Chapitre 10 : Entiers naturels, ensembles finis, dénombrement

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N.Véron-LMB-dec 2013
Chapitre 10 : Entiers naturels, ensembles finis, dénombrement-résumé
1. Entiers naturels, un peu d’arithmétique
1.1 L’ensemble .
On considère l’ensemble des entiers naturels noté = {0,1,2,...,n,n+1,...}, muni de l’addition, de la
multiplication et de la relation d’ordre usuel.
Si on admet les 3 propriétés suivantes comme des axiomes :
Toute partie non vide de admet un plus petit élément.
Toute partie non vide de et majorée admet un plus grand élément.
n’est pas majoré.
On peut alors montrer que
possède un plus petit élément qui est 0.
Tout entier n a un successeur noté (n+1)
Tout entier n, n ≥ 1 a un prédécesseur noté (n-1)
Le principe de récurrence et ses variantes sont vraies
1.2 Multiples et diviseurs
Déf: Soient a et b deux entiers naturels.
On dit que b divise a lorsqu’on peut écrire a = kb avec k.
Symboliquement b/a k tel que a = kb
On dit que a est un multiple de b lorsque b divise a.
Remarque: L'égalité a = kb donne deux diviseurs de a: b et k.
Vocabulaire: Lorsque b/a, b est un diviseur de a et a est un multiple de b.
Proposition 10.1: Propriétés de la relation divise: a,b et c sont des entiers naturels
a/a
si b/a et a/b alors a = b
si a/b et si b/c alors a/c
si d/a et d/b alors (u,v)², d/(au + bv)
Remarque: La relation divise est une relation d'ordre sur .
Notations
On note a l’ensemble des multiples de a dans .
na k, n = ka
Les entiers naturels pairs sont les multiples de 2 soit 2.
On notera D(a) l’ensemble des diviseurs de a dans
D(a) contient toujours au moins 1 et a.
D(a) est une partie finie de car majorée par a.
1.3 Nombres premiers
Déf: Un entier naturel p est premier s’il admet exactement deux diviseurs positifs. En notant
l’ensemble des nombres premiers, on a : p D(p) = {1, p}
Conséquence :
1 n'est pas premier
2 est le seul premier pair
Propriété 10.2 : Tout entier n 2 admet au moins un diviseur premier p avec p
n
si n n’est pas
premier.
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Conséquence : Pour tester si un nombre est premier, il suffit de tester s’il est divisible par tous
les nombres premiers inférieurs à sa racine carrée.
Avec Python : Une fonction naïve à appliquer à n 3
def est_premier(n):
”””test de primalité de n”””
from math import sqrt
if n%2==0:
return False
for i in range (3,int(sqrt(n)+1),2)
if n%i==0:
return False
return True
Premiers=[2]+[i in range(3,101) if est_premier(i)==True]
print(Premiers) #Affiche la liste des premiers inférieurs à 100.
Proposition 10.3 : L'ensemble des nombres premiers est infini
Démo (Euclide): Par l'absurde.
On suppose = {p1,...pn}
On pose N = p1...pn + 1
N admet un diviseur premier p = pi avec 1in.
On a N - p1....pn = 1 or pi divise N et divise p1...pn donc pi divise 1 ce qui est absurde.
Théorème fondamental de l'arithmétique: Tout entier n2 s'écrit de manière unique à l'ordre
des facteurs près comme produits de nombres premiers
Algorithme de décomposition en nombres premiers : Soit n, n 2.
n admet un diviseur premier p1. On pose n = n1p1 on a n1.
Si n1 = 1, on s’arrête et n est premier.
Sinon n1 est supérieur à 2 donc il admet un diviseur premier p2, on pose n1 = p2n2.
On a 1 n2 < n1
Si n2 = 1, on s’arrête et n = p1p2
Sinon on réitère le processus tant que le quotient nk obtenu est différent de 1.
La suite des quotients est strictement décroissante dans [1,n] et donc il existe un entier p tel
que np = 1 et cet algorithme se termine
principe de descente infinie.
Le regroupement des facteurs premier égaux donne alors : n = p1a1p2a2…pkak
1.4 Division euclidienne, congruences
Def: Pour couple (a,b) de x*, il existe un unique couple (q,r) de ², vérifiant
