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Les effets de la pression
Laetitia SICARD
18/ 12 / 15
Plan : 1. La pression
- Qu’est ce que la pression ?
- Modification des volumes gazeux
2. Des risques potentiels : les barotraumatismes
- Les sinus
- Le placage de masque
- Les dents
- L’oreille
- Les poumons : la surpression pulmonaire
- Le système digestif
3. L’œdème aigue pulmonaire
- Le mécanisme
- CAT et prévention
- Quiz
Justification : Toute immersion a un impact direct sur notre corps du fait du changement
de pression. Nous allons détailler ici les mécanismes pouvant conduire à un accident afin de
vous en prémunir en adaptant votre comportement.
1. La pression
- Qu’est ce la pression ?
Il s’agit d’une force sur une surface
:
F/ S=P
L’unité officielle pour l’exprimer est le newton. Nous, plongeur, employons le bar par
simplification.
Rappel :
- la pression de l’air sur la terre est nommée : pression atmosphérique
- La pression de l’eau sur un corps immergé est nommée : pression hydrostatique
En plongée nous cumulons c’est 2 pressions pour arriver à la notion de pression absolue( atmo +
hydro)
Au niveau de la mer la pression atmo. est d’environ 1 bar. A cette pression « terrestre » nous
devons ajouter la pression hydrostatique d’une valeur de 1 bar tous les 10 m (ceci correspondant
au poids de la colonne d’eau de 10 m sur une surface de 10 cm²).
Schéma
Quelle est la pression absolue
à 20 m ?
à 35 m ?
Quelle est la pression hydrostatique
à 40 m ?
à 10 m ?
En plongée nous sommes à 3 b de pression absolue :à quelle profondeur sommes nous ? pression
hydro ?
A 4,7 b de pression hydro : profondeur ? pression absolue ?
- Modification des volumes gazeux
Durant la phase de descente nous savons que la pression augmente et que durant la remontée la
pression chute. Vous savez également que ces changement de pression entrainent des
modifications sur les volumes gazeux avec des impacts sur
 notre flottabilité
 notre consommation
Rappel : Loi de Mariotte : le volume d’un gaz augmente de manière inversement proportionnelle à
la pression qu’il subit.
Volume de surface X Pression de surface = Volume au fond X Pression absolue
Exemple : un volume d’air dans un ballon passe de 1 b en surface à 2b (à 10m) lors d’une
immersion, son volume lui sera divisé par 2.
Pareillement si nous gonflons un ballon avec notre bloc à 30 m et que nous remontons ce ballon,
il va passer de 4 b de pression à 1 bar, son volume lui sera multiplié par 4.
Schéma
2. Des risques potentiels : les barotraumatismes
L’air se comprime à la descente et se dilate à la remontée. Ce fait a un impact direct sur notre
corps car celui-ci renferme des zones « creuses » remplies d’air.
- Les sinus
Les sinus frontaux et maxillaires sont sollicités en plongée. Il s’agit de cavités tapissées de
muqueuse qui communiquent avec les fosses nasales par un conduit étroit.
 En plongée : leur équilibrage se fait naturellement ( pas de technique d’équilibrage) mais
difficultés en cas de rhume et surtout de sinusite
 Symptômes
- Vives douleurs au niveau des arcades sourcilières et / ou des pommettes voire des
mâchoires supérieures durant la descente
- La muqueuse peut être lésée par les changements de pression et provoquer un léger
saignement de nez
 Quand ? : à la descente beaucoup plus rarement à la remontée
 Que faire ? : En cas de douleur à la descente ne pas forcer, remonter de quelques mètres si
nécessaire et ventiler normalement. Une RSM (respiration sans masque avec détendeur en
bouche) en surface peut faciliter l’équilibrage des sinus. Renoncer à plonger si la douleur
persiste.
En cas de saignement de nez : évacuer hors du masque avec un vidage et remonter
doucement si cela persiste
- Le placage de masque
Le masque renferme un petit volume d’air au niveau de nos yeux et notre nez nous permettant
ainsi une bonne vision dans l’eau.
 En plongée : ce volume d’air va se comprimer lors de la descente et crée un phénomène de
ventouse au niveau des yeux (accentuer par la pression de l’eau qui appuie sur la vitre).
