Algèbre linéaire
I. ESPACES,SOUS-ESPACES,SOMMES,BASES...
1) Soit F,Get Htrois sous-espaces vectoriels d’un -espace vectoriel E. Comparer :
(a) F(G+H)et (FG)+(FH),
(b) F+ (GH)et (F+G)(F+H).
2) FRéunions de sous-espaces
(a) Soient E1et E2deux sous-espaces vectoriels de E. Montrer que E1E2est un sous-espace
vectoriel de Esi et seulement si E1E2ou E2E1.
(b) KGénéraliser le résultat précédent sous la forme suivante : montrer que si Eest un -espace
vectoriel, étant un corps infini, et si (Fi)16i6pest une famille finie de sous-espaces vectoriels de
Etous distincts de E, alors
p
[
i=1
Fiest distinct de E.
(c) Que peut-on dire si l’on ne suppose plus infini ? Ou si la famille n’est pas supposée finie ?
3) Bases
(a) Soit = + 2 + 3 + 6.
i. Montrer que 1,2,3,6est une base du -espace vectoriel .
ii. Montrer que est un sous-corps de .
(b) Pour α[a, b], on note fα: [a, b], x 7→ |xα|.
Montrer que (fα)α[a,b]est une base de l’espace vectoriel des fonctions continues affines par morceaux
sur l’intervalle [a, b].
(c) KSoit (pn)nla suite strictement croissante des nombres premiers.
Montrer que la famille (ln pn)nest une famille libre du -espace vectoriel .
4) Hyperplans
(a) Soit Hun hyperplan d’un -espace vectoriel Ede dimension quelconque, et aE\H. Montrer que
E=HVect(a).
(b) Soit Eun espace vectoriel de dimension finie et Fun sous-espace vectoriel strict de E. Montrer
que Fpeut s’écrire comme intersection d’un nombre fini d’hyperplans de E.
Quel est le nombre minimal d’hyperplans nécessaires ?
II. APPLICATIONS LINÉAIRES
1) Soit Eun espace vectoriel de dimension finie, E1et E2deux sous-espace vectoriel de Etels que
dim (E1) + dim (E2) = dim (E).
Montrer qu’il existe uL(E)tel que Ker (u) = E1et Im (u) = E2.
2) FCaractérisation des homothéties
(a) Soit fL(E)tel que pour tout xE,(x, f (x)) est liée. Montrer que fest une homothétie
vectorielle.
(b) En déduire que le centre de L(E)(i.e. l’ensemble {fL(E)/(gL(E)) fg=gf}) coïncide
avec l’ensemble des homothéties de E.
(c) Soit Eun -espace vectoriel de dimension finie n, et k[[1, n 1]]. Que peut-on dire de fL(E)
laissant stable tout sous-espace vectoriel de Ede dimension k?
3) FProjecteurs
(a) Soit pet qdeux projecteurs d’un -espace vectoriel E.
i. Montrer que p+qest un projecteur si et seulement si pq=qp= 0.
ii. Préciser alors Im (p+q)et Ker (p+q).
(b) Soit pet qdeux projecteurs d’un -espace vectoriel Etels que pq= 0.
Montrer que r=p+qqpest un projecteur, et préciser Im (p+q)et Ker (p+q).
4) Soit fL(E)tel qu’il existe deux scalaires distincts aet bvérifiant (faId) (fbId) = 0.
(a) Établir l’existence de λet µtels que λ(faId) et µ(fbId) soient des projecteurs.
(b) Prouver que Im (fbId) = Ker (faId).
(c) Calculer fnpour n.
(d) Si ab 6= 0, montrer que fGL(E)et calculer fnpour n.
À titre de complément, il pourra être intéressant d’étudier l’équation P(f) = 0,Pétant un polynôme du
second degré. L’exercice qui précède considère le cas où le discriminant de Pest strictement positif.
5) FEndomorphismes nilpotents
Soit Eun espace vectoriel de dimension finie n, et uL(E)tels que up= 0 pour un certain p(on
suppose up16= 0).
(a) Montrer que pour tout kcompris entre 1et p, il existe un sous-espace vectoriel Fkde Etel que
Ker uk= Ker uk1Fk.
(b) Établir que E=F1F2⊕ ··· ⊕ Fp.
(c) Montrer qu’il existe une base de Edans laquelle la matrice de uest triangulaire supérieure à
coefficients diagonaux nuls, et qu’en particulier p6n.
(d) Montrer qu’il existe xEtel que la famille x, u (x), . . . , up1(x)est libre, et retrouver ainsi que
p6n.
6) FDécomposition de Fitting
Soit Eun -espace vectoriel de dimension finie n, et fL(E). Pour tout p, on note Kp= Ker (fp)
et Ip= Im (fp), en convenant que f0= IdE.
(a) Montrer que (Ip)pest décroissante et que (Kp)pest croissante (au sens de l’inclusion).
(b) KMontrer que (dim (Ip+1)dim (Ip))pest décroissante.
