Fiche à détacher et à archiver
Chlorhydrate
d’apomorphine :
Uprima®
J.M. Rigot
(Service d’andrologie, hôpital Calmette, Lille.)
e dysfonctionnement érectile (ED)
est défini comme l’inaptitude à
obtenir et à maintenir une érection suffi-
sante pour avoir un rapport sexuel avec
pénétration. Sa prévalence est estimée
entre 12 et 19 % chez l’homme après
18 ans. Ceci inclut une impuissance totale
chez 4 à 7 % des hommes. La prévalence
d’ED est hautement corrélée à l’âge : 2 %
entre 18 et 19 ans, 15 % entre 50 et 59,
48 % au-delà de 70 ans. L’étiologie d’ED
est souvent multifactorielle. Elle est sou-
vent associée aux maladies chroniques.
Aujourd’hui, le diagnostic d’ED est
affirmé sur l’histoire de la survenue du
trouble et l’examen clinique. L’utilisation
de l’International Index for Erectile
Function (IIEF) peut être utile pour quanti-
fier le trouble. Les examens de laboratoire
de base sont : la glycémie, les lipides
plasmatiques, le dosage du PSA après
50 ans et un dosage de la testostérone
totale. Les autres examens ne sont utiles
que dans des cas particuliers.
Jusqu’à ces dernières années, à l’exception
de la yohimbine, seules les injections intra-
caverneuses (IIC) avaient reçu une AMM
dans l’ED. Le sildénafil, premier inhibiteur
de la phosphodiestérase de type V dans
les corps caverneux, a été la première nou-
velle médication per os efficace dans l’ED.
En mai 2001, une autorisation de mise sur
le marché a été accordée à une nouvelle
molécule dans le traitement de l’ED :
Uprima®le chlorhydrate d’apomorphine
(CA). Son délai d’action est d’environ 18 à
19 minutes après la mise du comprimé
sous la langue, et s’il est recommandé une
certaine prudence en cas de prise de déri-
vés nitrés, il n’y a pas de contre-indication
absolue à cette association. Les autres
classes thérapeutiques nécessitant des
précautions d’emploi sont mentionnées
plus loin dans le texte dans une rubrique
spécifique. À la différence du sildénafil
dont l’effet est périphérique au niveau des
corps caverneux, le CA exerce un effet cen-
tral au niveau des récepteurs dopaminer-
giques D2 (Giuliano FA, Rampin O, Benoit
G, Jardin A. Neural control of penis erec-
tion. Urol Clin North Am 1995 ; 22 [4] : 747-
66). L’efficacité du CA jugée sur le pour-
centage de tentatives conduisant à un
rapport sexuel satisfaisant (1) est évaluée
à 45 % avec un dosage de 2 mg, 50 % avec
le dosage de 3 mg, contre 30 % avec le pla-
cebo. Il faut noter que les études évaluant
cette efficacité ont exclu les patients dia-
bétiques, neurologiques et les patients
ayant subi une chirurgie pelvienne. Il n’y a
pas de recommandation de dose particu-
lière chez le sujet âgé ; en revanche, une
attention particulière doit être apportée en
cas d’insuffisance rénale et hépatique.
En conclusion, le CA (Uprima®), par son
mécanisme d’action central, son délai
d’action court, est une avancée intéres-
sante dans la prise en charge des dys-
fonctions érectiles modérées. Il répond en
cela aux recommandations de la première
conférence sur la dysfonction érectile de
Paris en 1999 qui recommandait l’utilisa-
tion en première intention de thérapeu-
tique per os.
Traitement des troubles de l’érection,
c’est-à-dire de l’incapacité à obtenir ou
conserver une érection suffisante pour un
rapport sexuel satisfaisant. Une stimula-
tion sexuelle est nécessaire pour que la
rigidité soit obtenue.
Pic plasmatique : 40 à 60 minut
après la prise
médicament
Demi-vie plasmatique : 3 h
Liaisons protéiques : 90 %
Élimination urinaire : 93 %
Métabolisme : par glycuro- o
sulfo-conjuga
son, dérivés
dénués d’activ
pharmacologi
Après administration sublinguale, le
peut être détecté dans le plas
10 minutes après la mise en place du c
primé sous la langue.
Le CA est lié à environ 90 % aux proté
plasmatiques, principalement à l’a
mine. La liaison est indépendante d
concentration, entre 1,0 et 1 000 ng
valeur qui excède la fourchette
concentrations atteintes aux do
recommandées.
Le CA est un agoniste dopaminergique
type D2 prédominant, présentant
sélectivité pour les récepteurs D2, D
D4. Il agit au niveau du système nerv
central et plus particulièrement de
produi
L
Indications
Propriétés pharmacocinétique
du CA
Absorption
Distribution
Mécanisme d’action
Réalisé
en partenariat avec
les laboratoires ABBOTT
II
Fiche à détacher et à archiver
région hypothalamique. Les effets érecto-
gènes de l’apomorphine interviennent par
des signaux dopaminergiques selon les
voies oxytocinergiques. Ces signaux ser-
vent ensuite de relais aux actions locales
du monoxyde d’azote, à la conversion du
GTP en GMPc et au relâchement des
muscles lisses du corps caverneux, d’où
une turgescence des corps caverneux et
une érection en cas de stimulation.
