PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE ET TRAITEMENT IMMÉDIAT DE L'ACCIDENT ISCHÉMIQUE TRANSITOIRE DE L'ADULTE. Définition de l'AIT : Déficit neurologique ou rétinien de survenue brutale, d'origine ischémique, correspondant à une systématisation vasculaire ou oculaire et dont les symptômes régressent totalement en moins de 24 heures. Limites = – la plupart des épisodes transitoires (environ 2/3) durent moins d'une heure – la probabilité que des symptômes durant plus d'une heure régressent en moins de 24 heures est faible (environ 15%) – certains épisodes transitoires s'accompagnent de lésions ischémiques à l'imagerie cérébrale, dont la fréquence est d'autant plus élevée que la durée des symptômes est longue Proposition de nouvelle définition de l'AIT : Un AIT est un épisode bref de dysfonction neurologique dû à une ischémie focale cérébrale ou rétinienne, dont les symptômes cliniques durent typiquement monis d'une heure, sans preuve d'infarctus aigu. Attitudes pratiques : – Persistance du déficit neurologique lors de – Regression du déficit neurologique : mise en l'examen, conscidérer le patient comme atteint d'un oeuvre dans les meilleurs délais des moyens AVC (cf. « Prise en charge initiale des patients diagnostiques et thérapeutiques. But = initier adultes atteints d'accident vasculaire cérébral – au plus vite un traitement de prévention aspects médicaux », Anaes septembre 2002). secondaire. Diagnostique d'AIT : – AIT probable – AIT possibles – évocateur d'un AIT carotidien – vertiges – cécité monoculaire – diplopie – trouble du langage – dysarthrie – troubles moteurs et/ou sensitifs – trouble de la déglutition unilatéraux touchant la face et/ou les – perte de l'équilibre membres – symptômes sensitifs isolés ne touchant – évocateur d'un AIT vertébro-basilaire qu'une partie d'un membre ou qu'une – troubles moteurs et/ou sensitifs bilatéraux hémiface ou à bascule d'un épisode à l'autre, – drop-attack touchant la face et/ou les membres – perte de vision dans un hémi-champ visuel homonyme ou dans les 2 hémichamps visuels homonymes (cécité corticale) Diagnostic différentiel d'un AIT : – Neurologique – migraine avec aura – crise épileptique focale – autres: (tumeurs cérébrales, malformations vasculaires cérébrales, hématome sous dural, hémorragie cérébrale, sclérose en plaques, ictus amnésique, myasthénie, paralysie périodique, narcolepsie) – En cas de cécité monoculaire transitoire : – amaurose liée à une HTA maligne – glaucome aigu – hypertension intracrânienne – Non neurologique – troubles métaboliques (hypoglycémie...) – vertige de cause ORL (Ménière, vertige paroxystique bénin, névrite vestibulaire) – syncope – hypotension orthostatique – syndrome d'hyperventilation – hystérie, simulation – troubles psychosomatiques – – – thrombose veine centrale de la rétine névrite optique rétro-bulbaire décollement de rétine Stratégie de prise en charge : – AIT = urgence diagnostique et thérapeutique (risque élevé de survenue d'un AVC, existence de traitements efficace sur la prévention secondaire) – Bilan étiologique rapide car nature des traitements conditionnée par la cause de l'AIT. – Réalisation des examens en urgence lorsque l'AIT est récent. Hospitalisation recommandée : – si elle permet d'obtenir plus rapidement les examens complémentaires. – En cas d'AIT récidivants et récents, d'AIT survenant sous traitement antiagrégant plaquettaire. – En fonction du terrain (comorbidité, âge, isolement social) Imagerie cérébrale (IRM, à défaut scanner cérébral sans injection) – Elimine certains diagnostics différentiels – documente éventuellement un terrain vasculaire – nécessaire au diagnostic positif d'AIT (nouvelle définition) Bilan étiologique : – bilan initial réalisé dans les meilleurs délais : – écho-Doppler des artères cervico-encéphaliques (ou angiographie par résonnance magnétique, ou angioscanner spiralé) – ECG – bilan biologique (NFP, iono, VS, CRP, glycémie, créat, TQ, TCA) – deuxième intention : – échographie cardiaque (ETO ou ETT) – bilan glycémique et lipidique – autres : anti-phospholipides, holter rythme, examen du LCR. Traitement : Débuter au plus vite un traitement par aspirine à dose de charge (160 à 300 mg/j) en l'absence de contre indication et dans l'attente des résultats du bilan étiologique. Réalisation d'une IRM ou d'un scanner cérébral avant l'instauration du traitement par aspirine à la recherche d'un saignement intracrânien. Si l'imagerie ne peut être réalisé en urgence, l'instauration du traitement antiagrégant plaquettaire peut être proposée (rapport bénéfice/risque favorable). Résumé personnel tiré de « Prise en charge diagnostique et traitement de l'accident ischémique transitoire de l'adulte » disponible sur le site de l'ANAES (www.anaes.fr)