UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ****************** ANNEE : 2004 N° THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale -----------Présentée et soutenue publiquement le A CRETEIL (PARIS XII) -----------Par Stéphanie RENAUD-MARTIN Née le 26 avril 1974 à Saint-Maur des Fossés (Val-de-Marne) -----------TITRE : BCGite généralisée : A propos d’un cas clinique. -Revue de la littérature- DIRECTEUR DE THESE : MME Alix GREDER-BELAN LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE Signature du Directeur de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire 2 Je dédie ce travail A mes parents, Et mes grands-parents. 3 J’adresse mes remerciements A ma sœur, Alexandra, Pour son dévouement, elle comprendra. 4 A Guillaume, Avec tout mon amour. A Sacha, Mon rayon de soleil. 5 A Madame le Docteur Alix GREDER-BELAN, Chef de service de Médecine Interne A l’hôpital André Mignot (Le Chesnay 78) Qui a bien voulu être la directrice de cette thèse, Pour sa patience et sa disponibilité. 6 A Monsieur le Docteur Dimitri VORDOS, Chef de clinique dans le service d’Urologie de Monsieur le Professeur ABBOU A l’hôpital Henri Mondor (Créteil 94) Pour son aide très précieuse et sa gentillesse. 7 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION LE CANCER DE VESSIE 1) Epidémiologie 2) Facteurs de risque 3) Signes cliniques 4) Anatomo-pathologie 5) Classification TNM 6) Facteurs pronostiques a. Grade tumoral b. Stade tumorale c. Autres facteurs pronostiques 7) Traitement LE BACILLE DE CALMETTE-GUERIN 1) Historique 2) Caractères bactériologiques du BCG 3) Caractéristiques d’identification et de sensibilité aux antibiotiques OBSERVATION CLINIQUE LES COMPLICATIONS DE LA BCGTHERAPIE A. Quelques chiffres B. Modes de survenue 8 C. Modes d’expressions cliniques et biologiques 1) Les complications communes 2) Les complications graves a. Sur le plan loco-régional b. Sur le plan général D. La BCGite généralisée DISCUSSION A. La BCGthérapie 1) Historique 2) Mécanisme d’action 3) Efficacité du traitement 4) Indications de la BCG thérapie endovésicale 5) Technique des instillations endovésicales 6) Schéma d’instillations B. Mesures visant à diminuer les effets secondaires de la BCGthérapie 1) Respect des contre-indications 2) Chronologie des instillations 3) Conditions techniques de réalisation 4) Traitement préventif des effets secondaires de la BCGthérapie 5) Quantité de BCG instillé 6) Vitamines 7) L’avenir C. Traitements des effets indésirables de la BCGthérapie 1) Effets secondaires habituels 2) Les manifestations loco-régionales 9 3) Les manifestations générales sévères CONCLUSION REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES 10 INTRODUCTION Avec plus de 330000 nouveaux cas par an et plus de 130000 décès annuels, le cancer de vessie est le neuvième cancer dans le monde en termes de fréquence. C’est en Europe que son incidence est la plus élevée. En France, sa fréquence occupe la cinquième place. Le tabagisme est la première cause de ce cancer dans les pays industrialisés. Son sex ratio est d’environ trois hommes pour une femme (178). Les cancers urothéliaux représentent 90% des cancers de vessie. Trois quarts des tumeurs se présentent sous une forme superficielle au moment du diagnostic. Les modes évolutifs les plus fréquents des tumeurs de vessie sont la récidive et la progression. La traitement par le Bacille de Calmette-Guérin (BCG) en instillation intravésicale a prouvé son efficacité dans la réduction du taux de récidive des tumeurs vésicales superficielles. Le BCG induit une réaction immunitaire très importante capable de produire une activité anti-tumorale. Déjà exploitée dans le cadre de certaines tumeurs, principalement cutanées, c’est en 1976 que Morales et al. ont démontré son efficacité dans les tumeurs superficiels de vessie (112). Cependant, l’absence de consensus thérapeutique, l’existence de nombreux schémas instillatoires et l’emploi de différentes doses de BCG contribuent de manière concomitante à une utilisation grandissante de la BCGthérapie, à l’apparition de complications secondaires à ce traitement. Ces manifestations indésirables sont un frein au développement de l’immunothérapie par le BCG car elles peuvent, à l’extrême, mettre en jeu le pronostic vital (90). La BCGthérapie est néanmoins un traitement efficace, et de nombreuses études se poursuivent pour trouver les moyens de diminuer l’incidence de ces complications et les thérapies adéquates les plus efficientes. Après quelques notions sur les cancers de vessie et le BCG, nous allons aborder les complications du traitement endovésical par le BCG, discuter de la BCGthérapie, des moyens 11 mis en oeuvre pour diminuer la survenue de ses complications et de leur prise en charge thérapeutique à partir d’une revue de la littérature, elle-même motivée par l’observation clinique d’un patient atteint d’une BCGite généralisée, que nous avons reçu dans le service de Médecine Interne du Centre Hospitalier André Mignot (78 Le Chesnay) pendant mon résidanat de Médecine Générale. 12 LE CANCER DE VESSIE 1) Epidémiologie Le cancer de vessie est le neuvième cancer dans le monde (178), ce qui le place au huitième rang des cancers chez l’homme. Il représente 3,3% des nouveaux cancers par an. Sa prévalence est de 4,5%, avec un taux estimé à 4,7% chez l’homme et 1,3% chez la femme (118). En France, le cancer de vessie est la cinquième cause de cancer, et correspond à 3,3% des décès par cancer et par an, dont 75% chez l’homme (53). Le sex ratio est de cinq hommes pour une femme. La probabilité pour un homme d’avoir un cancer vésical est de 3%, alors qu’il n’est que de 0,8% chez la femme. Ce risque est cinq fois plus important chez le fumeur et est deux fois plus élevé pour la vessie que pour les poumons (118). L’age moyen des patients atteints de ce cancer est de 69 ans chez l’homme et 71 ans chez la femme (136). C’est en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique du Nord que l’incidence est la plus élevée. 50% des cas surviennent dans les pays industrialisés ; le taux d’incidence le plus bas observé est en Inde (126). L incidence des tumeurs de vessie a augmenté de 1% par an ces trente dernières années. La mortalité est de 2,1% par an et est cinq fois plus élevée chez l’homme (tabac, expositions professionnelles) que chez la femme. En effet, le cancer de vessie est la quatrième cause de décès par cancer chez l’homme aux Etats-Unis (93). Néanmoins le taux de mortalité est en diminution ces trois dernières décennies, probablement grâce à de meilleures méthodes diagnostiques et thérapeutiques et à l’amélioration des précautions, prises lors d’expositions à des facteurs favorisants professionnels (54). 2) Facteurs de risque Les étiologies du cancer de vessie sont nombreuses et parfois intriquées. Le tabac intervient dans 25 à 60% dans les cancers de vessie, avec une relation dose-réponse (167). Les cigarettes brunes seraient plus toxiques que les blondes et ces dernières plus que le 13 cigare ou la pipe. Les acétyleurs lents, variété génétique, ont une détoxification réduite des métabolites N-Hydroxylés des amines, carcinogènes pour la vessie (162). Les facteurs environnementaux peuvent également favoriser l’apparition des tumeurs de vessie ; ainsi, l’exemple de l’arsenic, retrouvé dans l’eau du robinet (19). L’exposition professionnelle à certains colorants, produits chimiques ou encore à l’aluminium (procédés Södenberg) et l’utilisation de caoutchouc sont aussi des facteurs favorisants (30). Des agents infectieux peuvent être mis en cause dans la genèse du cancer de vessie. Le plus fréquent est une parasitose, la Schistosomiase (ou Bilharziose) qui est responsable de 75% des cancers épidermoïdes, notamment en Egypte, mais également de quelques cas de carcinomes urothéliaux (48). Il existe des causes iatrogéniques comme la cyclophosphamide utilisée en chimiothérapie (124) ou encore la radiothérapie pelvienne chez la femme (18). Le paracétamol à doses toxiques chroniques pourrait aussi induire des tumeurs de vessie (10). La néphropathie endémique des Balkans est une cause rare (21). En ce qui concerne les facteurs nutritionnels, leur responsabilité cancérigène n’a toujours pas été établie dans les cancers de vessie (85). 3) Signes cliniques Les principaux symptômes des cancers urothéliaux de la vessie sont : l’hématurie macroscopique ou microscopique associée à des troubles mictionnels, des brûlures mictionnelles persistantes, la survenue et la récidive d’impériosités mictionnelles, de pollakiurie avec ou sans infection urinaire, les douleurs pelviennes, enfin la découverte devant un tableau métastatique (136). L’hématurie macroscopique est un symptôme majeur, posant l’indication de cystoscopie d’autant plus que le patient est ou était fumeur. 4) Anatomo-pathologie Parmi les cancers de vessie, 90% sont des carcinomes urothéliaux (ou transitionnels pour les Anglo-saxons); les autres tumeurs d’origine épithéliale sont des adénocarcinomes et des carcinomes épidermoïdes. Les tumeurs non épithéliales beaucoup plus rares sont représentées par les tumeurs sarcomateuses et celles du tissu hématopoïétique (136).On note en France dix-huit nouveaux cas pour cent milles habitants et par an de cancers urothéliaux. Sur le plan géographique, les cancers urothéliaux représentent 90% des cancers de vessie dans les pays occidentaux alors que les carcinomes de nature épidermoïde sont majoritaires au MoyenOrient, et plus particulièrement en Egypte (54). 14 70 à 80% des tumeurs vésicales urothéliales sont superficielles, c’est-à-dire limitées à la muqueuse, avec la répartition suivante : 40% pTa (lésion anatomo-pathologique intéressant l’urothélium, 30% pT1 (lésion anatomo-pathologique envahissant le chorion de la muqueuse), 1,5% de Carcinomes in situ (137) (Figure1). Ces trois types anatomo-pathologiques sont distincts par leur potentiel évolutif et leur mode de cancérogenèse. L’évolution des tumeurs vésicales superficielles est marquée par un risque de récidive et de progression important, ce dernier étant estimé à 15%. Figure 1 : Représentation schématique des stades pT, selon la classification pTNM (54). 