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Page 2 sur 2 - Philippe Caubère 68 selon Ferdinand – Pièce -
corporelle" dans un déchaînement et un oubli
de toutes les inhibitions. Le spectateur est
entrainé dans un maelström de dérision où le
corps est mis à mal. Vient ensuite la méthode
"classique", aussi déjantée que la première,
car le professeur se transforme en un metteur
en scène qui étouffe le comédien en
représentation par des indications aussi
farfelues les unes que les autres.
Mais que veut donc Caubère ? D’où lui vient
cette rage? Il veut faire table rase du passé,
dénoncer le théâtre qui s’est enlisé et n’a pas
dépassé Mnouchkine et Savary. Il n’hésite
pas à dénigrer Mnouchkine avec un rictus
d’heureuse cruauté tout en rappelant "ce que
je lui dois". La satire dénonce le peu de
confiance dont bénéficie l’acteur pris,
comme ici, dans des rivalités intestines
entre professeurs. Mais c’est aussi une
manière de rappeler que l’acteur est porteur
de qualités qui peuvent se passer de la mise
en scène et oublier les gros décors. La force
de Caubère consiste surtout en une
incroyable capacité à faire rire. De tout,
même du pire. Il nous rappelle aussi avec
violence que l’acteur est avant tout un corps
qui se livre. Majestueux.
Florentina GHERMAN