(c) i. Montrer qu’il existe p0tel que :
(p) (p<p0) =(Ip6=Ip+1)et (p>p0) =(Ip=Ip0)
ii. Montrer que pour tout p,(p<p0) =(Kp6=Kp+1)et (p>p0) =(Kp=Kp0).
iii. Montrer que p06n.
(d) Montrer que E=Ip0Kp0.
(e) Déduire de ce qui précède que toute matrice MMn( ) est semblable à une matrice de la forme
N0
0C!, où Nest une matrice carrée nilpotente et Cune matrice carrée inversible.
7) Transformée de Fourier discrète
Soit ωune racine primitive n-ème de 1. On pose, pour tout Pn1[X],
Fω(P) = 1
n
n1
X
k=0
PωkXk
Montrer que Fωest un automorphisme de n1[X] et exprimer son inverse.
III. MATRICES
1) (a) FQuelles sont les matrices commutant avec toutes les matrices de Mn( ) ?
(b) Quelles sont les matrices commutant avec toutes les matrices de GLn( ) ?
2) FSoit AMn( ) une matrice carrée de rang 1. Montrer l’existence de deux matrices Xet Yappar-
tenant à Mn,1( ) vérifiant A=XtY. En déduire l’existence de λtel que A2=λA, et donner la valeur
de λen fonction de A.
3) FSoit AMn( ) et ϕAl’endomorphisme de Mn( ) défini par ϕA(M) = MA.
Déterminer la trace et le déterminant de ϕA.
4) Soit n,α1, . . . , αndes complexes deux à deux distincts, et A= diag (α1, . . . , αn). On note
C(A) = {MMn( ), AM =MA}
Montrer que C(A)est un sous-espace vectoriel de Mn( ), dont Ak06k6n1est une base.
5) (a) Montrer qu’une matrice AMn( ) est non inversible si et seulement si elle est équivalente à une
matrice nilpotente.
(b) Soit f:Mn( ) non constante vérifiant f(AB) = f(A)f(B)pour toutes matrices Aet B.
Montrer que AMn( ) est inversible si et seulement si f(A)6= 0.
6) FSoit A= (ai,j )16i,j6n+1 Mn+1( ) avec ai,j =j1
i1, et ϕL(n[X]) dont la matrice dans la base
canonique est A.
(a) Exprimer ϕ(P)pour Pn[X].
(b) Calculer Ampour tout m, puis tout m.
7) FFormes linéaires sur Mn( ), trace
(a) Pour AMn( ), on note ΦA:Mn( ) , M 7→ tr (AM ). Montrer que l’application Φ : Mn( )
(Mn( )), A 7→ ΦAest un isomorphisme de Mn( ) sur son dual.
(b) Montrer que tout hyperplan de Mn( ) contient au moins une matrice inversible.
(Indication : si H= Ker (ΦA), distinguer selon que Aest diagonale ou pas).
(c) Soit ϕune forme linéaire sur Mn( ), telle que ϕ(M N ) = ϕ(N M )pour toutes matrices Met N.
Montrer qu’il existe λtel que ϕ=λtr.
8) K(5/2) Soit AMn( ) nilpotente. Justifier l’existence de BMn( ) telle que B2=I+A
(Indication : penser au développement limité de 1 + x).
IV. DÉTERMINANTS
1) Matrices “transparentes” pour le déterminant
(a) Chercher les matrices XMn( ) telles que pour toute matrice AMn( ),det (A+X) = det (A).
(b) Soit Aet Bdeux matrices de Mn( ) telles que pour toute matrice XMn( ),det (A+X) =
det (B+X). Que dire de Aet B?
2) On pose Pn(X) = XnX+ 1.
(a) Montrer que Pnadmet nracines distinctes z1, . . . , zndans .
(b) Calculer le déterminant
1 + z11. . . 1
1 1 + z2
....
.
.
.
.
.......1
1. . . 1 1 + zn
.
3) Comatrice
(a) FSoit AMn( ). Étudier le rang de com (A)en fonction du rang de A.
(b) Soit n>2, et Aet Bdans Mn( ).
i. Si Aet Bsont inversibles, montrer que com (AB) = com (A) com (B).
ii. Montrer par densité que ce résultat est encore vrai si l’on ne suppose plus Aet Binversibles.
iii. En déduire que si Aet Bsont semblables, alors com (A)et com (B)le sont aussi.
(c) Soit MMn( ). Donner une condition nécessaire et suffisante pour que Msoit inversible et que
M1Mn( ).
4) Soit Aet Bdeux matrices de Mn( ) telles que det (A)et det (B)sont premiers entre eux.
Montrer l’existence de Uet Vdans Mn( ) telles que U A +V B =I.
5) Soit AMn( ), dont on note C1, . . . , Cnles colonnes. On considère la matrice Bdont les colonnes
sont D1, . . . , Dn, avec pour tout i[[1, n]],Di=X
j6=i
Cj. Calculer det (B)en fonction de det (A).
6) FDéterminant de Vandermonde
(a) Calculer le déterminant V(a1, . . . , an) =
1a1··· an1
1
1a2··· an1
2
.
.
..
.
..
.
.
1an··· an1
n
.
On pourra au choix effectuer des combinaisons astucieuses des lignes ou des colonnes, ou bien
réfléchir sur la nature de V(a1, . . . , an), et en particulier les cas où ce déterminant est nul.