Le CA est contre-indiqué en cas d’hyper-
sensibilité connue à la substance active ou
à l’un des excipients, de même que chez
les patients ayant un angor instable, un
antécédent récent d’infarctus du myo-
carde, une insuffisance cardiaque sévère,
une hypotension ou toute autre pathologie
pour laquelle une activité sexuelle est
déconseillée.
Dans moins de 0,2 % des cas les patients
peuvent présenter un syndrome vaso-
vagal transitoire pouvant mener à une
perte de connaissance et/ou une syncope
auto-résolutive. Presque tous les épisodes
de syncope (
90 %) ont été précédés par
des prodromes incluant des symptômes à
type de nausées, de vomissements, de
pâleur, de sudation ou bouffées de chaleur,
d’état vertigineux. En cas de symptômes,
le patient ne doit pas essayer de se lever,
mais au contraire s’allonger et maintenir
les jambes surélevées jusqu’à ce que les
symptômes rétrocèdent. Ceci justifie l’utili-
sation du CA avec prudence chez les
patients ayant une tension non contrôlée,
une hypotension connue ou des antécé-
dents d’hypotension orthostatique. Le CA
doit être utilisé avec prudence chez les
patients prenant des médicaments anti-
hypertenseurs ou des dérivés nitrés en rai-
son du risque d’hypotension. Il en va de
même chez les patients présentant une
atteinte de la fonction hépatique ou rénale,
en revanche, aucun ajustement de posolo-
gie ne semble nécessaire chez le sujet âgé.
Les effets indésirables les plus fréquents
sont les nausées et les céphalées chez 7 %
des patients et un état vertigineux chez
4% des patients. Les autres effets fré-
quemment observés sont bâillements, rhi-
nite, pharyngite, somnolence, infection,
douleur, majoration de la toux, bouffées
de chaleur, dysgueusie et sudation. Ces
événements sont généralement légers et
transitoires.
Les interactions avec les dérivés nitrés ont
été étudiées. Il est donc recommandé
d’être prudent lors d’une administration
de CA à des patients recevant des dérivés
nitrés. Les études d’interactions avec le
chlorhydrate d’ondansétron, le maléate de
prochlorpérazine et le dompéridone ont
montré que ces médicaments peuvent être
administrés sans risque avec le CA. Le CA
ne doit pas être associé avec d’autres ago-
nistes ou antagonistes dopaminergiques
d’action centrale en raison du risque d’in-
teractions pharmacodynamiques. Enfin,
aucune étude formelle d’interaction médi-
camenteuse n’a été réalisée avec d’autres
agents destinés au traitement des
troubles de l’érection, des antidépres-
seurs, des anticonvulsivants ou des
agents actifs sur le SNC. Les études d’in-
teraction chez les volontaires ont montré
qu’une prise d’alcool peut majorer l’aug-
mentation de l’incidence et de l’intensité
de l’hypotension.
Compte tenu du fait que certains patients
peuvent présenter un état vertigineux, des
étourdissements, une syncope, des activi-
tés telles que la conduite de véhicules,
l’utilisation de machines ne doivent pas
être pratiquées dans les 2 heures suivant
l’administration de CA.
Chez l’adulte, un comprimé doit être admi-
nistré en sublingual 20 minutes avant l’ac-
tivité sexuelle. La dose de 3 mg permet
d’obtenir un rapport sexuel satisfaisant
dans 50 % des cas. Il est recommandé de
respecter un intervalle minimal de
8heures entre 2 prises. Il convient d’expli-
quer à chaque patient le mode d’adminis-
tration correct du CA. Il est conseillé au
patient de boire une petite quantité d’eau
avant la prise afin d’optimiser la dissolu-
tion du comprimé. Le comprimé doit être
placé sous la langue et doit être dissout
dans les 10 minutes. Si une fraction rési-
duelle du comprimé est encore présente
dans la bouche après 10 minutes, celle-ci
peut être avalée. Une stimulation sexuelle
est nécessaire pour que le CA soit efficace.
Le patient peut débuter son activité
sexuelle et commencer le rapport sexuel
avec pénétration environ 18 à 19 minutes
après la mise en place du comprimé sous
la langue. Le délai d’action varie néan-
moins d’un patient à l’autre. Il n’y a pas
d’ajustement de dose chez le sujet âgé. En
cas d’insuffisance rénale sévère, d’insuffi-
sance hépatique, la dose de 2 mg est la
dose de référence.
Le CA peut être prescrit devant toute dysé-
rection modérée. L’efficacité du CA n’a pas
été établie chez les patients ayant un dia-
bète de type II, présentant des antécé-
dents de chirurgie pelvienne ou une mala-
die neurologique. En cas d’affection
cardiaque, de prise de dérivés nitrés, d’in-
suffisance rénale ou d’insuffisance hépa-
tique, la prescription doit tenir compte de
l’efficacité attendue et du risque d’effets
secondaires encourus.
Uprima®est un nouveau traitement per os,
efficace dans les dysfonctions erectiles
modérées. Son efficacité rapide et sa tolé-
rance ne doivent néanmoins pas faire
négliger une prise en charge globale de la
dysfonction erectile, du patient et du
couple.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1.Résumé des caractéristiques du Produit.
Réalisé en partenariat avec
les laboratoires ABBOTT
Contre-indications,
effets secondaires
et interactions médicamenteuses
Modalités de prescription
Quand prescrire ?
Conclusion
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