Thibault Sauvage Dissertation : Mécanismes de la crise financière 01/04/2009
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environnement où les investisseurs cherchent à maximiser leurs profits, le risque de ces
« subprimes » a été sous-estimé. Leur modèle permettait de réaliser des bénéfices
importants tant que tout allait bien grâce à un fort effet de levier (prêt accordé par unité
de fond propre). Ces agences, aussi appelées « SIV », empruntaient à très court terme et
finançaient des produits structurés à long terme.
Ce système marchait donc très bien et attirait les investisseurs qui recherchaient
des bénéfices élevés jusqu’en 2007. Durant l’été de cette même année, la hausse des taux
directeurs a entrainé une hausse des taux d’intérêts de ces crédits, à tel point que les
ménages n’étaient plus en mesure de les rembourser. Parallèlement, la baisse de la
demande sur le marché de l’immobilier américain a entrainé une chute des prix des
logements. Le nombre de ménages insolvable ayant explosé, les banques se sont
retrouvées avec de nombreux biens immobilier sans avoir la possibilité de les vendre ou
alors à des pris très en deçà des prêts ce qui accentue encore la crise immobilière. Ces
agences de crédits ont donc perdu des sommes importantes et se sont retrouvés sans
liquidités. C’est ce qui a provoqué leurs faillites. Ce système a donc fonctionné tant que
deux hypothèses étaient respectées, la hausse continue du marché de l’immobilier et un
taux directeur bas, hypothèses impossibles à respecter sur le long terme.
B. Le rôle de la politique monétaire américaine
Il ne serait pas juste de rejeter la faute entièrement sur les établissements qui ont
accordés les crédits « subprimes ». Depuis plusieurs années, les Etats-Unis et
notamment la Réserve fédérale américaine (Fed) ont adopté une politique monétaire
trop accommodante. En effet, depuis la crise financière due à l’explosion de la bulle
internet, la Fed avait baissé son taux directeur à 1% et l’a maintenu à ce niveau ce qui
provoqué une création monétaire trop forte et une bulle sur le marché de l’immobilier et
des matières premières. Le gouvernement américain a également encouragé l’accord de
prêts à des ménages en réalité non solvables.
En 2006, le Fed, pour éviter une inflation trop forte, a fait passer son taux directeur
de 1% à 5%. C’est cette mesure qui a provoqué un dégonflement de la bulle sur le
marché de l’immobilier et surtout augmenté le coût des crédits « subprimes » pour les
particuliers les rendant ainsi dans l’incapacité de payer leurs mensualités.
La crise des « subprimes » est donc due, non seulement à une innovation financière
de plus en plus complexe et risquée, mais aussi à une politique monétaire et économique
américaine trop laxiste, qui a prônée le libéralisme et la déréglementation financière et
qui en paye aujourd’hui les conséquences. Mais comment se fait-il que cette crise,
pourtant localisée à un marché, celui de l’immobilier et des crédits immobiliers, soit
parvenue à impactée l’économie mondiale ?