5) Classification TNM La stadification histopathologique donne le degré d’infiltration et qui est représentée, en référence à la stadification clinique internationale TNM (T pour l’envahissement de la tumeur, N pour l’envahissement ganglionnaire et M pour métastase) par la classification pTNM, avec un « p signifiant l’analyse du pathologiste ». Sa dernière mise au point date de 2002 (156). Elle est le principal élément pronostique. (Tableau I) 15 Tableau I : La classification TNM 2002 (156). T : Tumeur primitive Tx : La tumeur primitive ne peut être évaluée T0 : Absence de tumeur décelable Tis : Carcinome in situ (plan, intra-épithéliale, respectant la membrane basale) Ta : Carcinome papillaire non infiltrant le chorion T1 : Tumeur superficielle infiltrant le chorion T1a : envahissement du chorion superficiel T1b : envahissement du chorion profond T2 : Tumeur infiltrant le plan musculaire T2a : moitié interne T2b : moitié externe T3 : Tumeur infiltrant le tissu adipeux péri-vésical T3a : envahissement microscopique T3b : envahissement macroscopique extra-vésicale T4 : Tumeur envahissant les structures adjacentes T4a : envahissement de la prostate, de l’utérus, du vagin T4b : envahissement de la paroi pelvienne, de la paroi abdominale. N : Adénopathies régionales Nx : Ganglions non évaluables N0 : pas d’adénopathie N1 : Ganglion unique < 2 cm N2 : Ganglion unique de 2 à 5 cm, ou ganglions multiples < 5 cm N3 : Ganglion unique ou ganglions multiples > 5 cm. M : Métastases à distance Mx : Métastases à distance non évaluables M0 : pas de métastase M1 : Métastase(s) à distance 16 6) Facteurs pronostiques a. Grade tumoral Le grade tumoral est divisé en G1, G2 et G3, correspondant à trois facteurs : anomalies de la chromatine, le nombre de mitoses et les anomalies cytoplasmiques architecturales. Il représente l’agressivité de la tumeur, présage de son degré d’invasivité et a une valeur pronostique surtout pour le stade anatomo-pathologique pTa (27). b. Stade tumorale : classification TNM (cf. ci-dessus) c. Autres facteurs pronostiques D’autres facteurs pronostiques reconnus sont aussi utilisés dans la démarche décisionnelle du traitement des cancers de vessie tels le type histologique (par exemple, l’agressivité plus importante des adénocarcinomes par rapport aux carcinomes urothéliaux), la taille de la tumeur, le caractère multicentrique de la lésion, la présence d’une tumeur intradiverticulaire, la présence ou non de carcinome in situ et la présence d’embols vasculaires ou lymphatiques. Enfin, des facteurs biologiques comme le degré de positivité de la protéine p53 mutée, du MIB-1, l’index de ploïdie cellulaire peuvent être des éléments décisionnels accessoires (95). 7) Traitement La résection transurétrale de vessie permet de confirmer le diagnostic par l’examen histologique des tissus. Différents traitements peuvent être proposés dans le cadre de la prise en charge d’un cancer de vessie : - l’abstention thérapeutique et surveillance, - les instillations intravésicales de Mitomycine C - les instillations intravésicales de Bacille Calmette-Guérin (BCG), - la chirurgie d’exérèse (cystectomie), 17 - la radiothérapie associée à la chimiothérapie, comme alternative à la chirurgie chez des patients sélectionnés et/ou inopérables, - la chimiothérapie à visée palliative chez les patients métastatiques. 18 LE BACILLE CALMETTE-GUERIN 1) Historique A la fin du dix-neuvième siècle, Coley a observé une fréquence moins importante de cancers chez les personnes atteintes de Tuberculose. En 1904, Nocard a isolé une souche de Mycobacterium bovis virulente pour le veau et le lapin chez une vache atteinte de tuberculose mammaire (170). En 1908, Calmette et Guérin, à l’institut Pasteur de Lille, ont repiqué sur pomme de terre biliée une souche de Mycobacterium bovis afin d’obtenir des cultures homogènes avec des bacilles dispersés. Ils ont mis en évidence une perte progressive de la virulence de cette bactérie (après 30 passages chez le veau) et un changement de morphologie (59). Puis en 1920, après 230 passages, le Mycobacterium bovis n’était plus virulent envers l’homme mais a conservé son immunogénicité. Ce bacille « vivant atténué » est appelé le Bacille de CalmetteGuérin (BCG) (170). La première vaccination contre la tuberculose d’un enfant aura lieu en 1921 (54). A partir de 1960, des lots lyophilisés seront utilisés. Plusieurs souches sont apparues suite à celle de Pasteur dont les plus utilisées sont : « Armand Frappier » fabriquée par l’Institut Armand Frappier à Montréal, « Tice » fabriquée par Organon Teknika, « RIVM » (Rijksinstituut voor Volksgezonheid en Milieuhhygiene) fabriquée par Bilthoven, « Connaught » fabriquée par les laboratoires du même nom (Figure 2) (106). 19 Figure 2 : Origine, développement et évolution des différentes souches de BCG vivant à travers le monde (54). 2) Caractères bactériologiques du BCG La mise en évidence du bacille par examen direct se fait par coloration de ZiehlNeelson et par la coloration à l’auramine. Le BCG est un bacille acido-alcoolorésistant long de 3 à 5 micromètres. Sa mise en culture sur milieu de Lowenstein-Jensen retrouve des colonies eugoniques et rugueuses en 10 à 18 jours. Le milieu liquide appelé BACTEC s’utilise de plus en plus pour la culture des mycobactéries. 3) Caractéristiques d’identification et de sensibilité aux antibiotiques Les colonies de Mycobacterium bovis sont irrégulières, rugueuses, eugoniques. Leur croissance n’est pas favorisée par le pyruvate, l’épreuve de la niacine est négative, il ne réduit pas les nitrates, sa catalase est positive à 22°C et négative à 68°C. Le BCG est naturellement sensible à l’Acide Para-aminosalicylique, à l’isoniazide, à la rifampicine et à l’éthambutol, et résistant à la cyclosérine et au pyrazinamide (169). De nouvelles molécules, telles les fluoroquinolones, sont actives sur le BCG comme sur Mycobacterium tuberculosis, avec de 20 rapides cinétiques d’action. L’ofloxacine (Oflocet®), par exemple, a une cinétique de 24 heures pour obtenir une activité bactéricide alors qu’elle est de 2 à 7 jours pour un antituberculeux classique (isoniazide, rifampicine, éthambutol) (Annexe 1) (45). 21 OBSERVATION CLINIQUE Monsieur G. âgé de 78 ans a été hospitalisé début février 2000 pour prise en charge d’une hyperthermie, évoluant depuis deux semaines, associée à une asthénie et un ictère cutanéo-muqueux. Ce patient a comme principaux antécédents une hypertension artérielle équilibrée, un rhumatisme articulaire aigu, une allergie à l’aspirine, un abcès pulmonaire en 1960 traité par Rimifon®. Il est actuellement traité pour un carcinome vésical superficiel à localisations multiples, estimé pTa G3 suite à l’analyse histologique, qui a été découvert deux mois auparavant. Il a nécessité, suite à la résection transurétrale de vessie (RTUV) le 3 décembre 1999, la mise en route d’un traitement par instillations endovésicales de Bacille CalmetteGuérin (BCG). La première instillation s’effectue sans incident le 14 janvier 2000, en institution privée. Les notions d’antibioprophylaxie, de cathétérisme traumatique ou d’altération clinique n’ont pas été signalées. Au décours de la deuxième instillation effectuée le 21 janvier 2000, le patient a présenté brutalement un tableau fébrile à 39°C avec altération de l’état général, asthénie et amaigrissement (non évalué). Dans ce contexte, le patient a été hospitalisé et des examens complémentaires ont été pratiqués afin de rechercher une étiologie à ce tableau. Rapidement, les premiers résultats biologiques ont retrouvé une cholestase et une cytolyse hépatique, une bicytopénie (portant sur la lignée plaquettaire et leucocytaire) avec hémostase conservée. Aucun germe ne fut mis en évidence. Les résultats de 3 hémocultures et de l’examen cytobactériologique des urines sont négatifs. La radiographie pulmonaire montrait un infiltrat du hile et de la base droite, l’échographie abdominale retrouvait une hépatosplénomégalie modérée homogène sans dilatation des voies biliaires, qui aurait pu expliquer une partie des désordres hépatologiques. 22 La persistance de la fièvre, l’asthénie profonde et l’aggravation sur le plan somatique avec l’apparition d’un ictère cutanéo-muqueux a nécessité le transfert de Monsieur G. en milieu hospitalier, tout d’abord dans le service de Médecine Interne du Centre Hospitalier André Mignot (78 Le Chesnay), puis rapidement son état de santé a nécessité une prise en charge en réanimation. Sur le plan biologique, nous avons noté une aggravation du bilan hématologique avec une numération formule sanguine composée de 3100 leucocytes dont 81% de polynucléaires neutrophiles et 13% de lymphocytes, d’une hémoglobine à 8,8 g/dl et de 33000 plaquettes. Devant cette pancytopénie, un myélogramme a été réalisé et retrouvait une moëlle de richesse moyenne, équilibrée sans trouble de maturation des lignées granuleuse et mégacaryocytaire mais avec une élévation de l’activité macrophagique. La cholestase s’était aussi majorée avec un taux de bilirubine Totale/Conjuguée à 176/160, de phosphatases alcalines à 5 fois la normale, et des Gamma Glutamyl Tranférases à 9 fois la normale. La cytolyse hépatique portait principalement sur les ASAT à 9,5 fois la normale alors que les ALAT était à 2,5 fois la normale. Il existait aussi un syndrome inflammatoire avec une Protéine Réactive C (CRP) à 106, une acidose métabolique compensée sur les gaz du sang artériels, et une coagulation intravasculaire disséminée avec un taux de fibrinogène à 0,75, un taux de prothrombine à 28%, un taux de facteur V à 110% et un dosage du complexe soluble positif. Par ailleurs, le reste de l’hémostase était normal et la sérologie du Virus de l’Immunodéficience Humaine 1 et 2 était négative. Trois expectorations avec recherche de bacille acido-alcoolo-résistant (BAAR) étaient négatives. L’examen anatomopathologique de la ponction-biopsie hépatique effectuée le 10 février 2000 par voie trans-jugulaire, l’hémostase du patient ne permettant pas la voie transhépatique, a mis en évidence d’intenses lésions de granulomatose folliculaire hépatique, épithélioïde et giganto-cellulaire, non nécrosante, associées à des lésions inflammatoires lymphocytaires et à quelques modifications hépatocytaires du type stéatose et nécrose ; cet aspect était compatible avec les lésions décrites au cours de la BCGthérapie intra-tumorale. L’examen direct de ces fragments hépatiques biopsiés a été positif pour le BAAR avec un taux inférieur à un par champ, mais n’a pas été confirmé par les cultures sur milieux spéciaux, négatives à douze semaines. 