulus conditionnel, lorsqu'on la diminue la force de la réponse diminue et lorsqu'on augmente l'intensité la force de réponse augmente. L'extinction d'une réaction conditionnelle : Si on arrête de donner la nourriture au bout d'un moment la force de la réponse diminue jusqu'à ce qu'elle disparaisse. La résistance à l'extinction, la réaction est d'autant plus difficile à éteindre qu'elle a été beaucoup renforcée. Si après l'établissement de la réponse conditionnelle on laisse s'écouler un certain temps c'est plus difficile à éteindre. L'extinction est aussi plus difficile si on espace les essais renforcés et non renforcés. Phénomène de récupération spontanée, une réaction conditionnelle est éteinte, on laisse le sujet au repos. Si au bout de quelques jours on présente de nouveau le stimulus conditionnel il arrive qu'il redevienne actif et qu'il produise une réponse conditionnelle. Cette récupération spontanée est plus élevée lorsqu'on laisse s'écouler du temps entre la fin de l'extinction et la nouvelle présentation du stimulus conditionnel. Le conditionnement n'a pas totalement disparu, il est simplement inhibé. V. Le conditionnement instrumental = Le conditionnement opérant A. Introduction C'est un conditionnement qui consiste à faire en sorte qu'un comportement apparaisse chez l'animal pour ensuite le récompenser. Lorsque ce comportement aura été récompensé suffisamment de fois, le conditionnement sera établi. L'animal aura tendance à mettre en oeuvre ce comportement afin d'obtenir une récompense. On a vu que dans le conditionnement classique la récompense n'apparaît pas après un comportement émis par l'animal mais après un stimulus conditionnel. Skinner, il s'agit d'une boîte qui comprend une mangeoire pour recevoir de la nourriture ainsi qu'un levier sur lequel il suffit d'appuyer sur le levir et faire apparaître une boulette de nourriture, il va encore le faire quelques fois par hasard. Lorsque l'on mesure l'intervelle de temps entre deux pressions successives du levier on constate que cette intervalle de temps diminue et au bout d'un moment l'animal occupe tout son temps à appuyer sur le levier et à manger. B. Définition du conditionnement instrumental Une certaine réponse que le sujet donne entraîne une conséquence particulière, on dit que le sujet a appris à associer la production d'un comportement avec l'apparition d'un certain renforcement. Le conditionnement instrumental correspond donc à une modification de la probabilité de la réapparition d'une réponse. Cette modification est entraînée par l'apparition d'un événement particulier, ça peut être aussi le retrait d'un événement particulier. Cet événement particulier eest qualifié de renforçateur. Le comportement du sujet est comme un instrument qui permet d'obtenir un effet quelconque. Ce sont les actions du sujet qui opèrent des changements dans l'environnement. C. Expériences Miller et Konorsky ont voulu voir si on pouvait mettre en place un conditionnement classique en prenant comme stimulus neutre une stimulation proprioceptive. Stimulus qui consistait à fléchir la patte du chien, cette flexion intervenait avant que la nourriture soit présentée, il s'agissait de voir dans quelle mesure cette flexion pouvait provoquer une réponse de salivation. Au bout d'un certain temps le conditionnement classique avait réussi c'est-à-dire dès qu'on pliait la patte le chien salivait mais les chercheurs se sont aperçus que le chien flechissait lui même de façon spontanée la patte. L'animal avait appris à associer une réponse à une conséquence particulière. D. Différences avec le conditionnement classique La contingence entre deux événements est une relation de nécessité entre ces deux événements. A cause de ses propriétés renforçantes la nourriture rend la réponse plus probable. Dans une situation de conditionnement classique, ce n'est pas le comportement de l'animal qui détermine l'apparition du renforcement, c'est l'expérimentateur lui-même qui fixe cette apparition. Ce qui importe donc dans une situation de conditionnement instrumental c'est la contingence entre le stimulus renforçateur et la réponse. On parle aussi de conditionnement opérant car c'est une action de