Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) deuxième épisode du Roman d’un Acteur un film écrit, joué et mis en scène par Philippe Caubère après avoir été improvisé sous l’œil de VÉRONIQUE COQUET, CLÉMENCE MASSART et PASCAL CAUBÈRE réalisé par Bernard Dartigues Produit par Véronique Coquet Pour La Comédie Nouvelle et Melocartoon Page 1/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film LE ROMAN d'UN ACTEUR épopée burlesque en onze épisodes composé de deux parties : 1ère Partie L’ÂGE d'OR 1er épisode : Les Enfants du Soleil 2ème épisode : Ariane ou l'Âge d'Or (Ariane I) 3ème épisode : Jours de Colère (Ariane II) 4ème épisode : La Fête de l'Amour 5ème épisode : Le Triomphe de la Jalousie 6ème épisode : Les Marches du Palais Les Enfants du Soleil, La Fête de l'Amour et Le Triomphe de la Jalousie composent La Trilogie Amoureuse, qui raconte l'histoire d'amour de Clémence et Ferdinand au Théâtre du Soleil. Ariane I et II évoquent la création de L'Âge d'Or à la Cartoucherie, et Les Marches du Palais la rupture d'Ariane et Ferdinand après la présentation de Molière au Festival de Cannes. 2ème Partie LA BELGIQUE 7ème épisode : Le Chemin de la Mort (Le Vent du Gouffre I) 8ème épisode : Le Vent du Gouffre (II) 9ème épisode : Le Champ de Betteraves 10ème épisode : Le Voyage en Italie 11ème épisode : Le Bout de la Nuit Les aventures de Bruno et Ferdinand à l'Atelier Théâtral de la Nouvelle Belgique dirigé par Armand Delbarre. Le Champ de Betteraves, Le Voyage en Italie et Le Bout de la Nuit composent La Trilogie Belge qui raconte l'errance de Ferdinand au pays des betteraves après l'échec de Lorenzaccio au Palais des Papes. Page 2/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film GÉNÉRIQUE Image Éclairages Pascal Caubère Roger Goffinet Christian Baggen Charlie Van Damme Cadre Bernard Dartigues Pascal Caubère Erwann Elies Régie son et direction technique Philippe Olivier dit “ Luigi ” Chef opérateur du son Jean-Louis Richet Régie lumières Roger Goffinet Décor Sophie Comtet Srcipte Anna Certovka Montage Bernard Dartigues en collaboration avec Philippe Caubère Montage son et mixage Philippe Olivier dit “ Luigi ” Assistants opérateurs Thomas Benet Olvier Broutin Marion Dartigues Nicolas Rideau Photos Jean-Claude Bourbault Attachée de presse Eva Simonet Communication Bonne Question ! Administration Marion Dartigues Producteurs associés Jacqueline Dartigues Frédéric Comtet Produit par Véronique Coquet Pour La Comédie Nouvelle et Melocartoon Laboratoire Auditorium Format son Telcipro Auditel 35 mm Dolby stéréo Musiques : - Dies Irae,Verdi (H. von Karajan) - Limelight, Charlie Chaplin. Page 3/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Résumés Ariane ou l’Age d’Or et Jours de Colère (Ariane I et II) On retrouve Ferdinand face aux terribles difficultés de l’apprentissage du métier de comédien. En effet, c’est bien à Ariane, la grande Ariane de la Cartoucherie que le pauvre Ferdinand va se trouver confronté. Un voyage qui ne devait durer que quelques jours et qui va durer plus de deux ans. S’il est vrai qu’Ariane ou 1’Âge d’Or aurait pu être intitulé “la longue marche”, celle qui a conduit Ariane et ses comédiens vers les premières séquences du futur Âge d’Or, ces “jours de colère” sont ceux au cours desquels, in extremis, le spectacle se fait et finalement se joue. Tout au long de ces heures fiévreuses, on passera par les plus grandes espérances et par les pires désillusions. Des colères terribles éclateront, se succédant comme des explosions dans un dépôt de munitions. Ferdinand profite de la situation pour tenter de façon grotesque de prendre le pouvoir, suivi par Max qui, de façon non moins grotesque, retournera sa veste quand il verra l’alcool et la mauvaise conscience terrasser le putschiste... Page 4/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film PRÉSENTATION DU FILM ARIANE OU L’AGE D’OR ou “ Les acteurs sont des poètes ” Le deuxième épisode du Roman d’un Acteur : Ariane ou l’Age d’Or et le troisième : Ariane II ou Jours de Colère furent en fait les deux premiers spectacles créés au théâtre en 1986. Je n’avais pas encore en tête l’idée folle que toutes les improvisations faites un an plus tôt dont j’avais tiré ces deux spectacles seraient le brouillon (un brouillon souvent abouti) du grand projet du Roman. Mais ces deux spectacles connurent un tel succès que je ne pus, à l’issue de leurs représentations, enterrer toute cette matière sans y jeter un dernier coup d’oeil. Il y en avait 140 heures... Il me fallut pour tout visionner plus d’un bon mois. Au bout du compte, l’évidence me sauta aux yeux : j’avais, sans le savoir, improvisé une histoire et il allait falloir la raconter jusqu’au bout. Même en étant