
en réunion de concertation pluri-
disciplinaireparexemple pour un
malade en bon étatgénéralayant
uncancerlocalementavancéetpour
lequel une réponsetumorale signifi-
cativepermettraitde rediscuterla
possibilitéd’une résection chirurgi-
cale ;danscettesituation en effet,
une réponsetumorale optimale ra-
pide est l’objectif affiché.
GEMCITABINE ET ERLOTINIB
L’erlotinib(Tarceva®)est uninhi-
biteur durécepteur de l’epidermal
growthfactor(EGF). L’étude de Moore
etal. [6]arandomisé569malades
pour recevoirde lagemcitabine
seule ouassociée àde l’erlotinib
(100 à150mg parjour parvoie
orale). L’association étaitbien tolé-
rée avecdeseffets secondaires(rash,
diarrhée,hématologiques)accep-
tablesetpeufréquents (<10%).
L’association gemcitabine eterlo-
tinibétaitsupérieureàlagem-
citabine seule. Ledifférentiel était
faible (survie médiane 6,37 moisvs
5,91 mois,survie à1an:23,8% vs
16,8%)maissignificatif ((hazard
ratio =0,81 ;95 %IC 95 %:0,69-
0,99 ;p=0,025). Cefaible bénéfice
en terme de survie (15 jours en mé-
diane) obtenuavecl’inclusion d’un
grand nombredemaladesafaitcou-
lerbeaucoupd’encre. Onaévoqué
le «terrorisme dupetitp» etdiscuté
lapertinencedescesrésultats en
clinique. Ilfaut cependantnuancer
cescritiquescar:1) le résultatétait
meilleur chezlesmaladesayanteu
unrashcutané prononcé(grade 2);
leur survie étaitappréciable (mé-
diane :10,5mois,à1an:43%) ;
2)L’approbation pour cetraitementa
étéobtenueaux Etats-Unis; l’Europe
asuiviendonnantlasienne en dé-
cembre2006,maisen ne retenant
quel’indication ducancermétasta-
tique(maispaslaforme localement
avancée cartrop peude donnéessont
disponibles);3)lesmoléculesayant
une certaine efficacitédansle cancer
dupancréasne sonttout de même
passinombreuses!
Ilapparaîtclairqueseulunsous
groupe de maladestireprofitde ce
traitement.Mais,pour l’instant,nous
ne disposonspasde facteurs bio-
logiquespermettantde prévoirla
réponsetumorale. Enpratique,
l’association gemcitabine-erlotinib
peut êtreproposée aux patients
ayantuncancermétastatique. En
l’absenced’apparition de rashcutané
aucours desdeux premiers moisde
traitement,il faut s’attendreàune
absenced’efficacitélors de lapre-
mièreévaluation cliniqueetscano-
graphiquequiinciteraitàmodifier
le traitement.
L’efficacitédel’association gemcita-
bine-erlotinibdanslescancers du
pancréasavancésnon métastatiques
seratestée,comme objectif secon-
daire–leprincipalétantlaplacede
laradiothérapie –dansl’essaiLAP07
internationalauxquelsvontparti-
ciperlesgroupesGERCOR et
PRODIGE, etquivientd’êtreactivé
(rappel duschémade l’essai:
comparaison gemcitabine sansou
avecerlotinib, suivideradiothérapie
aveccapécitabine vs poursuitedela
chimiothérapie initiale chezmalades
ayantune tumeur contrôlée après
4moisde chimiothérapie,puistrai-
temententretien parerlotinibchez
lesmaladesen ayantreçuinitiale-
ment).
GEMCITABINE ET CAPÉCITABINE
(XELODA®)
L’association gemcitabine-5-FU pa-
raissaitintéressanteauvudesrésul-
tats obtenus en phaseII avecle
protocole Folfugem (survie médiane :
9mois,bénéficecliniquechez49 %
desmalades)maisauprixd’une
toxicitéimportante(hématologique
etalopécie). Troisessaisrandomisés
testantl’association gemcitabine-
5-FU ougemcitabine-capécitabine
étaientnégatifs.Cependant,àlafin
de l’année 2005,l’équipe anglaisede
Cunninghamprésentaitlesrésultats
d’une étude randomisée portantsur
533 maladesdontle résultatétaiten
faveur de l’association gemcitabine-
capécitabine parrapport àla
gemcitabine seule,qu’il s’agissedu
taux de réponse(14,2%vs7,1%,
p=0,008) etsurtout,de lasurvie glo-
bale [7,4moisvs 6mois,hazard
ratio :0,80(IC 95 %:0,65-0,98,
p=0,026][7].Deux ansaprèsces
résultats prometteurs,on ne dispose
toujours pasde lapublication des
résultats définitifs.Ilest doncpré-
portaitsur 313malades,ne montrait
pasde supérioritésignificativede
l’association parrapport àlagemci-
tabineseule malgréune tendanceà
l’amélioration de lasurvie (9 mois
avecGemoxvs 7,1moisavecla
gemcitabine seule,p=0,13)[3].Une
méta-analysedecetteétude avec
celle desallemandsdugroupe AIO,
lesquelsavaientutiliséune associa-
tion de gemcitabine etcisplatine,
montraitune supérioritédel’asso-
ciation gemcitabine etsel de platine
sur lagemcitabine seule (8,3moisvs
6,7mois,p=0,0031) [4].Une ana-
lysepronostiquemontraitque
l’avantage obtenuparuntraitement
combiné en terme de survie étaitle
plus pertinentpour lespatients avec
unindicedeperformanceà0
[10,6moisde médiane de survie
chezlespatients ayantuntrèsbon
étatgénéral(indexOMS :0)vs
6,4moissicetindexétaitde 1ou2,
hazardratio 1,69,p<0,0001].La
limitedecesrésultats tenaitaufait
quedanscetteanalyserétrospective,
deux selsde platine différents
avaientétéutilisés.
Enfin etsurtout,lesrésultats d’une
importanteétude américaine du
groupe ECOG présentésen 2006,
mettaientunpointfinalaux espoirs
portéssur le schémaGemoxcomme
traitementstandarddechimio-
thérapie [5].Danscetteétude por-
tantsur 833 maladesrandomisés,
troismodalitésde chimiothérapie
étaientcomparées:gemcitabine en
perfusion standard(30 mn) ouà
dosefixeselon le schémaditde
Tempero(10mg/m2 /mn en 100 mn),
etGemox.Aufinal,il n’yavaitpas
de supérioritéduschémaGemoxou
de lagemcitabine àdosefixepar
rapport àlaperfusion standardde
gemcitabine (surviesglobalesres-
pectivesde 4,96,6,01et6,47mois).
L’association d’unsel de platine avec
lagemcitabine n’a-t-elle plus de
placedansl’arsenalthérapeutique
desmaladesatteints de cancerdu
pancréas?Sielle ne peut pasêtre
considérée comme unstandardde
traitement,elle resteune alternative
dansle Thésaurus de cancérologie
disponible sur le sitedelaSNFGE.
Son utilisation pourraitêtrediscutée
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