1 TS Cours Physique Chap 8 Modélisation des oscillateurs D’une certaine manière, l’attitude scientifique consiste à ramener le « changeant » au « permanent » (ouah… ça en jette dans une dissertation de philo ou dans une discussion en discothèque !). Je m’explique : le « changeant » ce sont les phénomènes auxquels la physique s’intéresse et qui évoluent dans le temps (mouvement d’un objet, oscillations d’un pont ou d’un courant…). Et le « permanent » ce sont les lois universelles que les physiciens élaborent à partir de l’observation des phénomènes et qui ne doivent pas faire référence au temps. Pour y arriver, les physiciens utilisent le formalisme mathématique qui leurs fournit : - des outils intéressants mais en nombre limité (pour la TSMP : 4 opérations de base (+ , − , , /) et la dérivation et l’intégration), - des possibilités de décrire les grandeurs physiques également en nombre limité (pour la TSMP : scalaire (masse par ex) et vecteur (force par ex)). Bref, ces limites nous permettent de « retomber assez vite sur les mêmes équations » pour des thèmes d’étude parfois complètement différents. C’est ce que va illustrer ce chapitre où l’on a rassemblé les oscillateurs mécaniques et électriques pour les étudier dans un cadre commun. I. Oscillateur sinusoïdal libre non amorti 1) L’oscillateur harmonique à 1 dimension a) Rappels de 1ère A une dimension, une coordonnée ou abscisse X permet de repérer l’état d’un oscillateur au cours de son évolution. Ce repérage se fait par rapport à un état de référence : l’état d’équilibre. Exemples : Position d’équilibre m - xm x m xm Position d’équilibre Abscisse linéaire = longueur Pendule élastique (mécanique) Abscisse angulaire = angle Pendule simple (mécanique) Abscisse électrique = tension ou intensité Générateur basses fréquences (électrique) U ou I Abscisse angulaire = angle Pendule de torsion (mécanique) L’abscisse notée X d’un oscillateur mesure l’…………………… de l’oscillateur par rapport à son état d’équilibre Um Etat d’équilibre - Um L’amplitude notée Xm correspond à la valeur …………………… t de l’abscisse. 2 b) Intérêt général (version math sup…) On considère un « système » au sens large : planète autour du Soleil, électron autour du noyau, pendule simple ou élastique, circuit (RLC)… On suppose que ce système possède une énergie potentielle qui est une fonction à une dimension d’une coordonnée générale ou abscisse X : Ep(X). On considère aussi que le système est décrit par une position d’équilibre pour X = 0 où l’on a Ep(X = 0) = 0 Ep Approximation harmonique Ep = ½ K.X2 X Rem : Ces hypothèses définissent ce qu’on appelle les « systèmes conservatifs ». L’énergie potentielle peut être mécanique (pesanteur, élastique) ou électrique ou magnétique, ou autre…non étudiée en classe. Courbe réelle 0 Si l’équilibre est stable, l’énergie potentielle doit être minimum. Ce qui se traduit mathématiquement par dEp( X ) X 0 dx X 0 2 et d Ep( X ) dX 2 0 X 0 Une petite perturbation provoquera un petit écart du système par rapport à sa position d’équilibre. Les mathématiciens nous disent alors que dans un tel cas, la fonction Ep(x) peut s’approximer par : Ep(X) Ep(X = 0) + x* dEp( X ) d 2 Ep( X ) c’est ce que l’on appelle le « développement limité de Ep(x) au 1 + X 2 * 2 dX X 0 2 dX x 0 voisinage de X = 0 » ou encore « formule de Taylor ». 2 Dans notre cas précis, Ep(X) 0 + X*0 + 1 X 2 * d Ep( X ) = 1 K * X 2 avec K = dX 2 2 x 0 2 d 2 Ep( X ) 0 2 dX X 0 Cette formule rappelle celle de l’énergie potentielle élastique d’un système « masse-ressort » ou pendule élastique : Epe = 1 k * x 2 avec dans ce cas k = cte de raideur du ressort. 2 Par analogie des équations, nous pourrons modéliser tout système physique faiblement perturbé au voisinage d’une position d’équilibre stable par un pendule élastique. A retenir : Au voisinage d’une position d’équilibre ……………………., tout système physique ………………………..