Herbert Simon a été le promoteur du premier programme d’IA en sciences
humaines (GPS), et le fondateur d’une science de la décision. Son premier objet
d’étude a été l’administration. Il a remis en cause la notion d’acteur économique
entièrement rationnel, prédéterminé. Il a mis en avant les notions de marges
d’incertitude, la force de l’habitude, l’apprentissage, les normes et les valeurs.
Aujourd’hui, il existe deux écoles :
Approche computationniste : les processus mentaux procèdent par calcul,
équation (cf : équation symbolique). Cette approche a l’avantage d’être descriptive.
Elle se rapproche en ce sens de la physique newtonienne : elle est fausse sur le
fond, mais est utilisée dans la technologie courante.
Approche connexionniste : les processus mentaux résultent de micro-
interactions non isolables. Le sens d’un processus mental n’apparaît que par la
synthèse. Cette approche est plus proche de la réalité (elle se rapproche de la
physique relativiste) mais elle n’arrive pas à rendre compte de la réalité, trop
complexe.
L’équation symbolique (si,…alors… ; mais ; ou ;et ; donc ; or ; ni ; car ; donc)
s’insère dans un champ cognitif : Ce qu’on considère comme vrai l’est car cela se
situe à l’intérieur d’un champ cognitif.
Le champ cognitif est l’ensemble des représentations sociales possibles. Il est
constitué par l’ensemble des informations filtrées et sélectionnées par les individus.
Il détermine un certain nombre de matrices cognitives.
Si les conclusions de raisonnements sont différentes, c’est parce que chacune des
équations s’inscrit dans une matrice cognitive différente.
Les matrices cognitives sont dépendantes d’une certaine représentation du progrès.
Les équations symboliques ne sont pas attachées à un seul individu mais à des
groupes d’individus pour justifier leurs luttes.
On peut avoir une équation mentale qui part d’une prémisse pour arriver à une
conclusion, puis qui part d’une autre prémisse pour arriver à une autre conclusion.
Le fait de percevoir, c’est déjà hiérarchiser les choses. La hiérarchisation va
permettre de limiter les décisions possibles. Ce qui est pensable a des limites.
La sélection d’équations symboliques (et donc, de solutions possibles) se fait à
travers une grille de lecture.
L’équation symbolique est la dernière opération mentale avant la décision.
On effectue donc en permanence un travail de codage et de décodage. Les
référentiels (images) permettent à l’action concrète de fonctionner. Ceux qui
construisent les référentiels construisent les représentations.