hausse des prix est ressortie à 2,2 % en décembre.
Ce n'est pas le cas de la Fed, qui doit se battre sur plusieurs fronts.
"Les statuts de la Fed sont clairs : la banque centrale doit assurer le
plus haut niveau d'emploi, la stabilité des prix et des taux d'intérêt à
long terme faibles. Avant le 'coup de poing sur la table' de Paul
Volker, nommé à la Réserve fédérale en 1979, la banque centrale
américaine se préoccupait surtout de croissance", raconte Jean-
Louis Mourier, de la société d'investissement Aurel BGC.
Ce n'est pas non plus le cas de la Banque d'Angleterre qui, au
début des années 1990, a laissé, sous pression des marchés, la
livre sterling se déprécier pour permettre un redémarrage de
l'économie. Elle a depuis intégré le contrôle des prix plus clairement
dans son mandat.
Et ce n'est pas non plus le cas du Japon, où la question du contrôle
des prix n'a monopolisé le débat monétaire que parce que, depuis
quinze ans, le pays connaît un fléau économique contre lequel la
banque centrale ne peut pas grand chose : la déflation, c'est-à-dire
la baisse des prix.
En théorie, la mécanique est simple : pour lutter contre une hausse
des prix, il faut augmenter les taux d'intérêt et rendre plus
onéreuses les liquidités. Inversement, pour lutter contre une baisse
des prix, il faut baisser les taux. Mais même en baissant les taux le
plus possible, les taux d'intérêt réels (ceux de la banque centrale
moins l'inflation, qui est négative) augmentent.
GUERRE DES MONNAIES
Autre problème, si une intervention comme celle de la BoJ fait
glisser la devise sur le marché des changes et rend plus
compétitives les exportations, elle peut relancer les craintes d'une
riposte des partenaires commerciaux. Les principales économies de
la planète sont sur le point de basculer dans une "guerre des
monnaies", a d'ailleurs décrété le vice-président de la Banque
centrale de Russie, Alexei Ulyukayev.
Il est vrai que les pays dit "émergents", comme la Russie, dont la
croissance et le taux de chômage font pâlir d'envie les pays