Corrigé de l'examen d'Algèbre 2 Master (1 année) Le polynôme b = Y + r est irréductible dans R[Y ] (car r > 0), on peut donc utiliser le critère d'Eisenstein pour B[X] où B = R[Y ] qui est factoriel et le polynôme X + b. Les conditions sont vériées car b est irréductible dans B, donc X + Y + r est irréductible dans R[X, Y ], par conséquent (car R[X, Y ] est un anneau factoriel) l'idéal engendré par X + Y + r est premier et A est intègre. Soit P ∈ R[X, Y ], comme Y + X + r est un polynôme unitaire en Y , on peut diviser (dans R[X, Y ]) P par ce polynôme et on obtient P = (Y +X +r)U +V avec V un polynôme de degré inférieur ou égal à 1 en Y . Donc la projection de P (dans A) s'écrit V (x, y) = f (x) + yg(x) où f et g appartiennent à R[X]. Cette écriture est unique car cela revient à vérier que si f (x) + yg(x) = 0 dans A alors f et g sont nuls (Si on a 2 écritures, on fait la diérence) . Pour cela il sut de dire que f (X) + Y g(X) ne peut pas être un multiple de Y + X + r dans R[X, Y ] à cause des degrés en Y (sauf si f = g = 0). Si m est un idéal premier de A (6= (0)) alors π (m) est un idéal de R[X, Y ] qui est premier et qui contient strictement l'idéal (X + Y + r) (Théorème liant les idéaux de A contenant I à ceux de A/I pour A un anneau quelconque et I un idéal de A). Si π (m) était principal disons (a) alors a diviserait X + Y + r mais comme ce dernier polynôme est irréductible, cela voudrait dire que a lui est associé ou a est un inversible ce qui est impossible dans les 2 cas (dans un cas, il vaudrait π (m) = (X + Y + r), dans l'autre R[X, Y ]). Par conséquent π (m) est un idéal maximal. Par le théorème indiquant que les idéaux maximaux de R[X, Y ] contenant (X +Y +r) sont en bijection avec les idéaux maximaux de A (la bijection étant donnée par les images directes et réciproques) m est bien un idéal maximal de A. Si m est un idéal maximal de A alors m = π(π (m)) comme on l'a vu (dans la question précédente mais c'est le théorème), et comme on nous rappelle les formes possibles de π (m), on a les formes possibles de m. De plus π(X + Y + r) = x + y + r(= 0) est dans m. Si m = (x − α, y − β), on aurait alors x + y + r ≡ α + β + r (mod m) car x ≡ α (mod m) et y ≡ β (mod m), or x +y +r = 0 dans A et α +β +r ∈ R est inversible, cela n'est pas possible. Supposons m = (x − α, P (y)). On voit que Y + α + r ∈ π (m) car son image vaut y + x + r − (x − α)(x + α) qui est dans m, car y + x + r = 0 et (x − α) ∈ m. Or P est un polynôme en Y de degré 2 irréductible qui est dans π (m) montrons qu'il est associé à Y + α + r. En eet sinon ces polynômes seraient premiers entre eux et d'après Bezout (dans R[Y ] qui est principal) on aurait U P + V (Y + α + r) = 1 et 1 appartiendrait à π (m), ce qui n'est pas. Finalement m = (x−α, y +α +r) or y +α +r = y +x +r −(x−α)(x+α) ∈ (x − α) car y + x + r = 0. Donc m = (x − α) est principal. 1 e 2 I. 1. 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2. 2 −1 2 2 −1 2 2 −1 2 2 −1 2 3. 2 −1 −1 2 4. 2 2 2 2 2 5. 2 2 2 2 2 2 2 −1 2 2 2 −1 2 2 −1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 ∗ 6. En reprenant la forme des idéaux maximaux de A (question 3) et en utilisant les questions 4 et 5, on voit qu'il suit de montrer que les idéaux de la forme (P (x), y − αx − β) où P est un polynôme en X irréductible de degré 2 (et α et β des réels) sont principaux. On va suivre le même raisonnement que pour la question précédente : on remarque d'abord que P est associé à X + (αX + β) + r. En eet ce dernier polynôme est bien de degré 2 et irréductible (car il n'a pas de racines réelles), de plus il est dans π (m) car son image vaut y + x + r − (y − αx − β)(y + αx + β) = −(y − αx − β)(y + αx + β) ∈ m. Comme précédemment, cela signie qu'il est associé à P (sinon on utiliserait Bezout dans R[X] pour voir que π (m) contiendrait 1). On obtient alors que m = π(π (m)) vaut (x + (αx + β) + r, (y − αx − β) et de plus le calcul précédent montre que x + (αx + β) + r ∈ (y − αx − β) donc m = (y − αx − β) est bien principal. On a vu en cours que si pour tout a ∈ E, a et u(a) sont colinéaires alors u est une homothétie. Les homothéties formant le centre de GL(E) et H n'étant pas inclus dans le centre, il existe bien u ∈ H qui n'est pas dans le centre et a ∈ E qui n'est pas colinéaire à u(a). Autre démonstration de la propriété énoncé, si pour tout a ∈ E, a et u(a) sont colinéaires alors tout vecteur non nul est vecteur propre, cela prouve que u est diagonale dans toute base et cela impose qu'il n'y a qu'une valeur propre car sinon si e est un vecteur propre associé à λ et de même pour e avec λ 6= λ alors e + e n'est plus vecteur propre. Comme la dimension de E est ≥ 3 (2 sut dans ce cas), on peut trouver un hyperplan H (l'hyperplan ne peut pas être appelé H comme le groupe) qui contient a mais qui ne contient pas u(a). En eet a et u(a) n'étant pas colinéaires, on peut trouver des e , . . . , e tels que (e , . . . , e , a, u(a)) forme une base, on prend alors H =< e , . . . , e , a >. Enn comme a ∈ H , on peut construire une transvection τ d'hyperplan H et de droite ka (on peut même en construire autant qu'il y a d'éléments dans k). Soit φ = τ uτ u appartient à H car u ∈ H et H normal entraîne que τ uτ et u ∈ H aussi donc le produit. De plus en prenant le déterminant de φ on voit qu'il vaut 1, il faut voir maintenant que φ n'est pas une homothétie. On calcule φ(u(a)) = τ uτ (a) = τ (u(a)) car τ est aussi une transvection d'hyperplan H et A ∈ H donc τ (a) = a. Or comme τ est une transvection et que u(a) n'est pas dans l'hyperplan, on a τ (u(a)) 6= u(a) et donc τ (u(a)) = u(a) + λa avec λ 6= 0, cela ne peut pas être un multiple de u(a) (car a et u(a) sont libres). On vient de voir que H ∩ SL(E) contient un élément φ qui n'est pas dans le centre, de plus H ∩SL(E) est normal dans SL(E)(Rappel : si H est normal dans G, alors H ∩K est normal dans K pour tout sous-groupe K de G). Le corollaire du théorème de simplicité de PSL(E) (car n ≥ 3) nous dit que H ∩ SL(E) = H c'est-à-dire H ⊃ SL(E). 2 2 −1 2 2 −1 −1 2 2 2 II. 1. 2 1 1 2. 1 2 1 2 2 1 1 n−2 1 1 1 n−2 n−2 1 1 3. −1 −1 −1 −1 −1 1 4. 1 −1 −1 2 5. L'application déterminant dét : G −→ k a pour noyau SL(E), par conséquent si H est un sous-groupe contenant SL(E) alors H = dét (dét(H)). En eet, il sut de voir que dét (dét(H)) ⊂ H , l'autre inclusion étant toujours vrai. Si u ∈ dét (dét(H)), cela signie qu'il existe v dans H tel que dét(u) = dét(v) (on voit bien que l'autre inclusion est triviale). Cela prouve alors que v u est de déterminant 1 donc dans H et donc u = v(v u) ∈ H . On pose K = dét(H) et on voit que K est un sous-groupe de k et que H = dét (K) est bien l'image réciproque d'un sous-groupe de k par l'application déterminant. Remarque : on pouvait utiliser (c'est même bien) le théorème disant que pour S normal dans G, les sous-groupes de G contenant S sont en bijection avec les sous-groupes de G/S, la bijection se faisant par les images directes et réciproques de l'application canonique G −→ G/S et vérier que c'est bien notre cas. Le fait que A(H) soit un sous-groupe de GL(E) est facile, il faut vérier que si u et v ∈ A(H) alors u et uv sont dans A(H). Une intersection de sous-groupe est un sous groupe. D'autre part, on sait que τ est une transvection d'hyperplan H si et seulement si τ 6= id, τ = id et dét(τ ) = 1. Ce sont exactement les conditions d'appartenance à T (H) sauf pour l'identité. Par conséquent les éléments de T (H) sont les transvections d'hyperplan H "plus" l'identité. Si on restreint l'application déterminant à A(H), c'est (évidemment) un morphisme de groupes qui reste surjectif. En eet soit λ ∈ k quelconque si on prend e ∈ / H et u l'endomorphisme déni par u(x) = x si x ∈ H et u(e ) = λe , alors en calculant son déterminant dans une base dont les n − 1 premiers vecteurs forment une base de H auquel on rajoute e , on voit facilement que son déterminant vaut λ (la matrice de u dans