l'animal qui est à l'origine du conditionnement. Le comportement opérant se manifeste spontanément et non en réponse à une stimulation spécifique. On parle de conditionnement répondant car le sujet apprend à répondre de façon directe à un stimulus qui provient de l'environnement. Le conditionnement opérant met plus en avant l'action spontanée de l'animal. En conditionnement classique la réponse conditionnelle est analogue à la réponse inconditionnelle. Le renforçateur entretient avec la réponse une relation fonctionnelle, c'est-àdire qu'il y a un lien fonctionnel entre la nourriture et le fait de saliver. En conditionnement instrumental il y a aucune relation fonctionnelle ou aucun lien de cause à effet entre la réponse et le renforcement. Ex., répondre au téléphone est un conditionnement opérant, le stimulus discriminatif étant répondre au téléphone. En conditionnement opérant un stimulus discriminatif nous informe qu'à tel moment ou face à telle caractéristique de l'environnement telle réponse donnée sera suivie d'un renforcement, le stimulus discriminatif est à l'origine du conditionnement opérant. La sonnerie occasionne le comportement opérant de répondre au téléphone. Le stimulus discriminatif ne nous oblige pas à répondre, il contrôle la réponse. Alors qu'en conditionnement classique le stimulus conditionnel nous oblige à répondre. E. Les différents types d'apprentissages instrumental Il y a aussi des renforçateurs qui vont correspondre à des événements aversifs (désagréables). Catégorisation en fonction du caractère aversif ou appétitif, selon la présence ou l'absence de l'événement conséquent. Quand l'événement conséquent est présent, on va parler de contingence positive, c'est quand l'émission de la réponse provoque une conséquence particulière. Quand il y a une absence d'événement conséquent on parle de contigence négative, c'est-à-dire que l'émission de la réponse se traduit par une absence de conséquence (ex., enfant qui fait son intéressant, on fait mine d'avoir rien vu). Conséquence appétitif, ex. enfant félicité pour avoir ramassé ses jouets. Quand cela reproduit le comportement on parle de renforcement positif. Conséquence aversif, ex. enfant punit pour avoir fouillé la pharmacie. On parle de punition positive car il le fait moins. Absence de l'événement conséquent, ex. enfant qui ne reçoit pas d'attention des adultes lorsqu'il utilise un langage grossier. Evénement conséquent appétitif, mais il y a absence de cette conséquence, cela va diminuer la réponse, on parle alors de punition négative. Absence d'événements conséquents, ex. le conducteur qui ralenti pour éviter une contravention, comportement aversif, renforcement négatif, désagréable. Notion de contingence : C'est une relation de nécessité entre deux choses. Par ex., la récompense est un type particulier de contingence que l'on appelle renforcement positif. La punition est un autre type de contingence que l'on appelle punition positive. F. Les différents types de renforcement, notion de renforcement et de punition Le renforcement : Qu'il soit positif ou négatif, il se traduit toujours par une augmentation de la probabilité de réponse. Le renforcement positif est tout ce qui apparaît ou ce qui est introduit dans la situation et qui augmente la force de la réponse. Ex., la nourriture qui est introduit en tant que conséquence de l'appui sur le levier ou la récompense que l'on donne à l'enfant comme conséquence d'avoir rangé ses jouets. Le renforcement négatif est quelque chose qui disparaît de la situation et qui augmente la force de la réaction. Augementation de la probabilité de réponse par le retrait de l'événement particulier. Ex, l'arrêt du choq électrique lorsque l'animal presse sur le levier ou l'arrêt du mal de tête quand on prend de l'aspirine. Le renforcemnt négatif donne lieu à deux types d'apprentissages, par échappement et par évitement. L'échappement est lorsque l'individu essaie de se soustraire à une situation aversive dès que le stimulus commence à apparaître (ex, aspirine). L'évitement est lorsque l'individu se soustrait à une situation aversive en l'évitant, c'està-dire avant que le stimulus aversif commence à apparaître. La