Projet MANOE Maîtrise Allergènes NutritiOn Enfant Contexte Ces dernières décennies la fréquence des allergies alimentaires a cru pour devenir une préoccupation majeure de santé publique. Dans les pays occidentaux environ 2-3% de la population dont 7-8% d’des enfants sont touchés par ces allergies. Jusqu’à présent, en l’absence de traitement la seule solution offerte aux personnes allergiques est basée sur un régime d’éviction des aliments incriminés. Partout dans le monde, les agences réglementaires ont fixé des règles d’étiquetage des allergènes pour les produits pré-emballés. La Communauté Européenne a établi une liste de 14 allergènes qui doivent être étiquetés et recommande que les industries agro-alimentaires gèrent le risque allergène au travers d’une démarche HACCP. Ces procédures ont mis en évidence, qu’au-delà de la problématique de l’allergène en tant qu’ingrédient, des difficultés importantes demeuraient dans la gestion du risque de contamination croisées qui ne peuvent pas toujours être complètement évalué et éliminé. A l’exception des céréales à gluten et des sulfites, aucun seuil n’ont été définis par la communauté européenne. Les méthodes analytiques sont un élément important de la démarche HACCP. Elles peuvent être extrêmement sensibles et l’étiquetage de la présence d’allergène peut correspondre à de faibles quantités contaminantes. En conséquence à l’absence de seuil, de nombreuses mentions d’avertissement sont apparues pour informer les patients allergiques d’un risque potentiel de contaminations croisées même si les niveaux sont faibles. Pour les patients allergiques l’accès à l’alimentation est clairement restreint alors que selon de nombreux cliniciens la plupart des patients allergiques peuvent tolérer des petites quantités d’allergènes (qq mg) sans réactions. Dans ce contexte, des seuils réglementaires seraient très utiles. Des données cliniques récentes concernant la sensibilité des patients vont être bientôt disponibles et permettre aux autorités de fixer des seuils réglementaires. Il est maintenant important de savoir comment les patients, les cliniciens, les industries agroalimentaires et les analystes vont prendre en compte et utiliser de tels seuils. En partant de ce constat, le Pôle de compétitivité Enfant à réuni des industriels de l’agroalimentaires, des cliniciens, des associations de patients allergiques, des spécialistes de la sécurité alimentaire et des scientifiques pour travailler autour du problème des « Traces » dans un contexte de seuils. Le Projet MANOE. Le projet MANOE est issu de ce groupe de travail ; y participe 4 industries agroalimentaires (produits carnés, produits laitiers et produits céréaliers : BRIOCHE PASQUIER, CHARAL, LACTALIS, SADAC), la société BIOFORTIS spécialisée in Nutrition, 3 laboratoires académiques (INRA, CNRS, and AUDENCIA), des cliniciens (allergologistes ou pédiatres) de onze hôpitaux différents et une association de patients allergiques (AFPRAL) Le projet MANOE, financé par la région Pays de la Loire, a pour objectif de développer des produits alimentaires destinés à la population générale qui seront également tolérés par la plupart des enfants allergiques à l’arachide, à l’œuf, au lait et au blé. Ce projet a démarré en 2010. Les premiers résultats seront disponibles en 2012 Ce projet collaboratif se compose de quatre modules : Un module Industriel visant à développer de nouveaux produits alimentaires où le risque allergène sera maintenu en dessous d’un seuil. Un module analytique visant à développer ou optimiser des méthodes les plus universelles possibles pour la quantification des allergènes. Ces méthodes seront validées sur des matrices alimentaires produites dans le module industriel. Un essai clinique multicentrique sera mené dans 11 hôpitaux. Des tests de provocation orale (TPO) particuliers en double aveugle seront réalisés sur 400 enfants. Ce test de réintroduction de petites doses d’allergènes est spécialement conçu pour évaluer la réactivité des patients aux petites doses. Il permettra aux cliniciens d’évaluer si le patient peut assouplir son régime d’éviction et consommer des produits avec un risque de présence de « traces » d’allergènes. Un module patient/consommateur explorera les connaissances et les croyances des patients et de leurs parents à propos des allergies alimentaires. Basé sur des questionnaires, ce module évaluera notamment les paramètres qui affectent l’acceptabilité et l’utilité de ces nouveaux produits où le risque est maintenu en dessous d’un seuil. Bien que ce projet ne vise pas à déterminer et définir des seuils, il apportera un éclairage pratique sur l’utilisation de ces seuils par les industriels de l’agroalimentaire. Il regardera si les méthodes analytiques sont suffisamment performantes pour garantir ces seuils et évaluera la perception de ces seuils par les patients et il explorera comment ils les utiliseront. Contact: Coordination : Biofortis Nutrition Project manager : Françoise Le Vacon, Bioforis Research At INRA : Olivier Tranquet [email protected] UR1268 BIA – Allergy team, INRA Angers-Nantes +33(0)2 40 67 50 27