Télérama La comédie humaine selon Philippe Caubère s’étoffe d’un nouveau personnage Tout sur ma mère CARRIERE DE BOULBON CLAUDiNE ET LE THÉÂTRE CRÉATION DE ET PAR PHILIPPE CAUBÈRE SPECTACLE COMIQUE EN DEUX SOIRÉES CLAUDINE OU L'ÉDUCATION LES 7-8-9-16-18-21-23-26 JUI LLET À 22H DURÉE 2H30 LE THÉÂTRE LES 2-13-14-17-19-22-24-27 JUILLET À 22H DURÉE 3 HEURES CLAUDINE ET LE THÉÂTRE (INTÉGRALE) LE 29 JUILLET À 20H DURÉE 5H30 Quoi ! Encore ? Depuis qu’il a commencé à raconter sa vie — à la rejouer, plus exactement — sur scène en 1981, dans des spectacles fleuves dont la fin est toujours repoussée, Philippe Caubère n’a cessé d’être confronté à ce lourd soupçon, à ce sempiternel refrain qui aurait dû le précipiter, depuis longtemps, dans les abîmes du renoncement. Enfermé dans son univers, peut-être, mais ni sourd, ni aveugle, même si, comme dit Véronique Coquet, sa compagne et productrice, “ il n’entend pas comme tout le monde ”. Il sait très bien ce que l’on dit de lui, derrière son dos, qu’il fait de la psychanalyse sur scène, qu’il règle ses comptes, que son entreprise délirante n’est que narcissisme et mégalomanie. Procès oblique qu’il ressent comme une injure avec, au fond de soi, la certitude d’être innocent, l’orgueil secret du créateur et l’envie de défier les critiques qui désespèrent de le voir jamais sortir de cette folle aventure. Les monologues de La Danse du diable (1981-1982) et les dialogues du Roman d’un acteur (trente-trois heures de spectacles en onze parties !) composent les symphonies pour un homme seul de ce Fregoli qui écrit, joue, mime et met en scène les mille personnages de son ébouriffante comédie humaine. Avec pour uniques accessoires une chaise, un manteau, une écharpe, un bonnet… Les pérégrinations du comédien Ferdinand Faure, son double, n’appartiennent à aucun genre. Et cette logorrhée, portée par un acteur époustouflant de brio, qui semble ne devoir jamais s’arrêter, abolit le temps. On pourrait penser que Caubère, à la longue, abuse, sature, fatigue. Mais non, comme un humble artisan attaché à sa peine, il remet sur le métier, reprend ses outils dans le secret de son atelier, et façonne à sa main une matière lovée dans les limbes de sa mémoire, qui. si l’on en croit la ferveur du public, ne demandait qu’à s’animer. “ Ce travail, en convient-il, m’occupera peut-être toute ma vie. ” Pour justifier à ses propres yeux cette chevauchée furieuse, il prétend n'avoir pas eu le choix. Ce fut une question de vie ou de mort. Après l’échec de Molière, le film d’Ariane Mnouchkine (1977), puis de Lorenzaccio, de Musset, dans la Cour d’honneur (1979), le monde extérieur lui renvoyait l’image d’un mauvais comédien qui avait rêvé de rivaliser avec le fantôme de Gérard Philipe. Et il sortait d’un “ double traumatisme ” : la mort de Claudine, sa mère, pendant le tournage de Molière, suivie de peu par sa rupture avec Ariane. “ Je n’avais d’autre issue que d’écrire une pièce sur ma vie et de la jouer. Le portail s’est ouvert et le passé a afflué en trombe. ” Après vingt ans d’une aventure théâtrale inclassacle, expédition en solitaire, plongée dans les hauts-fonds de la mémoire, il s’en retourne vers ses origines, comme un fleuve qui remonterait vers sa source. Sa dernière création, L’homme qui danse, autobiographie comique et fantastique, s’annonce en réalité comme la “ vraie version originale et intégrale ” de son premier spectacle, La Danse du diable. Philippe Caubère anti-cipe les commentaires: “ Réécrire une pièce de théâtre est une chose qui ne se fait pas. Rajouter plutôt que couper, encore moins. Parler de la même chose depuis vingt ans, bientôt plus, ne se fait pas du tout. Je ne fais rien comme il faut. ” Ce nouveau cycle démarre donc avec les deux premiers épi-sodes d’un ensemble qui devrait en comporter quatre (ou cinq…) Claudine ou l’Education, puis Le Théâtre. Caubère repart de sa naissance, en 1950. De sa sortie, tambour bat-tant, du refuge intra-utérin jusqu’à son arrivée sur les planches. Ou comment la chrysalide s’est faite papillon. Guère épais, chétif, malingre, annoncé en sursis par les médecins, il traîne au cours de son enfance de multiples maladies qui obligent sa famille, sa mère surtout, à le couver. Il suit des cours par correspondance. Un matin, le facteur apporte un devoir de troisième : “ Quel métier désirez-vous faire plus tard? Expliquez