Dès sa synthèse, le NO diffuse sous forme gazeuse; synthèse et libération sont simultanées et il n'y a pas de
stockage de NO dans les tissus. Il y a une libération basale continue de NO qui, par la vasodilatation qu'il exerce,
participerait à la régulation de la pression artérielle. Les mécanismes régulant la synthèse de NO sont complexes:
Des médiateurs comme l'acétylcholine, l'histamine, la sérotonine, l'adénosine, la bradykinine, le
glutamate activent la NO-synthase constitutive, déjà présente dans la cellule. Ainsi l'acétylcholine active
des récepteurs muscariniques liés aux protéines G qui, par l'intermédiaire de la phospholipase C et la
formation d'IP3, provoquent une augmentation du calcium intracellulaire, lequel en s'associant à la
calmoduline active la NO-synthase.
Des cytokines, le TNF (tumor necrosis factor ) l'interleukine-I, l'interféron- agissent en déclenchant la
synthèse des NO-synthases inductibles. L'hypotension observée au cours de certains chocs septiques
et au cours de certaines cirrhoses proviendrait d'une libération excessive de NO.
La formation directe de NO, sans intervention enzymatique, est également possible à partir du nitrite
lorsque le pH du milieu est acide comme lors de l'ischémie.
Le NO diffuse à travers les membranes et pénètre dans toutes les cellules voisines de celles qui le libèrent.
Libéré par l'endothélium vasculaire, il pénètre dans les fibres vasculaires lisses. Libéré par les terminaisons
présynaptiques neuronales, il diffuse dans les éléments postsynaptiques et, d'une manière rétrograde, dans les
terminaisons présynaptiques qui l'ont libéré et augmente la libération de glutamate.
Le NO peut se trouver sous forme neutre NO (que l'on peut écrire NO· car il s'agit d'un radical, c'est-à-dire d'une
molécule ayant un électron célibataire), sous forme de cation NO+ par perte d'un électron, et sous forme d'anion
NO- par gain d'un électron. Il peut ainsi se comporter en réducteur ou en oxydant.
Catabolisme
Le NO est une molécule gazeuse instable qui dans l'organisme est transformée spontanément, en raison de la
présence d'oxygène, en nitrite NO2- puis en nitrate NO3-.
NO NO2- NO3-
Il y a peu de temps encore, on pensait que le nitrate présent dans l'organisme était uniquement d'origine
exogène, alimentaire. L'alimentation, surtout les végétaux, apporte de 30 à 200 mg de nitrate par jour. On sait
maintenant qu'une partie du nitrate est d'origine endogène, sa production étant augmentée au cours des
infections et lors de l'activation du système immunitaire. Elle est augmentée aussi d'une manière physiologique
dans la deuxième partie du cycle menstruel sous l'influence de l'élévation de la concentration d'estradiol.
La cystéine pourrait protéger le NO en ralentissant son oxydation.
Effets
Le monoxyde d'azote NO, comme le monoxyde de carbone CO, a une grande affinité pour le fer; il module
l'activité de diverses enzymes contenant du fer.
1. Il active la guanylate cyclase, enzyme héminique (fer lié à des atomes d'azote) et hétérodimérique.
Cette activation provoque la transformation du guanosine triphosphate, GTP, en guanosine mono-
phosphate cyclique, GMP cyclique, dont l'augmentation est responsable de la modulation de l'activité de
diverses protéines kinases qui, en favorisant la sortie de potassium et de calcium hors de la cellule,
provoquent une hyperpolarisation ayant pour conséquence :
o une relaxation des fibres vasculaires lisses, c'est-à-dire la vasodilatation, y compris celles des
corps caverneux lors de l'érection et celle des vaisseaux cérébraux lors de la migraine
o une bronchodilatation qui n'est pas cependant suffisamment importante pour justifier l'utilisation
du NO dans le traitement des crises d'asthme
o un relâchement de l'estomac après le repas pour l'adapter au contenu alimentaire
o une inhibition de l'agrégation plaquettaire et de l'adhésion des plaquettes à l'endothélium.