sévère, des 140 heures en resteraient 33 : bonjour l’aventure ! Mais, c’est vrai, le “noyau dur” de l’aventure, l’aventure dans l’aventure, ce fut Ariane ou l’Age d’Or. Raconter au public, à tous les publics, ce personnage. Cette femme dont le destin me fit croiser le chemin en 1971, qui me prit sous son aile et m’enseigna le métier d’acteur et le métier d’homme, On me demande souvent si “ce n’était pas trop dur” et parce que mon film est noir, contrasté, burlesque, j’ai du mal à faire comprendre que ces années d’apprentissage furent des années de bonheur extrême, intense, des années de joie. J’ai retrouvé là-bas ce dont je croyais que l’adolescence m’avait privé à jamais : l’enfance. Ça ne veut pas dire qu’il fallait (qu’il faut) devenir naïf ou idiot pour entrer au Théâtre du Soleil, encore moins pour y rester, mais qu’il fallait retrouver l’enfance ; c’est-à-dire la fraîcheur, la force, l’audace, la cruauté et la clairvoyance. Et là, sous le regard d’Ariane, ce regard si désiré, si terrible mais si libérateur, on pouvait trouver la liberté et s’envoler sur les ailes de l’imagination. Un jour dans un journal, Ariane a titré un article : “ Les acteurs sont des poètes ”. Que cette pièce, aujourd’hui ce film (j’ai assez parlé à l’occasion de la sortie des Enfants du Soleil de ce que je pensais des relations intimes et naturelles entre le théâtre et le cinéma) que ce film donc, soit la réponse éclatante, vivante et joyeuse à ce titre en forme de défi. Qu’il célèbre encore et toujours l’aventure du “Soleil”, de sa créatrice et de ses enfants. Qu’il en devienne un jour la légende. Et que, dans ce Festival d’Avignon au cours duquel le cinéma Utopia me permet de le présenter, ce festival quinquagénaire dont il est dit partout qu’il est dédié aux comédiens, il raconte à la jeune génération ce que fut L’Age d’Or : le seul spectacle qu’un metteur en scène moderne tira de ses comédiens pour mieux le leur offrir et même le leur abandonner ; et la jeunesse de l’un d’entre eux, le plus jeune à l’époque, le plus modeste, le plus ardent : Ferdinand Faure. Philippe Caubère, 18 juin 1996 Page 5/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film BIOGRAPHIE DE PHILIPPE CAUBÈRE Né le 21 septembre 1950, à Marseille. 1968-71 : comédien au TEX, Théâtre d'Essai d'Aix-en-Provence, créé et dirigé par Éric Eychenne, en compagnie de Maxime Lombard, Jean-Claude Bourbault et Bruno Raffaëlli. 1971-76 : comédien au Théâtre du Soleil, en compagnie de Maxime Lombard, Jean-Claude Bourbault et Clémence Massart, dans 1789, 1793 et L’Âge d’or. Janvier 76 : commence, parallèlement à son travail de comédien, l’écriture de ce qui sera édité vingt-trois ans plus tard sous le titre Les Carnets d’un jeune homme. 1977 : joue Molière dans le film d'Ariane Mnouchkine. 1978 : met en scène et joue Dom Juan de Molière au Théâtre du Soleil, en compagnie de Maxime Lombard, Jean-Claude Bourbault, Clémence Massart, Jonathan Sutton et Françoise Jamet. 1979 : comédien, en compagnie de Bruno Raffaëlli, à l'Atelier Théâtral de Louvain-la-Neuve (Armand Delcampe), sous la direction d'Otomar Krejca. Interprète Lorenzo dans Lorenzaccio de Musset, au Palais des Papes, pour le Festival d'Avignon et en tournée, et Touzenbach dans Les Trois sœurs de Tchékhov. De 1980 à 81 : écriture, et improvisations sous la direction de Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart, qui donneront l’année suivante La Danse du diable et, vingt ans après, L’Homme qui danse. Mars 1981 : création d’une première version de La Danse du diable, au “ Ciné-Rio ” à Bruxelles (Stéphane Verrue et Christian Baggen). Mai : fin de l’écriture des onze Carnets d’un jeune homme. Juillet : la version finale de La Danse du diable est créée à la Condition des Soies pour le Festival d'Avignon (Bernard Faivre d’Arcier). De 1981 à 83 : représentations au Théâtre des Quartiers d’Ivry (Philippe Adrien) et au Théâtre Edouard VII (repris par Véronique Coquet), puis en tournée en France et en Europe. De 1983 à 85 : improvisations, écriture et répétitions (avec, en particulier, Clémence Massart et Bruno Raffaëlli) pour un projet de film Le Roi misère, qui deviendra finalement Le Roman d'un acteur. Fondation avec Véronique Coquet de la société de production “ La Comédie Nouvelle ”, qui permettra, jusqu’à aujourd’hui, de produire l’ensemble du travail. Page 6/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Avril 1986 : création d’Ariane ou l'Âge d'or au Théâtre Tristan Bernard (Edy Saïovici). Octobre : création de Jours de colère (Ariane II) en alternance avec Ariane I au Théâtre des Arts Hébertot (Véronique Coquet), suivie d’une tournée des deux spectacles en France et en Europe, pendant toute l’année 87. Premier trimestre 1988 : édition du texte et du spectacle (enregistrement audio) de La Danse du diable par la “ Comédie Nouvelle ” (coffret repris plus tard par Joëlle Losfeld). De septembre 1988 à mars 1989 : création des Enfants du soleil de La Fête de l'amour et du Triomphe de la jalousie, joués en alternance au Théâtre des Arts Hébertot (Félix Ascot). D’août à décembre 1989 : interprète Joseph dans les films d’Yves Robert La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, d'après l'œuvre de Marcel Pagnol. Avril 1991 : création du Chemin de la mort et du Vent du gouffre, joués en alternance au Théâtre de la Renaissance (Niels Arestrup et Jean-Jacques Gomila). Janvier 1992 : création du Champ de betteraves, du Voyage en Italie et du Bout de la nuit, joués en alternance au Théâtre de la Renaissance. Janvier 1993 : création des Marches du palais et premier essai du Roman d'un acteur (les onze spectacles en alternance) au Théâtre Daniel Sorano de Toulouse (Jacques Rosner.) Juillet : création du Roman d'un acteur au Cloître des Carmes, à l’invitation d’Alain Crombecque pour le Festival d’Avignon (Bernard Faivre d’Arcier). De septembre 93 à juillet 1994 : tournée en France et en Belgique du Roman d'un acteur et de La Danse du diable, et édition de l’album-photos de Michèle Laurent Le Roman d'un acteur au Cloître des Carmes (repris par Joëlle Losfeld). Septembre 1994 : édition chez Joëlle Losfeld de la première moitié du texte du Roman : L’Âge d’or. De septembre à décembre 1994 : Le Roman d'un acteur au Théâtre de l'Athénée, à Paris (Patrice Martinet) filmé intégralement par Bernard Dartigues. Série de représentations de La Danse du diable au Théâtre Jean Vilar de Suresnes (Olivier Meyer). Juillet 1995 : dernières représentations de La Danse du diable au Théâtre des Carmes (André Benedetto) en Avignon. Mise en scène de Que je t'aime ! de Clémence Massart, créé au Théâtre des Carmes, puis donné à Paris au Théâtre Tristan Bernard (Edy Saïovici) et en tournée en France. Page 7/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Septembre : lecture jouée de poèmes d’Aragon à la fête de l’Huma à l’invitation de Charles Silvestre. Janvier 1996 : sortie du film de Bernard Dartigues Les Enfants du soleil au cinéma Max Linder (Jean-Jacques Zilberman, Brigitte Aknin et Vincent Melilli) à Paris, puis dans toute la France. Juillet : création du spectacle Aragon en deux parties : Le Communiste et Le Fou sur l’île du Frioul pour le “ Festival des îles ” (Maurice Vinçon). De décembre 96 à avril 1997 : Aragon au Café de la Danse à Paris (Sylvia Uzan et Loïc Barrouk) et à La Manufacture des Œillets à Ivry (Éric Danel). Février-mars 1997 : sorties des films Ariane ou l’Âge d’or et Jours de colère au cinéma Max Linder. Mai : présentation en Sélection Officielle (hors compétition) au Festival de Cannes et sortie simultanée à Paris du film Les Marches du palais. De mai 1997 à février 1998 : tournée Aragon dans toute la France. Juillet-août 1998 : tournage d’Aragon sur l’île du Frioul par Bernard Dartigues et sortie sur Canal + des quatre premiers films du Roman. Lectures jouées de Marsiho et de Vues sur l’Europe d’André Suarès, au Frioul et au Théâtre du Peuple à Bussang (Jean-Claude Berrutti). Février 99 : sortie des Carnets d’un jeune homme (1976-1981) aux éditions Denoël. 1er mai : présentation de la première partie du film Aragon (Le Communiste) à la Cinémathèque française pour l’association des “ Amis de l’Huma ” en présence de Robert Hue et de Lise London. Juillet : création du spectacle Marsiho au Théâtre des Salins de Martigues (Laurent Ghilini et Michèle Hettiger). 23 janvier 2000 : premier essai de Claudine ou l’éducation au Théâtre des Salins. 23 juin : premier essai du Théâtre selon Ferdinand au Théâtre des Salins. Juillet : création de Claudine et le théâtre à la Carrière de Boulbon pour le Festival d’Avignon (Bernard Faivre d’Arcier), édition du texte de la pièce chez Joëlle Losfeld, et sortie vidéo et DVD d’Ariane ou l’Âge d’or, Jours de colère et Les Marches du Palais chez les films du Paradoxe. Septembre-octobre : tournée en France de Claudine et le théâtre. Page 8/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Novembre-décembre : Claudine et le théâtre au Théâtre de l’Athénée à Paris. Janvier à mars 2001 : deuxième tournée de Claudine et le théâtre. 