4- Principe des bergers. — Dans un troupeau de moutons, il y a quatre fois plus de pattes que de moutons.
Voici pourquoi : 1) chaque mouton a quatre pattes 2) chaque patte appartient `a un seul mouton.
Num´erotons les moutons de 1 `a met notons Ekl’ensemble des pattes du ki`eme mouton. Puisque les E1, . . . , Em
sont disjoints deux `a deux, le nombre total de pattes est : |E1+...+Em|=m
k=1 |Ek|=m
k=1 4 = 4m.
Formulation en termes de choix. — Pour choisir une patte, on commence par choisir un mouton puis
on choisit une de ses pattes. Le second choix n’est pas ind´ependant du premier, mais le nombre de possibilit´es
pour le second choix est ind´ependant du premier choix effectu´e.
Ce ne serait plus le cas du mˆeme troupeau auquel on aurait ajout´e nindividus `a 5 pattes num´erot´es de 1 `a
n. En effet, si l’on note alors Fkl’ensemble des pattes du ki`eme mouton `a 5 pattes, le nombre total de pattes
serait cette fois ci : |E1+. . . +Em+F1+. . . +Fn|=m
k=1 |Ek|+n
k=1 |Fk|=m
k=1 4 + n
k=1 5 = 4m+ 5n.
5- Produit cart´esien. — Le produit cart´esien de deux ensembles Aet Best l’ensemble
A×B={(a, b)|a∈A, b ∈B}autrement dit l’ensemble des couples (a, b) d’´el´ements de Aet de B.
Propri´et´e : Si Aet Bsont finis, on a |A×B|=|A|×|B|.(Principe de multiplication)
En effet, pour tout b∈B, notons Eb=A×{b}={(a, b)|a∈A}. On a A×B=∪b∈BEbet donc, comme les Eb
sont disjoints et ont tous |A|´el´ements, il vient : |A×B|=|b∈BEb|=b∈B|Eb|=b∈B|A|=|A| × |B|.
Exemple. — Dans un jeu de cartes ordinaire, une carte peut ˆetre vue comme un couple (a, b)∈A×Bo`u :
A={1,2, . . . , 10, V, D, R}(ensemble des hauteurs) et B={♣,♢,♡,♠} (ensemble des couleurs)
Il y a 13 ×4 = 52 cartes.
Formulation en termes de choix. — Choisir une carte revient `a choisir ind´ependamment :
une hauteur parmi 13 et une couleur parmi 4. Le nombre de choix possibles est donc 13 ×4.
6- Nombre d’applications. — Soient Eet Fdeux ensembles finis, de cardinaux respectifs pet n. On note
FEl’ensemble des applications de Edans F. Alors : Card FE= (Card F)Card E=np.
En effet, soient x1, . . . , xples p´el´ements de E. Choisir une application f:E→F´equivaut `a choisir le p-uplet
(f(x1), . . . , f(xp)) arbitrairement dans Fp=F×. . .×F(produit cart´esien de Fpar lui-mˆeme pfois) ou encore
`a choisir ind´ependamment les images f(x1), . . . , f(xp). Donc Card FE= Card (Fp) = n×. . . ×n=np.
Exemple. — Tirages successifs avec remise : Une urne contient nboules. On effectue ptirages successifs, en
remettant la boule dans l’urne apr`es chaque tirage. Un tirage peut ˆetre vu comme un p-uplet d’´el´ements de F
(o`u Fest l’ensemble des boules) (y1, . . . , yp) o`u ykest la ki`emeboule tir´ee. Il y a nptirages possibles.
7- Nombre d’arrangements. — Que se passe-t-il si on effectue ptirages successifs sans remise? Il devient
alors impossible de tirer deux fois de suite la mˆeme boule. Le r´esultat de l’exp´erience peut alors ˆetre vu comme
un p-uplet d’´el´ements de Fdistincts ou encore comme une injection de {1,2, . . . , p}dans F.
Les r´esultats de chaque tirage ne sont pas ind´ependants.
•si p > n, il n’est pas possible d’effectuer ptirages sans remise.
•si p≤n, il y a nchoix possibles au 1ertirage, n−1 choix possibles au 2i`emetirage, ..., n−p+ 1 choix possibles
au p-i`eme tirage.
En appliquant successivement le principe des bergers, il y a donc n(n−1) . . . (n−p+ 1) fa¸cons d’effectuer p
tirages successifs sans remise dans une urne contenant initialement nboules.
D´
efinition. — On appelle arrangement de p´el´ements pris dans Ftout p-uplet form´e d’´el´ements distincts
de F.
Propri´
et´
e. — Le nombre d’arrangements de p´el´ements pris dans un ensemble `a n´el´ements est
Ap
n=n(n−1) . . . (n−p+ 1). Si p≤n,Ap
n=n!
(n−p)! et si p > n,Ap
n= 0.
Cas particulier o`u p=n. — On tire alors toutes les boules et seul l’ordre dans lequel on les tire compte.
Dans ce cas, on compte en fait le nombre d’injections de {1,2, . . . , n}dans F. Mais comme une injection
entre ensembles finis ayant mˆeme nombre d’´el´ements nest une bijection, on compte le nombre de bijections
de {1,2, . . . , n}dans F. Ce nombre est An
n=n! qui est aussi le nombre de permutations de l’ensemble F
c’est-`a-dire le cardinal de l’ensemble S(F) de toutes les bijections (ou permutations) de F. L’ensemble S(F) a
une structure de groupe pour la composition des bijections qui le constituent, on l’appelle le groupe sym´etrique
de F.
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