punition : Elle se caractérise par une diminution de la force d'apparition d'une réponse. Ex. quand l'animal appui sur le levier -> choc électrique ou contravention à l'automobiliste qui va trop vite. G. Réflexion sur l'efficacité d'un apprentissage, nature d'un renforcement et des punition utilisées. Notion de programme de renforcement Récompense / Punition : L'efficacité d'un apprentissage dépend de la nature des renforcements et des punitions utilisées. Ex, on considère actuellement que l'apprentissage par récompense est plus efficace qu'un renforcement par punition. Il a été montré que la punition est moins efficace car si elle supprime temporairement une réaction elle ne l'affaiblit pas. Quand la punition est efficace c'est qu'elle a aidé l'individu à changer son comportement. Pour que la nouvelle conduite se maintienne il est nécessaire de la renforcer par des récompenses. Délai entre la réponse et le renforcement : Programme de renforcement : Il y a d'autres facteurs qui jouent sur l'apprentissage, par exemple la quantité de renforcement ou le délai entre chaque renforcement. On se pose la question pour savoir si pour mener à bien un apprentissage l'individu doit être récompensé à chaque fois ou de temps en temps. Le programme de renforcement spécifie les relations entre la réponse et les renforcements. Il existe différents types de programmes de renforcement. Les programmes de renforcement continus où chaque réponse est suivie d'un renforcement, on considère que ce type de progression est efficace surtout au début de l'apprentissage pour sa mise en place. Deuxième type, les programmes de renforcement partiels ou intermitant, les renforcements se produisent quelques fois et non pas à chaque fois. Ce renforcement partiel est plus efficace que le renforcement continu, l'apprentissage dans ces conditions est plus difficile à mettre en place mais il est plus résistant à l'extinction. Plusieurs types de renforcements partiels : Premier, ils prennent en compte le nombre de réponses pour déterminer le délai entre deux renforcement, par ex. on peut décider de renforcer la réponse une fois sur 20. On peut aussi décider de tirer au hasard la réponse renforcée, ex. l'individu qui joue au tiercé. Deuxième type, ils prennent en compte le moment où la dernière réponse a été fournie pour déterminer quand il doit avoir un renforcement, c'est-à-dire que l'obtention du renforcement dépend d'un temps qui s'écoule. L'expérimentateur peut donner le renforcement à chaque minute, dans la mesure où la réponse est correcte. Efficacité de ces programmes : Les programmes de renforcement continus favorisent la mise en place de l'apprentissage, par contre ils résistent assez mal à l'extinction. Dans les renforcements partiels ou intermitants ils donnent à des débits de réponses plus élevés basés sur le hasard. VI. Conditionnement classique et instrumental, aspect théorique On peut se demander en quoi ces deux formes de conditionnement renvoient à deux formes d'apprentissage. Certains théoriciens considèrent qu'il s'agit d'une seule et même forme d'apprentissage. Pour défendre leurs positions ils s'appuient sur les similarités qui existent entre ces deux types de conditionnement. Il y a besoin à chaque fois d'un renforcement, d'une contiguité temporelle entre le renforcement et le stimulus conditionnel dans un cas (renforcement classique) ou d'une contiguité temporelle entre le renforcement et la réponse pour ce qui est du renforcement instrumental. Pour ces deux types de conditionnement il faut répéter cette association. De façon générale, la force de la réponse augmente au fur et à mesure que l'on donne des renforcements. En l'absence de renforcements il y a une extinction progressive de la réponse. D'autres théoriciens considèrent qu'il s'agit de deux types distincts d'apprentissage. Leur premier argument, dans un cas le renforcement déclenche la réponse alors que dans l'autre cas le renforcement apparaît comme conséquent de la réponse. Dans un cas la réponse est déclenchée automatiquement par le stimulus inconditionnel et dans l'autre cas la réponse est découverte par hasard. Association entre deux stimulus alors que dans l'autre