prises depuis septembre dernier, y compris en matière de lutte contre le commerce parallèle, qui représente un
handicap majeur pour la relance l'économie.
Se gardant de tomber dans l'euphorie de l'autosatisfaction, le chef du gouvernement a mis l'accent sur la
situation difficile qui persiste encore et qui requiert le renforcement du climat de confiance, qui commence à se
faire sentir. Il faut s'armer d'espoir et cesser de brosser un tableau noir de l'état du pays après chaque
mouvement social, car cela empêche le décollage de l'économie, a-t-il dit. «L'esprit qui doit dominer
aujourd'hui doit être celui qui a animé les bâtisseurs de l'Etat national», a dit M. Chahed, qui a lancé, au
passage, un message implicite à une partie de l'opposition qui ne cesse pas de dénigrer les efforts consentis et
les acquis réalisés, affirmant dans ce contexte que son gouvernement «n'accepte pas de recevoir des leçons de
patriotisme de qui que ce soit, car personne ne détient le monopole du patriotisme».
Le chef du gouvernement a, en outre, rappelé à toutes les parties leurs responsabilités. «Le gouvernement va
faire tout ce qui est dans ses moyens pour aider à redresser la situation économique du pays, mais les autres
parties doivent faire de même», a-t-il souligné.
Cap sur les réformes
Tout en admettant que «le pays souffre aujourd'hui d'un déficit de réformes», Youssef Chahed a rappelé les
différentes réformes qui ont été mises en œuvre durant les six dernières années et qui avaient trait aux aspects
politiques, en ajoutant qu'il est temps de se pencher aussi sur les questions économiques et sociales.
M. Chahed a indiqué, dans ce cadre, que son gouvernement sera celui «des grandes réformes et des réformes
urgentes», en faisant état des réformes qu'il envisage de mettre en route au cours des mois à venir, notamment
celle de l'administration, qui devrait «être soulagée de la lourdeur des procédures qui sont devenues une
source de frustration pour le citoyen et l'investisseur». Il a annoncé, dans ce contexte, la numérisation totale
des services publics afin qu'ils puissent fournir des services instantanés et rapides. «La réforme de
l'administration est la condition de la réussite de toutes les autres», a souligné M. Chahed.
Le chef du gouvernement a aussi annoncé deux grandes mesures que son gouvernement envisage de mettre en
route réformer le système de financement de l'économie, notamment les secteurs de l'agriculture, de l'artisanat
et des petites et moyennes entreprises (PME).
La première concerne la relance des crédits publics, «qui ne jouent pas encore leur rôle d'appui financier aux
secteurs qui ont des difficultés avec les banques».
La seconde porte sur la mobilisation de tous les moyens financiers, y compris les fonds des citoyens tunisiens
déposés dans les banques étrangères. M. Chahed a annoncé, à ce propos, un projet de loi qui sera présenté a
l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), en mai prochain, pour permettre de récupérer légalement ces
fonds et de les investir dans l'économie tunisienne.
L'année 2017 sera aussi celle de la réforme des entreprises publiques, qui passent par une situation financière
difficile les empêchant de fournir un service de qualité, a aussi insisté M. Chahed. «Le soutien accordé par
l'Etat à ces entreprises peut bien aller au secteur prioritaire tel que ceux de l'éducation et de la santé», a
estimé M. Chahed, en affirmant qu'un plan de restructuration de ces entreprises a déjà été préparé.