la crise des subprimes et son impact sur l`algerie

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LA CRISE DES SUBPRIMES ET SON IMPACT SUR
L’ALGERIE
La crise financière : que l’on appellera parfois aussi « crash boursier » qui affecte les
marchés financiers (marché des actions et des obligations, en clair la bourse), et/ou les
banques et /ou les Etats (lorsque ceux-ci sont surendettés, par exemple).
La crise économique : elle affecte l’ensemble des acteurs économiques, les ménages, les
consommateurs, les entreprises, les administrations publiques, et pas seulement les
épargnants, les préteurs et les emprunteurs. La crise économique se traduit généralement par
une baisse du pouvoir d’achat, la montée du chômage et des faillites du fait d’une baisse de
l’activité économique (récession, voir dépression).
DECLENCHEMENT ET EVOLUTION DE LA CRISE :
-Après les attentats du 11septembre 2001, les conséquences financières et économiques ont
contraint la FED (banque centrale américaine) à baisser le taux d’intérêt directeur jusqu’à
1%, afin d’encourager la consommation et par la même la croissance.
- Les taux d’intérêt bas ont ainsi incité à la distribution agressive des crédits, notamment des
« subprimes », des prêts hypothécaires consentis à la classe moyenne américaine (des
ménages insolvables). En temps normal, un particulier qui souhaite acquérir un appartement
peut emprunter en fonction de son salaire et de sa capacité à rembourser. Inconvénient du
système : l’emprunt est proportionnel au salaire. Si vous ne gagnez pas beaucoup, vous ne
pouvez pas emprunter beaucoup, donc vous ne pouvez pas acheter. Les banques américaines
ont donc créé des subprimes : vous empruntez ce que vous voulez (même si le salaire n’est
pas très élevé), mais c’est la maison qui est en garantie. En clair, si vous ne pouvez pas
rembourser, la banque récupère la maison et la vend.
-Suite à des pressions inflationnistes, la FED a décidé en 2005 d’augmenter le taux d’intérêt
directeur jusqu’à 5,25%, les banques augmentent à leur tour leur taux d’intérêt. Par
conséquent, les emprunteurs se retrouvèrent confrontés à une hausse rapide de leurs
mensualités, et les plus fragiles furent incapables de faire face à leur remboursement. Mais
quand les prix de l’immobilier baissent, les banques paniquent, cas de figure classique : un
emprunteur ne rembourse plus, la banque décide donc de vendre sa maison et de tout
récupérer. Mais comme les prix de l’immobilier ont baissé, la banque perd de l’argent sur la
vente. C’est la crise des subprimes : certaines banques qui avaient eu trop recours à ce type de
prêt se sont retrouvées dans une situation financière critique. Et plus, 3 millions de personnes
se retrouvèrent ruinées aux Etats Unis, faute de pouvoir rembourser les emprunts.
-Pour tenter de limiter les risques de ces crédits, les banquiers ont eu recours à la titrisation,
cette dernière consiste à transformer des crédits distribués par une banque en titres de
créances (obligation) qu’un investisseur peut acheter et vendre à tout moment.
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-Les agences de notation ont encouragé l’achat de ces titres, ces premières sont des
entreprises indépendantes qui évaluent le risque de solvabilité financière d’une entreprise,
d’un Etat, ou d’une opération financière, le rôle des agences de notation est de mesurer le
risque de non remboursement des dettes que représente l’emprunteur. Ainsi, elles auraient
leur part de responsabilité dans cette crise en ayant trop bien noté les opérations financières
(AAA) développées sur les crédits hypothécaires favorisant une sous évaluation du risque
encouru par les investisseurs. Le décloisonnement du marché financier fait que ces titres ont
été achetés par différents investisseurs de différentes nationalités (entreprises, banques,
particuliers, investisseurs institutionnels), entrainant la propagation de la crise vers le monde
entier.
PRINCIPALES CONSEQUENCES :
-Le ralentissement de la croissance des pays les plus développés, comme les USA, l’Europe
Occidentale dont la France, a entrainé une récession mondiale, cette situation a causé des
faillites en cascade de nombreuses banques, entreprises, assurances…
-Augmentation du chômage et donc de la pauvreté, baisse des investissements directs
étrangers (IDE) et de l’aide publique au développement.
-Emergence de certaines puissances notamment l’Inde et le Brésil qui remettent en cause le
fonctionnement du SMI, notamment le rôle du FMI.
- Le recul du libéralisme et le retour au protectionnisme pourrait être un effet durable sur
certains pays pour se protéger à l’avenir face à ce genre de crise.
-La dévalorisation du dollar (perte de plus de 20% par rapport à l’euro), a eu de graves
conséquences sur les pays qui exportent en dollar et qui importent en euro.
-Les banques centrales ont injecté des liquidités pour sauver des secteurs clés, mais cette
solution a des limites : la création monétaire doit être fortement encadrée sinon, il y’a un
risque très élevé d’inflation. Les prix pourraient s’envoler et accélérer ainsi la propagation de
la crise dans l’économie réelle.
-Baisse des prix de certaines matières premières dont dépendent de nombreux pays
notamment le pétrole.
PRINCIPALES CONSEQUENCES SUR L’ALGERIE :
-L’Algérie est un pays quasi dépendant des hydrocarbures, Ainsi, l’exportation du pétrole a
rapporté de 85 milliards de dollars fin 2008, alors qu’en fin 2009, après la baisse du prix du
pétrole due à la récession mondiale, les exportations ont été que de 40 milliards de dollars,
alors que les importations n’ont pas baissé atteignant 40 milliards de dollars, dont 5 milliards
de dollars de produits alimentaires (1,5 milliards de dollars de produits subventionnés), de ce
fait, les dépenses ne cessent de croitre alors que les recettes ont largement baissé, ce qui est
dangereux pour un pays qui a une facture alimentaire annuelle et des dépenses sociales qui
sont respectivement de 5 milliards de dollars et de 10 milliards de dollars.
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-L’Algérie finance les ressources publiques grâce à la fiscalité pétrolière qui représente depuis
plus d’une décennie entre 75 et 80 % des recettes du trésor public, y compris les droits de
douane et autres droits indirects, le manque à gagner serait de 170 milliards de dinars.
-Une des principales conséquences de cette crise est la perte de valeur du dollar par rapport à
l’euro, chose qui se répercute négativement sur la balance commerciale algérienne, puisque
les exportations se font en majorité en dollar et les importations en euro (690 millions de
dollars de pertes en termes de conversion).
-L’Algérie souffre d’une inflation importée due à une augmentation des prix sur le marché
mondial, ce qui se répercute dangereusement sur le pouvoir d’achat des Algériens.
L’Algérie a acheté des bons du trésor américain pour une valeur de 4 milliards de dollars pour
un taux d’intérêt de 2%, la perte de valeur du dollar, ajoutée à une inflation supérieure à 3%
rendent cet investissement infructueux.
-Suppression des crédits à la consommation pour éviter le surendettement des ménages
algériens et la mise en place du crédit documentaire afin de contrôler et de limiter les
importations.
-Interdiction d’exporter des produits alimentaires fabriqués avec des matières premières
subventionnées par l’Etat.
-…Etc.
Chargé de cours : Mme TITOUCHE R, épouse HADDADI.
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