cas, association entre une réponse et un renforcement. A. Le conditionnement classique Statut du stimulus conditionnel / stimulus inconditionnel : Premier type de modèle, stimulus substitution, par ex. Pavlov va expliquer le conditionnement par un mécanisme de substitution, c'est-à-dire que progressivement le stimulus conditionnel devient équivalent au stimulus inconditionnel. Ce stimulus conditionnel est donc capable de remplacer le stimulus inconditionnel. Deuxième type, stimulus réponse, le stimulus conditonnel ne s'associe pas au stimulus inconditionnel mais plutôt à la réponse inconditionnelle. Dans l'expérience de la réaction salivaire, a priori la réponse conditionnelle et inconditionnelle est la même chose, c'est-à-dire que l'animal réagit à la lumière mais on va chercher les différences. Premier argument, la réaction salivaire va être une composante de l'ensemble du comportement alimentaire. La présentation de la nourriture (stimulus inconditionnel) déclenche la salivation mais aussi des mouvements de mastication, de déglutition de la part de l'animal. Ces mouvements de mastication et de déglutition n'interviennent pas lorsqu'on présente la sonnerie ou la lumière. La présentation prématurée serait désavantageuse pour l'animal. Autre ex., conditionnement pavlovien du rythme cardiaque, pour mettre en place ce conditionnement on va exposer l'animal à un son suivi d'un choc électrique. Dans un situation de ce type, la réaction inconditionnelle est due au choc électrique (qui est donc le stimulus inconditionnel), se traduit systématiquement par une augmentation du rythme cardiaque. Par contre, la réaction conditionnelle qui est due au son peut se traduire aussi bien par une augmentation ou une diminution du rythme cardiaque. La représentation du stimulus inconditionnel : Selon certains auteurs, comme Sokolov, la stimulation donnerait lieu à la formation d'un modèle interne ou à une représentation, et lorsque deux stimulus sont présentés de façon contingente, il y a une association qui se créée entre ces deux modèles internes ou ces deux représentations et c'est ça qui reproduirait le conditionnement. B. Aspects théoriques du conditionnement instrumental Le renforcement correspond à une recherche de satisfaction, d'un soucis d'équilibre biologique ou d'un simple principe de contiguité temporelle ? Le rôle du renforcement est de faire acquérir ou de sélectionner une réponse qui existait déjà dans le répertoire du sujet ? 1. Ce à quoi correspond le renforcement ? Les théories behavioristes ou comportementales considèrent l'apprentissage comme quelque chose qui résulte d'une association entre les stimulations sensorielles et les réponses motrices. La théorie de Guthrie : Pour rendre compte de l'apprentissage il a formulé la théorie de la contiguité, c'est la contiguité temporelle entre un stimulus et une réponse qui est responsable de l'association stimulus - réponse. Thorndike : Pour rendre compte de l'apprentissage il a formulé la loi théorique de l'effet, c'est-àdire que le renforçateur serait efficace parce qu'il provoque une satisfaction chez le sujet. La loi de l'effet : Au plus est le plaisir provoqué par une réponse suite à une stimulation, au plus fort sera renforcée l'association stimulus-réponse, et à l'inverse, au plus fort est le déplaisir provoqué par une réponse suite à une stimulation, au plus fort sera l'affaiblissement de l'association stimulus-réponse. Skinner propose la loi empirique de l'effet qui insiste plus sur la nécessité d'identifier les circonstances où apparaît le renforcement. La notion de clef est la notion de contingence de renforcement. 'C'est l'occurence simultanée d'une réponse et de certains événements conséquents (renforcement) qui accroîent la probabilité que des conséquences du même type se produisent à nouveau dans des circonstances analogues'. Dans la mesure où la conséquence d'une action est plus positive c'est-à-dire qu'elle provoque une satisfaction chez le sujet, l'organisme cherchera à faire réapparaître cette réponse dans des circonstances similaires. Hull évoque un besoin d'équilibre biologique, il va parler d'homéostasie biologique pour rendre compte du fait que l'organisme cherche à maintenir ses fonctions biologiques dans un état d'équilibre. 