
nécessité d'accélérer la mise en œuvre des réformes, notamment celle de l'administration et de la fonction 
publique qui, par la résistance qu'elles opposent à toutes ces réformes, empêchent la relance de 
l'investissement. 
Tout en affirmant que les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution de 2011 n'ont rien fait pour 
faire avancer ces réformes nécessaires, et désormais urgentes et vitales, il a ajouté que nul gouvernement ne 
pourrait relever les défis auxquels fait face le pays sans apporter des solutions radicales aux maux dont 
souffrent l'administration et la fonction publique. 
M. Chahed a, d'autre part, abordé la question des réformes économiques qu'il envisage de mettre en œuvre, 
notamment dans le secteur bancaire en général et les banques publiques particulier, qui souffrent de difficultés 
financières et structurelles et ne jouent pas leur rôle dans le financement de l'investissement et de la relance 
économique espérée. 
«En Tunisie, on n'a pas besoin d'avoir trois banques étatiques», a-t-il souligné, ajoutant que celles-ci devraient 
se restructurer et se refinancer pour être en mesure de financer l'investissement privé, au moment où l'Etat est 
amené à réduire ses investissements dans les projets publics. M. Chahed a indiqué, à ce propos, que le 
gouvernement se dirige vers la cessation de ses parts dans certaines banques où l'Etat détient des parts 
minoritaires pour ne garder qu'une seule banque étatique. Des cessions, des restructurations et des fusions sont 
donc en vue.... 
La question de la crise des caisses sociales a été l'un des points centraux de l'entretien, car, a martelé M. 
Chahed, la situation de déficit actuelle de ces caisses ne peut plus perdurer et l'Etat n'a plus les moyens de 
combler indéfiniment leurs déficits devenus structurels. Aussi est-il impératif d'y remédier dans les plus brefs 
délais et le gouvernement est en train d'examiner trois scénarios de solutions : ou bien la hausse de l'âge de la 
retraite de 60 à 62 ans, la majoration de la cotisation à la retraite, ou l'imposition d'une taxe sur la valeur 
ajoutée à titre de participation solidaire des Tunisiens à l'effort de la retraite. Ou, encore, une solution qui 
combine ces 3 formules. 
Le chef du gouvernement s'est arrêté, en outre, sur la relation entre le gouvernement et l'Union générale 
tunisienne du travail (UGTT), notant que la centrale syndicale représente, au même degré que l'Union 
tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), l'organisation patronale, un partenaire social 
avec lequel le dialogue n'a jamais été interrompu. 
Une équipe unie au milieu de la tempête 
Quant à la crise provoquée par le remaniement ministériel partiel de samedi dernier, M. Chahed a rappelé que 
son gouvernement est disposé à discuter de toutes les questions relatives aux revendications sociales et aux 
affaires nationales, ajoutant que la question de la désignation ou du limogeage des ministres est de son ressort 
exclusif et de celui du parlement, qui peut donner ou retirer sa confiance. Notant par la même occasion que 
l'intérêt et le prestige de l'Etat doivent primer, faisant ici allusion à l'appel lancé par les syndicats de 
l'enseignement pour le limogeage du ministre de l'Education Néji Jalloul, qui était, d'ailleurs, présent sur le 
plateau avec plusieurs autres membres du gouvernement : une manière de signifier l'unité de l'équipage du 
bateau au milieu de la tempête et sa solidarité avec le timonier. 
M. Chahed a, par ailleurs, clarifié les raisons du limogeage d'Abid Briki, l'ex-ministre de la Fonction publique 
et de la Gouvernance, précisant que le respect dû à l'Etat impose aux membres du gouvernement un code de 
conduite en vertu duquel les différends doivent être discutés au sein du gouvernement et non sur les médias. 
Notant par la même occasion que Khalil Ghariani, qui a succédé à Abid Briki, n'a pas été choisi sur la base de 
sa représentation de la centrale patronale mais plutôt pour ses compétences et ses qualités personnelles.