 Symptômes : Sensation douloureuse sur le visage et si rien n’est fait possible lésions des
vaisseaux sanguins des yeux et marques bleues autour
 Quand ? : à la descente uniquement
 Que faire ? : durant la descente il suffit de souffler par le nez légèrement afin de
rétablir le volume d’air initiale et compenser la compression
- Les dents
Une dent cariée ou mal soignée peut contenir un petit espace d’air sous l’émail

En plongée : à la descente ce volume d’air en se comprimant va aspirer la pulpe de la
dent (dentine) et provoquer de très fortes douleurs. De même à la remontée si de
l’air comprimé pénétre dans la dent durant l’immersion, il va se dilater à la remontée
et cette fois appuyer sur la pulpe et le nerf là aussi accompagné de vives douleurs
Schéma
 Quand ? : à la descente et à la remontée
 Que faire ?: en prévention : une bonne hygiène dentaire est primordiale et signaler à
votre dentiste que vous êtes plongeur pour qu’il ne laisse aucun interstice lors d’un
soin.
 Conduite à tenir si survenue :
Si vous ressentez une douleur lors d’une descente, ne pas forcer, remonter
légèrement et réessayer et renoncer à plonger si la douleur est persistante.
A la remontée : prévenir les membres de sa palanquée, remonter très lentement en
vous faisant assister par un équipier au besoin.
- L’oreille
Le conduit externe de l’oreille aboutie sur le tympan, derrière celui-ci se trouve l’oreille moyenne
qui est une petite chambre remplie d’air.
 En plongée : La pression de l’eau va venir appuyer sur le tympan et parallèlement l’air
contenu de l’autre coté du tympan va se comprimer accentuant ainsi la déformation du
tympan. L’équilibrage de l’oreille moyenne est rendue possible par les trompes d’Eustache :
fins conduits partant de l’oreille moyenne et débouchant dans l’arrière gorge. L’obstruction
de ces conduits par des mucosités ou une congestion empêche un bon équilibrage
Schéma
-le coup de piston : si la manœuvre d’équilibrage est pratiquée tardivement le
tympan de redresse d’un coup provoquant une importante douleur : à la descente
- l’otite barotraumatique : la déformation importante du tympan entraine sa
congestion qui favorise l’apparition d’une otite : suite de plongée
- le vertige alterno-barique : c’est un retard d’équilibrage sur l’une des 2 oreilles
provoquant un vertige fugace et sans gravité mais devant être signalé aux membres
de la palanquée pour une vigilance renforcée au moment de la remontée
notamment
- la perforation du tympan : lors de l’augmentation de pression le tympan se
déforme jusqu’à sa limite d’élasticité, si aucune méthode d’équilibrage n’est
appliquée et que la pression continue d’augmenter , le tympan peut se perforer avec
entrée d’eau et donc de bactéries dans l’oreille moyenne. Sont à craindre : très vive
douleur, saignements, vertiges, surdité temporaire,… à la descente dans la très
grande majorité des cas
 Que faire ? : -en prévention :
Ne pas plonger en cas de rhume, d’otite, …
(encombrement des trompes d’Eustache)
Ne pas utiliser de produits décongestionnants
- en immersion :
Faire rentrer de l’eau dans la cagoule en surface avant de descente pour éviter le
phénomène de ventouse
Pratiquer une méthode d’équilibrage douce et de manière anticipée
Valsalva
Nez pincé puis souffler Facile à réaliser
Lowry
Nez pincé , souffler
doucement en
déglutissant
Déglutition
Béance Tubulaire
Volontaire
Toynbee
Facile à réaliser
Réalisable si trompes
droites
Laisse les trompes
ouvertes grâce au
contrôle musculaire
Bouche fermée, nez
pincé, déglutir et
aspirer par le nez
Douloureux si tardif
A ne JAMAIS pratiquer
A LA REMONTEE
Surpression du thorax
(ouverture FOP)
Plus doux que Valsalva
Selon les
morphologies, ne
convient pas à tous
Peut nécessité un
entrainement
UNIQUEMENT A LA
REMONTEE si difficulté
 Conduite à tenir si blocage : le signaler immédiatement aux membres de la palanquée,
stopper la descente voire remonter d’un mètre ou deux, réessayer, renoncer si le blocage
persiste.
A la remontée, le signaler également aux partenaires et remonter très doucement, en se
faisant assister si nécessaire
Consulter un médecin ORL si gêne récurrente
Les lésions de l’oreille représentent le barotraumatisme le plus fréquent
- Les poumons : la surpression pulmonaire
Les poumons représentent un volume d’air important et sont composés de tissus d’une élasticité
limitée.
