252
AFVP Monographie Maladies allergiques
Chapitre 12
Traitement des maladies allergiques
Dr. Michèle RAFFARD
Allergologue
Centre Médical de l’Institut Pasteur, 75 rue de l’Eglise Ŕ 75015, Paris
253
AFVP Monographie Maladies allergiques
Chapitre 12-a
Traitement des maladies allergiques
(Michèle RAFFARD)
Le traitement des maladies allergiques quelque soit l’organe atteint repose sur la
pharmacothérapie, l’éducation dont l’éviction de l’allergène et l’immunothérapie
spécifique. Les propositions de traitement reposent sur des publications fondées sur des
preuves, c’est-à-dire des études contrôlées avec placebo sur un nombre suffisant de
patients. Elles ont permis d’édicter des recommandations sous forme de « guide lines »
telles pour l’asthme le GINA (www.ginasthma.com), pour la rhinite l’ARIA qui sont des
consensus internationaux. Pour l’eczéma atopique sévère de l’enfant et l’urticaire chronique
la Haute Autorité de Santé française à émis des recommandations spécifique qui sont
également en cours pour la prise en charge de la conjonctivite.
Chaque organe à sa spécificité et sa pharmacothérapie adaptée mais l’éviction des
allergènes dépend de l’environnement allergénique de même que l’immunothérapie qui a
des indications particulière selon les organes. Ces deux versants primordiaux pour le
traitement des maladies allergiques sont traités à part (voir chapitre « Éviction » et « ITS »).
Les traitements par organes sont décrits dans les chapitres correspondants à consulter.
Une thérapeutique particulière des maladies atopiques, l’Omalizumab, a été mise sur le
marché ces dernières années, il s’agit d’un anticorps monoclonal humanisé issu de souris
qui forme de petits complexes avec toutes les IgE circulantes et diminue la réactivité
nasale, bronchique et générale dans certains cas d’anaphylaxie alimentaire. Ce pendant cet
Anti IgE issu du génie génétique est très couteux et réservé aux asthmes allergiques
sévères non contrôlés par toutes les thérapeutiques usuelles.
Les médicaments des maladies allergiques
L’administration de la plupart des molécules se fait soit par voie générale, soit par voie locale
cette dernière permet une administration à plus faible dose et diminue nettement les effets
secondaires, en particulier pour les corticoïdes mais cette dernière administration n’est pas
toujours bien perçue par le patient.
Médicaments
Voie locale
Voie générale
Broncho-
dilatateurs
Asthme
Asthme grave
Antihistaminiques
Nez
Œil
Nez
Urticaire
254
AFVP Monographie Maladies allergiques
Adrénaline
0
Anaphylaxie
Corticoïdes
Nez
Bronches
Peau
Asthme
Anaphylaxie
Tableau I - Médicaments en allergologie.
Antihistaminiques
Présentation : comprimés, sirop, solution nasale, collyre
Voie générale
- 1ère Génération, courte durée d’action, somnolence fréquente : Chlorphéniramine,
Clemastine, Hydroxizine, Ketotifène, Oxatomide
- 2ème Génération, une prise par jour, peu d’effets secondaires : Azélastine, Cétirizine,
Desloratadine, Ebastine, Fexofenadine, Lévocétirizine, Loratadine, Mequitazine, Mizolastine,
Rupatadine.
Voie locale oculaire et nasale, pas de voie cutanée car risque de sensibilisation
Mécanismes : Bloquent les récepteurs à l’histamine
Effets secondaires : somnolence pour la 1ère génération
Indications : Rhinite, conjonctivite, urticaire associé ou non à l’angiœdème, pas d’activité dans
l’angiœdème non histaminique (voir ce chapitre) ni dans l’eczéma ni dans l’asthme où de
nombreux autres médiateurs plus puissants sont libérés lors de la réaction allergique.
Cromones : cromoglicate de sodium
Présentation Voie locale uniquement : nasale et oculaire
Mécanismes : Bloque la réaction allergique en inhibant l’entrée du calcium dans le mastocyte
Effets secondaires : aucun
Indications : rhinite et conjonctivite allergiques à IgE (acariens), activité préventive.