21 septembre 2001 : création de 68 selon Ferdinand (Octobre et Avignon) au Théâtre du Chêne Noir (Gérard Gélas) en Avignon. Septembre à décembre : tournée des deux nouveaux spectacles, en alternance avec les deux épisodes de Claudine et le théâtre. Mai 2002 : lecture jouée de Recouvre-le de lumière d’Alain Montcouquiol au cloître des Jésuites à Nîmes, à l’occasion du cinquantenaire de la féria. Projets 2002 Lectures jouées de Recouvre-le de lumière : le 16 août, au “ Banquet du livre ” (Jean-Michel Mariou), à Lagrasse, dans l’Aude. Et les 6 et 7 septembre, à la chapelle du Méjean (Actes-Sud) en Arles. Octobre : parution de 68 selon Ferdinand (Octobre et Avignon) chez Joëlle Losfeld et tournée des deux épisodes. Novembre-décembre : création du spectacle à Paris, au Théâtre du Rond-Point (Jean-Michel Ribes). Sortie de deux nouveaux films du Roman d’un acteur : La Fête de l’amour et Le Triomphe de la jalousie, en alternance avec Les Enfants du soleil, sous le titre global La Trilogie amoureuse, dans la salle Jean Tardieu du Théâtre du Rond-Point. La première partie du Roman, soit les six films, sera projetée en décembre sous son titre : L’Âge d’or. Projets ultérieurs Printemps/été 2003 : création du spectacle Recouvre-le de lumière d’Alain Montcouquiol aux arènes de Nîmes, suivie d’une tournée d’été dans toutes les arènes françaises (ainsi que quelques lieux de théâtre), en suivant la saison tauromachique. Hiver 2003 : création de Recouvre-le de lumière à Paris, en alternance avec celles de Marsiho et Vues sur l’Europe d’André Suarès, sous le titre global : Le Sud. 2004 : reprise du travail d’écriture et préparation du dernier volet de L’Homme qui danse (deux nouveaux spectacles), dont la création est prévue pour la rentrée d’octobre 2004. Celle de l’intégrale l’est pour le Page 9/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film printemps/été 2005. Restera à monter et sortir les cinq films de la deuxième partie du Roman d’un acteur : La Belgique, en éditer le texte, sortir le film Aragon, filmer L’Homme qui danse, en livrer “ l’édition finale ”, puis “ tourner ” et filmer Le Sud. Après, c’est la retraite… Page 10/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Arguments du réalisateur, Bernard Dartigues, pour un film de 33 heures LE ROMAN D’UN ACTEUR 1 rôle principal 6 grands rôles 16 premiers rôles 48 seconds rôles 44 petits rôles Casting terminé. Les 115 personnages seront interprétés par Philippe Caubère. Il jouera également le téléphone anxieux, la cafetière interminable, le pigeon très ramier, la mobylette moqueuse, l’avion content de décoller et cent autres accessoires. Pourquoi faire un film à partir de 11 spectacles de 3 heures, écrits et interprétés par un homme seul ? Parce que cette expérience est unique, parce qu’elle est insensée et fascinante. Sur scène, Philippe Caubère a déjà fait rire et pleurer plus de 600.000 spectateurs. Son défi d’auteur et de comédien, psychologiquement et physiquement épuisant, est d’ores et déjà gagné : festival d’Avignon 93, tournée dans les grandes villes de France et des pays francophones, apothéose et dernières de l’intégrale du Roman d’un Acteur à Paris l’hiver dernier, au théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet. Plus tard, grâce à l’édition des textes, leur interprétation dans d’autres mises en scène par d’autres comédiens sera possible, mais il ne sera plus jamais possible de voir la performance irremplaçable, le jeu original du créateur. Il fallait en faire un film parce que le cinéma est le seul moyen capable de transposer pour un large public le spectacle vivant, éterniser la quête de l’auteur-interprète, perpétuer la communication entre l’acteur et son public grâce à des images et des sons de qualité. Il fallait, dans une grande salle, ressusciter la représentation idéale. N’est-ce pas une des grandes missions du cinéma que de témoigner pour la postérité et d’administrer la preuve indiscutable que l’œuvre a existé. Frégoli interprétait magistralement sur scène 60 personnages, nous n’avons plus que le témoignage de quelques spectateurs, plus aucune trace. Antonin Arthaud, Raimu, Louis Jouvet, Dullin, Michel Simon ont subjugué des salles entières. Pour la mémoire des générations présentes et à venir, seuls les rôles qu’ils ont interprétés dans des films persisteront. La durée de ce film peut paraître une folie, mais des films très longs et aussi différents que Le Mahabharata, Shoah, Heimat ou Le Décalogue ont trouvé leur public. Page 11/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film Enfin, Caubère joue sa vie, livre impudiquement aux spectateurs qu’il captive, ses doutes, ses échecs, la dérision de ses victoires, l’humour et la tendresse, Caubère joue “ notre vie ”. Ce film de 33 heures sera également un grand documentaire sur le métier d’acteur, un document sociologique sur la décennie d’après 68. Caubère plonge à chaque représentation plus profond dans son jeu. Paris, cet hiver, a vu les dernières séances du Roman d’un acteur qu’il ne jouera plus par la suite. Et pour un réalisateur, quel exercice fascinant que celui qui consiste à capter au mieux la