…perturbé peut être modélisé par un pendule élastique ou …………………………………………….. Rem 1: cette modélisation concerne aussi bien l’échelle cosmologique (modélisation de l’atmosphère terrestre sous l’effet d’une éruption (Krakatoa 1883), modélisation des masses d’eau sous l’action conjuguée de la Lune et du Soleil (marées) que l’échelle microscopique (modélisation sous l’effet d’une excitation (rayonnement ou chaleur) du comportement des électrons autour du noyau, ou des atomes autour de leur position d’équilibre dans une molécule…) Rem 2: cette modélisation permet d’étudier facilement la résonance des systèmes modélisés, pour le meilleur (instruments de musique, LASER, IRM en médecine, four à micro-onde, tympan de l’oreille… ) ou pour le pire (pont de Tacoma en haut, machines tournantes, voitures… ) c) L’équation horaire Dans le cas du pendule élasique horizontal, nous avions vu en 1 ère que l’abscisse X obéit à l’équation horaire : Abcisse X = x, , , U, I… xm X(t) = Xm.cos(.t+) Position d’équilibre Avec Xm : amplitude des oscillations, : pulsation propre de l’oscillateur = 2 2 . f 0 T0 T0 et f0 sont les périodes propres et fréquences propres t - xm 3 est une constante appelée : phase initiale. Sa valeur est déterminée par les conditions initiales. Ex : sur la figure de droite X(t = 0) = Xm.cos(0*t + ) = Xm.cos()= Xm. donc cos()= ……… et = ……….. Nous généralisons ces résultats à tous les oscillateurs dits « harmoniques ». L’équation horaire de l’évolution (par rapport à sa position d’équilibre) d’un oscillateur harmonique libre non amorti est une fonction sinusoïdale du temps : X(t) = ………………………………. d) L’équation différentielle X(t) = Xm.cos(.t+) X 2 dX d X = …………………………………… = ……………………………………….et X dt dt 2 2 . X ………………………………………............................................................................................. On remarque que : X 0 L’équation différentielle caractéristique d’un oscillateur harmonique libre non amorti est de la forme : ……………………….. e) Intérêt général (version TSMP…) Si l’étude d’un phénomène physique quelconque conduit à une équation différentielle de la forme : X K . X 0, avec K > 0, alors on peut énoncer le résultat suivant sans démonstration supplémentaire : Le système se comporte comme un oscillateur harmonique libre non amorti de pulsation propre 02 = ……. donc 0 = ……. Alors T0 = ……………….. et f0 = …………………….. 2) Le pendule élastique horizontal a) L’équation différentielle z On néglige tous les frottements. Appliquer le PFD pour établir l’équa-diff du mouvement. En déduire les expressions de 0 et 0 Syst : (0) x Ref : F ext : (à représenter) - xm x Position d’équilibre xm PFD (appliqué au cdi) : b) Mouvement du solide Trouver les équations horaires : de la position x(t) : de la vitesse vx(t) = x : et de l’accélération ax(t) = x : Rem : l’accélération est en …………………………………………….. par rapport à la position et la vitesse est en ……………….... ………………………… sur la position 4 Détermination de : influences des conditions initiales (CI) Ecrire les équations horaires pour t = 0 : de la position x(t = 0) : et de la vitesse vx(t = 0) : En déduire les expressions de cos et de sin en fonction des valeurs initiales et des valeurs maximales : cos = ………………. et sin = ………………. Application : déterminer la valeur de dans les 3 cas suivants : C.I n° 1 : à t = 0, le pendule est lâché sans vitesse initiale (vx0 = 0) à partir de l’abscisse x0 = xm C.I n° 2 : à t = 0, le pendule est lâché avec sa vitesse maximale (vx0 = vxm) à partir de sa position d’équilibre x0 = 0 C.I n° 3 : Quelle vitesse initiale (vx0) doit-on donner au pendule à partir d’une position initiale x0 = xm / 2 pour qu’il arrive