pourquoi. ” Le prépubère Caubère écrit “ acteur, auteur, metteur en scène et directeur de troupe ”. Demandez le programme! Tout y est. Dès l’âge de quinze ans. Quelques années auparavant, dans la crèche pastorale de son village provençal, au milieu des santons, le petit Philippe avait joué La Poissonnière, “ avé l’assent ”. Ovation de l’assemblée. “ Révélation artistique, érotique et spirituelle… Après vingt ans d’une aventure théâtrale inclassable et solitaire, il s’en retourne vers ses origines, comme un fleuve à sa source. D’un seul coup, le feu a pris en moi! ” Avant la représenta-tion, son père (industriel marseillais, au destin contrarié de comédien) avait pris soin de guider son minot, avec forces gestes, sur la manière d’affronter le public, d’exagérer les effets. Depuis, le logiciel Caubère est en place : discours de la méthode (improviser, composer, respirer, articuler) et principe de plaisir (encore! encore !). Aux anniversaires, il déclame les stances du Cid. Les trous de mémoire le font pleurer. “ Mes parents ont été bienveillants. Ils ont nourri le serpent. ” Chez les Caubère rôde le désir de théâtre. On tire les rideaux rouges du salon, on définit un cadre de scène et on se donne radieusement en spectacle, au milieu des écIats de rire. Page 1 sur 3 - Philippe Caubère Claudine et le théâtre – Pièce - CLAUDINE ET LE THÉATRE À La Fare-les-Oliviers, où Philippe vient de racheter la maison de son grand-père, un ancien pavillon de chasse à la Tchekhov, il a fait bâtir une scène en plein air. De la montagne Sainte-Victoire à l’étang de Berre, le regard embrasse un vaste horizon, hélas éventré par l’autoroute du Midi, dont la rumeur lancinante ceinture la colline. Caubère travaille ici entre le grand salon, où il accouche de ses improvisations, et cette scène, où il verrouille ses spectacles par tous les temps, immunisé contre les assauts du ciel. Parfois, il se croit fou, misanthrope. Car, sous l’habit de lumière du matador, usine le mineur de fond qui, dans le noir de ses galeries, se pose des questions paralysantes. “ Je me suis piégé moi-même. Est-ce que j’ai raison de continuer? L’angoisse me mord parfois comme un scorpion à la nuque. ” Philippe Caubère le malingre a débuté au cours Molière, à Aix-en-Provence, en 1968, où Bruno Raffaëlli rayonnait de ses feux juvéniles. “ J’étais la vedette, confirme l’intéressé, aujourd’hui 500e sociétaire de la Comédie-Française (depuis la création de la compagnie…). On voulait tous ressembler à Gérard Philipe. On posait de profil… ” Le Festival d'Avignon, cet été-là, livré à la meute des contestataires qui déchiquettent Jean Vilar, brise les illusions de Philippe Caubère, qui croyait trouver, intact, un monde théâtral idéalisé. À Aix, il se pose au Tex1, pépinière de jeunes acteurs. Très vite, Caubère le littéraire monte avec Bruno des collages poétiques, se lance avec Maxime Lombard et Jean-Claude Bourbault dans des aventures loufoques et révolutionnaires, vaguement inspirées du surréalisme. La Commune, librement adaptée de l’Histoire, cimente le groupe. “ On essayait de jouer dans les quartiers Nord de la région marseillaise, raconte Max. Les gamins foutaient le feu à nos perruques. On se faisait jeter : “Là, putaing, vous voyez pas que c’est le terrain de pétanque ?” ” Ils se glissent péniblement dans le “ off ” à Avignon et paradent, place de l’Horloge, Max à la clarinette et Philippe au tambour. Envoyé en éclaireur, Max revient de Paris les yeux brillants. Il a vu 1789 au Théâtre du Soleil. “ Philippe était persuadé qu’Ariane Mnouchkine saurait le former. Il préférait apprendre le métier avec Picasso qu’aller aux Beaux-Arts… ” Le trio saisit la coïncidence d’une tournée du Soleil et d’une représentation de La Commune dans la même région pour présenter son travail à Ariane. Max tombe malade. Les deux autres arrivent en retard. Un orage éclate. L’électricité saute. Coûte que coûte, ils continuent. Sous le chapiteau, Clémence Massart, la jongleuse du Soleil, est captivée par leur numéro “ interminable mais formidable ”. “Teigneux, un bonnet phrygien sur la tête, une grande capote de l’armée sur le dos, Philippe s’est soudain lancé dans une diatribe. C’était fasci-nant de voir cet acteur déjà étonnant se noyer sous nos yeux. Du fond de sa rage, il appelait au secours. ” Ariane et sa troupe cooptent ces amateurs, ces “ Marseillais ” débarquant en fanfare à la Cartoucherie, avec des banderoles “ Allez l’OM !” qui défrisent la tribu du Soleil. “ On était toujours ensemble, on parlait fort, on faisait de la provoc’ ”, rigole Max. “ Le soir de notre premier salaire, on s’est payé le Crazy Horse Saloon, en costume-cravate, comme de vrais cacous marseillais ”, se rappelle Jean-Claude. Véronique Coquet, la femme de Jean-Claude à l’époque, découvre ce trio ébouriffant : “ Ils étaient irrésistibles, jeunes, beaux, sexys, bourrés de talent, indépendants et protégés par Ariane… ” “ Ils étaient les seuls à la bousculer ”, confirme Clémence, elle aussi, aspirée par leur rayonnante énergie. Elle épouse Philippe. Noces d’acteurs dionysiaques célébrées au Théâtre du Soleil : les mariés sont portés par la troupe sur des boucliers. Les Marseillais reprennent des rôles de 1789, participent à la création de 1793 et de L’Age d’or, se forgent à l’école des masques et de l’improvisation, entre traits de génie et laborieuse incertitude. “ Si Ariane ne lui avait pas donné le rôle de Molière, elle l’aurait tué, pense Max. C’était criant de vérit : il avait tout, le talent, l’intelligence, la beauté. Il est magnifique dans ce film. Et les questions que se pose Molière sont devenues les siennes… ” Après le bide du film à Cannes, Ariane confie à son interprète qui piaffe la mise en scène de Dom Juan. Son succès révèle une rivalité artistique que le non-dit envenime… Caubère n’est pas mécontent de son travail, mais ne s’aime pas dans le rôle de Dom Juan. Bruno, puis Max, attirés par le Magic Circus, ont rejoint Savary. Philippe coupe le cordon ombilical avec Ariane. Il part seul. Clémence l’a quitté. Ces épisodes, y compris les plus intimes, Caubère en a épicé ses spectacles, ne nous celant rien, avec une verve burlesque et une inventivité foisonnante. Clémence (alias Budu), le pouce sur la lèvre, naïve, prête à tout croire ; Max, son assent aillé, ses “ oringes ” et ses problèmes de cœur ; Jean-Claude, sensible, basculant dans les pires excès ; Bruno, rejeté par Ariane, coupable d’être passé par le conservatoire. Et tous les autres “ Il pensait qu'Ariane Mnouchkine saurait le former. Il préférait apprendre le métier avec Picasso plutôt qu'aller aux Beaux-Arts” 34 la galaxie dont Caubère a fixé les étoiles et les planètes. Avec, au centre de ce cosmos autour duquel tournait la Terre en ce temps-là, Ariane, la reine mythique, le Soleil… On a beaucoup glosé sur leur relation, dévoilée par Le Roman d’un acteur. Derrière la charge souvent vacharde, criante de vérité, Caubère dévoilait tendresse et admiration pour son Pygmalion. “ Ariane m’a tout donné, tout appris, insiste-t-il. Avant elle, je n’étais rien ; avec elle, j’ai connu la gloire. Ce fut une séparation tragique, douloureuse, mais j’étais obligé de partir. Tout allait dégénérer… ” “ Philippe était son fils spirituel, témoigne Clémence. Son départ fut un cauchemar tant il était partagé entre souffrance et culpabilité. Il est dans ses ruptures comme dans la séduction, peu accommodant. C’est après qu’il est effaré de ce qu’il a pu faire… ” Seul, vraiment seul, Philippe Caubère imagine alors faire carrière au cinéma. Mais en 1979, il accepte la proposition de l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve de jouer Lorenzaccio sous la direction du metteur en scène tchèque Otomar Krejca, spectacle prévu pour Avignon… Cette fois, Gérard Philipe, à nous deux ! À Louvain, malgré la présence de Bruno et sa rencontre avec Christine Boisson, c’est la déprime. Les acteurs logent sur le campus universitaire, au milieu des champs de betteraves, se traînent entre une pizzeria et un bar avec flipper. Dans la Cour d’honneur, le public descend des travées par wagon. Caubère se fait fusiller par la critique. “ Rude claque ! ”, reconnaît-il. Bruno est rentré à Paris, Christine aussi. (“ Il ne croit pas à l’amour, dit-elle, comme à regret. C’est un lyrique, pas un romantique. ”) Il reste encore un peu à Louvain, “ en exil de lui-même ”, dit Max. Quand il revient à Paris, plus seul que jamais, malade d’angoisse, Philippe se met à grossir, dérive rue Saint-Denis, noircit des pages et des pages sur des carnets où il se libère de ce qui l’oppresse, son passé, sa folie sexuelle et son rêve inassouvi de théâtre2. Il tente de renouer avec les Marseillais, commence à écrire un