3. Les qualités d’une bonne segmentation
Pour que la segmentation soit efficace, il faut que les segments déterminés soient avant tout pertinents
c’est-à-dire qu’ils correspondent à des comportements de consommation suffisamment différents pour
mener auprès de chacun des segments visés, des actions mercatiques spécifiques.
Mais un critère pertinent, c’est aussi un critère permettant d’obtenir un segment :
- de taille et de rentabilité suffisantes : c’est-à-dire permettant de réaliser un profit substantiel car
représentant un potentiel de clients suffisamment important pour assurer un retour sur investissement à
l’entreprise ;
- de stabilité suffisante : c’est-à-dire un critère qui va perdurer dans le temps comme critère différenciateur,
- d’accessibilité suffisante : c’est-à-dire que l’on puisse atteindre les clients et agir sur eux par des efforts
commerciaux ciblés.
Une segmentation est une représentation subjective, simplificatrice et temporaire de la demande. Elle est
susceptible d’évoluer en fonction des évolutions de l’offre et/ou de la demande. Elle n’est pas non plus
toujours indispensable (notamment lorsque les attentes des consommateurs sont suffisamment homogènes).
4. Les limites de la segmentation
Trop segmenter conduit à des risques, ceux de l’hyper-segmentation :
– le coût engendré pour adapter l’offre de produit à chaque segment ;
– le risque de confusion dans l’esprit du consommateur confronté à un choix trop important de produits ;
– le risque de concurrence entre ses propres produits (danger de la « cannibalisation ») ;
– le risque de segments de trop petite taille et peu rentables.
II. Les méthodes de segmentation
Pour segmenter leur marché, les entreprises disposent de plusieurs méthodes, classées ainsi :
Les méthodes descendantes (méthodes d’analyse structurelle : 20/80, ABC, etc)
La clientèle est progressivement découpée en sous-groupes en fonction de critères définis (sens de l’analyse : du
global vers le particulier)
Les méthodes ascendantes (analyses typologiques, des associations)
Les individus sont regroupés dans des sous-groupes selon leurs proximités de réponses ou de comportements
(sens de l’analyse : du particulier vers le global). La méthode des associations : c’est dans le secteur de la
distribution que cette méthode est le plus employée. Elle permet en effet de rechercher des liens entre
produits achetés à partir des tickets de caisse (biscottes, confiture, lait). Ainsi, les analystes identifient des
opportunités de ventes croisées et conçoivent des offres de couponing en sorties de caisses.
Mais cette méthode peut être généralisée à tout secteur d’activité pour lequel il peut être intéressant de
rechercher des groupements potentiels de produits ou services (par exemple : services bancaires et
télécommunications).
Nous aborderons ci-dessous les méthodes d’analyse structurelle sur les portefeuilles clients.
1. L’analyse du portefeuille clients
Le portefeuille clients d’une entreprise est constitué des différentes catégories de clients qu’il est nécessaire
d’identifier pour :
– repérer les clients à fort potentiel ;
– développer le portefeuille autour des clients les plus rentables. En effet, chaque client a une valeur
financière pour l’entreprise ;
– adapter les actions commerciales à chaque catégorie de clients en mettant en place un « marketing one to
one" par une mercatique relationnelle ;
– fidéliser les clients « intéressants ». Aujourd’hui, les entreprises s’efforcent de conserver leurs clients, car
il est plus facile et moins coûteux de fidéliser un client que d’en acquérir un nouveau. La rentabilité d’un
client augmente avec l’ancienneté de sa relation avec l’entreprise.