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a) Crise focale motrice ou somato-motrice, : manifestation le plus souvent clonique d'une partie plus ou
moins étendue d'un hémicorps, traduisant une décharge localisée et non propagée du cortex moteur primaire.
b) Crise focale motrice avec marche jacksonienne, (crise Bravais-Jacksonienne) : la crise débute en
une portion limitée d'un membre ou de la face. Puis, la contraction tonique suivie de secousses cloniques
s'étend vers la racine du membre, pouvant ultérieurement intéresser tout l'hémicorps. La décharge
épileptique, unidirectionnelle s'étend progressivement en tache d'huile sur le cortex rolandique tout en y
restant localisé.
c) Crises versives : déviation conjuguée de la tête et des yeux, et parfois du tronc, le plus souvent du
côté opposé à l'hémisphère qui décharge. Leur signification topographique est variable :
- déviation tonique rapide des yeux avec rotation de la tête, et parfois du tronc : mise en jeu de l'aire 8,
- déviation clonique des yeux : d'origine occipitale (“nystagmus épileptique”),
- élévation tonique d'un membre supérieur en abduction, avec déviation de la tête et des yeux du
même côté, si bien que le sujet paraît regarder son poing fermé, avec arrêt de la parole et vocalisation : mise
en jeu de l'AMS (aire motrice supplémentaire).
d) Crises posturales : modification posturale brutale le plus souvent latéralisée (frontale, pariétale).
e) Crises phonatoires : 2 types :
* Arrêt épileptique du langage : crise aphémique ou anarthrique : impossibilité de prononcer un seul mot
: mise en jeu du pied de F3 ou de l'aire motrice supplémentaire (AMS).
* Vocalisation épileptique : répétition rythmique d'une "voyelle" ; crise pallilalique : répétition incoercible
d'un mot ou d'une phrase : crise de l'AMS.
2 - Crises sensitives et sensorielles.
a) Crises somatosensitives : manifestation somesthésique au niveau d'un hémicorps, résultant d'une
décharge au niveau du cortex post-rolandique. Elles peuvent également rester localisées, ou se propager
selon une marche jacksonienne.
b) Crises visuelles : manifestations visuelles élémentaires, transitoires, le plus souvent positives :
phosphènes tel que : lueur, éclairs, points lumineux, étoiles, correspondant à une décharge du lobe occipital
controlatéral (aires 16-17).
c) Crises auditives : manifestations positives diverses (bruits, bourdonnements, sifflements...)
correspondant à une décharge du cortex sensoriel auditif du lobe temporal (T1, zone de Heschl).
d) Crises olfactives où le sujet sent une odeur désagréable qu'il ne peut identifier correspondant à la
mise en jeu de la région frontale postérieure.
e) Crises gustatives : goût amer ou acide, plus rarement salé, par décharge du cortex supra-insulaire au
niveau de l’ opercule rolandique.
f) Crises vertigineuses : sensation giratoire le plus souvent, correspondant à la mise en jeu de la portion
antéro-inférieure du cortex pariétal.
3 - Crises à symptomatologie végétative
• L'expression clinique est très variée :
- digestives : hypersalivation, déglutition, mastication, nausées,
- circulatoires et vasomotrices : palpitation, chaleur, pâleur, rubéfaction,
- énurétiques, respiratoires : plus rares.
• Ces crises sont observées au cours de décharges temporales internes (corne d'Ammon, T5 en
particulier).
4 - Crises à sémiologie psychique: perturbation élective des fonctions supérieures
sans altération associée de la conscience :
a) Crises dysphasiques : avec trouble du langage paroxystique
b) Crises dysmnésiques :
- phénomène de dreamystate : sensations de "déjà vu déjà vécu" ou "jamais vu - jamais vécu" ;
sentiment de familiarité et d'étrangeté ; remémorations paroxystiques de scènes antérieurement vécues
(crises du lobe temporal).
- phénomène de la pensée forcée : idée parasite qui s'impose au patient au début de la crise (crises du
lobe frontal).
c) Crises à symptomatologie instinctivo-affective : le plus souvent sentiment désagréable de peur,
d'anxiété, voire de terreur. Rarement, sensations agréables. Parfois, sensation de soif et de faim.
d) Crises psycho-sensorielles :
- Crises illusionnelles : altération des perceptions réelles intéressant le plus souvent la modalité visuelle
: métamorphoses (rétrécissement ou agrandissement, éloignement ou rapprochement de l'objet, diplopie).)
- Crises hallucinatoires : perception sensorielle sans objet : visuelle : personnage, objet ... (de
complexité variable) ; auditive (musicale ou verbale) ; olfactive ; gustative ; somatognosique (sentiment de
transformation ou de déplacement corporel, membres fantômes).
5 - Formes combinées :