Texte 2 – Voltaire, Candide – Incipit
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I : Un incipit traditionnel
Le comte philosophique prend appuie, même si c’est pour les détourner, sur les invariantes du
comte. Un récit romanesque, une réalité difficilement identifiable, un lieu idyllique et des
personnages stéréotypés sont des invariants. Le 1er chapitre de Candide offre l’image d’un
microcosme valorisé.
A – Les éléments traditionnels du comte
La formule initiale « il y avait », variante de « il était une fois » rappelle le début d’un comte.
L’usage récurrent des superlatifs est également un élément traditionnel, avec « un des plus
puissant seigneur » (L.12), « les mœurs les plus douces » (L.3).
Tous ces superlatifs(« les plus douces », « l’esprit le plus simple », « le plus grand », « la plus
grande baronne ») impliquent un univers de perfection, d’ailleurs associé à la récurrence des
caractérisations (Expansion du groupe nominal : Adj. Proposition Rel. Complément du nom)
valorisantes. Les adjectifs mélioratifs (= laudatif) sont nombreux comme on le voit avec
« puissant » (L.12), « grande » (L.20), « fraîche » (L.23)…
Le château, décor par excellence du comte merveilleux, fait parti de cet incipit. L’époque
n’est pas précisée ce qui éloigne le comte de la réalité, mais cette absence de temporalité est
typique du comte.
Le contexte aristocratique est aussi un élément du comte, où on retrouve l’alliance du pouvoir
et des richesses. Voltaire met en scène une famille noble (le baron, la baronne et leurs enfants)
et leur domesticité (« piqueurs » (L.16), « vicaire » (L.16)…). Le bonheur autre élément du
comte semble régner dans ce paradis terrestre (« ils riaient » (L.18), l’évocation des ° de
bonheur (L.49 à 52)).
B – La présentation des personnages
La sémantisation des personnages est une autre caractéristique du compte avec des rôles
stéréotypés. Les personnages sont présentés successivement dans un ordre par vraiment
protocolaire (l’enfant bâtard évoqué avant tout le monde).
1- Candide
Candide est un « jeune garçon » (L.2). C’est un héros passif (« il fut élevé », « il écoutait »
(L.45), « on le nommait » (L.6) « il fut chassé ») C’est un élève modèle, docile qui avait « un
jugement assez droit » (L.4) donc apte à évoluer. Il y a un adjectif ambigu, l’esprit le plus
simple (L.5), Il est naïf et peut être bête. Il mérite pleinement son nom (« c’est je crois, pour
cette raison qu’on le nommait Candide » (L.5-6)). Il est présenté comme un élève modèle,
docile, il est l’objet mais jamais le sujet. Il a un jugement assez droit. Ce qui induit une
aptitude à évoluer.
Candide est définit par un adjectif assez ambiguë qui évoque l’idiotie : »il est simple
d’esprit ».
Dans un rapport d’analogie entre son corps et son âme, Candide est en complète adéquation
entre ce qu’il est et ce qu’il parait. Sa situation sociale le place en situation d’infériorité, car
c’est un bâtard. Il est bâtard dans un contexte particulièrement soucieux des valeurs de
noblesses. Il y a un mystère autour de lui car il n’y a que des soupçons chez les domestiques.