23 Devant ce tableau de sepsis, son contexte de survenue et l’absence d’autre étiologie évidente, le diagnostic de « BCGite généralisée » a été retenu et ce d’autant plus qu’un BAAR a été mis en évidence sur examen direct de la ponction-biopsie hépatique. L’amélioration du tableau clinique par la mise en route d’une trithérapie antituberculeuse et d’une corticothérapie intraveineuse a confirmé le diagnostic. Ce traitement comportait : isoniazide 150 milligrammes par jour, rifampicine 600 milligrammes par jour, éthambutol 1600 milligrammes par jour (les posologies étaient adaptées aux altérations du bilan hépatique) et de corticoïdes à la dose de 1 milligramme par kilogramme et par jour. L’état général et les perturbations biologiques se sont progressivement améliorés. L’hospitalisation a duré deux mois et demi, dont 16 jours en Réanimation, 18 jours dans le service de Médecine Interne et 32 jours en convalescence. Le traitement antituberculeux a été poursuivi six mois et la corticothérapie trois mois, sans complications. Le patient est suivi régulièrement en consultation. Le 6 mai 2004, en consultation urologique, le patient va bien et est traité par instillation intravésicale de Mitomycine C pour papillomatose récidivante. La BCGthérapie a été définitivement contre-indiquée chez ce patient. 24 LES COMPLICATIONS DE LA BCGTHERAPIE A. Quelques chiffres Bien que la BCGthérapie en instillation intravésicale soit efficace sur les tumeurs superficielles de vessie à haut risque de récidive et/ou de progression depuis maintenant presque trente ans, son utilisation est entachée par la survenue d’effets secondaires et de complications. L’incidence de ces effets secondaires est difficile à évaluer dans la littérature étant donné une probable sous-déclaration de ces évènements et l’absence de définition consensuelle pour chacun d’entre eux, laissant libre cours aux interprétations individuelles. De plus, pour certains auteurs, une partie de ces effets secondaires considérés comme peu graves sont les témoins de l’activité anti-tumorale du BCG et ne sont donc pas notifiés comme indésirables. En 1986, Lamm et al. retrouvaient moins de 5% de complications significatives secondaires au traitement instillatoire par BCG dans une méta-analyse de 1278 patients (91). Cette estimation sera confirmée en 1989 avec l’extension à 2602 patients (90). Bien que ces deux analyses mettent en confrontation les principales différentes souches de BCG et différents interlocuteurs, la répartition des effets secondaires était elle aussi sensiblement identiques. La mortalité, sous-estimée d’après les auteurs, était de 0,3%. En France, entre 1998 et 2000, sur plus de 5000 patients traités par BCGthérapie pour une tumeur superficielle de vessie, l’Agence Nationale Française des Médicaments a été informée de 110 évènements indésirables (environ 2,2%) dont 57 étaient sérieux (1,14%, 1 décès). De septembre 1996 à septembre 2001, le Laboratoire Central de Pharmacovigilance d’Aventis Pasteur, où la souche Connaught française est fabriquée (ImmuCyst®), a recensé directement ou par l’intermédiaire de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (l’AFSSAPS), 158 évènements indésirables graves sur 42750 patients ayant reçu le traitement soit 0,37%. Les critères de gravité étaient l’hospitalisation, une altération de l’état général, la mise en jeu du pronostic vital voire le décès. Après avoir été croissante pendant 25 trois ans, cette estimation d’évènements indésirables graves est depuis deux ans en diminution (38) (Figure 0,5 0,45 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 3). 0,44 0,48 0,36 0,27 0,27 Nombre d'EIG pour 100 patients traités 1996- 1997- 1998- 1999- 20001997 1998 1999 2000 2001 Figure 3 : Estimation du nombre d’effets indésirables graves (EIG) notifiés pour 100 patients sur 5 ans (38). B. Modes de survenue A plusieurs reprises, des facteurs favorisants ont été retrouvés pour expliquer la survenue de ces complications. D’une part, ils concernent le geste thérapeutique et les précautions à prendre, et d’autre part, l’état clinique du patient. Au cours de l’instillation, un cathétérisme traumatique peut permettre une diffusion du BCG hors de l’enceinte vésicale et se disséminer. Il a pu être mis directement en cause dans la survenue d’évènements indésirables, souvent sévères (57,109,131,134,146,154,159). L’hématurie et l’infection urinaire l’une témoin, l’autre provoquant une inflammation vésicale, favorisent la dissémination du Mycobacterium bovis (134). Une immunosuppression de l’hôte acquise (transplantation, Syndrome de l’Immunodéficience Acquise, traitement immunosuppresseur) ou congénitale, un traitement par radiothérapie, une tuberculose active, une vessie radique sont autant des facteurs favorisant d’effets secondaires de la BCGthérapie (41,74). Allouc et al. ont démontré en 1997, sur 148 patients, un taux plus élevé de manifestations secondaires, le plus souvent 26 systémiques, chez les patients aux antécédents de tuberculose (Tableau II) (3). Un schéma instillatoire accéléré ou débutant rapidement après la résection transurétrale de vessie sont aussi incriminés. Enfin, une méconnaissance de ces effets indésirables peut expliquer la gravité de certains. Ces effets indésirables surviennent plus volontiers lors des 9 premières instillations (92%), dont 75% lors des 6 premières (38), mais aussi au cours des deux premiers cycles d’entretien proposés par Lamm (87). Tableau II : Manifestations secondaires en fonction des antécédents de tuberculose d’après Allouc et al. (3). Manifestation observée Pas d’antécédent de tuberculose Antécédents de tuberculose 136 patients (%) Pas de complication BCGite vésicale Prostatite Orchiépididymite Fièvre isolée Atteinte hépatique Atteinte pulmonaire Arthralgie 12 patients (%) 68 (50) 3 (25) 62 (45,58) 7 (58,33) 4 (2,94) 0 0 1 (8,33) 2 (1,47) 0 3 (2,20) 3 (25) 3 (2,20) 1 (8,33) 1 (0,73) 1 (8,33) 27 C. Modes d’expressions cliniques et biologiques Les complications du traitement instillatoire par BCG sont un frein à son utilisation. Le BCG est une bactérie, certes atténuée, mais vivante qui provoque une importante réaction immunitaire. Cela explique la survenue de ces effets indésirables post-thérapeutiques que nous avons retrouvés dans la littérature. Dès 1984, Morales et al. ont retrouvé, lors de leur première étude publiée sur 82 patients, des complications principalement locales ou locorégionales de gravité modérée, les plus sévères représentaient moins de 2% (Tableau III) (110). Tableau III : Effets indésirables du BCG d’après Morales en 1984 (110). Nombre (82 Patients) (%) 34 (39) 49 8 (60) (10) 8 (10) Dysfonction hépatique légère et transitoire 2 (2) Obstruction urétérale partielle et cystite 1 (1) Fièvre persistante et polyarthrite 1 (1) Infection urinaire nosocomiale intercurrente 10 (12) Hématurie macroscopique Fièvre de bas grade et malaise - < 48 heures > 48 heures Instabilité vésicale > 7 jours 28 En 1986 puis 1989, Lamm et The Southwest Oncology Group Study font état d’une plus grande variété d’effets secondaires de gravité très variable. Cette méta-analyse de 2602 patients fait partie intégrante des références dans le cas des complications de la BCGthérapie et a incité d’autres analyses et études sur le sujet (Tableau IV) (90,91). Tableau IV : Complications chez 2602 patients selon la souche de BCG, d’après Lamm en 1989 (90). Nombre de patients (%) %Armand Frappier (718 patients) Fièvre 75 (2,9) 3,8 4,7 4,7 0,6 2,1 Prostatite granulomateuse 23 (0,9) 1,8 1,0 0,2 0,6 0 Pneumopathie/ Hépatite 18 (0,7) 0,4 0,8 0,6 1,2 0,8 Arthralgie 12 (0,5) 0,7 0,1 0,6 1,8 0 Hématurie 24 (1,0) 0,3 0,6 2,4 1,0 0,4 Rash cutané 8 (0,3) 0,4 0 0,9 0 0 Obstruction urétérale 8 (0,3) 0,6 0,4 0,2 0 0 Epididymite 10 (0,4) 0,4 0 0,2 1,2 0,8 Contracture vésicale 6 (0,2) 0 0,3 0,2 0,6 0 Abcès rénal 2 (0,1) 0 0 0,4 0 0 Sepsis 10 (0,4) 0,1 0,4 0,9 0,2 0 Cytopénie 2 (0,1) 0 0,3 0 0 0 Complications % Tice % Connaught % Pasteur % RIVM (726 patients) (353 patients) (325 patients) (129 patients) 29 Il existe plusieurs modes de description des effets indésirables secondaires au traitement par BCG endovésicale selon les auteurs, mais leur nature reste quasi identique. Nous décrirons ces complications de la manière la plus couramment retrouvée : selon qu’elles sont communes ou graves puis selon leur caractère locorégionale ou disséminée. 1) Les complications communes Les complications communes sont les plus fréquentes, et pour certains, témoins de l’activité du BCG. Elles apparaissent en moyenne deux heures après l’instillation et disparaissent en moins de 48 heures. Sur le plan général, il s’agit le plus souvent d’une fièvre inférieure à 38°5C, et d’un léger malaise. L’incidence de la fièvre augmenterait avec le nombre d’instillation (139). Sur le plan local, les signes d’irritation vésicale (pollakiuries diurne et nocturne, brûlures et impériosités mictionnelles) sont les complications les plus fréquents. Associés à la dysurie (80% des cas), l’hématurie macroscopique (40% des cas), ils constituent un tableau apparenté aux « cystites bactériennes », présent dans plus de 90% des cas. Ces manifestations résultent de la réaction immunitaire locale et générale occasionnée par le BCG. En effet, une inflammation vésicale importante est retrouvée dans les suites de l’ instillation. Il existe aussi par ailleurs de réelles cystites bactériennes, secondaires au cathétérisme donc à l’introduction d’un corps étranger, au manque d’asepsie pendant le geste thérapeutique, favorisé par l’absence d’examen cytobactériologique des urines pouvant mettre en évidence une éventuelle infection, antérieure à l’instillation. Un cas de cystite secondaire à un traitement par BCG endovésical a été retrouvé deux ans après la fin du traitement (46). 2) Les complications graves Les complications graves sont locales ou locorégionales voire systémiques, pouvant dans ce dernier cas mettre en jeu le pronostic vital. a. Sur le plan loco-régional : La cystite (associant la pollakiurie et les brûlures mictionnelles) datant de plus de 7 jours doit être considérée comme sévère. 