Le Figaro Magazine. samedi 1er juillet 2000 Fils de sa mère “Claudine et le théâtre ” de et par Philippe Caubère, Carrière de Boulbon. A partir du 7 juillet L e nouveau Caubère est arrivé. Les gens de théâtre, et bien sûr les autres, l’attendaient avec la même impatience que les Parisiens le beaujolais. Caubère, c’est la valeur sûre, la référence, l’intelligence et la culture. Il renouvelle le one-man show. La “ différence ” Caubère, c’est aussi la qualité du comédien. Le bonhomme n’est pas un produit. Et s’il plaît au métier — plus boutique que lui tu meurs — il est l’enfant chéri du public exigeant d’Avignon. Une preuve, il va nous offrir Claudine et le théâtre à la Carrière Boulbon, là où Peter Brook a créé le Mahabharata. Il est seul en scène pourtant mais, à lui seul, il sait créer tout un monde. A 50 ans maintenant, et plein de spectacles étincelants, que peut-il apporter de plus ? Un approfondissement. “ En fait, dit-il, j’ai réécrit La Danse du diable ”. Il a retravaillé les enregistre-ments des improvisations qui avaient été faites il y a une vingtaine d’années et en a conçu une nouvelle mouture qui devrait enchanter les spectateurs. — On me dit toujours que je fais une psychanalyse sur scène, et c’est vrai C'est moins épique et plus psychanalytique. C’est vraiment mon histoire mais c’est une introspection burlesque. Difficile, en effet, de faire plus freudien. Ce prénom qui donne le titre au spectacle. Claudine, c’est Maman Caubère la mère abusive, tant aimée, premier fil, première Ariane (Mnouchkine, bien sûr), femme de passion. — Mais, dit Caubère, c’est mon père qui voulait être comédien, c’est lui qui m’a donné la vocation. Il a repris ce personnage central de sa vie et l’a traité, les années venant, en tâchant d’être plus près de la vérité. —Dans La Danse du diable, j’étais critique, ironique, mais, je l’espère, tou-jours très attendrissant ; aujourd’hui j’assume tout et je parle aussi de ce qui peut déranger. Mais ce qui peut paraître monstrueux me paraît à moi tellement humain. Ma mère est morte il y a maintenant vingt ans et je cherche à la faire revivre. Comme d’habitude avec Caubère, c’est une histoire d’amour qui recommence. L’affaire Claudine, s’il en a le courage, devrait nous être contée en six spectacles. Deux sont déjà écrits qui nous seront présenés en Avignon. Jean-Luc Jeener Page 1 sur 1 - Philippe Caubère Claudine et le théâtre – Pièce -