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Au sein de l’association « Papillons en cage », il y a une énorme diversité de forme de douleurs : constantes,
variables, périodiques, totalement aléatoires, celles qui donnent, sans cesse, l’impression qu’on va enfin les
résoudre, mais dont la solution semble reculer sans cesse, comme dans un mythe de Sisyphe sans fin, ou un
mauvais polar ou un cauchemar, ou encore localisées en permanence en avant du crâne, chez certains alors que
d’autres localisées systématiquement à l’arrière du crâne. Il n’y a pas de règles claires hormis le fait qu’elles sont
en général bilatérales, très rarement dissymétriques
. …
En ce qui concerne les douleurs évaluées 8 à 10 sur notre échelle de la douleur (c’est à dire très fortes), elles ne
sont pas localisées nécessairement en casque intégrale sur tout le pourtour du crâne, mais peuvent être localisées
en des endroits discrets, précis _ souvent les mêmes chez certains malades _, soit a) en barres frontales, b) en
des points localisés au niveau de l’occiput et symétriques autour de l’occiput, c) dans la nuque et autour d’elle, d)
le long des tempes
et de chaque côté _ côté gauche et côté droit _ du crâne.
Sinon, à la douleur physique liée aux maux de tête, il peut se superposer une douleur morale _ lié au fait d’avoir
l’impression de ne jamais arriver à s’en sortir dans la vie, du fait de ses céphalées permanentes _, toutes les deux
vrillant et taraudant, sans fin, votre cerveau. Il peut y avoir des douleurs morales énormes, peut-être même pires
que des douleurs physiques.
Donc, en plus de la douleur physique, il y aura donc lieu aussi de traiter la douleur morale
.
2 Réactions et humeurs des malades face à la douleur
L’organisation anatomique et physiologique des récepteurs, des voies et des centres cérébraux, impliqués dans la
douleur, serait normalement identique chez tous
. Pourtant, chacun se comporte de façon très différente, lorsque
le malade est en prise avec la douleur. Les réactions à la douleur des malades sont elles très variables.
Le « seuil de la sensation douloureuse » peut être par exemple élevée ou abaissée, selon que le malade se
concentre sur sa douleur ou bien en est distrait par une activité physique ou mentale. La richesse ou la pauvreté
émotionnelle du malade pourraient aussi jouer dans son ressenti
. Des facteurs personnels, ethniques
,
éducationnels, philosophiques, religieux interviennent aussi dans la variabilité de la sensibilité à la douleur.
L’éducation et la philosophie de vie du malade peuvent aussi jouer dans son ressenti.
La douleur inspire ou provoque les comportements les plus variés, comme par exemple :
1. Soit la résignation devant la douleur,
2. Soit la révolte ou colère contre le scandale ou l’injustice qu’elle constitue, le fait qu’elle dure sans fin ou
bien qu’elle est forte,
C’est à dire plus localisées sur le côté droit que le côté gauche, ou l’inverse.
Comme dans le cas du bruxisme _ une mauvaise habitude consistant à grincer des dents en permanence, même durant la nuit
_, qui peut provoquer, à la longue, des douleurs, le long des tempes et sur les côtés de la tête.
Sinon, certaines dépressions particulièrement graves sont difficiles à traiter.
Cette hypothèse est à encore vérifier. Car quoique les experts médicaux ne puissent pas encore préciser la cause exacte des
céphalées de tension, quelques médecins, essentiellement anglo-saxons estiment aussi que les taux de sérotonine et
d’endorphine pourraient jouer un rôle, dans l’abaissement du seuil du niveau douloureux concernant les céphalées de tension.
Sources « céphalées de tension » in « informations hospitalières » : http://www.informationhospitaliere.com/dico-752-
cephalee-tension.html
Des personnes hyper-sensibles émotionnellement peuvent être plus sensibles à la douleur. Alors que par exemple, certains
schizophrènes particulièrement insensibles émotionnellement sont capables de supporter ou même de s’infliger des
automutilations effroyables sans paraître souffrir. Note : Un petit bémol quand même. On se doit, en effet, quand même, de
rester extrêmement prudent face à cette dernière affirmation et à cette dernière observation. Car ce n’est pas parce qu’une
personne ne semble pas souffrir, qu’elle ne souffre pas réellement. Simplement, elle peut être dans la totale incapacité
d’exprimer sa souffrance, du fait de sa maladie mentale. Dans le cas des affections mentales, il est, au contraire, très important
de surtout ne pas s’arrêter aux apparences. Parfois, les manifestations psychiatriques sont comme des poupées gigognes se
dévoilant petit à petit, selon la profondeur de l’investigation.
Mark Zborowski, People in Pain, Ed. Jossey-Bass, San Francisco, 1969.
Mark Zborowski, Cultural components in response to pain, Journal of social issues, 1952, n°8, pp.16-30 (article traduit in
François Steudler, Sociologie médicale, Armand Colin, Paris, 1972). Dans cet article, Zborowski montre que les Américains
d'origines juive ou italienne réagissent à la douleur de manière très émotionnelle et sont sensibles à des seuils de stimulation
douloureuse très bas, alors que les Américains d'origine protestante tendent beaucoup plus à la minimiser.
Anthropologie de la douleur, David Le Breton, Ed. Anne-Marie Métailié, 2006.