30 La prostatite granulomateuse est fréquente, le plus souvent asymptomatique. Au toucher rectal, la prostate est indurée, l’antigène spécifique de prostate (PSA) est augmenté, et sur les images échographiques par voie transrectale apparaissent des plages hypoéchogènes (163). Devant ce tableau, il est difficile de ne pas envisager un cancer de prostate, principal diagnostic différentiel, imposant une confirmation anatomo-pathologique. L’analyse histologique par des biopsies endorectales de la prostate est en général proposée au-delà de trois mois de la dernière instillation, d’une part pour vérifier la cinétique du PSA, d’autre part, afin d’éviter tout incident de dissémination dû à des instillations récentes. L’incidence de l’élévation du PSA est estimée aux alentours de 40% pour Leibovici et al. dans une étude récente, où les dosages de l’antigène spécifique de prostate sont augmentés chez 75% des patients dont 40% de manière significative avec un taux de PSA supérieur à 4 ng/ml ou avec un doublement du dosage initial (101). Quelques cas rares d’orchiépididymites ont été rapportés, plutôt tardives par rapport au traitement, dont le diagnostic avec celui de cancer du testicule n’est pas aisé, imposant des investigations supplémentaires (168). Certains abcès sévères auraient nécessité une orchidectomie (3,90). La rétraction vésicale est une complication rare dont l’incidence s’est accrue avec le traitement d’entretien. Elle se voit dans les suites de résections multiples, chez les patients multi-instillés (58,93). L’obstruction urétérale est aussi peu fréquente, mais persistante dans le temps. Elle serait plus fréquemment observée sur les carcinomes in situ traités (39). Enfin, les lésions du parenchyme rénal, plus volontiers secondaires à un reflux vésicourétéral (55) mais aussi à une dissémination hématogène du BCG (11,34), sont principalement l’abcès rénale et l’insuffisance rénale. Les effets secondaires systémiques ont deux modes d’apparition : l’un s’effectue par voie hématogène donnant lieu à une infection par le BCG lui-même, et le deuxième fait suite à une réaction d’hypersensibilité retardée. La septicémie avec état de choc en est le tableau le plus grave. b. Sur le plan général : - Il existe le plus souvent un syndrome grippal avec fièvre 38°5 depuis plus de 7 jours. 31 - Au niveau hépatique, il s’agit de perturbations biologiques avec une cytolyse et une cholestase biologique, associées parfois à une hépatomégalie. La réalisation d’une biopsie est nécessaire au diagnostic (Photos 1 et 2), avec examen direct, mise en culture et/ou après amplification génique de l’acide désoxiribonucléique (ADN). L’origine de l’atteinte hépatique est contrebalancée entre une réaction d’hypersensibilité et une infection par Mycobacterium bovis (M. bovis). Il apparaît que l’infection est la cause la plus fréquente, suite à la mise en évidence de M. bovis par l’amplification génique (99) ou de bacilles par la coloration de ZiehlNeelson (130), sur biopsie hépatique. Néanmoins une participation immunoallergique n’est pas exclue (109). Granulomes Vacuoles de stéatose H00.848 Photo 1 : Lésions de BCGITE dans le lobule hépatique (HPS x 200) 32 Cellules épithélioïdes Cellule géante, multinucléée. Photo 2 : Granulome épithélioide et gigantocellulaire (HPSx400) - A l’étage pulmonaire, la symptomatologie clinique varie de la simple toux sèche à la dyspnée avec expectorations. La radiographie thoracique met en évidence un syndrome interstitiel voire un aspect de « miliaire tuberculeuse ». Le scanner thoracique doit être pratiqué lorsque les images radiologiques ne permettent pas de conclure ou lorsque cette dernière faite trop précocement est normale (76,131). De nos jours, le scanner thoracique hélicoïdal permet une meilleure résolution des images (107). Devant ce tableau de miliaire, il est alors nécessaire d’éliminer une tuberculose à Mycobacterium tuberculosis. Un lavage bronchio-alvéolaire et des biopsies transbronchiques sont effectués avec examen direct, mise en culture et utilisation de l’amplification génique pour détecter l’ADN de M. bovis. Des granulomes giganto-cellulaires le plus souvent sans nécrose caséeuse permettent de faire une première différence entre le BCG et Mycobacterium tuberculosis. Comme pour le foie, il est difficile de différencier l’infection de la réaction d’hypersensibilité retardée à M. bovis comme étiologie de l’atteinte pulmonaire. Pour certains, l’absence de mise en évidence du bacille exclut systématiquement une infection (73,159), inversement pour d’autres elle n’est pas 33 nécessaire comme le démontre la résolution de la symptomatologie suite au traitement antituberculeux (61). Enfin, plus récemment, des cultures positives sur lavage et sur biopsies (105) et aussi une mise en évidence du BCG par amplification génique (84) font pencher la balance vers un mécanisme principalement infectieux. Ces atteintes organiques peuvent être associées à d’autres défaillances définissant les BCGites généralisées. - Plus rarement, les patients se plaignent d’arthralgies avec arthrites isolées (56,116) ou rentrant dans le cadre d’un syndrome de Reiter (69). Le tableau peut mimer (150) ou réactiver (129,165) une spondylarthrite ankylosante. En effet, le dosage de l’antigène HLA B-27 est fréquemment positif. Clavel et al., en 1999, analyse 1 cas personnel et 27 cas de la littérature. Les polyarthrites symétriques représentaient 70,3% (19 patients), les oligoarthrites 25,9% (7 patients) et les monoarthrites 3,70% (1 patient). L’atteinte principale était les genoux (81%) puis les chevilles (48%), les poignets (40%), les vertèbres dorsolombaires (26%) et les os sacroiliaques (11%). Le taux de HLA B27 était positif dans 56% des cas (28). La nature antigénique de cette réaction immunoallergique croisée entre le BCG et des peptides du cartilage articulaire et/ou de l’antigène tissulaire HLA B27, mettant en jeu le système lymphocytaire, n’est pas encore défini (6). Les ostéomyelites de localisations majoritairement vertébrales (1) sont aussi très rares. De 1981 à 2002, 8 cas d’ostéomyelites sont rapportés dans la littérature avec mise en évidence de M. bovis sur culture ou examen direct, témoignant d’une dissémination hématogène. Elles sont parfois tardives par rapport au traitement intravésical, et surviennent lors d’un choc mécanique (113) ou d’une immunosuppression (1,60), propices à cette dissémination. - D’autres localisations sont attribuées à une infection à M. bovis atténué telles des anévrysmes mycotiques des grosses artères (64,151,174), des infections sur matériels prothétiques (26,60,161,177), des abcès du psoas (62,81), des atteintes ophtalmologiques avec comme principale manifestation la choroïdite (90), des atteintes cutanées représentées par des abcès (102) ou un rash cutané (70). Un syndrome d’hémophagocytose, un choc anaphylactique, une iléite nécrosante sont aussi rapportés dans la littérature (22,147,149). Des adénomes néphrogéniques surviennent rarement suite à une inflammation chronique de la vessie qui favorise ces métaplasies (83,160). 34 D. La BCGite généralisée Elle est relativement rare et correspond à une défaillance multiviscérale (5,41,74,100,134,146,154,158) avec altération de l’état général. Lamm et al. ont dénombré près de 0,4% de BCGites généralisées sur 2602 patients étudiés (90). Les BCGites généralisées surviennent majoritairement entre la 3ème et la 8ème séances d’instillation intravésicale de BCG (37). Exceptionnellement, elles peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement instillatoire (158), voire trois ans plus tard lors d’un traitement immunosuppresseur (74). Elles sont le plus souvent secondaires à : - un traumatisme urétral (5,100,134, 146, 154, 158,159), - une cystite pré-instillatoire (134), - des résections transurétrales répétées (158), - une instillation trop précoce (moins de trois à quatre semaines) par rapport à la cystoscopie avec biopsies (134), la résection transurétrale de vessie (97) ou de prostate (41), - une radiothérapie locale (41), - une immunodépression : corticothérapie (41,74), diabète (4), antécédents de transplantation, - une fièvre de plus de 7 jours non traitée. Devant ce tableau de sepsis, tous les prélèvements permettant de faire le diagnostic doivent être exploités. De plus, toute infection à germe banal doit être éliminée. En 1999, Viallard et al. font l’expérience de deux cas de BCGite généralisée dont un mortel. C’est la mise en culture de moëlle osseuse prélevée par ponction qui a permis de faire le diagnostic de BCGite disséminée (173). Malgré cela, la preuve de la responsabilité du BCG est rarement faite. Le rapport sur 3 ans de pharmacovigilance des laboratoires Aventis Pasteur ne retrouve le BCG que dans 30% des manifestations graves (38). De Saint-Martin et al., en 1993, rapportent 26 cas de la littérature correspondant à la définition de BCGite généralisée (37). Ils retrouvent un facteur favorisant chez 46,15% des patients, facteurs cités précédemment. La symptomatologie débute chez 61,4% des cas entre la 3ème et la 8ème instillations. 35 Les symptômes sont : - Un début brutal 57,7%, - une fièvre supérieure à 39°C 84,6%, - une altération de l’état général 50% avec souvent un amaigrissement de plus de 5kg, - un syndrome inflammatoire 50%, - une atteinte hépatique (cholestase 57,7%, cytolyse 26,9%, une hépatomégalie 19,2%), - une atteinte pulmonaire rarement symptomatique 34,6% mais fréquente radiologiquement 57,7% (syndrome interstitiel, miliaire), - une atteinte cutanée 19,2% (purpura, œdème des membres inférieurs, érythème polymorphe, éruption maculo-papuleuse), - une atteinte hématologique (neutropénie 30,7%, anémie 19,2%, thrombopénie 11,5%, splénomégalie 7,7%), - une atteinte rénale 15,4%, - deux cas de faux anévrysmes mycotiques dont 1 avec tassement vertébral et ostéite. L’apparition précoce d’une coagulation intravasculaire disséminée paraît péjorative. La mise en évidence de M. bovis a lieu dans 19,23% des BCGites. Plusieurs cas ont été mortels. Les manifestations secondaires du traitement instillatoire sont principalement locales et à caractère bénin. Néanmoins, elles perturbent le quotidien des patients. Quant aux complications systémiques, elles sont peu fréquentes, rarement fortuites et peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Quel est l’intérêt de la BCGthérapie étant donné la possibilité de survenue de complications, qui, bien que majoritairement bénignes, peuvent mettre en jeu le pronostic vital ? Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour éviter ces complications ? Comment améliorer leur prise en charge thérapeutique ? A partir des données d’une revue de la littérature, nous allons essayer de répondre au mieux à ces questions. 36 DISCUSSION A. La BCGthérapie 1) Historique Le cancer de vessie a vu ces trente dernières années son incidence augmentée par la consommation croissante du tabac, notamment chez la femme, bien que l’exposition aux amines aromatiques, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques et autres facteurs de risque, soit plus faible dans les milieux professionnels. 