bien à sa position maximale xm ? c) Conservation de l’énergie Trouver les équations horaires : de l’énergie cinétique Ec(t) : de l’énergie potentielle élastique Epe(t) : de l’énergie mécanique totale Em(t) : Conclusion : L’énergie mécanique totale d’un pendule élastique horizontal non amorti est ……………………… Durant les oscillations mécaniques dont l’amplitude est constante, il y a transformation mutuelle d’énergie ………………………………………………………… en énergie ……………………………… sans pertes. Retrouver l’équa-diff du mouvement en dérivant l’expression générale de l’énergie mécanique : 3) Le dipôle (L,C) a) L’équation différentielle On néglige toute résistance électrique. Appliquer la loi d’additivité des tensions pour établir l’équa-diff du dipôle. En déduire les expressions de 0 et 0 A E i uC C B (L, r = 0) uL D 5 b) Variations de q et i Trouver les équations horaires : de la charge q(t) et de la tension uc(t) aux bornes du condensateur : de l’intensité i(t) = q : de la tension uL(t) aux bornes de la bobine : Rem : uL(t) est en …………………………………………….. par rapport à uc(t) et l’intensité i(t) est en ……………….... ………………………… sur la charge q(t) c) Conservation de l’énergie Trouver les équations horaires : de l’énergie potentielle électrique Ee(t) : de l’énergie potentielle magnétique Em(t) : de l’énergie électromagnétique totale Eem(t) : Conclusion : L’énergie électromagnétique totale d’un dipôle (L,C) sans résistance est ……………………… Durant les oscillations électriques dont l’amplitude est constante, il y a transformation mutuelle d’énergie ………………………………………………………… en énergie ……………………………………………… sans pertes. Retrouver l’équa-diff du mouvement en dérivant l’expression générale de l’énergie mécanique : 4) Le pendule simple a) L’équation différentielle On néglige tous les frottements. Appliquer le PFD et effectuer une projection sur l’axe (M, la base de Frenet pour trouver une relation entre m, g, sin et dv/dt : Syst : Ref : Position d’équilibre ) de m m F ext : (à représenter) PFD (appliqué au cdi) : 6 Sachant que v = .l = .l (avec vitesse angulaire), trouver une relation entre, g, l, sin et (avec accélération angulaire) Lorsque reste petit, on peut utiliser l’approximation suivante : sin En déduire l’équa-diff des petits mouvements et les expressions de 0 et 0 Rem : on retrouve les résultats que l’on connaissait déjà (classe de 1ère)et qui ne sont valables que pour les petites amplitudes, sinon notre approximation sin n’est plus valable… On retrouve ici l’idée d’un système physique faiblement perturbé autour de sa position d’équilibre qui se comporte comme un oscillateur (harmonique). II. Oscillateur sinusoïdal libre amorti 1) Le circuit (R,L,C) série a) L’équation différentielle On ajoute une résistance électrique au circuit précédent. Cette résistance est responsable de l’amortissement des oscillations. Appliquer la loi d’additivité des tensions pour établir l’équa-diff du circuit. La mettre sous la forme : q A.q 0 2 .q 0 Donner les expressions de A et 0 A E R i uR uC C B (L, r = 0) uL D 0 est encore la …………………………………….…… du circuit oscillant. A est un terme supplémentaire responsable de l’……………………………..….. des oscillations. Donner sa dimension b) Pertes d’énergie On a q R.q L.q 0 (1) C A l’aide de quelques manipulations mathématiques, montrer que la variation élémentaire de l’énergie électromagnétique dEem correspond au travail perdu par effet Joule à cause de la résistance du circuit. Conclusion : La diminution de l’énergie électromagnétique totale d’un dipôle (R,L,C) correspond aux pertes par effet Joule à cause de la …………………………………. 