film, erre pendant plusieurs mois. Mais, sous l’acteur désemparé, perce l’auteur qui se cherche. La chrysalide tarde à se déchirer. Le papillon se débat. Enfin, encouragé par ses amis, soutenu à bout de bras par Clémence et Jean-Pierre Tailhade, il accouche d’une technique subtile qui mélange improvisation et écriture. Il voulait se prouver qu’il pouvait être acteur et connaître le succès? Il réussit même à s’imposer comme auteur. Alchimie sidérante d’un monde recréé qui passe par le corps de l’acteur, sa formidable puissance sur scène et sa maestria d’histrion. “ C’est un artiste, pas un comédien ; un créateur, pas un interprète ”, résume Véronique Coquet. “ Son oeuvre? Elle est indiscutable, soutient le cinéaste Bernard Dartigues, qui a filmé l’intégralité du Roman d’un acteur3. Il n'y a rien à couper. C’est tiré au cordeau. Avec L’Homme qui danse, je suis certain qu’il va atteindre à la pureté originelle. ” L’enjeu, cette fois, est décisif : en finir avec cette histoire et clarifier la figure de Claudine. “ Face au souvenir de sa mère, il se livre, depuis le début, à une fuite en avant, juge Jean-Claude Bourbault. Elle a disparu trop tôt. Il n’a pas eu le temps de lui montrer qu’elle avait eu raison de l’aimer, ni de lui prouver que son choix était le bon. ” Son autre mère ne l’aide pas. Ariane qui, après La Danse du diable, l’avait mis au défi de parler d’elle, s’est dérobée. Elle n’est jamais venue à ses spectacles. La légende veut qu’elle se soit glissée, un soir, déguisée, méconnaissable, dans une salle pour le regarder jouer. Trop beau pour être vrai… Il ne lui pardonne pas, non plus, son absence pour Aragon, spectacle de transition. Comme un enfant qui craint d’être pris en faute, Philippe l’avait appelée avant de tout lâcher sur scène. “ Tu pourrais me faire un procès? ” Elle l’avait engueulé. “ Comment peux-tu imaginer? ”En dépit du succès populaire de ses expériences cinématographiques (La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, d'Yves Robert), il en est ressorti frustré, plus seul encore au milieu des autres que livré à lui-même, “ avec la foule de santons qui l’accompagnent partout et sortent de sa tête ” (dixit Max). “ La solitude, il la cherche et il la craint ”, juge Clémence. “ Ses paradoxes fortifient sa création, assure encore Véronique Coquet : il est indépendant et très dépendant, insupportable et généreux, obsédé de sexe et fidèle, parano et attentionné. ” Une question reste en suspens : pourra-t-il rejouer avec d’autres ? Son absolutisme d’ascète, sa redoutable intransigeance (“ Il fait peur à tout le monde ! ”, témoigne Bernard Dartigues) sont-ils conciliables avec l’art du compromis qu’exige le travail collectif ? Nombreux sont ceux qui l’attendent avec impatience, les Ci-dessus: Marseillais, bien sûr, Christine Boisson, “Le Roman d’un aussi, émerveillée par “ sa précision acteur”. hallucinante sur scène, son agilité faramineuse à passer d’un personnage à l’autre. Le voir jouer est toujours une leçon ”. Mais, après vingt ans d’une discipline d’enfer, sortant de cette expérience de théâtre total où il aura déployé un jeu d’une richesse fabuleuse, ce marathonien solitaire peut-il s’accommoder maintenant de partager la lumière ? Philippe Caubère assure qu’il rêve de retrouver les autres. Doit-on vraiment le croire ? “ Il approche du terme de son aventure et ça l’angoisse, estime Clémence Massart. Après, dit-il parfois, je n’aurai plus qu’à penser à la mort… ” Il le reconnaît : “ Je ferme le cercle. J’arrive au bout de ma recherche. Je me sens comme ces navigateurs qui ont peur de retrouver la vie sur terre parce que je sais que je n’épuiserai jamais la matière de mon passé. ” Caubère reprend à son compte ce vœu de Louis-René des Forêts : “ Que jamais la voix de l’enfant en lui ne se taise, qu’elle tombe comme un don du ciel offrant aux mots desséchés l’éclat de son rire, le sel de ses larmes, sa toute puissante sauvagerie. ” C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Jean-Claude Raspiengeas 1. Théâtre d'essai d'Aix en Provence. 2. Ses Carnets d’un jeune homme (1976-1981) ont été publiés aux éditions Denoël. 3. Sortiront cette année en vidéo et en DVD, réalisés par Bernard Dartigues : Les Marches du palais, Ariane ou l’Âge d’Or, Jours de colère (Ariane II) et Aragon. Page 3 sur 3 - Philippe Caubère Claudine et le théâtre – Pièce -