70 à 80% de ces cancers vésicaux sont des tumeurs superficielles qui posent le problème de récidives fréquentes et de progression rapide notamment pour les carcinomes in situ (CIS) et les tumeurs de grade 3. Chopin l’a confirmé par un classement des tumeurs superficielles de vessie en 3 groupes avec évaluation de leur risque de progression à 5 ans et de leur risque de décès à 10 ans (Tableau V) (27). • Le groupe 1 : les faibles risques concernent les tumeurs Ta G1 unifocale primitives ou des tumeurs Ta G1-G2 complètement réséquables avec contrôle à trois mois négatif. • Le groupe 2 : les risques intermédiaires sont les tumeurs Ta multifocales, des T1, des rares Ta G3 et des Ta récidivant dans un délai inférieur à 18 mois. • Le groupe 3 : les tumeurs à risque majeur représentées par le classique T1 G3, les tumeurs T1 volumineuse ou rapidement récidivantes, le carcinome in situ. Tableau V : Tumeurs superficielles de la vessie : évolution selon les risques (27). Risque de progression Risque de décès par tumeur à 5 ans à 10 ans Groupe 1 7,1% 4,3% Groupe 2 17,4% 12,8% Groupe 3 41,6% 36,1% 37 Cookson et al. ont fait le même constat sur quinze ans (de 1978 à 1981) par une étude randomisée comportant 86 patients avec tumeurs superficielles de vessie à haut risque traitées par RTUV seule ou associée à la BCGthérapie. La tumeur a progressé pour 46 patients (53%), 31 ont subi une cystectomie dont 28 pour progression et 3 pour CIS résistant. Les taux de survie à 10 et 15 ans étaient respectivement 70% et 63%. Sur 15 ans, 34% sont décédés de leur cancer, 27% d’une autre cause et 37% sont vivants dont 27% avec une fonction vésicale satisfaisante. Ces chiffres confirment le potentiel agressif de ces tumeurs et la nécessité d’une prise en charge thérapeutique efficace avec un suivi à long terme (31). L’histoire et le concept de la BCGthérapie a débuté lorsque Pearl, en 1929, a mis en évidence lors d’une étude sur séries nécropsiques un développement moins important de cancer chez les personnes atteintes de tuberculose (123). A la fin des années 1950-1960 sont publiées les études les plus enthousiastes dans le cadre de leucémies, de cancers du colon, du foie et de mélanomes. Coe a démontré, en 1966, que la vessie de cobaye pouvait être le site de réaction d’hypersensibilité retardée (29). En 1969, Mathé a rapporté une des études les plus influençables avec la première utilisation chez l’homme de la BCGthérapie dans le cadre d’une leucémie aiguë (104). Mais c’est en 1974 que Zbar a défini les premières règles de l’immunothérapie locale : la capacité de développer une réponse immunitaire, un nombre suffisant de bacilles vivants, le contact entre le BCG et la tumeur, un volume tumoral peu important (179). Durant l’année 1975, Bloomberg a exploité chez le chien les instillations endovésicales avec comme résultat une relative bonne tolérance (12); DeKernion, de son côté, a traité une tumeur vésicale métastatique d’un mélanome malin par BCGthérapie locale (39). Cette thérapie a été néanmoins abandonnée pour nombre de cancers qui ne répondaient pas aux critères nécessaires d’efficacité cités par Zbar et surtout depuis l’avènement de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Cependant, en 1976, Morales et al. ont utilisé le Bacille Calmette-Guérin chez 9 patients avec un cancer superficiel de vessie, et retrouvé une diminution non négligeable du taux de récidive tumorale chez ces patients (112). Il a effectué directement les instillations en intracavitaire, voie d’administration dont l’intérêt existait déjà depuis quelques années (77). En effet, la vessie, espace clos, possède par son accessibilité et son potentiel immunologique toutes les conditions pour faire de la BCGthérapie un traitement local efficace sur ses tumeurs superficielles. Malgré le scepticisme de l’époque, l’utilisation du BCG s’est développée dans cette pathologie. 38 L’expérience de Morales a été confirmée par des études randomisées telles celle de Lamm et al. ou de Brosman et al. Pour Lamm, 42% des patients traités par résection transurétrale de vessie (RTUV) seule ont eu une récidive à un an contre seulement 22% des patients traités par BCGthérapie. De plus, l’incidence de récidive tumorale à 1 an était diminuée de manière significative dans le groupe traité par le BCG (p=0,001) mais pas dans celui concernant la RTUV seule (p=0,726) (92). Brosman et son équipe ont retrouvé, sur une cohorte de 49 patients, l’absence de récidive dans le groupe traité par le BCG alors que 40% des patients ont récidivé sous Thiotépa. Près de 72% des carcinomes in situ eurent une résolution complète à 18 mois (22). Tous ces résultats ont été concluants sur la prophylaxie des tumeurs superficielles à haut risque de récidive et de progression mais aussi sur le traitement des tumeurs récidivantes et des carcinomes in situ (CIS). 2) Mécanisme d’action Les études se sont multipliées, surtout aux Etats-Unis et en Europe, afin de mieux cerner le mode d’action du BCG pour optimiser son activité anti-tumorale. L’analyse immunohistochimique, après traitement intravésical par BCG, a permis d’une part l’étude de biopsies vésicales qui retrouve un infiltrat inflammatoire (14,47,138) principalement composé de cellules mononucléées type macrophages et lymphocytes T, et d’autre part celles de cytokines relarguées dans les urines (16,51,128). Des études plus récentes, in vitro, ont porté sur les mécanismes cytotoxiques induits par le BCG (17,164). Nos connaissances actuelles nous permettent de détailler le mécanisme d’action du BCG en trois phases : une phase d’adhésion et d’internalisation, une phase effectrice comprenant une phase de présentation antigénique et une phase de cytotoxicité (120,144). Trois paramètres rentrent en jeu dans cette réponse immunitaire : l’hôte, son système immunitaire et la tumeur (144). - La phase d’adhésion et d’internalisation : Ratliff et al. ont démontre, en 1988, que l’adhésion du BCG aux cellules épithéliales s’effectue grâce à un liguant : la fibronectine (133). Cette liaison est nécessaire à son activité anti-tumorale. L’augmentation de cette adhésion peut aussi augmenter son action contre la tumeur (71,133). Depuis, les glycosaminoglycanes sont apparues être d’autres sites de fixations (148). Le BCG est ensuite phagocyté par les macrophages ou internalisé par les cellules tumorales qui peuvent se comporter comme des cellules présentatrices d’antigènes (9). 39 - La phase de présentation antigénique : Les cellules présentatrices d’antigènes exogènes sont celles exprimant les molécules d’histocompatibilité (CMH) de classe II et correspondent aux macrophages, aux lymphocytes B, aux cellules dendritiques, et aux cellules de Langherans. Le complexe CMH II-peptide est alors reconnu par les lymphocytes CD4 T Helper. Les cellules mononuclées et les lymphocytes T CD4 sont essentiels à l’activité antitumorale induite par le BCG. En effet, leur déplétion du sang périphérique est capable d’abolir la réaction cytotoxique du bacille (132,164). Après avoir phagocyté le BCG, les macrophages libèrent des cytokines (Interleukine-1, Interleukine-6, Interleukine-10, Interleukine-12, le facteur de nécrose tumorale Interféron Interleukine-8, ou TNF , Interféron , ou IFN ) (16,32) indispensables au recrutement des lymphocytes T, des macrophages et des polynucléaires neutrophiles. L’IFN , à son tour, stimule le pouvoir de phagocytose des macrophages et leur production d’endotoxines. La réponse des Lymphocytes CD4 + est de type T helper 1 (Th 1) avec libération d’IL-2, d’IFN et d’IL-12 (121). Elle favorise l’expansion, la prolifération des cellules cytotoxiques (164), et sont retrouvées dans les urines suite aux instillations de BCG (36). Parallèlement, les cellules urothéliales tumorales subissent des modifications de leur phénotype secondairement au traitement (127,140). Avec l’expression des antigènes du CMH II, les cellules tumorales deviennent des cellules présentatrices d’antigènes et participent à la réponse lymphocytaire (96). De plus, l’existence d’antigènes de rejet des tumeurs à leur surface, présentés par les antigènes du CMH I, stimule aussi une réponse lymphocytaire CD8+ cytotoxique (119). - La phase cytotoxique : Les cellules CD8+ semblent avoir un effet cytotoxique par l’intermédiaire de molécules d’adhésion ICAM-1 (dont les formes solubles sont retrouvées dans les urines des patients traités (75)) et/ou par l’intermédiaire du système Fas présent sur les cellules tumorales et conduisant à leur apoptose. Plusieurs autres cellules cytotoxiques ont été mises en évidence comme les polynucléaires neutrophiles (PNN), les cellules NK, BAK, LAK et les lymphocytes gamma delta ( ). Les PNN sont les plus abondants dans la paroi vésicale après instillation, ils sont capables de produire des cytokines ou des récepteurs de cytokines et ainsi diminuer la réponse immunitaire (23). Les cellules NK, LAK et BAK ont une activité cytotoxique directe sur les cellules tumorales in vitro (17) mais elles sont peu abondantes après traitement. En effet, les lymphocytes sont activés par les antigènes mycobactériens (63) et ont une activité anti-tumorale in vitro. N’exprimant ni le phénotype CD4+ ou CD8+, leur reconnaissance antigénique n’est pas limitée par le CMH. Ils peuvent stimuler les autres populations lymphocytaires, et un phénomène de mémoire pourrait caractériser leur activité 40 cytolytique et être impliqué lors d’un deuxième contact avec le BCG (68). Leur expression dans la paroi vésicale est maximale trois mois après l’instillation (140). Par ailleurs, la production de chémokines ont été rapportées. Ces protéines (IP 10, RANTES, MCP-1) sont capables d’induire le recrutement des cellules immunocompétentes. Par exemple, l’IP 10, induit par l’IFN , aurait un effet antitumoral, un effet antiangiogénique créant un environnement défavorable à la croissance tumorale et régulerait la réponse immunitaire (122). Il est difficile de dire si associée au mécanisme immunitaire non spécifique, il existe une cytotoxicité spécifique dirigée contre des antigènes tumoraux ou bactériens (Figure 4). Figure 4 : Représentation schématique des trois phases de la réponse immunitaire au BCG : adhésion-internalisation, présentation antigénique et cytotoxicité (120). La tumeur peut de son côté développer des mécanismes de résistance et échapper à la surveillance de l’hôte et au traitement par BCG (144). Quant à l’hôte, plusieurs gènes seraient responsables d’une résistance à M. bovis (78). En effet, un gène de résistance à la vaccination par le BCG a été identifié chez la souris : Nramp 1. Il serait impliqué dans la réponse lymphocytaire (94). Ainsi, l’efficacité du traitement intravésical par BCG dépend de plusieurs facteurs liés aux caractéristiques génétiques du patient, à son potentiel immunitaire et à la tumeur ellemême. Plusieurs inconnues persistent et méritent d’être explorées dont le rôle précis des 41 cytokines (messagers ou directement cytolytiques), certaines caractéristiques génétiques de l’hôte, et l’évaluation moléculaire de la tumeur (144). 