 En plongée : nous respirons de l’air comprimé qui va se dilater lors d’une baisse de pression
(remontée). Si notre expiration est insuffisante ou bloquée, ce volume pulmonaire devient
« fermé » et les poumons vont se distendre jusqu’à leur limite d’élasticité
Les alvéoles pulmonaires sont de petits sacs remplis d’air, une faible variation de pression
(0,2 b) suffit à créer des lésions.
- Risques de distension et d’affaissement alvéolaire
- Risques de perforation dans les cas les plus graves
- Risques d’ADD : des bulles d’azote peuvent, via une lésion pulmonaire, passer dans le sang
qui va alimenter les différents organes (notamment le cerveau) et s’y coincer
 Symptômes :
grande difficulté à respirer, pâleur violacée
Souvent du sang mêlé à la salive
Etat de choc voire perte de connaissance
En cas d’ADD : signes neurologiques : troubles vision / parole, paralysie
 Quand ? : à la remontée uniquement
 Que faire ?en prévention :
-
acquérir de bons automatismes dès le début de sa formation :
je remonte = je souffle
-
Ne jamais bloquer sa respiration
Insister sur l’expiration si la remontée est rapide
Bonne maitrise du matériel (gilet)
 Conduite à tenir en cas de survenue :
- secourir la personne, la sortir de l’eau , la déséquiper
- alerter les secours : canal 16 de la VHF ou 196 pour le CROSS depuis un portable
- mise ou O2 100 % 15 L / min en position semi assise
- faire boire de l’eau si la victime est consciente : 1L en 1H
- proposer de l’aspirine si pas allergique (500 mg max pour un adulte)
La surpression pulmonaire est le barotraumatisme le plus grave
- Le système digestif
Des gaz peuvent être présents dans l’estomac et l’intestin dus à la fermentation des aliments.
 En plongée : Lors de la remontée ces gaz peuvent se dilater et provoquer d’importantes
douleurs abdominales. (rare en plongée loisir car immersion de courte durée)
Ces gaz peuvent se situer dans l’intestin ou dans une hernie de l’estomac.
 Quand ? : uniquement à la remontée
 Que faire ? : en prévention : éviter l’absorption de féculents et boissons gazeuses avant de
plonger
 Conduite à tenir si survenue : remontée lente et évacuation des gaz par voie au choix.
Eventuellement se mettre la tête en bas quelques instants afin d’évacuer les gaz présents
dans la hernie (si située dans la partie supérieure de l’estomac).
3. L’œdème Aigue Pulmonaire
- Les mécanismes
 Défaillance du cœur qui ne régule pas suffisamment le débit sanguin et envoie trop de sang
aux poumons qui s’engorgent créant ainsi un œdème.
 Lors d’une noyade, l’eau qui pénètre dans les poumons attaque la paroi interne et crée
l’œdème.
Facteurs aggravants :
-
L’âge
- l’effort
L’hypertension artérielle
- le stress
-le froid
- la pression absolue
Touche souvent des plongeurs de plus de 40 ans, cet accident est en augmentation (11% des
accidents) du fait de l’augmentation de l’âge moyen des plongeurs.
Symptômes :
Peut arriver à tout moment de la plongée : grosse gêne respiratoire, grosse toux, éventuels
crachats rosés, risque de perte de connaissance et donc de noyade
La victime pourra faire le signe « essoufflement » avec une augmentation de sa conso. Son
état persiste et s’aggrave tant qu’elle est dans l’eau.
- Conduite à tenir





Lui faire cesser tout effort, la remonter immédiatement à vitesse contrôlée
Larguer les plombs pour minimiser les efforts, la sortir de l’eau rapidement
Alerter le cross canal 16 de VHF ou 196 depuis un portabe
Mise sous O2 100 % 15 L / min
Mettre en position semi assise
- Prévention
 Etre conscient des risques si rassemble plusieurs facteurs favorisants
 Visite annuelle chez un médecin fédéral sensibilisé à la question
 Surveillance constante entre équipier car une victime peut ne pas faire de
signe conventionnel
- Quiz
 Quels barotraumatismes peut-on rencontrer à la descente ?
(sinus, dents, plaquage masque, oreille)
Même chose à la remontée ?
(Sinus, dents, surpression pulmonaire, oreille, système digestif)
 Un plongeur finit sa plongée par un malaise en surface et de la bave mêlée à du sang
sort de sa bouche. Que suspectez vous ? Que faire ?
Surpression pulmonaire (si remontée avec expiration insuffisante) ou OAP
Le sortir immédiatement de l’eau et déclenchement des secours avec mise sous O2
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