cette base sera diagonale avec que des 1 sauf en dernière position où il y aura λ). Le noyau de cette application vaut T (H) qui est donc normal dans A(H) et le quotient est isomorphe (par le théorème d'isomorphisme des groupes) à k . Soit f une forme linéaire de E dans k de noyau H (par exemple pour e ∈/ H xé, et e , . . . , e une base de H , on peut prendre f (e ) = 0 si i < n et f (e ) = 1. On sait alors que si τ est une transvection d'hyperplan H , on a un a ∈ H (unique comme on le verra) tel que τ (x) = x + f (x)a. Ce a est unique car le f est xée, il vaut d'ailleurs τ (e ) − e pour le f xé précédemment. Soit maintenant φ : T (H) −→ H qui envoie τ sur ce a ; φ est déni par τ 7→ τ (e ) − e (avec le f choisi précédemment), cela a l'avantage d'être déni pour τ = id (l'image de l'identité vaut 0). Remarquons que pour tout τ on aura ∀x ∈ E , τ (x) = x + f (x)φ(τ ) et montrons que φ est un morphisme. En eet, soient u et v ∈ T (H), avec φ(u) = a et φ(v) = b. Calculons uv(e ) = u(e + b) car v(x) = x + f (x)φ(v) donc u(v(e )) = e + a + u(b) = e + a + b car b ∈ H donc u(b) = b, nalement φ(uv) = φ(u) + φ(v) et φ est bien un morphisme. Son noyau est évidement l'identité puisque a = 0 et pour tout a ∈ H on peut construire la transvection τ (f, a) c'est-à-dire τ (x) = x + f (x)a, donc a est 3 ∗ −1 −1 −1 −1 −1 −1 ∗ ∗ III. 1. −1 |H 2. H ∗ n n n n ∗ 3. n 1 n−1 i n n n n n n n n n n 4. l'image par φ d'un élément de A(H). On a bien un isomorphisme et T (H) est donc commutatif, H est bien sûr considéré comme un groupe additif. Pour montrer que B(H) est un sous-groupe ce sont les mêmes vérications que pour A(H), elles sont faciles. Soit τ ∈ T (H), τ 6= id, et u ∈ B(H), τ est alors une transvection d'hyperplan H et uτ u est alors une transvection d'hyperplan u(H) (cours), comme u(H) = H , on en déduit que uτ u ∈ T (H) et donc T (H) est normal dans B(H). Si maintenant on prend v ∈ A(H), regardons pour x ∈ H ce que vaut uvu (x) = u(v(u (x))), mais comme u ∈ B(H) cela signie que u (x) ∈ H (car u aussi est dans B(H)) et donc il est invariant par v ∈ A(H) donc v(u (x)) = u (x) et nalement uvu (x) = x pour tout x ∈ H , et uvu ∈ A(H), donc A(H) est normal dans B(H). L'application φ : B(H) −→ k × GL(H) est bien déni car si u ∈ B(H), on a u(H) = H et donc l'image de u est bien H . Le fait que cette application soit un morphisme est immédiat car le déterminant en est un, et la restriction quand elle est dénie aussi. On a Ker(φ) = {u ∈ B(H), tels que dét(u) = 1 et u = id } qui vaut T (H) par dénition de T (H). Soit (λ, v) ∈ k × GL(H). Prenons e ∈/ H , on a alors E = H ⊕ ke , prenons maintenant l'application linéaire u dénie par u(e ) = λ/dét(v).e et u(x) = v(x) pour tout x ∈ H . On vérie que u ∈ B(H) car pour x ∈ H , u(x) = v(x) ∈ H et d'autre part dét(u) = dét(v).λ/dét(v) = λ 6= 0. On vérie encore plus facilement maintenant que φ(u) = (λ, v), donc φ est surjective. Soit (e , . . . , e ) une base de H et e ∈/ H , on a B = (e , . . . , e ) qui est donc une base de E. Appelons D(H) = {u ∈ GL(E), tel que u(H) = H et e est vecteur propre pour u} (la dernière condition signie u(e ) = λe pour un certain λ ∈ k , la valeur propre 0 étant interdite). On vérie facilement que D(H) est un sous groupe de B(H) (car si e est vecteur propre de u et v, il l'est aussi de uv ou u ). De plus l'image réciproque de (λ, v) (le u) trouvée à la question précédente est bien dans D(H), donc φ restreint à D(H) est encore surjective. Montrons qu'elle est injective, en eet pour u ∈ D(H), φ(u) = (dét(u )λ, u ) où λ est la valeur propre associée à e ; cela se voit par exemple en exprimant u dans la base B. Si cette expression vaut (1, id ), cela entraîne que u = id et donc que son déterminant vaut 1 et λ = 1. Finalement u = id et u(e ) = e donc u = id. La restriction de φ à D(H) est bien un isomorphisme. −1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 ∗ |H 5. |H ∗ H n n n 6. 1 n−1 n n 1 n n n n ∗ n −1 |H |H n H |H |H H H n n 4