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Transmission familiale des informations génétiques 2
In our country, the information given to
the relatives is mediated inevitably by
the persons who have consulted. The
report of a gap between the number of
presumed persons concerned by the
genetic information according to our
genealogies and the actual number of
consultants brought us to question us
about the transmission of the
information in the family, about the
possible motives for not transmission,
about the rate of consultation of the
concerned relatives and on the
presumed motives of non-consultation.
This series includes 31 consultants
target (case index) of families’ mutation
carrier status which received the result
of the genetic test during the period
from January, 2003 till June, 2005.
According to the information gathered,
most of the relatives (73,1 %) are
informed about the presence of a
deleterious mutation in the family,
especially the women (80,7 %). The
motives for non-information are the
social and emotional distance, as well
as the stressful character of the
information. Apparently the
information is disclosed through the
family by the women who are alive and
carry the mutation. On the other hand,
a minority of the women (39,7 %)
supposed informed living in the region
attended the oncogenetic consultation,
which represents 32 % of all concerned
women who come of age. The motives
for short-term absence of consultation
can just be presumed. The
characteristics which we studied do not
allow us to point out some
particularities among women who
consulted except the nearness with one
mutated relative.
KEYWORDS: BRCA1/2, family,
communication, hereditary cancer
INTRODUCTION
Cinq à dix pour cent des cancers du
sein et de l’ovaire sont liés à la présence
d’une mutation délétère sur un gène
“ majeur ”, c’est à dire que la présence
de la mutation expose les femmes à des
risques cumulés très élevés d’avoir au
cours de la vie un cancer du sein (50 à
85%) ou de l’ovaire (10 à 45%) [1].
Aujourd’hui, les analyses moléculaires
concernent essentiellement deux gènes :
BRCA1 et BRCA2 [2]. La recherche
initiale est généralement entreprise
chez une personne atteinte ou porteuse
obligatoire. Ensuite, lorsque la
mutation est identifiée (environ 20%
des familles testées), elle peut être plus
facilement recherchée chez les
apparenté(e)s asymptomatiques lors
d’un test prédictif. Dans notre pays, ce
“ test génétique ” ne peut être réalisé
que dans le cadre d’une consultation
d’oncogénétique identifiée et
pluridisciplinaire [2]. Contrairement à
la médecine traditionnelle, le résultat
de ces analyses génétiques intéresse
directement, non seulement la personne
prélevée, mais aussi l’ensemble des
membres de sa famille. Or, la
transmission initiale de l’information
incombe à la personne qui reçoit le
résultat, puisque à ce jour, en vertu du
code de la santé publique et de
l’obligation au secret professionnel, les
praticiens n’ont pas la possibilité
d’informer directement ou
indirectement les autres membres de la
famille. La communication de ce type
d’informations est toutefois mal
connue, reste difficile à étudier, et
soulève de nombreux problèmes
d’ordre psychologiques, sociaux,
légaux, et éthiques [3]. Le constat d’un
décalage entre le nombre de personnes
présumées concernées par l’information
génétique d’après nos généalogies et le
nombre effectif de consultant(e)s de
notre consultation d’oncogénétique
nous a amenés à nous interroger sur la
transmission de l’information dans la
famille, sur les motifs possibles de non
transmission, sur le taux de
consultation des apparenté(e)s
concernés(e) et sur les motifs présumés