'Chaque fois qu'une réponse arrive en contiguité avec une stimulation, cette conjonction permet de réduire un besoin au niveau de l'organisme, il y a une association entre ce stimulus et la réponse'. Le renforcement est donc défini comme quelque chose qui correspond à une réduction de l'intensité du besoin. Tout ce qui est renforcement permet de refaire l'équilibre biologique. 2. Le rôle du renforcement ? Dans les conceptions classiques (Skinner, Thorndike), le renforcement agit sur les mécanismes qui déterminent l'émission d'une réponse. Son rôle est de rendre l'emission d'une réponse plus probable qu'elle ne l'était avant, l'individu apprend à donner une réponse appropriée à la stimulation. D'autres auteurs considèrent que le rôle du renfocement ne serait pas de faire acquérir une réponse mais plutôt de sélectionner une réponse qui existerait déjà dans le répertoire du sujet. C. Généralisation conditionnelle et discrimination 1. La généralisation conditionnelle Une fois que l'on a établi une stimulation à un stimulus conditionnel, un stimulus autre (stimulus connexe) peut provoquer une réaction. L'efficacité de ces stimuli connexes est d'autant plus grande qu'ils sont semblables au stimulus original. Phénomène essentiel dans la vie courante car chaque aspect du stimulus ne peut pas être conditionné. Interprétation de Hull : Il commence à faire le lien entre un potentiel exitatif et inhibitif. Selon Hull, lors de l'apprentissage le stimulus conditionnel va provoquer un potentiel exitatif. Selon que ce potentiel dépasse ou non un certain seuil il donne lieu à une réponse plus ou moins forte. La présentation non renforcée d'un stimulus provoque au contraire un potentiel inhibitif. Les stimuli connexes donnent lieu à un potentiel exitatif généralisé dont la grandeur dépend de leurs ressemblances avec le stimulus original (de départ). De la même façon, le potentiel inhibitif se généralise en fonction aussi de la ressemblance avec le stimuli de départ. VII. Conclusion sur les interprétations théoriques du conditionnement, examens de ce qui différencie les modèles behavioristes par rapport aux modèles neurophysiologiques ou cognitivistes A. Interprétation behavioriste : Guthrie, Hull, Skinner Dans chacune des théories on cherche à rendre compte des déterminants environnementaux de l'apprentissage, c'est-à-dire que l'on cherche à décrire la variation des comportements en fonction des conditions environnementales. Les interprétations se limitent toujours aux observables de la situation. ces observables sont les stimuli en tant qu'ils déterminent les réponses et les réponses en tant qu'elles sont déterminées par les stimuli. Skinner, les changements qui interviennent dans l'organisme résultent obligatoirement de la simultanéité entre une réponse et certains événements conséquents à cette réponse. C'est le fait que deux choses arrivent en même temps qui accroît la probabilité de donner une réponse analogue dans des circonstances similaires. L'apprentissage ne résulte pas des modifications des représentations internes élaborées par l'individu, il y a une liaison qui se créée entre des stimuli et des réponses. B. Différences avec les autres types d'interprétation 1. Les interprétations neurophysiologiques Les théories neurophysiologiques se centrent plutôt sur la façon dont ces facteurs environnementaux agissent au niveau des circuits neuronaux. Tout ce qui se passe pendant une conduite se passe à la fois au niveau du corps et du cerveau. Ces théories cherchent à décrire l'état du cerveau avant et après l'apprentissage. Ces interprétations sont modernes, Pavlov proposait d'interpréter la liaison conditionnelle entre stimulus et réponse. Le phénomène important était une liaison entre le stimulus conditionnel et le stimulus inconditionnel qu'il décrivait comme une sorte de connection physiologique qui s'établissait au niveau du cortex entre les centres récepteurs du stimulus conditionnel et du stimulus inconditionnel. Lorsqu'il s'est établi cette connection neuronale, il suffit de présenter le stimulus conditionnel, 'La présentation du stimulus conditionnel irradie le stimulus inconditionnel et provoque une réponse'. 