7 2) Le pendule élastique horizontal amorti a) L’équation différentielle z On modélise les forces de frottement par une résultante f proportionnelle (0) au vecteur vitesse de l’oscillateur et de sens opposé : f .v . (modélisation valable aux petites vitesses voir cours de 1 ère) Appliquer le PFD pour établir l’équa-diff du mouvement. La mettre sous 2 la forme : x A.x 0 .x 0 Donner les expressions de A et 0 Syst : Ref : - xm x Position d’équilibre x xm F ext : (à représenter) PFD (appliqué au cdi) : 0 est encore la …………………………………….…… du circuit oscillant. A est un terme supplémentaire responsable de l’……………………………..….. des oscillations. Donner sa dimension b) Pertes d’énergie On a m.x .x k.x 0 (1) A l’aide de quelques manipulations mathématiques, montrer que la variation élémentaire de l’énergie mécanique dEm correspond au travail perdu par la force de frottement. Conclusion : La diminution de l’énergie mécanique totale d’un pendule élastique correspond aux pertes par travail mécanique à cause des …………………………………. 3) Solutions des équations différentielles L’équation différentielle caractéristique d’un oscillateur harmonique libre amorti est de la forme : …………………………... A est le terme d’…………………………………. . Rem : Le terme 1 qui possède la dimension d’une …………………………… est appelé temps de relaxation du système. Il A caractérise la durée de l’amortissement des oscillations. 8 L’étude des solutions de cette équa-diff n’est pas au programme. 2 La résolution de l’équation caractéristique associée : r 2 A.r 0 0 donne 3 types de solutions suivant la valeur de A (et donc suivant le signe du discriminant correspondant à l’équation caractéristique) a) Amortissement faible (A petit) La solution est de la forme : X B.e A t 2 Abcisse X = x, , , U, I… . cos(.t ) avec B = cte Xm Cette solution correspond au régime ………………………………………… La pseudo-période T est légèrement supérieure à la période propre T0. b) Amortissement critique (A = 2 0) La solution est de la forme : X ( B C.t ).e A t 2 Position d’équilibre t - Xm Abcisse X = x, , , U, I… avec B et C = cte Xm Cette solution correspond au régime ………………………………………… C’est le cas où l’amortissement des oscillations st le plus ……………….. c) Amortissement important (A grand) e A t 2 Position d’équilibre t - Xm Abcisse X = x, , , U, I… La solution est de la forme : X B.e r1t C.e r2t avec r1 et r2 et C = cte < 0 Cette solution correspond au régime ………………………………………… En pratique, X s’amortit principalement en B.e e A t 2 r .t Xm Position d’équilibre - Xm e r .t t 9 III. Analogies électromécaniques Voici pour finir (et pour le plaisir…comme l’aurait chanté Herbert Léonard) un tableau récapitulant les analogies entre grandeurs mécaniques et grandeurs électriques. Oscillateurs mécanique électrique Pendule élastique Circuit (RLC) série Variable (grandeur perturbée) Abscisse linéaire Charge électrique Limite étude x petit q Dérivée première de la variable Vitesse linéaire Intensité électrique v = x = dx/dt i = q = dq/dt Dérivée seconde de la variable Accélération linéaire a = x = d2x/dt2 q = d2q/dt2 Inertie du système Masse m Inductance L Action « inertielle » Force Tension PFD: Additivité tensions : Loi physique associée Fext m.x Grandeur s’opposant Ressort de constante de raideur à la perturbation k Action « de rappel » vers l’état d’équilibre FR k .x - uC = - q / C Grandeur « dissipative » Coefficient de frottement Résistance électrique R Action « dissipative » f .v . - uR = - R.i Equation différentielle (du système) Equation horaire sans amortissement Période propre T0 2 0 x m .x k .x 0 m x = xm.cos (0t + φ) 2 m k - uC - uR = uL = L. q Condensateur dont l’inverse de la capacité électrique est : 1/C q R 1 .q .q 0 L LC q = qm.cos (0t + φ) 2 LC Energie potentielle Epe = ½ k.x2 Ee = ½ q2/ C Energie « inertielle » Ec = ½ m.v2 Em = ½ L.i 2 Travail dissipatif élémentaire dW(f) = -v.dx = f.dx dW(uR) = - R.i2.dt = dWJ = f.v.dt = P(f).dt = - uR. i.dt = PJ.dt dEm = dW(f) dEem = dWJ Perte d’énergie