chapitre 4 : gestion de taux de change au vietnam

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CHAPITRE 4 : GESTION DE TAUX DE CHANGE AU
VIETNAM
1. EVOLUTION DE REGIME DE CHANGE
2.
Vers la fin des années 80, le Vietnam a eu l'inflation de triple-chiffre, les taux de change
multiples, et une devise rapidement de dépréciation sur le marché parallèle. Au début des
années 90, cependant, le Vietnam a commencé à surmonter ces problèmes en contenant
l'inflation et en stabilisant sa devise. L'intégration internationale avec l'ouest a commencé
dans autour 1993 sérieux. Depuis lors, la gestion de taux de change du Vietnam a évolué
sensiblement comme la libéralisation capitale a procédé et les nouvelles circonstances
externes surgissaient. L'inflation a été rapportée à un chiffre simple d'ici 1993. Mais la
stabilité des prix était fragile et l'inflation domestique demeurait toujours haute relativement
au niveau international. À l'étape finale de la déflation, la banque d'Etat du Vietnam (SBV) a
gardé le taux de change de VND/USD à environ 11.000 pendant plus de cinq années, de 1991
en retard à début 1997 (d'ailleurs, le taux était pratiquement fixe à ce niveau de début 1994 à
1996 en retard). Cette de « politique 11.000 VND » peut être interprétée comme tentative de
fixer la stabilité durable des prix par la discipline d'une cheville du dollar. Cette utilisation
nominale d'ancre du taux de change a finalement réussi à ramener l'inflation à un niveau très
bas. Cependant, l'effet secondaire de cette politique était surestimation progressive. De l'été de
1996, le SBV a commencé à déprécier efficacement VND en élargissant la largeur de bande
autour du taux central officiel. Le taux réel est toujours resté près (le la plupart déprécié) de
l'extrémité la plus élevée de la bande. De 1997 à 1998, Vietnam ont dû faire face à l'impact de
la crise financière asiatique. Tandis que le Vietnam n'était pas directement attaqué par des
spéculateurs, VND est devenu surévalué relativement aux devises régionales qui sont tombées
brusquement. La bande de taux de change a été encore élargie à ±5% en février 1997 et à
±10% en octobre 1997. En février 1998, le taux central officiel lui-même a été dévalué de
11.175 à 11.800 VND/USD. Ces ajustements ont apporté le taux de change réel à 12.980, à
l'extrémité la plus dépréciée de la bande révisée. En février 1999, le SBV a présenté un
nouveau mécanisme de taux de change. Le taux central était maintenant journal réglé à la
moyenne de taux de change interbancaires le jour précédent de transaction avec très une
bande étroite de ±0.1%. Avec ce mécanisme, VND a commencé à ramper (déprécier) très
lentement vers le niveau actuel environ de 15.600 (décembre 2003).
Graphique : Taux de change VND/USD : 1990 -2003
3. QUEL REGIME DES CHANGE POUR LE VIETNAM
4. LE ROLE DE LA BANQUE CENTRALE
À partir de la nouvelle loi, les fonctions de la Banque centrale ont donc été redéfinies
clairement. Elles équivalaient à confier à la Banque centrale:
- la gestion de la politique monétaire;
- la définition de la politique de crédit et de paiement;
- la définition des taux d’intérêts et de change;
- la gestion des réserves de l’État en devises;
- le contrôle des activités des banques commerciales pour qu’elles suivent les
politiques promulguées par l’État;
- la représentation du Viêt-nam vis à vis des organismes internationaux.
À l’égard de chacune de ces fonctions, nous avons recueilli les commentaires de la
Banque centrale quant à son évolution passée et ses orientations futures. Les trois
objectifs globaux de la Banque Centrale sont les suivants:
1) construire un système bancaire diversifié et égalitaire;
2) inciter les banques commerciales à être compétitives afin de bénéficier de la
rentabilité;
3) perfectionner le système bancaire en implantant de nouveaux mécanismes, en
formant le personnel et en modernisant les équipements.