3) Efficacité du traitement L’efficacité du BCG s’est vue être supérieure à la résection transurétrale seule (Tableau VI) (153) et aux autres molécules thérapeutiques telles le Thiotépa, l’Epirubicine ou la Doxorubicine. Tableau VI : Comparaison entre RTUV seule ou associée à la BCGthérapie (153). RTUV seule Bacillus Calmette-Guérin Références Nombre total de patients Nombre de patients Récidives (%) Nombre de patients Récidives (%) Probabilité Lamm 57 27 14 (52%) 30 6 (20%) <0,001 Herr et al. 86 43 41 (95%) 43 18 (42%) <0,001 Herr et al. 49 26 26 (100%) 23 8 (35%) <0,001 Pagano et al 133 63 52 (83%) 70 18 (26%) <0,001 94 32 19 (59%) 62 20 (32%) <0,02 Krege et al 224 122 56 (46%) 102 26 (26%) <0,003 Total 643 313 208 (67%) 330 96 (29%) Mekelos et al Quant à la mitomycine C, son efficacité est pour certains similaire, pour d’autres inférieure au BCG mais sa toxicité locale en limite l’utilisation aux formes peu récidivantes (86). D’après Chopin et al., dans le rapport du congrès 2001 de l’Association Française d’Urologie, l’analyse de ces études est rendue difficile, d’une part par le manque d’homogénéité des patients inclus avec le mélange des stades et grades, des nouveaux cas avec les récidivants, de la présence ou non d’un CIS ; d’autre part par une interprétation globale des résultats au détriment des groupes qui ont un pronostic différent, par des modalités de protocole différentes, mais aussi par un temps de suivi parfois trop court, et par la possibilité de changement de bras thérapeutique en cours d’étude (TableauVII) (54). 42 Tableau VII : Instillations endovésicales prophylactiques. Comparaison des instillations de BCG aux instillations de chimiothérapie endovésicales (études randomisées) (54). Par ailleurs, aucune réduction statistiquement significative du risque de progression du cancer superficiel de vessie n’a été rapportée avec le Thiotépa, la Doxorubicine, l’Epirubicine ou encore la Mitomycine C, alors qu’elle se discute pour le BCG (89). Plus récemment, Bohle a exposé l’analyse de différentes études publiées ou non, comparant le BCG à la Mitomycine C (MMC). Il recense 11 études avec un suivi moyen de 26 mois, 1421 patients traités par le BCG et 1328 patients traités par la MMC. La supériorité du BCG dans la prophylaxie des récidives est mise en évidence par 7 études, 3 font état d’une efficacité similaire et 1 montre le traitement par MMC supérieur au BCG. Mais le BCG est significativement supérieur dans le traitement des tumeurs récidivantes et à long terme (15). La nature des effets secondaires ne varie pas selon les différentes souches de BCG (Connaught, Pasteur, Tice, RIVM, Armand Frappier ). Mais en ce qui concerne leur fréquence, les résultats sont discordants d’une étude à l’autre. Lamm a retrouvé en 1986 puis 1989 une faible différence d’incidence des complications selon la souche, différence qu’il attribue à la variété selon les doses et schémas utilisés de BCGthérapie dans les différents groupes d’étude (90,91). En effet, cette variation peut être expliquée par un nombre différent de bacilles vivants selon les souches et même au sein d’une même souche en fonction des lots de distribution donc des fournisseurs (25,93). Par exemple, les doses, évaluées en « Unités formant colonie » (UFC), peuvent varier en fonction du type de préparation : de 1 à 4 pour les préparations lyophilisées et de 1 à 20 pour le BCG frais immun (139). Kelley a observé de son 43 côté un lien direct entre la variabilité de viabilité des bacilles selon les lots et son efficacité (82). Les conditions de conservation des produits ainsi que l’utilisation de lubrifiants au cours du sondage peuvent également modifier le nombre de bacilles (115). Witjes et al. n’ont pas retrouvé de différence statistiquement significative parmi les complications loco-régionales entre la souche RIVM et la souche Tice (176). Il en est de même pour Champetier et al. selon qui la toxicité n’etait pas différente concernant les souches Connaught et Pasteur, les BCG étant testés dans les mêmes conditions (25). Il faut noter que ces deux études sont plus récentes avec une surveillance plus étroite des lots de bacilles. La dose de BCG administrée en intravésicale est un paramètre important qui mérite l’attention des laboratoires fournisseurs car d’une part elle est potentiellement létale en intraveineux (93,175), expliquant la gravité d’une éventuelle dissémination hématogène et d’autre part excessive, le BCG perd son action anti-cancéreuse avec une reprise de la croissance tumorale (8,135). 4) Indications de la BCGthérapie endovésicale Ses indications s’étendent depuis les tumeurs à risque intermédiaire récidivantes ou non jusqu’aux tumeurs à haut risque de récidive et de progression et le carcinomes in situ (65,66,72). 5) Technique des instillations endovésicales L’instillation s’effectue sur sondage urétrale, par gravité, selon des règles rigoureuses d’asepsie. Le produit instillatoire comprend les lyophilisats de BCG et une solution pour instillation endovésicale, secondairement dilués dans un soluté physiologique stérile sans conservateur. Le patient doit retenir ses urines environ 2 heures et rester au repos, allongée de préférence, en changeant d’inclinaisons tous les quarts d’heures, de façon à permettre une meilleure répartition du BCG dans la vessie. Son hydratation, réduite juste avant l’instillation, doit être augmentée pendant les 48 heures qui suivent le geste technique. 6) Schéma d’instillations Le schéma thérapeutique d’induction, reconnu par tous, comporte une instillation par semaine pendant 6 semaines. Les instillations endovésicales étaient auparavant associées à des injections intradermiques, mais elles sont apparues suffisantes seules pour la stimulation 44 du système immunitaire nécessaire à l’activité antitumorale (88). C’est la répétition des instillations qui est nécessaire pour le développement d’une réponse immunitaire efficace. Au cours de l’expérience de Catalona et al., avec leur schéma thérapeutique complet, l’éradication de la tumeur était de 77%, le taux de progression de 7% et celui de métastases de 5%. Par comparaison, la suppression de deux instillations ou plus était responsable d’un taux d’éradication de la tumeur de seulement 20%, alors que le risque d’invasion augmentait à 30% et celui de métastases à 50% (24). Malheureusement, l’effet sur la progression paraît s’estomper au bout de 15 ans (31). Pourquoi ne pas poursuivre les instillations au-delà de 6 dans un but thérapeutique et prophylactique ? Lamm et le Southwestern Oncology Group ont démontré dans une grande étude randomisée de 384 patients, publiée en 2000, la supériorité statistiquement significative en terme de récidive et de survie spécifique de l’association d’un traitement d’entretien au traitement d’induction par rapport à ce dernier effectué seul (Tableau VIII) (87). Tableau VIII : Comparaison entre le traitement d’induction seul ou associé à un traitement d’entretien en terme de récidive, de survie spécifique et de survie globale à 5 ans (87). Absence de récidive (mois) Survie spécifique (mois) Survie globale à 5 ans (%) 6 instillations 6 instillations + entretien 35,7 76,8 111,5 Non calculée mais p=0,04 78% 83% Ce protocole d’entretien comprend trois instillations à trois mois de l’induction puis tous les trois mois jusqu’à 36 mois. Il est défini à partir de données immunologiques notamment l’étude des cytokines urinaires (75). Le pic de la réponse immunitaire Th 1, au cours du traitement d’induction, survient à la sixième instillation alors qu’il est présent dès la troisième instillation lors d’un deuxième cycle d’instillations. La poursuite du traitement dans ce dernier cas par une quatrième, cinquième et sixième instillations fait intervenir une contreréponse Th 2 inhibant l’action antitumorale du BCG (141). La répétition de trois instillations à 45 intervalle de temps régulier et suffisant entre les cures, est satisfaisante pour obtenir l’effet thérapeutique escompté (135). En France, Saint et al. ont confirmé l’efficacité du traitement d’entretien avec des résultats comparables à ceux de Lamm, bien que l’étude ne soit pas randomisée et que le recul soit insuffisant (139). Sur une cohorte de 61 patients avec une médiane de suivi à 24 mois, le taux de réponse complète était de 84,9%, le taux de récidive à 12,5% et le taux de progression à 2,6%. Pour finir, l’analyse de quinze ans de publications comparants les différents schémas entre eux, dans le rapport de Association Française d’Urologie publié en 2001, a retrouvé une nette diminution des récidives avec le traitement d’entretien, ainsi que sa supériorité en terme de progression (Figure 5) (54). Figure 5 : Résumé de la littérature sur l’efficacité du BCG et en terme de survie spécifique, de survie sans récidive et sans progression, et en fonction du schéma instillatoire. Il existe un avantage pour le traitement d’entretien en ce qui concerne la récidive mais aussi la progression. Le recul est trop faible en ce qui concerne la survie spécifique pour interpréter les résultats des différents schémas d’instillation (54). 46 Néanmoins, il existe des controverses à l’encontre de l’intérêt de ce traitement d’entretien et de l’amélioration de la progression à long terme de la BCGthérapie dans la littérature. Pour certains, l’aggravation de la tumeur à long terme ne serait pas modifiée, et l’augmentation d’incidence des complications en limite l’utilité (87,139). Bien que ces dernières surviennent en majorité lors du traitement d’induction et au cours des six premiers mois d’entretien (171). Mais pour beaucoup, les dosages et le mode instillatoire diffèrent du protocole de Lamm et sont affaire d’écoles, rendant difficile l’interprétation et la comparaison de leur rapport (152). Mais il est difficile d’effectuer le schéma thérapeutique complet de 48 instillations proposé Lamm, qui est en effet atteint chez moins de 20% des patients (87,139), à cause de différents facteurs intervenant comme la perte de vue du patient, l’intolérance ou l’échappement thérapeutique, le décès du patient lié à une autre pathologie et les complications sévères nécessitant un arrêt du traitement. Les essais se poursuivent ; une partie d’entre eux se consacre aux facteurs prédictifs de la réponse au BCG tels l’étude des interleukines urinaires (36,79,143), de la leucocyturie (142) ou encore des caractéristiques tumorales ou génétiques de l’hôte, permettant d’appréhender des profils de répondeurs à la BCGthérapie (98, 120,125). En effet, en cas d’échec, la cystectomie reste le traitement de référence et dans ce cas le plus tôt possible, comme l’ont rappelé Herr et Sogani (67). Quoiqu’il en soit, la BCGthérapie reste d’une part le traitement prophylactique de choix pour les tumeurs superficielles à haut risque de récidive et d’autre part le traitement curatif des tumeurs résiduelles et des carcinomes in situ. L’amélioration des performances anatomopathologiques pour établir de manière précise le stade et le grade de la tumeur, des connaissances du mécanisme immunologique, et l’utilisation de doses constantes avec des schémas identiques ne feront qu’accroître le bon usage du BCG. Malgré cela, des effets secondaires peuvent survenir. Quels sont les moyens mis en œuvre pour diminuer leur incidence? B. Mesures visant à diminuer les effets secondaires de la BCGthérapie Une des principales préoccupations du traitement instillatoire par le BCG est de trouver les moyens pour d’une part diminuer la fréquence des manifestations secondaires et d’autre part mieux appréhender leur survenue. 