a = bq+r et 0 r < b.
On dit que q est le quotient et b le reste dans la division euclidienne de a par b.
Attention: La condition 0 ≤ r < b est indispensable.
Le reste ne peut donc prendre que b valeurs dans [0, b-1]
Def : Soit a, a ≥ 2. On dit que n est congru à p modulo n et on note n p [a] lorsque n et p ont
le même reste dans la division euclidienne par b.
Caractérisations : np[a] (n-p) multiple de a k, n = p + ka
Proposition 10.4 : Pour tout entier a 2, n p [a] est une relation d’équivalence sur
Dans la pratique: Pour démontrer une propriéportant sur n, on peut faire une disjonction
des cas en raisonnant modulo a.
1.5 PGCD et PPCM
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Def : Soit deux entiers a et b non nuls.
Considérons l’ensemble des diviseurs commun à a et à b. C’est une partie non vide de car elle
contient 1 et est majorée par a donc elle possède un plus grand élément appelé plus grand
commun diviseur de a et b et noté PGCD(a,b) ou ab.
Considérons l’ensemble des multiples commun à a et à b. C’est une partie non vide de car elle
contient ab donc elle possède un plus petit élément appelé plus petit commun multiple de a et b
et noté PPCM(a,b) ou ab.
Obtention du PGCD
Algorithme d’Euclide : cf cours d’info
Utilisation de lacomposition en produit de facteur premier : on fait le produit des facteurs
premiers communs aux deux décompositions, affectés du plus petit exposant rencontré.
Obtention du PPCM
Utilisation de lacomposition en produit de facteur premier : on fait le produit des facteurs
premiers présents dans chacune des deux décompositions, affectés du plus grand exposant
rencontré.
PPCM(a,b) = a.b/PGCD(a,b)
2. Ensembles finis :
Dans ce paragraphe E désigne un ensemble et n un entier naturel non nul.
2.1 Des définitions
Def : E est un ensemble fini lorsque E est vide ou lorsqu’il existe une bijection de E sur [1,n].
Conséquence : Cette bijection permet de numéroter les éléments de E et donc on peut écrire :
E = { x1, x2, ...,xn }.
Lemme 10.1 (admis) : Si il existe une bijection de [1,n] sur [1,p] alors n = p
Def : Soit E un ensemble fini, card(E) est l’entier défini par
card(E) = 0 si E =
card(E) = n si il existe une bijection de E sur [1,n]
Remarque : Si E n’est pas un ensemble fini, on dit qu’il est infini.
Notation : card(E) = |E| = #E
2.2 Parties d’un ensemble fini
Lemme 10.2 (admis) : Toute partie P de [1,n] est finie et card(A) n
Proposition 10.5 : Soit E un ensemble fini et A une partie de E
A est finie et card(A) card(E)
card(A) = card(E) A = E
2.3 Applications entre ensembles finis
Théorème 10.1 : Soit E et F deux ensembles finis
Il existe une injection de E dans F card(E) card(F)
Il existe une surjection de E sur F card(E) ≥ card(F)
Il existe une bijection de E sur F card(E) = card(F)
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Corollaire : Soit E et F deux ensembles finis de même cardinal et f :EF une application. f est
surjective f est injective f est bijective
Dans la pratique : Si on f :EF avec E et F finis et de même cardinal alors pour montrer que f
est bijective il suffit de montrer qu’elle est injective ou surjective.
3. Outils pour le dénombrement
Dans ce paragraphe E désigne un ensemble fini de cardinal n.
On va donner des résultats et des méthodes permettant de dénombrer c’est à dire de
déterminer le cardinal d’un ensemble fini
3.1 Opérations ensemblistes
Proposition 10.6 : Soit A et B deux parties de E.
Si A et B sont disjointes alors card(AB) = card(A) + card(B)
Méthode: Pour démontrer que E est de cardinal n, on montre que E est en bijection avec 1,n.
Corollaire :
Si (Ai)iI est une famille de parties disjointes de E alors
i i
i I
i I
card A card(A )
 