Au cours de l’année 1989, des efforts ont été déployés pour livrer une bataille féroce
contre l’inflation, (en s’attaquant directement à ses causes). D’une inflation de l’ordre
de 700 % en 19891990, la Banque centrale a réussi à la faire chuter à 67 % en 1991,
17 % en 1992 puis à 15 % pour le premier semestre de 1993. Le contrôle serré de
l’inflation s’est réalisé grâce aux moyens suivants adoptés par le Banque:
Politique monétaire
L’objectif était de stabiliser la valeur de la monnaie afin d’éviter la hausse des prix. Le
premier moyen que la Banque centrale a utilisé fut d’éliminer les taux de change
différents afin de parvenir à un seul taux, déterminé par le marché. Cela a donné de
bons résultats depuis 1991, puisque le taux de change est devenu stable par la suite.
Le deuxième moyen utilisé par la Banque centrale consista à abolir la pratique
d’émission de billets, qui avait eu des effets pervers sur l’inflation dans le passé.
Jadis, pour couvrir les déficits, la Banque centrale avait émis de la monnaie
massivement , ce qui avait déclenché une pression sur les prix.
Politique de crédit
En termes de crédit, un virage important créa une rupture entre ce qui se faisait
(avant 1989) et ce qui se fait actuellement. Selon les propos que nous avons
recueillis auprès de Monsieur Nguyen Knac Truc, Directeur du Département des
affaires étrangères de la Banque centrale, sous l’ancien système (d’avant 1989), la
Banque accordait le crédit selon des taux fixes qui ne variaient pas selon les
conditions de l’économie. Par ailleurs, on ne considérait pas les critères de sélection
d’un projet tels que sa rentabilité, le dossier de crédit de l’entreprise, les objectifs à
moyen et à long terme. Les crédits accordés n’étaient pas assortis d’un suivi, pour
vérifier s’ils contribuaient ou non à la productivité de l’entreprise et constituaient un
investissement viable à long terme.
Autrement dit, on ne faisait pas l’étude systématique des retombées économiques.
L’État se retrouvait inévitablement avec beaucoup de mauvaises créances et
d’entreprises non rentables, la plupart étatiques. Face aux entreprises privées, il y
avait même une discrimination, dans la politique d’octroi du crédit, en faveur des
entreprises d’État.
Maintenant, la Banque centrale a adopté de nouvelles lignes de conduite comme
politique de crédit. Premièrement, on vise comme objectif l’égalité pour tous, c’est-àdire qu’on accorde des crédits à autant d’entreprises privées que publiques. En
pratique, cependant, les entreprises privées sont encore minoritaires puisqu’elles font
l’objet de nombreuses restrictions. Deuxièmement, les entreprises et les projets sont
assujettis à une étude plus rigoureuse du dossier. De prime abord, les entreprises
doivent être rentables, ensuite, les objectifs doivent être louables, c’est-à-dire qu’il
faut que le projet ait un grand potentiel de générer du profit et de développer la
production du pays. Autrement dit, le projet doit utiliser de façon optimale les
ressources du pays telles que la main-d’oeuvre et les ressources naturelles. Enfin,
de préférence, le projet doit toucher un ou des secteurs priorisés par l’État.
Politique des taux d’intérêts
La structure des taux d’intérêts avait connu de sérieuses distorsions dans le passé, à
cause de l’établissement d’un taux unique pour toutes les transactions. Actuellement,
le taux de base a augmenté considérablement, pour lutter contre l’inflation. D’autre
part, il tend à refléter les conditions du marché.
Gestion des réserves de l’État
La Banque centrale du Viêt-nam a beaucoup plus de facilité à gérer les réserves de
l’État grâce à une plus grande autonomie visàvis du ministère des Finances. Cette
indépendance lui permet de mieux contrôler la masse monétaire en circulation, donc
l’inflation. Par ailleurs, les nouvelles orientations visant un contrôle plus serré des
crédits accordés aux banques ont contribué à une meilleure gestion des réserves de
l’État.
Une des plus récentes réalisations de la Banque centrale est l’ouverture d’un marché
monétaire interbanques. Celuici permettra de faire des transactions en dongs, la
monnaie nationale. On prévoit, d’ici à la fin de 1993, un marché pour les devises
étrangères, afin d’attirer les devises fortes telles que le deutsche mark, le franc
français, le dollar américain, etc... La principale fonction du marché monétaire sera
de fournir aux institutions financières participantes des crédits à court terme
provenant des banques qui ont un excès de devises. Ce type de marché va
augmenter la compétitivité entre les banques. Pour la Banque centrale,
l’accumulation de devises locales ou étrangères lui permettra d’avoir une meilleure
marge de manoeuvre dans ses politiques monétaires.
