-Le nom du baron (de Thunder-ten-tronckh) est un nom ridicule qui renvois à une
Allemagne caricaturale.
-Le narrateur établit une relation de cause à effet entre la puissance du baron et une
caractéristique de son château : « car son château avait une porte et des fenêtres »
(l 14). Cette relation est fausse, c’est une fausse logique qui ramène la puissance du
baron à sa juste proportion.
Le château est donc très modeste.
2) Le plus puissant des barons ?
-Pangloss dit «nous mangeons du porc toute l’année ».
Cela révèle un mode de vie assez peu raffiné car le porc est un met assez commun.
-Tous les attributs qui marquent la noblesse du lieu sont trompeurs.
Dans la grande salle même, il n’y a qu’une seule tapisserie, ce qui n’a rien de
prestigieux. Chez le baron tout est faux et 3 rapprochements sont établis. Il dit que
les chiens de basse cour sont une meute, que les palefreniers sont ses piqueurs et le
vicaire du village est son grand aumônier. Le baron se sert des chiens de basse cour
pour la meute, c'est-à-dire qu’il n’a pas les moyens d’avoir les 2 sortes ou même la
plus prestigieuse des deux. Le baron se sert de son palefrenier (qui s’occupe des
chevaux) comme un piqueur (qui s’occupe de la meute et de la chasse). Enfin, le
vicaire (adjoint du curé) devient le grand aumônier (grand prêtre) pour le baron. Son
apparence est donc illusoire.
3) La plus haute noblesse ?
C’est une société entièrement dominée par des préjugés nobiliaires grotesques. En
reconstituant la généalogie de Candide, Voltaire règle ses comptes avec ces
préjugés de la noblesse. Il associe de manière contradictoire une négation restrictive
et un grand nombre de quartiers de noblesse (71). On apprend au chapitre 15 que
les Thunder-ten-tronckh ont 72 quartiers de noblesse, donc pour un quartier d’écart,
Candide n’a pas de père. Dans cette phrase qui dénonce les préjugés de la
noblesse, il y a 4 propositions subordonnées, ce qui montre la pesanteur et la vanité
de ces préjugés.
B. Un faux philosophe, une fausse philosophie
L’illusion du cadre est étroitement liée à l’illusion de la pensée et du raisonnement.
Voltaire emploie divers procédés pour disqualifier la pensée de Pangloss. Il dit dans
la même phrase « il prouvait admirablement qu’il n’y a pas d’effet sans cause ». Or,
c’est une évidence et il n’y a rien d’admirable. Pangloss ajoute plus loin « il est
démontré que les choses ne peuvent être autrement », alors que démontrer est
d’habitude employé pour des sujets scientifiques, s’accompagnant d’une
démonstration, qui ne vient pas après ces paroles de Pangloss.
Il y a une contradiction entre les termes qu’il emploie et la suite du contenu.
On remarque également un emploi abusif des liens logiques (comme de la ligne 35 à
42 avec « et » et « aussi »). Cela donne une apparence de logique à des propos
délirants.
La philosophie de Pangloss fonctionne en vase clos. Pour démontrer sa théorie, il
n’utilise que des sujets communs, le concret dévalorise le théorique. Pour lui tout
tourne autour de sa vie de courtisan conservateur et il y a une absence totale de
référence extérieure, culturelle. A la fin de l’extrait, Candide récite la hiérarchie des