précision prodigieuse de ce soliste et à faire partager au spectateur idéal (et sans aucun intermédiaire) le plaisir d’entrer dans l’univers mental d’un homme-acteur, voyage magique dans un esprit, exploration rare dans un monde de réalisme, d’humour et de poésie. Le premier épisode Les Enfants du Soleil, ouvre la grande saga. Le Roman d’un Acteur commence là par l’arrivée de Ferdinand Faure à la Cartoucherie. Parce que là s’engage sa vie dans un lieu théâtral, là débute aussi son éducation (ou initiation) avec Ariane Mnouchkine. C’est une histoire d’amitié : les trois copains du Théâtre Révolutionnaire d’Aix en Provence viennent conquérir Paris. C’est une histoire de théâtre : ils intègrent une compagnie légendaire et affrontent sa fascinante directrice. Ferdinand et Clémence se rencontrent, se font du bien, se font du mal, et découvrent que c’est une histoire d’amour. Bernard DARTIGUES. Page 12/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film BIOGRAPHIE DE BERNARD DARTIGUES – Réalisateur – École Nationale de Cinéma (Vaugirard) Promotion “ Philippe de Broca ” 1963-1965 Carte professionnelle (Centre National du Cinéma) de : - Chef Monteur de long métrages, - Chef Opérateur, - Réalisateur de courts et longs métrages. Successivement : - Assistant réalisateur à l’O.R.T.F. en 1965-66 - Assistant de Jacques DEMY et Philippe de BROCA - Chef Opérateur pour, entre autres, Jean-Michel BARJOL, Albert LAMORISSE, Robert LAPOUJADE... - Chef Monteur pour Pierre DESGRAUPES (Cinq Colonnes à la Une), Jacques NAHUM, Jean COSMOS, Jean CHAPOT, Jacques DOILLON… - Réalisateur d’une quarantaine de courts métrages pour l’Office du Film Canadien, l’Institut Géographique National, la Cinémathèque du Ministère de l’Agriculture, le Seuil Audiovisuel, Les Films du Centaure, Intervidéo, Antenne 2, FR3, SIIS... - Réalisateur de spots publicitaires - Réalisateur d’un long métrage (198 ”) : La Part des Choses - Réalisateur de court-métrages et de documentaires de création, dont : Mourir heureux (1966), Châteaufarine (1976), La maison sous la forêt (1977), Un métier au pluriel (1978), Le moulin à papier (1979), La forêt et les plaideurs (1980), Mon père a fait bâtir maison (1981), Jean de la Montagne (1982), La Part des Choses (Long Métrage 1983), Portrait de dame avec fleurs (1985), Lumières du Nord (1986), Les mangeux d’terre (1987), Lutte biologique (1988), Fil d’Ariane (1989), Comme un berger sur la lune (1990), Les dernières marches : PHILIPPE CAUBERE (1993), Le Cinématographe (1994). Le Mal du Pays (52 min.) 1991- produit par France 2 et Le Monde/MK2 (diffusion A2) La Fin des Paysans (52 min.) 1992 - produit par France 2 et Le Monde/MK2 (diffusion “Première Ligne” France 2), Parasites (28 min) produit par SIIS INTERIMAGE (diffusion France 2) Les Enfants du Soleil (1994-95 avec Philippe Caubère) Ariane ou l’Age d’Or I et Il (1996 avec Philippe Caubère) Les Marches du Palais (1997 avec Philippe Caubère) Histoire d’une famille (2001) La Part des Gens (2002) Création en 1986, en association avec Jean-Louis Léone de la société de production MELOCARTOON (S.A.R.L. au capital de 300.000 F.) - Vice-Président de la Société des Réalisateurs de Films - et Président du Festival des Premiers Films de 1990 à 1992. Page 13/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film NOTE TECHNIQUE Les films Les Enfants du Soleil, Ariane ou l’Age d’Or, Jours de Colère et Les Marches du Palais sont les quatre premiers d’une série de 11 films qui aura pour titre : LE ROMAN D’UN ACTEUR. L’intégrale de l’œuvre de Philippe Caubère a été filmée du mois de septembre au mois de décembre 1994 au Théâtre de l’Athénée, pendant les représentations publiques et pendant les répétitions. Le format de tournage choisi est le super 16 mm., la pellicule utilisée est de la Kodak 7293 (200 ASA), le laboratoire chargé de l’ensemble des travaux est TELCIPRO (EX-MACHINA). Pendant les représentations publiques nous avons tourné avec 3 caméras AATON XTR avec Time Code. Deux caméras étaient cachées du public dans les loges de veuve d’avant-scène côté cour et côté jardin, et camouflées derrière des tulles pour ne pas troubler le comédien. La caméra principale était installée dans une cabine insonorisée, située sous le balcon à l’arrière du parterre. La distance entre cette caméra et le centre de la scène était de 18 mètres. Les plans ont été filmés à l’aide d’un objectif spécialement préparé par Angénieux et à la focale de 250 mm. La profondeur de champ (ou le droit à l’erreur de l’assistant au point) était de moins de 10 centimètres. Dans les scènes de pénombre nous avons utilisé des objectifs à grande ouverture et là, il n’y avait plus de profondeur de champ du tout. Des plans particuliers ont été tournés