Contrôle des activités des banques commerciales
Malgré le principe d’autonomie promulgué par le gouvernement visàvis des banques
commerciales, la Banque centrale conserve la responsabilité de superviser les
activités de ces dernières. L’objectif de l’État étant devenu la promotion de la
compétitivité, la Banque centrale dit veiller à ce qu’aucune de ses interventions ne
nuise à l’une des banques commerciales. Selon les propos du directeuradjoint du
Département des relations extérieures de la Banque centrale, les banques
commerciales privées ont le même traitement que les banques publiques.
Représentation vis à vis des institutions internationales
La Banque centrale est l’institution qui représente le Viêt-nam face aux institutions
internationales. Grâce à ce rôle, la Banque centrale a effectué plusieurs démarches
dans le but de rendre le Viêt-nam éligible aux programmes de coopération et
d’assistance que ces organismes accordent aux pays en voie de développement. La
Banque centrale multiplie ses contacts auprès de la Banque mondiale, du Fonds
monétaire international et de la Banque asiatique de développement.
3. Les leçons tirent de la crise asiatique.
Les crises sont inévitables. Tant qu’il y aura des marchés financiers, il y aura des
cycles d’expansion et de récession. Mais la vulnérabilité aux crises peut être limitée.
Premièrement, il faut améliorer l’information pour qu’il soit possible de suivre
l’évolution de la situation et d’agir en temps opportun. Si le reste du monde avait su
combien les systèmes financiers des pays d’Asie étaient faibles, on aurait pu y
remédier plus tôt. De même, si le FMI avait su à quelle vitesse les réserves en
devises, se résorbaient, les politiques économiques auraient pu être ajustées plus
tôt.
Deuxièmement, le secteur financier joue un rôle crucial dans tous les cycles
d’expansion–récession dans les pays industrialisés comme dans les pays en
développement. Il est essentiel que des procédures prudentielles et de contrôle
appropriées soient mises en place et que les banques soient en mesure d’évaluer les
risques. Aussi les réformes des secteurs financiers sont-elles extrêmement
importantes.
Troisièmement, l’une des grandes leçons de cette crise est qu’un pays doit se garder
d’appliquer un régime de taux de change fixe s’il n’est pas prêt à s’en donner les
moyens, c’est-à-dire qu’outre des politiques macroéconomiques saines, il lui faut un
système bancaire sain et une position de réserves solide, capable de supporter une
hausse défensive des taux d’intérêt pour éloigner les spéculateurs. Mais peu de pays
peuvent maintenir un taux de change fixe lorsque la situation se dégrade.
Quatrièmement, la libéralisation des marchés de capitaux doit être prudente. Le
problème des pays asiatiques n’a pas été la libéralisation des mouvements de
capitaux, mais le fait qu’elle n’a pas été opérée dans le bon ordre et qu’elle n’a été
que partielle. Les pays ont, pour la plupart, libéralisé les apports de capitaux à court
terme avant les investissements étrangers directs, alors qu’ils auraient dû faire
l’inverse. En outre, bien que les entrées de capitaux aient été libérées, le système
financier est resté fermé à la concurrence étrangère. La conjugaison d’une
libéralisation partielle et de rigidités structurelles a fait que les capitaux ont été
investis sans que les risques soient dûment pris en compte
Serait-il approprié d’imposer des contrôles des capitaux pour éviter des crises à
l’avenir? Cela reviendrait à fermer la porte de l’écurie une fois que le cheval s’est
enfui. De plus, les contrôles des capitaux sont beaucoup moins efficaces pour
endiguer les sorties que pour limiter les entrées. Il serait beaucoup plus efficace de
remédier radicalement aux problèmes fondamentaux du secteur financier et des
entreprises et de créer un environnement optimal pour assurer l’utilisation productive
des capitaux lorsqu’ils recommenceront à affluer. Il faut bien reconnaître que l’accès
aux capitaux étrangers a largement contribué à la croissance rapide des pays
asiatiques avant la crise. Même si leur production diminuait de 10 %, par exemple,
leur croissance au cours des vingt dernières années serait encore impressionnante.
Il importe surtout que la libéralisation des mouvements de capitaux s’effectue dans le
bon ordre, pour que le système financier soit capable de canaliser les capitaux vers
des investissements productifs.
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