 
Si A et B sont deux parties de E alors card(AB) = card(A) + card(B) card(AB)
Si A est une partie de E alors card(
A
) = n – card(A)
Def : On dit que la famille (Ai)iI est une partition de E lorsque
iI, Ai, (i,j), ijAiAj= et
i
i I
E A
Proposition 10.7: Si (Ai)iI est une famille partition de E alors card(E) =
i
i I
card(A )
Méthode : Pour dénombrer un ensemble on peut trouver une famille partition dont les parties
sont plus simples à dénombrer.
Proposition 10.8: Soit E et F deux ensembles finis. Le produit cartésien EF est fini et
card(EF) = card(E).card(F)
Remarque : On peut généraliser cette propriété à n ensembles finis E1, …, En.
On a E1 . E
n
est un ensemble fini et Card (E1 …. E
n
) =
n
i
i 1
.
Méthode : Pour dénombrer un ensemble on peut représenter ses éléments dans une structure
de données (arbre, tableau...) qui permet de compter.
Corollaire : Soit E et F deux ensembles finis de cardinal respectifs p et n.
L’ensemble des applications de E dans F noté F(E,F) ou EF est fini et
card(FE) = (card(F))card(E) = np
Théorème 10.2 : Soit E un ensemble fini de cardinal n, l’ensemble P(E) des parties de E est fini
et card(P(E)) = 2n.
3.2 p-listes
Def : Soit E un ensemble fini de cardinal n ≥ 1 et p 1;n. On appelle p-liste de E ou p-uplet
d’éléments de E, un élément ( x1,x2,...,xp ) de Ep
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Remarque : Il s’agit d’une liste ordonnée de p éléments de E avec possibilité de répétitions.
Proposition 10.9 : Soit E un ensemble fini de cardinal n, le nombre de p-listes de E est
card(Ep) = np
3.3 p-arrangements, permutations
Def : Soit E un ensemble fini de cardinal n 1 et p 1;n.
On appelle p-arrangement ou arrangement de p éléments de E, une p-liste d’éléments distincts
de E.
On appelle permutation de E un arrangement de n éléments de E.
Remarque : Il s’agit d’une liste ordonnée de p, ou n, éléments de E sans possibilité de
répétitions.
Proposition 10.10 : Soit E un ensemble fini de cardinal n ≥ 1.
Le nombre de p-arrangements de E est p
n
n!
A n(n 1).....(n p 1)
(n p)!
 
Le nombre de permutations de E est n !
Corollaire : Soit E et f deux ensembles finis de cardinal p et n.
Si p n, le nombre d’injections de E dans F est p
n
n!
A
(n p)!
Si n = p, le nombre de bijections de E dans F est n !
3.4 p-combinaisons
Def : Soit E un ensemble fini de cardinal n et p0;n.
On appelle p-combinaison de E, une partie de E de cardinal p : { x1, 2, ...,xp }
Remarque : Il s’agit d’une liste non ordonnée de p éléments de E, sans possibilité de
répétitions.
Proposition 10.11: Soit E un ensemble fini de cardinal n et p0;n.
Le nombre de p-combinaisons de E est n
n!
p
 
  .
Remarque : Il est possible de redémontrer les propriétés des coefficients binomiaux avec des
méthodes de dénombrement pour tous entiers n et p tels que 0 ≤ p n
Rappels :
n n
1
0 n
 
 
 
  et n
n
1
 
 
 
n n
p n p
 
 
 
n n n 1
p p 1 p 1
   
 
   
 
   
pour 0 p < n
(a,b)², n*,
n n
n k n k n k k
k 0 k 0
n n
(a b) a b a b
k k
 
 
   
 
   
   
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