B- LES STYLES DE LEADERSHIP.
Une expérience célèbre de R. Lippitt et K. White, réalisée en
1939, met en relation le type de leadership, le climat et l’efficacité d’un
groupe. Elle se déroule dans un club de jeunes où trois groupes sont
animés selon trois styles différents : “autoritaire”, “démocratique” et
“laisser - faire”.
Dans le groupe autoritaire, il y a beaucoup de tensions, une forte
frustration et un taux élevé d’agressivité. Les participants sont
insatisfaits et oscillent entre l’apathie et la révolte; la violence se
décharge sur le matériel avec de nombreuses dégradations.
Dans le groupe démocratique, il y a moins de tensions,
l’agressivité est plus faible et peut s’exprimer sans excès. Le groupe
est productif et la satisfaction élevée.
Dans le groupe laisser - faire où l’animateur laisse les jeunes se
débrouiller tout seuls, la tension et l’agressivité sont très fortes, les
participants sont frustrés par l’inefficacité du groupe et particulièrement
insatisfaits.
La psychanalyse a fourni sa propre interprétation du processus
de leadership en insistant sur la dimension psycho - affective du
pouvoir. Freud a pris en considération l’ambivalence des affects et la
dimension imaginaire et inconsciente du rapport au pouvoir. Il a émis
l’hypothèse que la cohésion d’un groupe provient d’une relation
commune de ses membres au leader. Celui-ci est le reflet d’une image
paternelle, suscitant respect et amour de la part des membres du
groupe.
Plutôt que de leader, F. Redl parle de “personne centrale”, de
celui ou celle qui suscite chez les membres potentiels d’un groupe, par
des relations émotionnelles à son égard, des processus de formation
de groupe. A partir de l’observation de classes d’enfants et
d’adolescents, il met en évidence différentes modalités de la dimension
psycho - affective dans lesquelles non seulement l’amour mais aussi la
haine ou la crainte ont un rôle déterminant. Il établit une typologie des
relations complémentaires chef - subordonné en les analysant du point
de vue de l’affectivité.
1- Le souverain patriarche : “Monsieur d’un certain âge,
d’aspect sévère mais pas inamical, décidé et ayant essentiellement
des manières douces. Il défend l’ordre et la discipline… il croit au
travail consciencieux et bien fait, sait parfaitement ce qu’il attend et le
dit clairement”. Les émotions à son égard sont un mélange d’amour et
d’adoration avec de l’anxiété lorsque l’on n’est pas sûr de son