2. Interprétation cognitiviste Tolman : C'est à lui que l'on doit les premières explications théoriques type cognitiviste de l'apprentissage (1940). Il décrit l'apprentissage d'un labyrinthe, en se déplaçant dans le labyrinthe on élabore une image de l'environnement c'est-à-dire une carte des lieux, cette image interne va être utilisée pour se déplacer de nouveau dans le labyrinthe. Cette fois-ci on postule que l'apprentissage aboutit à une représentation interne de la structure du monde. Ces représentations internes intercallées entre les stimuli et les réponses vont conduire l'individu à agir d'une certaine façon. Il fait l'hypothèse que ces représentation sont stockées dans une mémoire représentationnelle. L'apprentissage ne se limite plus à un système d'actions et de perception mais en plus de représentations. Définitions cognitivistes Apprentissage associatif : Il consiste à former dans une mémoire représentationnelle par des processus cognitifs (ex., perception, attention...) une structure cognitive qui conserve et organise l'information concernant les différents éléments qui surviennent dans la situation. La cognition : C'est l'ensemble des processus mentaux qui s'intercallent entre les stimuli et la réponse, et qui transforment l'apport sensoriel, le traduisent en code abstrait ou représentation, l'entreposent en mémore et le repêchent plus tard. Quand on parle de cognition on parle de différentes étapes dont l'attention, la perception, la représentation, la récupération des informations... Les cognitivistes considèrent qu'il y a certains processus cognitifs qui représentent le monde et d'autres processus qui décident des actions à effectuer en fonction de ces représentations. On réintroduit l'esprit comme causal et la détermination du comportement se fait par la boîte noire. Dans les théorie béhavioristes la notion de renforcement est fondamentale mais pas dans les théories cognitivistes. Conclusion On a essayé de comprendre la différence entre les explications behavioristes, cognitivistes et neurophysiologiques à travers l'étude de l'apprentissage. La grande différence entre une explication behavioriste et cognitiviste est que l'explication behavioriste se limite aux données de la situation alros que l'explication cognitiviste évoque l'existence de processus internes. La mode est plutôt aux explications cognitivistes car elles sont plus humanistes. Bibliographie DE LA GARANDERIE A, Les profils pédagogiques, Centurion, 1980 DELANNOY C, L'intelligence peut-elle s'éduquer ?, Hachette, 1992 GAONAC'H D, Manuel de psychologie pour l'enseignement, Hachette, 1995 GIURGEA E, L'héritage de Pavlov, Mardaga, 1995 LE NY J-F, Le conditionnement et l'apprentissage, LUSSIER F, Neuropsychologie de l'enfant : troubles développementaux et de l'apprentissage, Dunod, 2005 PARAVY G, Médiation éducative et éducabilité cognitive : autour du PEI, Chronique sociale, 1996 RAMOZZI-CHIAROTTINO Z, De la théorie de Piaget à ses applications, Centurion, 1989 RAQUIN B, La PNL au quotidien : découvrir ses comportements psychologiques, Jouvence, 2004 REUCHLIN M, Mémoire, conditionnement, évolution, Colloque Université René Descart, 5 décembre 1980 THOMAS R, Les attitudes, Que sais-je ?, PUF, 1993 WINNYKAMEN F, Apprendre en imitant ?, PUF, 1990 Limites et précautions Ces différentes informations présentées dans ce volet sur l'apprentissage ne doivent pas être prises comme des règles de conduite auquelles les enseignants auraient à se conformer parce qu'elles seraient déduites d'une connaissance scientifique fondamentale assurée. Ces dernières sont présentées dans le but d'initier à un échange entre des faits expérimentaux vérifiés et le monde de l'enseignement. Il est donc important de percevoir ce contenu comme un outil de lecture des apprentissages et comportements d'un individu. En espérant simplement que cet apport vous permettra face à une difficulté d'apprentissage ou de comportement de pouvoir envisager les choses de manière multiple. Pour aller plus loin Rivière, V. (2006). Analyse du comportement appliqué à l’enfant et l’adolescent. Presses Universitaires du Septentrion