47 1) Respect des contre-indications La méconnaissance des contre-indications fait partie des premières causes responsables de complications et leur exclusion est une obligation. La tuberculose active, l’immunodépression congénitale ou acquise, un traitement immunosuppresseur, une vessie radique, une fièvre inexpliquée, la grossesse et l’allaitement font parties de ce groupe et constituent des contre-indications admises par tous. De plus, le BCG est présent dans la vessie pendant plusieurs mois après le traitement (16,5 mois en moyenne pour Bowyer (20) puis plus récemment jusqu’à 30 mois dans l’expérience de Durek qui utilise la PCR (44)), ce qui pourrait nécessiter des précautions lors de la mise en route d’un traitement immunosuppresseur ou lors d’un geste chirurgical comme la cystectomie. Ces deux situations ont déjà été responsables de disséminations bacillifères (40,74). 2) Chronologie des instillations Les autres mesures concernent le traitement instillatoire lui-même. Des effets indésirables apparaissent plus facilement si les cures d’instillation sont mal tolérées (139). La majorité des complications graves surviennent soit dans les suites d’un cathétérisme traumatique, soit sur une vessie inflammatoire consécutive à un geste invasif (la RTUV, la cystoscopie avec biopsies) ou à une infection urinaire, soit suite à un schéma instillatoire accéléré (38). La réalisation d’un traitement d’entretien semble aussi augmenter l’incidence d’effets indésirables (87,139). Ainsi, certains urologues ont pris des mesures pour améliorer la prise en charge thérapeutique. Les précautions à prendre se répartissent aux trois temps du traitement. Après s’être assuré que le patient pouvait recevoir la BCGthérapie, la première concerne l’intervalle de temps entre la résection transurétrale de vessie et la première instillation qui, au départ d’au moins une semaine (93), est désormais de deux voire mieux trois semaines (13,169). Des examens doivent aussi avoir lieu avant d’entreprendre le traitement avec principalement un bilan sanguin complet avec numération formule sanguine, un bilan hépatique, une fonction rénale et un taux de l’antigène spécifique de prostate, qui permettra d’évaluer le statut immunitaire du patient et d’avoir un bilan de référence devant l’apparition de complications éventuelles, un examen cytobactériologique des urines avant chaque instillation ainsi qu’une radiographie pulmonaire. 48 3) Conditions techniques de réalisation Le geste thérapeutique doit être effectué dans des règles strictes d’asepsie. Le cathétérisme doit être automatique, structuré dans l’équipe médicale. Certaines modalités instillatoires sont mises en place pour optimiser le traitement tout en prenant en compte la tolérance du patient. Le patient doit réduire ses boissons 2 à 3 jours avant l’instillation (en l’absence de syndrome de cystite induit par la BCGthérapie), puis boire abondamment pendant les deux jours suivants afin d’éliminer les bacilles en excès et les cytokines intervenant dans l’inflammation locale. Le BCG doit être gardé 1 à 2 heures dans la vessie, le patient étant au repos, au mieux allongé, changeant de position tous les quarts d’heure afin d’optimiser la répartition du produit dans la vessie (13). Après l’instillation, il est préconisé d’avoir des rapports sexuels protégés et de consulter devant toutes manifestations persistantes au-delà de 48 heures et/ou mal tolérées, une fièvre supérieure à 39°5 et tout autre symptôme anormal (169). Pour ce faire, Saint et son équipe ont mis en place un autoquestionnaire destiné au recensement global des évènements secondaires et à une meilleure approche sur le plan individuel des instillations (Annexe 2) (145). Le report de l’instillation d’une à deux semaines, devant une mauvaise tolérance du patient ou l’apparition d’une complication est recommandé (87). Certains auteurs ont même obtenu une réduction des effets indésirables sans interférer sur l’efficacité thérapeutique (7). 4) Traitement préventif des effets secondaires de la BCGthérapie L’utilisation d’un traitement prophylactique est depuis longtemps exploitée. L’izoniazide (INH) a été la première molécule utilisée conjointement avec le BCG pour en diminuer les manifestations secondaires. Mycobacterium bovis (Mb) tout comme Mycobacterium tuberculosis est sensible à l’INH (169). Elle semblait diminuer la survenue des symptômes locaux dans la méta-analyse de Lamm en 1989 puis en 1999 dans une étude randomisée en double aveugle dirigée en Suède (2,90). Cependant, elle est inefficace dans la prophylaxie des septicémies (50,157,166). Par opposition, Vegt et al. n’ont retrouvé aucun avantage à son utilisation voire des inconvénients avec des perturbations sanguines du bilan enzymatique hépatique (172). De plus, elle pourrait être responsable d’une diminution de l’activité anti-tumorale comme l’a démontrée De Boer sur un modèle animal (33). Concernant d’autres molécules bactéricides sur le BCG comme les fluoroquinolones ou la doxycycline, leur utilisation entraîne une diminution de l’efficacité du bacille (45). Le traitement préventif 49 n’est actuellement recommandé que chez des patients sélectionnés et à condition qu’il soit administré après les premières éliminations urinaires de BCG. Une étude prospective, randomisée, en double aveugle, multicentrique (19 centres) a récemment vu le jour en France ; son objectif est d’étudier la tolérance de la BCGthérapie chez des patients recevant en parallèle de l’ofloxacine versus du placebo. 5) Quantité de BCG instillé La diminution des doses de BCG instillés est une grande perspective dans la diminution d’incidence des complications liées au traitement. Plusieurs études mettent en évidence une toxicité locale moins importante avec par exemple une probabilité significative inférieure à 0,05 pour Pagano ou Bassi (7,117) et une toxicité systémique moins courante pour Martinez-Pineiro (p<0,01) (103). Mais ce dernier ne manque pas de rappeler que la prudence est de mise pour les carcinomes in situ et les tumeurs de grade G 3. 6) Vitamines D’autres découvertes sont mises en avant comme l’association du BCG à de fortes doses de vitamines A, B6, C, E et de Zinc. Cette combinaison a réduit le taux de récidive par rapport au traitement par BCG seul avec une probabilité p=0,0011 dans une expérience menée par Lamm dont l’idée s’est appuyée sur deux faits non démontrés : la protection naturelle des vitamines contre les cancers et la réduction des taux de vitamines A, C, E, -carotène et acide folique par l’immunothérapie elle-même (86). Cette étude préliminaire reste à explorer. 7) L’avenir Les démarches de l’avenir concernent la mise en évidence de facteurs prédictifs de la réponse au BCG qui permettra premièrement de cibler les patients répondeurs, deuxièmement d’appréhender la survenue des complications et troisièmement de prendre en considération la susceptibilité individuelle qui semble également participer dans la survenue de manifestations indésirables (144). La biologie moléculaire est aussi une voie intéressante avec comme projet prometteur l’utilisation par Morales et al. d’un fragment mycobactérien à la place du BCG vivant (111). L’instillation à petite dose d’un fragment non vivant de Mycobacterium phlei (mycobactérie ubiquitaire) s’est avérée efficace (bien qu’inférieur au BCG), avec moins 50 d’effets indésirables et une meilleure tolérance sur des carcinomes in situ. Une étude multicentrique de phase II est en cours d’analyse. C. Traitements des effets indésirables de la BCGthérapie Les effets secondaires sont le plus souvent mineurs ou modérés. Cependant, avec l’avènement des traitements d’entretien, ils se sont presque généralisés à tous les patients avec une tolérance variable et souvent mauvaise (87,139). La prise en charge thérapeutique de ces évènements intercurrents n’est pas actuellement consensuelle mais la majorité des auteurs proposent et utilisent des schémas thérapeutiques très similaires. Une parfaite connaissance de l’existence de ces complications en est une étape essentielle. C’est pourquoi Saint et coll. ont proposé une classification des effets secondaires de la BCGthérapie acceptée par l’Organisation Mondiale de la Santé (l’OMS) (145) (Annexe 3). Cette démarche a pour objectif un diagnostic précoce avec la mise en route d’un traitement qui sera d’autant plus efficace qu’il aura été débuté rapidement. Le spectre de M. bovis établi depuis longtemps et réactualisé a permis la sélection des molécules efficaces (169) (tableau IX) (Annexe 1). 51 Tableau IX : Les valeurs de concentration minimale inhibitrice (CMI) (mg/l) montrant la sensibilité des souches de BCG aux différents agents antimicrobiens (169). (Résumé de l’annexe 1). Agent antimicrobien RIVM Tice Pasteur Connaught Limites de sensibilité Antituberculeux Cyclosérine 10 10 10 10 20 Ethambutol 1 1 1 1 10 Isoniazide 0,1 0,05 0,05 0,1 0,2 1 1 1 1 1 Acide Paraaminosalicylique Pyrazinamide Rifabutine 0,2 Pas de croissance 0,2 Rifampicine 0,1 0,1 >100 0,2 Pas de croissance 0,2 0,1 0,1 1 >100 50 2 Antibiotiques Amoxycilline 128 64 128 256 32 16 16 16 16 32 >256 >256 >256 >256 64 Amikacine 1 1 1 1 16 Gentamycine 4 2 4 4 16 Streptomycine 1 1 1 1 16 Tobramycine >4 >4 >4 >4 16 Amoxycilline/Ac. Clavulanique Pipéracilline Autres Doxycycline 2 2 2 2 16 Sulfaméthoxazole 4 4 4 4 128 >64 64 >64 >64 8 Norfloxacine 1 2 2 2 8 Nitrofurantoïne 8 8 8 16 32 Triméthoprime 52 Le BCG est naturellement sensible à l’Isoniazide, la Rifampicine et l’Ethambutol, mais résistant au Pyrazinamide et à la Cyclosérine. L’efficacité des fluoroquinoles déjà exploitée dans les tuberculoses résistantes est tout aussi intéressante pour le M. bovis. Leur deuxième atout est une cinétique rapide de quelques heures sur le bacille alors qu’elle est de 2 à 7 jours pour les agents antituberculeux. La plus efficace est l’ofloxacine (Oflocet®). 1) Effets secondaires habituels Ils sont représentés par la cystite amicrobienne, la fièvre <38°5 et/ou le malaise léger. Les décisions thérapeutiques sont établies en fonction de la tolérance du patient et de leur persistance dans le temps. Survenant dans les 48ères heures de l’instillation, elles ne nécessitent en général pas de traitement mais une surveillance rigoureuse. Seule l’intolérance du patient peut conditionner la prescription d’un traitement symptomatique : antalgiques, antispasmolitiques, anticholinergiques (3,80,93,137,145). Leur persistance nécessite la mise en route pour certains d’une monothérapie par isoniazide à la dose de 300 milligrammes par jour (80,93,137) et pour d’autres d’une bithérapie associant la rifampycine (600 milligrammes par jour) , jusqu’à résolution des symptômes. Depuis l’avènement des fluoroquinolones, certains proposent une alternative thérapeutique composée d’ofloxacine à la dose de 200 milligrammes par jour et de corticoïdes (0,5 à 1 milligramme par kilogramme de poids et par jour) jusqu’à la guérison (145). Un cas de cystite avec mise en évidence d’une résistance du bacille à l’isoniazide a nécessité son remplacement par l’éthambutol (1200 milligrammes par jour) (46). Au delà d’une semaine, le report des instillation s’impose, une diminution des doses peut aussi être envisagée (87,145,169). La survenue d’une cystite bactérienne nécessite une antibiothérapie adaptée. 2) Manifestations loco-régionales La prostatite est le plus souvent asymptomatique et ne nécessite aucun traitement (90,137,145,169) L’apparition de symptômes nécessite l’association isoniazide et rifampicine pendant trois mois (80,90). L’orchi-épididymite est une complication sévère nécessitant un traitement de trois mois par isoniazide et rifampicine (80,90). Le recours à une intervention chirurgicale type orchidectomie est parfois inévitable (3,80). 53 Faire la distinction entre une infection bactérienne à germes banals et une complication de l’immunothérapie n’est pas toujours aisée, et certains préconisent parfois une trithérapie avec l’adjonction d’ofloxacine. Quoiqu’il en soit ces deux atteintes organiques nécessitent l’arrêt de la BCGthérapie. Les granulomatoses rénales ont une évolution favorable sous trithérapie associant isoniazide, rifampicine et éthambutol pendant trois mois (34,145,157). 3) Manifestations générales sévères La prise en charge d’une fièvre supérieure à 39°5 est systématique car il est difficile de faire la différence avec une septicémie débutante. La prise en charge thérapeutique comprend un bilan diagnostique en hospitalisation et un traitement par isoniazide et rifampicine. La durée de ce traitement varie mais est en majorité de trois mois (3,80,109). Saint a proposé l’association corticoïdes et ofloxacine en remplacement (145). Les réactions allergiques se résolvent avec la prescription d’antihistaminiques (90,136,145). Les arthalgies s’estompent majoritairement sous anti-inflammatoires non stéroïdiens (42,114), leur persistance devra être traitée par isoniazide seul (90,108) ou associée à la rifampicine sans qu’il y ait de supériorité évidente (28,136). Les septicémies à M. bovis requièrent une prise en charge rapide et efficace. L’hospitalisation avec un bilan étiologique sont systématiques, ainsi que l’arrêt définitif du traitement instillatoire par BCG. Les atteintes organiques isolées sont traitées avec succès par bithérapie antituberculeuse (isoniazide et rifampicine) de trois mois (3,52,90,134). Pyrazinamide était auparavant associé à ce traitement dans l’hypothèse d’une tuberculose (M. bovis est résistant au pyrazinamide) (102,131,155). Il en est de même pour les cas d’ostéomyélites vertébrales citées dans la littérature qui sont traitées pendant 9 à 12 mois par trithérapie antituberculeuse (isoniazide, rifampicine, éthambutol) comme le traitement d’ un Mal de Pott (1,113). Les atteintes multiviscérales (sauf la BCGite généralisée) reçoivent habituellement une bithérapie par isoniazide et rifampicine associée à la cyclosérine ou à une corticothérapie avec des résultats satisfaisants. En effet, la cyclosérine permettait une évolution favorable en accélérant l’efficacité du traitement antituberculeux entrepris, alors qu’il est inefficace sur M. bovis (90). Mais dans une étude animale, DeHaven a retrouvé de meilleurs résultats avec l’utilisation des corticoïdes par rapport à une bithérapie antituberculeuse seule ou associée à la cyclosérine (35). De plus, les fluoroquinolones avec une cinétique d’action de quelques heures 54 sont désormais une alternative à la cyclosérine. Mais leur place n’est pas encore bien définie (45). Si le tableau clinique se complique d’un état de choc avec troubles de la vigilance, hypotension artérielle et/ou coagulation intravasculaire disséminée, la prescription doit être renforcée avec l’éthambutol, et la corticothérapie devient obligatoire pour de nombreux auteurs (49,93,158). En effet, Steg a rapporté 5 cas de septicémies diffuses avec résolution favorable sous bithérapie antituberculeuse et corticothérapie (158). Legout expose un cas dont l’amélioration fut spectaculaire sous corticoïdes alors que le patient était sous trithérapie antituberculeuse (100). Ce phénomène s’explique par une participation immunoallergique souvent associée à la dissémination hématogène. Le BCG a un fort pouvoir antigénique. Par opposition, de mauvais résultats furent obtenus avec la prescription d’une corticothérapie seule (43). Une dissémination peut passer inaperçue étant donné les difficulté pour mettre en évidence le bacille. D’une manière générale, dans la littérature, le traitement d’une BCGite généralisée doit être composée d’une trithérapie antituberculeuse (isoniazide, rifampicine et éthambutol) pendant 6 mois et de corticoïdes. 55 CONCLUSION La BCGthérapie est le traitement de référence des tumeurs superficielles de vessie à haut risque de récidive et de progression, et des carcinomes in situ. Elle diminue de manière significative le risque de récidive et pour certains celui de progression avec une augmentation de la survie des patients. Elle se compose d’un traitement d’induction complété ou non d’un traitement d’entretien qui pour de nombreux auteurs augmente son efficacité. Cependant, depuis la répétition des instillations, il existe une recrudescence des manifestations indésirables. Elles sont le plus souvent bénignes, disparaissant en moins de 48 heures mais la tolérance est médiocre. La cystite en est de loin la plus fréquente. Il existe aussi des complications plus sévères qui touchent des organes locorégionaux ou à distance. Elles sont rares et font le plus souvent suite à une effraction urétro-vésicale lors de l’instillation. Les deux mécanismes responsables de ces complications sont l’hypersensibilité retardée liée au pouvoir antigénique de Mycobacterium bovis et la dissémination hématogène avec infection bacillifère. Ces deux modes d’action probablement intriqués sont difficiles à mettre en évidence et ce malgré des progrès obtenus grâce à une meilleure connaissance du mécanisme immunologique du BCG et à la détection de son Acide Désoxyribonucléique (ADN) par amplification génique. La « BCGite généralisée » est la complication la plus grave, et se présente comme une défaillance multiviscérale pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus sur les traitements de ces complications mais une prise en charge globale basée sur des expériences reconnues, comme l’utilisation des corticoïdes en association aux antituberculeux et l’arrêt définitif de l’immunothérapie dans les complications septicémiques graves à BCG. De nombreux moyens sont mis en œuvre pour diminuer l’incidence de ces évènements intercurrents : la standardisation des instillations, l’espacement des instillations si des effets secondaires existent le jour de l’instillation, la diminution des doses de BCG instillées. Mais, l’avenir est à l’utilisation de facteurs pronostiques de réponse au BCG pour cibler les patients à traiter, et à la biologie moléculaire qui pourrait permettre l’extraction d’une partie du bacille capable d’induire une activité antitumorale avec un minimum d’effets secondaires. 56 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1- Abu-Nader R, Terrell CL. Mycobacterium bovis vertebral osteomyelitis as a complication of intravesical BCG use. Mayo Clin Proc. 2002 Apr;77(4):393-7. 2- Al Khalifa M, Elfving P, Mansson W, Colleen S, Hellsten S, Duchek M, et al. The effect of isoniazid on BCG-induced toxicity in patients with superficial bladder cancer. 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Superficial bladder tumours represent 70 at 80% of bladder cancers. They are distinguished by their potential of recurrence and progression. The BCGtherapy is the reference treatment of transitional cell carcinoma of the bladder with high risk of recurrence and progression disease since the seventies. This treatment is soiled by some complications mainly not very severe and local but also serious realizing a delayed hypersensitivity reaction or a sepsis which can impaired vital prognosis, and called “Generalized BCGitis”. There is not at the present time a consensus as regards doses of BCG and therapeutic schedules. The BCGtherapy’s future belong to molecular biology and to an individualized therapeutic approach in order to optimize the antitumoural activity while decreasing the adverse effects. 76 ANNEE : 2004 NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : RENAUD-MARTIN Stéphanie DIRECTEUR DE THESE : Dr GREDER-BELAN Alix TITRE DE LA THESE : BCGite généralisée : A propos d’un cas clinique. -Revue de la littérature- Le cancer de vessie est au onzième rang des cancers chez l’homme. Le principal facteur de risque est le tabagisme. Les tumeurs superficielles de vessie représentent 70 à 80% des cancers vésicaux. Elles se caractérisent par leur potentiel de récidive et de progression. La BCGthérapie intravésicale est le traitement de référence des carcinomes urothéliaux à haut risque de récidive et de progression depuis les années 70. Cette thérapie est entachée par des complications souvent peu sévères et locales, mais aussi graves réalisant une réaction d’hypersensibilité retardée ou une dissémination bactérienne pouvant mettre en jeu le pronostic vital et appelée « BCGite généralisée ». Il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus sur les doses de BCG et les schémas instillatoires. L’avenir de la BCGthérapie est à la biologie moléculaire et à une approche thérapeutique individualisée afin d’optimiser son activité anti-tumorale tout en diminuant les effets indésirables. MOTS-CLES : - Tumeur vessie - chimiothérapie - Vaccin BCG - usage thérapeutique - Voie intravésicale - Vaccin BCG - Effets indésirables ADRESSE DE L’U.F.R. : 8, Rue du Général SARRAIL 94010 CRETEIL CEDEX