Corticoïdes
Présentation
- Voie générale Prednisone, Prednisolone
- Voie locale nasale et bronchique (CSI corticostéroïdes inhalés) Beclométhasone, budésonide,
fluticasone
Les CSI pour l’asthme existent sous plusieurs formes :
o En poudre
o En suspension en flacons pressurisés
o En suspension pour nébulisation : budésonide chez l’enfant
o Seuls ou associés aux béta2-mimétiques
255
AFVP Monographie Maladies allergiques
- Voie cutanée : lotion (liquide), crème contenant plus d’eau que la pommade qui est plus
grasse (voir tableau ).
Mécanismes : diminution de l’inflammation (voir chapitre Inflammation)
Effets secondaires : en cas d’utilisation prolongée par voie systémique, risque d’atteinte
d’atrophie de la surrénale, ostéoporose, HTA, diabète
Indications : - asthme, quelque soit son mécanisme, rhinite (voir ce chapitre) plus actifs que les
AH1surtout sur l’obstruction nasale.
- Traitement de choix des eczémas atopique et de contact, à utiliser avec précaution car
pénétration à travers la peau et donc risque systémique en cas d’utilisation prolongée ainsi
qu’atrophie cutanée.
- Associés à l’adrénaline pour éviter une réaction anaphylactique tardive
- Indispensables dans les réactions allergiques médicamenteuses cutanées graves.
Mais contre-indiqués dans l’urticaire chronique à part en cures courtes en cas de forte poussée
Bronchodilatateurs
Présentation
- Voie locale inhalée bronchique Βéta2 mimétiques (même présentation que les corticoïdes,
seuls ou en association)
- Voie locale inhalée bronchique et nasale : anticholinergiques, bromure d’ipratropium
- Voie sous-cutanée pour les Βéta2 mimétiques et anticholinergiques
Mécanismes : Broncho dilatation
Effets secondaires : tramblements
Indications : asthme
Action immédiate pour la crise, à la demande : Salbutamol, Terbutaline,
Action prolongée : en traitement de fond : Salmeterol, Formoterol
Antileucotriènes
Présentation comprimés adulte et enfants
Mécanismes diminution de l’inflammation par blocage de la voie de la lipoxygénase
Inhibition de la 5 lipoxygénase
Inhibition de la FLAP (Five Lipo Activating Protein), qui permet l’ancrage dans le
récepteur de tous les leucotriènes
Inhibition des récepteurs Cyst LT 1 (exemples : Pranlukast, Zafirlukast, Montelukast)
ou Cyst LT 2.
Effets secondaires : faibles
Indications : Protège en cas d’asthme à l’exercice, épargne l’utilisation des corticoïdes, traite la
rhinite, mais il existe des bons et mauvais répondeurs, non prévisibles.
Epinéphrine
Présentation injectable : voie sous-cutanée profonde en ampoule ou en stylo auto-injectable
pour le patient (Anapen)
256
AFVP Monographie Maladies allergiques
Mécanismes : sympathomimétique direct des voies α et β (vaso-constricteur)
Effets secondaires : tremblements, tachycardie, troubles du rythme
Indications : réaction anaphylactique avec chute de TA d’origine médicamenteuse, alimentaire
ou après piqure de guêpe ou d’abeille.
Trousse d’urgence du patient
1- Adrénaline = ANAPEN (auto-injectable)
+ Apprentissage de la manipulation
Jaune enfant 0,15mg < 20 kg
Vert Adulte >20 kg 0,30 mg X 1 ou 2
2 - Corticoïdes
Voie orale Solupred Oro 20mg : sur la langue
Injectable : IM
3 - Antihistaminique comprimés ou sirop
Voie orale (Kestin lyo)
4 - Broncho-dilatateur Inhalé
Antibiotiques en cas d’infection microbienne avérée.
A noter : suppression de la Néomycine dans les produits à usage cutané car risque de
sensibilisation.
Puissance anti-inflammatoire des corticoïdes
Classe IV - activité très forte
Dermoval clobétasol
Diprolène diproponiate de
bétaméthasone
1 / 21 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !