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succès du processus : d’où des travaux en équipe inter-départementales ou dirigeant / collaborateurs, 
la promotion de techniques d’auto-administration (« équipes autonomes »), etc. 
Une illustration : le target costing de Toyota
 
Première  étape :  grâce  à  des  tables  de  coûts,  le  coût  d’un  modèle  actuel,  à  partir  duquel  le 
nouveau programme est conçu, est déterminé. Parallèlement des objectifs de réduction de coûts et de 
profits sont définis et assignés à chaque unité. C’est le fondement du contrôle budgétaire de Toyota.  
Puis, le plan produit définit les options du nouveau programme (spécifications, budget et planning 
de développement, prix de vente et volumes). Le prix de vente est défini comme le prix actuel auquel 
on ajoute le prix d’éventuelles options supplémentaires ajustées par des considérations stratégiques. 
Un ingénieur en chef construit un plan de développement, il anime « matriciellement » une équipe 
d’une centaine d’ingénieurs des différents départements concernés par la conception. 
Le travail de « cost planning » consiste alors à amener le projet à réaliser, tout au long de sa vie, 
les niveaux de profit désirés. Le travail commence en calculant la différence de coûts, par fonction, 
entre modèle existant et nouveau modèle. Il semble plus efficace de travailler sur des différences que 
sur des coûts absolus parce que 1) ceux-ci sont peu précis 2) travailler sur des différences est un 
moyen efficace de guider l’effort des départements et de la conception. 
Très tôt, le « cost planning » est capable de faire une évaluation des coûts à partir des esquisses 
de chaque fonction majeure. Puis un premier travail sur l’investissement est effectué (l’investissement 
est divisé en moules métalliques et autres), une proposition est faite qui peut être modifiée par un 
comité ad hoc. 
À cette étape, l’ingénieur en chef répartit les réductions de coûts en fonction de considérations sur 
la facilité ou la complexité de la tâche (à partir de l’évaluation de précédents comparables) et chaque 
département  reçoit  un  objectif  de  réduction  de  coûts.  Les  composants  de  chaque  modèle  sont 
déterminés, on cherche une standardisation maximale. Le surcoût acceptable lié au style est fixé par 
l’ingénieur en chef. Certains composants critiques pour l’atteinte des objectifs peuvent aussi recevoir 
des objectifs de coûts cibles.  
Puis commence, avec le premier prototype, la phase de « value engineering », qui se déroule en 3 
itérations sur un an
 (et 3 prototypes). Il ne  semble pas  qu’il  y ait  de manuel de value engineering, 
mais que ce travail se concentre sur les spécifications et la consommation de matière première, sur le 
rendement, sur le nombre de pièces, sur la facilité de fabrication et sur la MOD, mais aussi sur les 
pièces les plus coûteuses et celles dont le coût a augmenté le plus fortement. Les concepteurs sont 
assistés  d’une  équipe  d’une  centaine  de  « cost  planners », affectés  aux lignes de  production,  qui 
estiment  en  temps  réel  les  impacts  qu’ont  sur  les  coûts  de  production  les  différents  scénarios 
envisagés. Des tables de coûts très détaillées existent pour les principaux processus de fabrication 
(assemblage, usinage, etc.) et par ligne, qui donnent les taux machines (dont MOD, énergie, achats, 
dépréciation).  
On entre alors en phase de production. Les coûts standards sont calculés en prenant en compte 
les conditions réelles de fabrication, les lignes de fabrication étant choisies en fonction des intérêts de 
la société  (et  non  de ceux  du  programme).  Un  suivi  d’un  an  est  effectué  afin  de  s’assurer  que  les 
objectifs sont respectés. 
Commentaires 
Il  semble  que  les  systèmes  de  comptabilité  utilisés  pour  le  target  costing  aient  plusieurs 
caractéristiques : 
 Ils  travaillent  essentiellement  sur  des  différences  entre  le  futur  produit  et  l’existant  (cf. 
l’exemple  de  Toyota) :  ils  visent à réduire  des écarts  et non à amener à  des coûts  cibles 
absolus. Il est dit que c’est à la fois plus motivant et plus exact de procéder ainsi.  
  Il semble que les systèmes comptables japonais soient beaucoup moins sophistiqués que les 
systèmes occidentaux : si les objectifs du target costing sont atteints, alors il n’y a pas besoin 
de  se  préoccuper  d’une  connaissance  précise  des  coûts  de  l’entreprisev.  D’ailleurs,  il  se 
pourrait que le processus de target costing ait la place qu’a le budget en occident.  
 
 en 1997, à l’époque du cas.