(b) Calculer le déterminant ∆ =
1α1. . . αk1
1αk+1
1. . . αn
1
1α2. . . αk1
2αk+1
2. . . αn
2
.
.
..
.
..
.
..
.
..
.
.
1αn. . . αk1
nαk+1
n. . . αn
n
.
7) Calculer ∆ =
x1(b)
...
(a)xn
en considérant la fonction t7→ ∆ (t) =
x1+t(b+t)
...
(a+t)xn+t
.
Indication : traiter d’abord le cas a6=b.
8) KDéterminant circulant
Une matrice circulante est une matrice de la forme γ(a0, a1, . . . , an1) =
a0a1a2··· an1
an1a0a1··· an2
an2an1a0··· an3
.
.
..
.
..
.
..
.
.
a1a2a3··· a0
.
On note Γ (a0, a1, . . . , an1)son déterminant. Soit θ=e2
net Ω (θ) = θ(i1)(j1)16i,j6n.
Montrer que γ(a0, a1, . . . , an1) Ω (θ) = Ω (θ)D(λ1, . . . , λn), où D(λ1, . . . , λn)est une matrice diagonale
telle que λj=
n1
X
i=0
aqθ(j1)q.
En déduire la valeur de Γ (a0, a1, . . . , an1).
Application : calculer
a b c
c a b
b c a
de deux manières différentes, et retrouver une formule connue (?).
9) KDéterminant de Cauchy
(a) Soit (a1, . . . , an)net (b1, . . . , bn)ntels que pour tout couple (i, j),ai+bj6= 0. Calculer le
déterminant de la matrice M=1
ai+bj16i,j6n
.
(Indication : après avoir écarté le cas où les aine sont pas deux à deux distincts, on pourra au
choix introduire la fraction rationnelle R(X) = (b1X). . . (bn1X)
(X+a1). . . (X+an), ou effectuer des combinaisons
astucieuses des lignes et des colonnes.
(b) Traiter le cas particulier où ai=bi=ipour tout i(déterminant de Hilbert).
(c) Montrer que l’inverse de la matrice H=1
i+j116i,j6n
est à coefficients entiers.
V. DUALITÉ
1) FFormes linéaires sur n[X]
(a) FF Soit a0, a1, . . . , andes scalaires deux à deux distincts et f0, f1, . . . , fnles formes linéaires sur
E=n[X] définies par fi(P) = P(ai).
Établir que la famille (f0, . . . , fn)est une base du dual de E, et déterminer sa base antéduale.
(b) Soit a1, . . . , andes réels deux à deux distincts. Pour 16i6n, on note fiet giles formes
linéaires sur E=2n1[X] définies par :
fi(P) = P(ai)et gi(P) = P0(ai)
Montrer que (f1, . . . , fn, g1, . . . , gn)est une base du dual de E, et en déterminer la base antéduale.
Application : déterminer P3[X] dont la courbe est tangente en 0et πà la courbe de la fonction
sin.
(c) Soit a0, a1, . . . , andes réels deux à deux distincts. Montrer qu’il existe un unique (n+ 1)-uplet
(λ0, λ1, . . . , λn)n+1 tel que1
(Pn[X]) Z1
0
P(t)dt=
n
X
k=0
λkP(ak)
2) Soit Hun hyperplan du dual Ed’un -espace vectoriel de dimension finie n>2. Montrer qu’il
existe xEtel que
(ϕE)ϕHϕ(x)=0
3) Soit f1, . . . , fndes formes linéaires d’un -espace vectoriel Ede dimension n. On suppose qu’il existe
xEnon nul tel que fi(x) = 0 pour tout i.
Montrer que la famille (f1, . . . , fn)est liée.
4) FSoit f1, . . . , fnet fdes formes linéaires d’un -espace vectoriel Ede dimension finie. Montrer que
fVect(()f1, . . . , fn)
n
\
i=1
Ker fiKer f
5) Soit f1, . . . , fn:nfonctions linéairement indépendantes. On pose E= Vect(()f1, . . . , fn), et pour
x,δx:E, f 7→ f(x).
(a) Montrer que la famille (δx)xengendre E.
(b) En déduire qu’il existe nréels x1, . . . , xntels que la matrice M= (fi(xj))16i,j6nest de déterminant
non nul.
VI. SYSTÈMES LINÉAIRES
1) Soit (S) : AX =Bun système linéaire incompatible. Montrer que les lignes de Asont liées.
2) Résoudre les systèmes linéaires suivants :
xmy +m2z=m
mx m2y+mz = 1
mx +ym3z=1
ax by =p
by cz =q
cz ax =r
x1+a1x2+. . . +an1
1xn=b1
x1+a2x2+. . . +an1
2xn=b2
.
.
..
.
..
.
..
.
..
.
.
x1+anx2+. . . +an1
nxn=bn
1On peut montrer que pour un choix judicieux des réels a0,...,an, l’égalité ci-dessous est valable pour des polynômes de degré 2n+ 1
(formules de quadrature de Gauss et Newton-Cotes).
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