Au cours de l’année 1989, des efforts ont été déployés pour livrer une bataille féroce
contre l’inflation, (en s’attaquant directement à ses causes). D’une inflation de l’ordre
de 700 % en 19891990, la Banque centrale a réussi à la faire chuter à 67 % en 1991,
17 % en 1992 puis à 15 % pour le premier semestre de 1993. Le contrôle serré de
l’inflation s’est réalisé grâce aux moyens suivants adoptés par le Banque:
Politique monétaire
L’objectif était de stabiliser la valeur de la monnaie afin d’éviter la hausse des prix. Le
premier moyen que la Banque centrale a utilisé fut d’éliminer les taux de change
différents afin de parvenir à un seul taux, déterminé par le marché. Cela a donné de
bons résultats depuis 1991, puisque le taux de change est devenu stable par la suite.
Le deuxième moyen utilisé par la Banque centrale consista à abolir la pratique
d’émission de billets, qui avait eu des effets pervers sur l’inflation dans le passé.
Jadis, pour couvrir les déficits, la Banque centrale avait émis de la monnaie
massivement , ce qui avait déclenché une pression sur les prix.
Politique de crédit
En termes de crédit, un virage important créa une rupture entre ce qui se faisait
(avant 1989) et ce qui se fait actuellement. Selon les propos que nous avons
recueillis auprès de Monsieur Nguyen Knac Truc, Directeur du Département des
affaires étrangères de la Banque centrale, sous l’ancien système (d’avant 1989), la
Banque accordait le crédit selon des taux fixes qui ne variaient pas selon les
conditions de l’économie. Par ailleurs, on ne considérait pas les critères de sélection
d’un projet tels que sa rentabilité, le dossier de crédit de l’entreprise, les objectifs à
moyen et à long terme. Les crédits accordés n’étaient pas assortis d’un suivi, pour
vérifier s’ils contribuaient ou non à la productivité de l’entreprise et constituaient un
investissement viable à long terme.
Autrement dit, on ne faisait pas l’étude systématique des retombées économiques.
L’État se retrouvait inévitablement avec beaucoup de mauvaises créances et
d’entreprises non rentables, la plupart étatiques. Face aux entreprises privées, il y
avait même une discrimination, dans la politique d’octroi du crédit, en faveur des
entreprises d’État.
Maintenant, la Banque centrale a adopté de nouvelles lignes de conduite comme
politique de crédit. Premièrement, on vise comme objectif l’égalité pour tous, c’est-à-
dire qu’on accorde des crédits à autant d’entreprises privées que publiques. En
pratique, cependant, les entreprises privées sont encore minoritaires puisqu’elles font
l’objet de nombreuses restrictions. Deuxièmement, les entreprises et les projets sont
assujettis à une étude plus rigoureuse du dossier. De prime abord, les entreprises
doivent être rentables, ensuite, les objectifs doivent être louables, c’est-à-dire qu’il
faut que le projet ait un grand potentiel de générer du profit et de développer la
production du pays. Autrement dit, le projet doit utiliser de façon optimale les
ressources du pays telles que la main-d’oeuvre et les ressources naturelles. Enfin,
de préférence, le projet doit toucher un ou des secteurs priorisés par l’État.
Politique des taux d’intérêts