pendant les répétitions où l’absence de public nous permettait d’installer les caméras sur la scène, sur des praticables ou même sur un chariot de travelling. Nous avons choisi de ne pas utiliser de micro-émetteur caché sur le comédien, le son a été enregistré à l’aide de 12 micros dissimulés sur l’ensemble de l’espace scénique et repris par trois magnétophones multipistes numériques asservis au Time Code des caméras. Pour chacun des spectacles nous avons filmé quatre représentations et une répétition. Nous avons impressionné 1000 magasins de 122 mètres de pellicule négative. Le montage image a été effectué sur système virtuel AVID FILM COMPOSER et conformé traditionnellement en positif super 16 avant étalonnage et gonflage en 35 mm. Le montage son a été préparé sur AVID AUDIOVISION, directement injecté dans une console automatisée SSL chez AUDITEL lors du mixage qui a été réalisé en Dolby A. Il y avait eu trois tournages en vidéo professionnelle pour préparer le découpage technique lors de la création de l’intégrale du Roman d’un acteur en 1993 à Toulouse au théâtre Sorano, puis au Festival d’Avignon au Cloître des Carmes et enfin en 1994 à Lille à La Métaphore. Bernard Dartigues Page 14/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film yeux. Là aussi, l’essence de cette émotion est parfaitement traduite par la caméra. Caubère mime à peine —et beaucoup moins bien qu’un élève du mime Marceau— l’ascension de la grue et le vol plané. Il ne prend même pas la peine de monter sur sa chaise pour indiquer la hauteur. Mais le vertige ressenti est au niveau de celui de l’acteur totalement intériorisé, donc abyssal. Reste enfin l’histoire vraie qui nourrit Ariane ou l’Age d’or. L’Age d’or est le titre du spectacle en répétition mais c’est aussi, de toute évidence, un temps privilégié de la vie de Caubère. Si l’épisode est l’un des plus beaux de la saga, ce n’est pas tant parce que les anecdotes en sont plus savoureuses ou que la verve de Caubère y est plus aiguisée mais parce qu’il reste baigné de la passion qui devait habiter le Philippe Caubère de 25 ans, engagé dans une incroyable aventure collective. Parce qu’il est impitoyable sur le personnage d’Ariane Mnouchkine —et sur tous ses camarades de l’époque— on a pu croire que Caubère en profitait pour régler des comptes. On se rend mieux compte aujourd’hui à quel point sa hargne se nourrit d’amour• Ariane. ou l’Aged’or film de Bernard Dartigues avec Philippe Caubère, durée : 3h10. “Cric-crac”, c’est la 2CV qui démarre et Philippe Caubère qui repart pour un nouveau chapitre de son Roman d’un acteur. Le plus beau peut-être : Ariane ou l’Age d’or, deuxième épisode de cette épopée autobiographique en onze épisodes. Qui, après avoir triomphé au théâtre, connaît une seconde vie au cinéma. Le premier épisode, Les Enfants du Soleil, sorti en film l’année dernière, racontait l’arrivée à Paris et à la Cartoucherie de Ferdinand Faure, le double de Caubère. Dans Ariane ou l’Age d’or, Ferdinand répète l’Age d’or, spectacle mythique du Théâtre du Soleil (après 1789 et 1793) au milieu des années 70. Comme les Enfants du Soleil, le film a été tourné lors des représentations de l’automne 1994 au théâtre de l’Athénée. Et il est d’une absolue sobriété. Le réalisateur Bernard Dartigues a filmé la représentation et rien que la représentation. Seul sur le plateau, l’acteur est seul à l’écran, filmé de près, avec pour tout décor une chaise et pour seul changement de costume le bonnet de laine qu’il enlève et remet. Les rires (assourdis) des spectateurs dans la salle sont l’unique ornement. La caméra de Dartigues fonctionne à peu près comme une paire de jumelles. Pas plus, et cela suffit pour retransmettre l’essentiel : l’art de l’acteur dans une nudité encore accentuée par le grand écran du cinéma Max Linder. lmaginez n’importe quel acteur en gros plan, trois heures durant, sans autre secours que lui-même. Il faut être génial pour tenir sans provoquer exaspération et (ou) baillements. Caubère est génial. Retour dans la 2CV qui fait du surplace à cinq heures du matin, en route vers la Cartoucherie. Avec Ariane qui conduit, Violaine qui dort et Henri qui pense à son livre sur Mao. D’un point de vue strictement technique, n’importe quel imitateur serait capable de reproduire mieux que Caubère, le grondement de la 2CV, le claquement de la fenêtre ou les voix des personnages. Sauf que Caubère n’en a rien à fiche d’imiter la réalité. Lui qui des années durant a travaillé le théâtre RENÉ SOLIS La saga de Ferdinand masqué et la commedia dell’arte ne cherche pas à photocopier le monde mais à l’aspirer à lui. C’est l’acteur et auteur Dario Fo, héritier de toute la tradition de la farce italienne, qui le dit : “Au théâtre