L’impact psychologique de la démarche :
- Consulter la première fois un neurologue après le généraliste, c’est vivre très souvent avec le sentiment que quelque chose
s’annonce, se prépare et quelque chose laisse présager une mauvaise nouvelle, un mauvais présage ?...
- Si la démarche est courte : l’annonce est souvent brutale.
Si elle est longue : c’est période génératrice d’anxiété liée à l’attente des résultats, animée par des mouvements paradoxaux qui
oscillent entre illusion et désillusion, entre envie de savoir et de ne pas savoir, entre ce qui est réel et fantasmé... la durée ce cette
attente peut variée de 3 mois à 1 an1/2 pour les maladies connues, répertoriées.
=> C’est la gestion de l’attente des résultats, sans délai… le temps des incertitudes, de l’inconnu. Dans le cadre
psychothérapeutique les mécanismes de défense du patient pour faire face naturellement dans son quotidien, sont exacerbés.
Résumé du cas clinique : Mme C….
Agée de 39 ans, Mme C est célibataire, sans enfant et n’a jamais pu construire une relation de couple stable. Elle préfère
vivre seule plutôt que d’être trahie ou déçue. Elle décrit un parcours personnel et professionnel chaotique où elle s’est
toujours sentie intimement, différente des autres.
Les questions narcissiques et du lien seront au centre de ces rencontres.
M C. se décide à consulter avec l’idée de faire reconnaître son « mal ». « On lui a toujours fait comprendre que ses
plaintes étaient dans sa tête », de la simulation ? Le « on » représente pour elle : ses parents et sa sœur, mais elle l’attribue
spontanément au regard d’autrui… Elle pense que qu’un regard médical pourrait changer le regard des autres sur elle.
Très logorrhéique, elle tente de tout contrôler, tout maîtriser… Je l’invite à accorder de l’attention à son propre regard
puisqu’il est tout aussi précieux. L’estime d’elle même est particulièrement atteinte, complexée…
Elle vient seule à toutes les consultations neurologiques.
Après 3 mois d’investigation, elle obtient un diagnostic partiel. Elle a une myopathie.
Cette annonce produit d’emblée un soulagement, quelque peu euphorique, comme une victoire : elle me confie « vous
voyez, j’avais raison, ce n’est pas dans ma tête ».
En arrière plan, se joue une autre musique qu’elle ne peut encore entendre, qui devra malheureusement la suivre: être
atteinte d’une myopathie.
Je la verrai a deux reprises par la suite, où elle décrit le lien entre les changements climatiques et ses symptômes moteurs :
tremblements, raideur… « Je suis une station météo ambulante » me dit d’elle. Au cours de ces deux entretiens,