seul le faux est authentiquement vrai” Caubère ne se fond pas dans ses personnages, il les avale avant de les recracher. ll y a une 2CV-Caubère, une Ariane-Caubère, un Bruno-Caubère, une casserole-Caubère, bref un monde Caubère, unique et inimitable parce qu’inimité. Pour le spectateur, ce qui provoque l’adhésion immédiate, c’est le retour à l’enfance : le “crac-crac” qui ouvre le film, c’est l’équivalent du “pan, t’es mort ! ” ou du “na-na-naire” de tous les gosses du monde, une formule magique qui permet de pénétrer dans un univers où tout est jeu. Et ce qu’il y a de formidable, dès les premières secondes avec Caubère, c’est que la connivence ne fonctionne ni sur la prouesse technique, ni sur le racolage des rires, ni sur la prise de pouvoir (façon showman dompteur de salle) mais sur la solitude de l’enfant “ parti ” dans ses histoires, en train de se reraconter le film et de se rejouer le monde. Ce qui suscite, ensuite, l’admiration, c’est l’extrême ambition du projet. C’est bien une Recherche du temps perdu que vise Caubère dans Le Roman d’un acteur. Une tentative unique de reconstruire, par le jeu, non seulement une époque, des personnages, des anecdotes, des souvenirs mais une raison d’être en tant qu’artiste. Ce qui donne, aussi, sa gravité à l’entreprise, à la fois pur divertissement et question de vie ou de mort. Il n’est d’ailleurs pas indifférent qu’Ariane ou l’Age d’or s’achève sur un saut périlleux mortel. Arrivé au sommet de la grue, l’immigré interpreté par Ferdinand Faure, s’envole et s’écrase. Une image si forte que même Ariane, pourtant peu portée sur l’admiration de ses comédiens, en a les larmes aux Les dernières représentations du Roman d’un acteur, saga théâtrale retraçant en onze épisodes toute la vie d’acteur de Ferdinand Faure (alias Philippe Caubère), se sont achevées en décembre 1994, au théâtre de l’Athénée à Paris. Restent les films. Le réalisateur Bernard Dartigues a tourné l’intégrale des onze épisodes. Le premier, les Enfants du Soleil est sorti il y a un an au Max Linder. Ce pnntemps, le rythme s’accélère, puisque, outre Ariane ou l’Age d’or, sortent successivement Jours de colère (le l6 avril) et les Marches du Palais (le 7mai), ou Caubère raconte “ son ” festival de Cannes, celui de la présentation,en 1977, du film Molière - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film FICHES DU CINÉMA 9 AVRIL 1997 Ce deuxième épisode du “Roman d’un acteur poursuit l’évocation de l’univers si particulier de la Cartoucherie. En effet une nouvelle saison commence au Théâtre du Soleil. Ariane (Mnouchkine) a réuni sa troupe pour préparer un nouveau spectacle ayant pour thème la Commedia dell’arte : ce sera “ L’âge d’or ” . un spectacle moderne utilisant des masques italiens. Voilà ce que raconte Philippe Caubère pendant plus de deux heures et demie sur la scène du Théâtre de l’Athénée. Dans un décor unique d’une très grande sobriété. Philippe Caubère se démultiplie et se métamorphose. Il se plaît à jouer tous les personnages à la fois d’Ariane jusqu’au dernier acteur accueilli dans la troupe, un certain Bruno Gaillardini. Il n’oublie personne. Plus qu’un véritable film issu d’une réflexion. “ Ariane ou l’Age d’or ” est avant tout du théâtre filmé. Bernard Dartigues s’est simplement contenté de poser sa caméra en face de l’acteur et de la laisser filmer. Il n’y a que des rares moments où il change de plan ou qu’il la rapproche de l’acteur. Ainsi la réussite du film est elle surtout due au formidable talent de Philippe Caubère qui passe de personnage en personnage avec une étonnante facilité et sans que le spectateur en soit perturbé dans le déroulement de l’histoire, Il envahit l’espace de sa voix, de sa présence et recrée parfaitement l’ambiance “explosive” de la Cartoucherie. Toujours sur le ton de l’ironie, Philippe Caubère évoque donc son expérience à la Cartoucherie et son amour du théâtre. Centré autour du personnage d’Ariane, ce film est l’histoire de la création d’un spectacle et des difficultés qui en résultent : les répétitions, les colères et les exigences d’Ariane, le mécontentement des acteurs toujours poussés au-delà de leurs propres limites : ainsi que l’échec de Bruno Gaillardini qui, ne s’adaptant pas au mode de fonctionnement de la troupe, finit par être relégué aux cuisines. Dans cet unique et long monologue, Philippe Caubère a voulu montrer, avec un humour très réussi, ce qu’est la folle aventure du théâtre, du moins chez Ariane. A. G. M. Page 16/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film 1997 ARIANE OU L’ÂGE D’OR Caubère joue sa vie. Un show génial. L’HISTOIRE : Ariane, metteur en scène, accueille ses troupes après le repos estival. Réclamant à ses acteurs des improvisations sous des masques de la commedia dell’arte, elle décide de partir en tournée… Après Les enfants du Soleil où il racontait son arrivée, ou plutôt celle de son double, le jeune acteur aixois Ferdinand Faure, dans la troupe d’Ariane Mnouchkine, revoilà Philippe Caubère. Acteur de sa propre vie, ce funambule, capable d’interpréter tous les personnages, revisite les temps forts d’une existence haute en couleur. Dans Ariane ou l’Age d’or et Jours de colère (qui sortira le 16 avril), respectivement second et troisième épisodes d’une épopée qui en comptera onze, Caubère revient sur les tournées provinciales et les engueulades magistrales qui rythmèrent la vie de la troupe du Soleil. Mais pour voir ses films, nul besoin d’être un théâtreux spécialisé dans les affres de la création des années 70, nul besoin non plus d’avoir vu le premier épisode, ni même de les regarder dans l’ordre. De toute façon, une fois que vous y aurez goûté, vous ne pourrez plus vous en passer... Seule précaution nécessaire pour ce tour de force magistral, allez faire pipi avant : ça évitera les catastrophes ! T.V. ***Sortie le 2 avril. De Bernard Dartigues. Ecrit et interprété par Philippe Caubère. Durée : 3h10. Page 17/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film TÉLÉRAMA Ariane ou l’Age d’Or autres : Max et son indécrottable accent marseillais, qui s’exerce éperdument à dire “orange, orange” : Bruno. relégué à la cuisine de la Cartoucherie : Clémence, la jongleuse amoureuse : Ariane, la meneuse de troupe parfois un peu… comment dire… “véhémente” ; Violaine, son souffre-douleur… Et puis, les objets qui les entourent et qui vivent leur vie, eux aussi : une scie circulaire au son énervant, un décor en “coco” aussi glissant qu’une patinoire, la 2 CV dAriane et sa vitre indomptable… “Y a pas plus chiant que les rêves des autres”, entend-on dans Ariane ou l’Age d’or. Evidemment, Philippe Caubère n’en croit pas un mot. Parce que ce sont les rêves d’Ariane Mnouchkine. la grande prêtresse de la Cartoucherie, qui les ont attirés à Paris, lui et ses camarades du conservatoire d’Aix-en-Provence. Parce que ce sont leurs rêves à eux tous, au Théâtre du Soleil, qui ont donné naissance à des spectacles foisonnants (1789, 1793, L’Age d’or) et à un film magnifique (Molière). Et parce que ces rêves collectifs, ajoutés à ceux, plus intimes, de Philippe Caubère, ont donné Le Roman d’un acteur. Onze spectacles, seul en scène, où il raconte sa vie, ses amours, ses amis, le théâtre, Ariane et puis la vie après Ariane. Une incroyable fresque de plus de trente-trois heures ! Gageure, marathon, délire mégalomaniaque… C’était fou, impossible, et pourtant Caubère l’a fait. D’abord au théâtre, attirant à chaque spectacle de nouveaux fidèles autour des aventures de Ferdinand Faure (alias Philippe Caubère) et de tous les Comme on n’arrête pas les rêveurs, Philippe Caubère a ensuite rêvé que les spectacles continueraient à vivre alors qu’il ne les jouerait plus. Il a demandé à Bernard Dartigues de filmer Le Roman d’un acteur (1). Le résultat est là : on ne résiste pas au plaisir de retrouver, face à la caméra, un magicien de la scène qui, de changements d’expression imperceptibles en simples mouvements du corps, jongle avec ses personnages, les fait apparaître et disparaître à volonté, comme par enchantement. Ariane ou L’Age d’or est, avec Jours de colère, l’un des épisodes les plus jubilatoires du Roman d’un acteur. Parce que Caubère y observe le processus de création unique d’un metteur en scène de génie, qu’il dépeint Ariane avec une drôlerie féroce, mais aussi avec un amour infini. Le secret de la réussite des spectacles de Caubère est là : si ses portraits n’étaient que méchantes caricatures, l’intérêt s‘émousserait vite. Mais, parce que tous les personnages sont furieusement humains, avec leurs défauts et leurs qualités, on les aime furieusement, Il n’y a pas plus beau que les rêves des autres. A la fin du film, on est comme Ariane Mnouchkine, qui “voudrait que ça ne s’arrête jamais”, qu’on lui “ raconte des histoires toute sa vie”. Ça tombe bien. Caubère nous réserve encore neuf films • Isabelle Danel (1) Les Enfants du Soleil est sorti le 24 janvier 1996 (voir Télérama n’ 2402). Jours de colère (suite et fin des répétitions de L’Age d’or) et Les Marches du palais (l’aventure Molière au festival de Cannes) sortiront respectivement le 16 avril et le 7 mai. Français (3h10). Réalisation : Bernard Dartigues. Ecrit par Philippe Caubère. Image : Pascal Caubère. Son : Philippe Olivier. Montage Bernard Dartigues, avec la collaboration de Philippe Caubère. Avec : Philippe Caubère. Production et distribution : La Comédie nouvelle. Page 18/18 - Philippe Caubère - Ariane ou l’Âge d’Or (Ariane I) - film